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La Maçonne

Civitas : une analyse nécessaire.

En dehors du fait que Civitas est homophobe, raciste, antisémite, islamophobe, et très certainement des beaux sexistes et des anti-maçonnistes de base, quelques uns et quelques unes se demandent encore en quoi Civitas ne peut pas devenir un parti en France. Suite à mon précédent article "Civitas : enfin les obédiences vont se réveiller (ou pas)" - pour le moment, c'est plutôt "pas" -  j'ai fait, pour vous, le difficile exercice de la lecture de leur site. Morceaux choisis.

Civitas : une analyse nécessaire.

Anti-démocratique « au nom du Christ ».

La définition de l'Etat de Civitas, après nous avoir cité quelques saints, est : « Admettre cela, c’est admettre qu’un Etat fondé sur les « immortels principes » de 1789 – en particulier sur l’individualisme révolutionnaire qui, balayant les corps intermédiaires, laisse face à face l’individu et l’Etat – n’est, à terme, tout simplement pas viable. L’évolution actuelle de la situation intérieure de nos nations, et en particulier la montée de l’incivisme et de la criminalité en France, confirme la vérité de cette affirmation. »

En effet, selon Civitas, l'Etat doit être « l'association d'associations » afin que l'individu soit, pour le « bien commun » cerné, se soumettant à une communauté, puisque selon St-Thomas d'Aquin (mais oui), c'est un être social par excellence et qu'il ne peux pas vivre en dehors d'une communauté. L'Etat ne doit pas être une communauté d'individus distincts, individualistes, libres et égaux. Explication vaseuse, s'il en faut. Aucun être humain n'a besoin d'adhérer à une association ou une communauté pour exprimer sa sociabilité.

Pour Civitas, toujours, l'Etat doit être réformé afin de lui assurer toute autorité, sans aucune séparation des pouvoirs. Je cite encore : « Cette théorie élaborée [ la séparation des pouvoirs ] par Montesquieu, qui prétend prévenir les possibles dérives de l’Etat vers la tyrannie en confiant les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire à des organes distincts et indépendants – théorie consacrée par la Déclaration des droits de l’homme de 1789, correspond, comme le souligne A. de Lassus, à une conception plus dialectique qu’organique de l’Etat. C’est la raison pour laquelle jamais les Papes ne l’avaient entérinée. ».

Grosso modo, il faudrait pour que Civitas accepte cette séparation des pouvoirs qu'un pape l'entérine. Bien évidement, un minimum de culture politique s'impose : il y a séparation et séparation. Ici, Civitas se contente de parler des pouvoirs exécutifs, législatifs et de la justice. Or, l'autre séparation des pouvoirs, qui est tout aussi fondamentale, est celle celle du pouvoir spirituel avec le temporel. Civitas sont des adeptes du césaropapistes, c'est-à-dire un pouvoir de type monarchique qui est à la fois spirituel et temporel – système qui n'existe plus depuis 1122 suite au Concordat de Worms – signé par Henri V - cédant le "spirituel" au pape.

L'Etat (plus exactement le mode de gouvernement) doit être absolu, nous explique Civitas. Il ajoute : « Au demeurant, l’Etat ne respectera les vrais droits fondamentaux des hommes que s’il reconnaît les droits de Dieu. » J'appelle cela du chantage. Pourquoi s'enquiquiner à reconnaître les droits d'un dieu (je croyais qu'il était immanent, intemporel, immortel, et j'en oublie) pour en avoir alors que l'humanité sait s'en donner toute seule ?

Tout en ajoutant : « Nous sommes ici aux antipodes de la conception actuelle, « démocratique » et « libérale », du rôle de la puissance publique (qu’on songe, par exemple, à l’immoralité et à la perversion des mœurs encouragées et financées par l’Education Nationale à travers les campagnes « citoyennes » contre le SIDA, les récentes réformes concernant la contraception et la pilule « du lendemain », etc…). »

C'est eux-mêmes qui le disent …. Ils sont aux antipodes d'une conception gagnée de haute lutte, celle qui a forgé peu à peu le monde occidental bien plus encore qu'une religion : le droit des individus à vivre.

Avec une telle définition de l'Etat, on se demande comment vivent les militants de Civitas … et sur quelle planète.

Civitas : une analyse nécessaire.

Quand Dieu n'a plus de droit.

Un dossier est consacré – toujours sur le site de Civitas – aux Droits de l'Homme. On peut y lire ceci : « Fonder la société sur la seule volonté des hommes, est une chimère dont les conséquences n’ont pas fini de se faire cruellement sentir : « C’est en vain que, inspiré par l’orgueil et l’esprit de rébellion, l’homme cherche à se soustraire à toute autorité ; à aucune époque, il n’a pu réussir à ne dépendre de personne » »

La liberté est certe une notion relative. Toutefois, entre la liberté relative d'un serf et la toute relative liberté d'un homme moderne, je choisis, malgré tout, le second modèle de liberté. Autant choisir de qui et de quoi dépendre, quitte à être dépendant.

Quant à la laïcité, c'est le résultat et le signe d'un état « dégradé », qui permet que l'être humain ne soit pas inféodé à une religion. Plus exactement, qui oublie que le Christ est roi. Oui, c'est oublié. Du moins, moi – j'ai oublié.

« Cette vérité naturelle découle d’une vérité surnaturelle, que nous affirmons chaque fois que nous récitons notre Credo et que Saint Paul rappelle dans ses Epîtres : « Il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu » (Rom. 13,1) ».

S'ils font dans le surnaturel, on n'est pas sorti.

On retiendra aussi que : « Le refus conjoint de MM. Chirac et Jospin en décembre 2000, de rappeler dans le préambule de la Charte européenne des droits fondamentaux, l’héritage chrétien de l’Europe (formule déjà insuffisante en soi), est une apostasie de plus dont les peuples et les dirigeants européens auront à répondre en ce monde… ou dans l’autre. ».

Là, je les trouve particulièrement injustes. Tout d'abord, des hommes et des femmes politiques ont abusé et usé de cette rhétorique. Nadine Morano, tout d'abord, qui y a planqué son racisme. Nicolas Sarkozy, auparavant, faisant des parallèles difficiles avec l'héritage chrétien et la république laïque. Visiblement, Civitas est mal informé.

Civitas continue par cette réflexion d'une importance notable : « L’autonomie de la loi humaine par rapport à la loi divine, sous couvert des droits de l’homme, entraîne la destruction de la famille et de la paix publique, bases des sociétés humaines. ».

Je n'ai cité ici que des extraits d'un début d'un dossier bien plus important … Civitas n'hésite pas à considérer que l'être humain (l'humanité) n'a aucun droit de gérer sa propre existence, ses états, ses modes de gouvernements, ses lois, ses choix sociaux et économiques … car seul dieu a autorité (et donc l'Eglise).

Civitas : une analyse nécessaire.

Pourquoi devenir un parti politique ?

La branche « spirituelle », établissant le dogme religieux de Civitas, est la secte fondée par Marcel Lefevre, la Fraternité sacerdotale de Saint Pie X. Ainsi pour Civitas, l'église, la religion en référence n'est pas la religion catholique mais une variante intégriste et nullement reconnue par le Vatican. Il y a néanmoins, même pour Civitas, séparation entre la spirituelle fraternité et le temporel parti politique. Il s'agit de deux entités différentes. L'amitié de la première s'est, parait-il, passablement refroidie.

Considérer que Civitas peut devenir un parti politique, ne pas s'en émouvoir, c'est considérer que des islamistes intégristes peuvent le devenir aussi. C'est, en effet, la même rhétorique : une société dégradée, faute d'un dieu et d'un monarque absolu et un peuple qui doit se soumettre, qui est utilisée – comme d'ailleurs par tout intégriste religieux -

Il est utile de se poser une autre question : alors que Civitas a si peu d'affinité avec cette république, cet état laïque, comme d'ailleurs avec la démocratie et les Droits de l'Homme, pourquoi ont-ils voulu devenir un « parti politique » ? En effet, on ne peut pas participer à ce que l'on exècre.

Civitas a pour objet de « re-christianiser » la France, ce qui signifie en politique : mettre des crèches dans tous les coins de rue, organiser des messes sur les Champs Elysées, comme perdre son temps à conspuer contre la laïcité, les athées, et les autres religions. Toute personne qui n'est pas catholique est un infidèle- dans-la véritable-croyance-au Christ-ffils-de-dieu-qui-est-roi-dans-les-cieux. Tous les mauvais penchant de l'extrême-droite sont expliqués : la famille, droit des femmes (contraception, IVG, etc), immigration, discours sécuritaire, etc … avec ce petit plus désagréable : une orientation du discours (du moins pseudo-discours politique) passablement monarchique.

Le deuxième motif pour que Civitas se soit engagé dans une refonte de son association pour en faire un parti politique est purement financière. En effet, ses effectifs sont occultes : 1000 adhérents en 2012-13, 250 aujourd'hui, certainement moins. Civitas n'est nullement l'exception qui confirme la règle : l'intégrisme religieux ne fait pas recette et ne touche qu'une minorité d'individus. La masse – à laquelle je suis fière d'appartenir – est trop attachée sûrement à ses libertés individuelles pour y accourir.

Si le fisc semble les charmer aujourd'hui, ce ne fut pas toujours le cas. Civitas a été redressé à hauteur de 55000 Euros. En effet, ses dons ne sont plus déductibles de réduction fiscale. Civitas ne fut plus déclaré comme « d'utilité générale ». D'ailleurs, à cette occasion, Civitas s'est déclaré « victime d'une république maçonnique ».

Il est parfaitement étonnant de considérer que Civitas, qui n'était pas hier d'intérêt général, devienne aujourd'hui « parti politique » sans que cela ne provoque un sursaut, aussi faible soit-il, d'indignation. Permettez-moi de l'être.

Civitas : une analyse nécessaire.
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B
Civitas est un danger pour tout homme et femme un peu fragile , ils sont une secte qui pratique un lavage de cerveau pour des esprits fragiles .<br /> ce qui est malheureux c'est de voir comment on mélange tout et comment on manipule des gens crédules au nom de DIEU .<br /> je suis macon RER CHRETIEN , mais les gens se réclamant du CHRIST commencent par respecter les autres .<br /> la religion est la perte des hommes et des femmes quand elle est utilisé comme le fait CIVITAS .<br /> voila pourquoi je suis FM et que je ne vais pas a l'église , je n'ai besoin de personne et certainement pas d’intermédiaire pour parler avec DIEU .
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