20 Mai 2015
C'est l'histoire de celui qui balance de la poudre, y met le feu et ne sait plus comment éteindre l'incendie. Alain Graesel possède un fond de pyromane. Il accusait Jean-Pierre Servel (Grand Maître de la GLNF, cette obédience qui tire sur la GLDF à boulet rouge) d'avoir dit qu'entre le GODF et la GLNF il n'y avait rien. Il tire cette affirmation de cette déclaration de Jean-Pierre Servel, de décembre 2014 (Franc-maçonnerie magazine) :
« J'en arrive à penser que dans le paysage maçonnique français il n'y a peut-être que deux obédiences qui sont véritablement cohérentes dans leur vision de la franc maçonnerie (je ne parle pas des loges féminines) : le GODF, libéral, politique etc.. et la GLNF tradition landmarks etc… »
Il tente d'expliquer, dans son droit de réponse publié sur le blog (tiens, tiens …) de Jean-Laurent Turbet, que « manquer de cohérence » signifie ne pas exister, n'avoir rien du tout, etc. J'avais remarqué que dans sa précédente interview qu'il confondait volontiers « rationnalité » et « pensée logique ». Ici, il confond « chaos » et « vide ». S'il avait été au REAA, il aurait découvert que sémantiquement comme symboliquement parlant le chaos, n'est pas vide, n'est pas plus rationnel ou irrationnel qu'autre chose, mais qu'il manque d'ordre et de logique. L'incohérence n'est pas le vide où la nature reprend ses droits – ce qui signifie en soi que si la nature existe, le vide n'est pas tout à fait vide - mais une absence supposée d'organisation logique. Sauf que visiblement, il n'est pas au REAA.
(Article Jean-Laurent Turbet http://www.jlturbet.net/2015/05/polemique-alain-graesel-s-explique-le-trou-de-memoire-de-servel.html)
Là, toujours sémantiquement parlant, où on pourrait se demander dans quelle catégorie Jean-Pierre Servel range la GLTSO, la LNF (entre autre) qui n'est ni foncièrement sociétale, ni foncièrement « tradition, landmarks, etc » et qui ne sont pas non plus « incohérentes ». Ce n'est pas franchement le chaos à la GLTSO.
Ces derniers temps, Alain Graesel souhaite créer un conflit. Il accuse les blogs, les obédiences, voir même le Conseil Fédéral de la GLDF … Les uns désinforment, les autres tirent des boulets rouges, et le dernier fuite … Actuellement, il est occupé avec François Koch du blog la Lumière.
On nous bassine avec ces fameux deux pôles … de tous les côtés du pôle. Le principe ternaire a du mal à voir le jour, bien que l'on pourrait soupçonner que Jean-Pierre Servel en mettant les « loges féminines » (qui sont organisées en obédiences) hors du débat craigne l'existence d'un troisième pôle. En fait, personne ne remet en cause l'existence même des pôles. Or, pour tout vous dire, il y a une différence notable entre le pôle que représente le GODF et celui « cohérent » et traditionaliste de la GLNF, associé aux incohérents pôles, tout aussi traditionaliste, GLDF, GLAMF, … qui cherchent à être un 3ème pôle alors que la place est déjà prise. Avez-vous suivi ? Non. On va finir par se trouver avec 4 pôles sans que l'on comprenne comment.
Le pôle « sociétal » n'oblige aucun de ses membres à faire de la politique, de rédiger de belles planches sur la société, etc. Ce pôle n'interdit pas de le faire. C'est tout. Certes, on pourrait se dire en voyant Daniel Keller dans des émissions TV comme, par exemple, BFM Business « le patron de la semaine » que le GODF – en sus d'avoir une communication qui laisse à désirer et au bout du compte irresponsable – ne sait faire que de la maçonnerie politisée aussi profonde qu'un bilan comptable. Oui, c'est vrai. On le pense. Daniel Keller ne représente, de surcroît, que son obédience.
Hormis les traditionalistes cités plus avant – et disent être un pôle - et le GODF lui-même, personne ne considère, en maçonnerie libérale et adogmatique, que le GODF soit représentatif de quoi que ce soit à part de lui-même. Il n'est donc pas un pôle. Il manquerait donc pour que la théorie de deux pôles soit vraie : un pôle reconnu comme tel par toutes et tous.
Pour le second pôle, qui se reconnaît dans la GLNF - à part la GLNF bien sûr ? Autrement dit, qu'est-ce que la GLNF représente pour les autres obédiences en France ? Pour les obédiences adogmatiques et libérales, il s'agit d'une obédience qui interdit à des malheureux frères de faire les planches qu'ils veulent et qui les oblige à croire en dieu. « Libérez nos camarades ! ». Cette charmante image d'Epinal ne suffit cependant pas à expliquer en quoi la GLNF peut être considérer comme un pôle.
D'après un article publié dans « le Monde », plus de 34% de la population se déclare sans religion, 29% de la population se dit athée convaincu. Il n'y a que 37% de personnes en France se disant religieux (plus ou moins pratiquants). Ainsi, la GLNF ne représente que 37% des hommes soit … heu … est amené à intéresser (et à recruter) uniquement 18,5% de la population.
Toucher que 18,5 % de la population et ne permettre l'initiation qu'à cette petite minorité ne peut pas être représentatif d'un pôle, même en franc-maçonnerie D'autant plus que ces 37% d'hommes peuvent tout autant choisir une obédience adogmatique et libérale.
À méditer : un pôle est, malgré tout, compris comme un extrême … Faut-il appartenir à un extrême pour exister ?
Longtemps – toute cette année – et encore aujourd'hui, je fus accusée d'être une « anti-CMF ». En fait, pour être juste, je me fiche de savoir après quoi court la GLDF et ses hauts dignitaires, à la condition que – en bons démocrates – les frères de la GLDF fassent leurs choix en connaissance de cause. Nous pouvions admettre que ce soit le cas. Or, non – je ne l'ai pas fait. Voici pourquoi.
La déclaration de Bâle est apparue sur nos écrans le 11 juin 2012, datant elle-même du 10 juin 2012. Le 13 juin, le Conseil Fédéral de la GLDF acceptait l'invitation mettant son convent devant le fait accompli le 16 juin. Comment les loges ont réussi à discuter de la nature de cette Déclaration de Bâle en à peine 6 jours ? Comment les députés ont votés ?
Si on peut accepter la précipitation du vote du Convent de juin 2012, comment expliquer ceux du Convent de juin 2013 ?
En juin 2013, les députés de la GLDF votait le Traité Fondateur de la Confédération Maçonnique de France et surtout un Protocole de visites. Ce Protocole de visite rappelle aux frères visiteurs les (nouvelles?) règles de la GLDF : Invocation au GADLU, les trois grandes lumières, la souveraineté des grades symboliques, l'indépendance avec toute juridiction maçonnique, la non-mixité des travaux, l'interdiction de sujets politiques ou religieux, le caractère progressif et spirituel de la démarche maçonnique … Ce protocole de visite fut voté par 91% des députés de la GLDF.
Ce protocole de visite est – pour tous les points – incohérents. Personne n'en a compris l'utilité, à part stigmatiser assez sottement les frères visiteurs n'appartenant pas à la fameuse confédération. De nombreuses analyses ont été faites. Celle des pro-CMF expliquait qu'il s'agissait d'affirmer les us et coutumes de la GLDF et qu'il n'y avait là rien de nouveau. Une modalité sans importance, en somme. Si sans importance, pourquoi donc la prendre ? Rappelons que les frères de la GLDF reçoivent des frères visiteurs du GODF, du Droit Humain depuis 1894 .... Pourquoi en 2013 leur demander de signer un "protocole" à chacune de leur visite?
Le convent de juin 2014 nous a laissé espérer que la GLDF se retirait de la Confédération, rappelant autant la liberté de conscience que son souhait de préserver ses relations avec les obédiences françaises. Il laissait à Marc Henry un mois pour terminer les négociations avec les 5 Grandes Loges. Les statuts de la CMF furent de même acceptés par ce convent. Ce dernier fait est important car, en effet, ces statuts sont, contrairement à la circulaire n°35, limpides. Elle ne parle que de maçonnerie « régulière » et de reconnaissance.
Marc Henry, dans le délai indiqué, a proposé des modifications aux constitutions de la GLDF, les rendant finalement plus obscures qu'elles ne le sont déjà.
Les frères de la GLDF (majoritairement) étaient persuadés de la « régularité » de leur obédience. Certes, elle l'est, mais pas vraiment au sens « anglais » de l'expression. Néanmoins, ce détail sémantique – encore un – leur a échappé. Ils espéraient obtenir les reconnaissances des 5 Grandes Loges sans rien sacrifier à leurs habitudes. Sauf que cela ne fonctionne pas vraiment comme cela dans le monde cruel et injuste des « réguliers ». Ce qui a ajouté à la confusion est que la gouvernance de la GLDF n'a rien nuancé et encore moins précisé. Elle n'a pas non plus rendu-compte des documents émanant de la GLUA – le fameux « vatican londonien » - qui affirmait que la reconnaissance de la CMF par ces 5 Grandes loges leur étaient interdites.
Les frères de la GLDF ont surtout démontré qu'ils appartiennent bel et bien à la maçonnerie libérale et adogmatique pour n'avoir pas saisi, en temps et en heure, ces modalités anglaises.
Pour les sœurs et les frères de ces obédiences ne comprennent pas qu'une obédience extérieure, même s'il s'agit de la GLUA, décide pour nous quelle obédience reconnaître ou non. Nous n'imaginons pas qu'une obédience nous demande d'apporter des modifications à nos pratiques et constitutions pour avoir l'honneur d'être reconnue par elle. Nous n'imaginons pas – et estimons le fait impossible – qu'une obédience puisse nous demander de rompre nos relations avec d'autres obédiences pour être reconnue. La différence culturelle est d'importance.
Or, comment est-il possible que le conseil fédéral de la GLDF, Marc Henry, les anciens Grands Maitres, dont Alain Graesel – eux - ne l'ont pas compris ? Comment est-il possible qu'ils ne l'ont pas expliqué clairement aux loges dès juin 2012 ?
La seule solution, du point de vue du Conseil Fédéral, était de faire croire aux 5 Grandes Loges européennes que la GLDF se conformait à leurs exigences tout en faisant croire aux frères de la GLDF que rien ne changerait pour eux. Un exercice de funambule.
Je ne sais encore comment comprendre le fond du compte-rendu du Conseil Fédéral extraordinaire du 10 juillet 2014.Tout le monde s'est senti trahi, floué, trompé, …
L'expérience de la GLDF doit servir de leçon aux obédiences, comme aux sœurs et aux frères. Aucune obédience, en effet, n'est protégée d'une situation similaire pour un motif ou un autre. Le durcissement – certains l'appellent le sectarisme – de certains de nos frères ou de nos sœurs, l'ignorance de la chose maçonnique de la plupart des francs-maçons, ceci associé aux désintérêts des maçons pour les affaires de leurs obédiences, font que toutes les obédiences peuvent un jour ou l'autre rencontrer les mêmes difficultés que les frères de la GLDF.
En dehors l'aspect politique de l'affaire CMF et de son déroulement chronologique, le fond du dossier CMF est une conception de la franc-maçonnerie qui se trouve confronté à d'autres conceptions.
Idéalement, ces multiples conceptions doivent savoir vivre les unes à côtés des autres, se supporter et partager. Or, la position de la GLDF a été d'en faire une justification à une guerre entre obédiences – et par là-même entre différentes conceptions et démarches individuelles. Comment peut-on accepter que des frères – que nous croisons dans nos propres loges – osent expliquer qu'ils pratiquent la seule et véritable maçonnerie, crachant sur la franc-maçonnerie libérale et adogmatique ?
Comment peut-on admettre les critiques de la démarche « sociétale » du GODF de la part d'une obédience qui faisait durant la même période des conférences publiques sur la laïcité ou sur des thèmes religieux ? Comment peut-on comprendre des frères qui visitent eux-mêmes des loges féminines et mixtes et crient d'un autre côté au scandale lorsqu'il s'agit de recevoir des sœurs dans leur propre loge, voir même pousse le bouchon à faire signer aux visiteurs un « engagement » de non mixité des travaux ?
Tout cela relève de la conception maçonnique et non pas uniquement d'une querelle d'ego dont Alain Graesel nous fait l'illustration avec sa mauvaise prose.
Les frères de la GLDF ont certainement été bercés dans l'illusion que leur démarche aussi honorable soit-elle, était la seule ayant une valeur (marchande?). Tout était construit autour de cette idée : la grandeur du REAA, une GLDF remontant à 1728, une confédération regroupant 50 000 frères en France, la Déclaration de Bâle qui les rendait acteurs de la recomposition du paysage maçonnique, un ticket d'entrée dans l'histoire … Leur erreur a été d'ignorer l'essentiel : ce pourquoi ils sont en franc-maçonnerie.
Lilithement vôtre,
GLDF (CMF) : 78% pour ne rien changer. - La Maçonne
Le Convent tant attendu de la Grande Loge de France s'est réuni ce week-end. Le sujet est, bien sûr, la Confédération Maçonnique et surtout l'entrée ou pas dans ce que nous appelons communém...
http://lamaconne.over-blog.com/2014/06/gldf-cmf-78-pour-ne-rien-changer.html
GLDF : une circulaire annonçant un convent laborieux - La Maçonne
C'est sur le blog " la Lumière " de François Koch, notre journaliste profane, qu'a été publié une Circulaire de 7 pages destiné aux loges de la GLDF en vu de préparer le prochain Convent de ...
http://lamaconne.over-blog.com/2014/05/gldf-une-circulaire-annoncant-un-convent-laborieux.html
GLDF (CMF): quand la logique est laissée à la porte du temple. - La Maçonne
Pendant que notre frère blogueur (libre & indépendant) Gérard Contremoulin (Sous la voûte étoilée) commente la circulaire n°35 de Marc Henry, Grand Maître de la GLDF - il en était ce lundi...