5 Octobre 2016
Notre frère Vabadus nous propose, encore cette semaine, un article plein de punch et d'humour. Pourtant, est-ce le rôle d'un grand maître de s'immiscer dans les choix politiques des membres de son obédience?
GLDF : Charuel "à droite toute"? Encore une occasion de se faire pleins de nouveaux copains.
En attendant votre avis, je vais aller charger les canons !
Vous avez tous joué au jeu de la bataille navale. De façon ludique nous vous en proposons une version maçonnique qui pourrait s’intituler : « Comment un Grand Maître, sous marin de ses idées politiques, torpille de fait la notoriété de son obédience ! »
Il convient dans un premier temps de lire ce qu’écrit le journaliste François Koch sur son blog de l’Express le 23/09/2016, dans un article intitulé :
EXCLUSIF. Le 21 septembre, Alain Juppé a déjeuné avec le Grand Maître de la Grande Loge de France (GLDF), Philippe Charuel, au siège de l’obédience, Rue Puteaux, à Paris. Le candidat à la primaire de la droite et du Centre répondait à l’invitation du Haut Dignitaire Franc-Maçon. Pourquoi ?
Philippe Charuel explique qu’il rencontre des politiques de tous bords. Il soutient que cette invitation n’est pas liée au fait que l’invité du Grand Dîner de la GLDF, le 24 septembre, est François Baroin, un des principaux soutiens de Nicolas Sarkozy. Le Grand Maître était entouré de quatre hauts dignitaires: Thierry Zaveroni (1er Grand Maître Adjoint), Jean-Paul Vannouque (Grand Secrétaire), Alain Pigeau (Grand Officier Communication) et Jean-Raphaël Notton (Grand Orateur Adjoint).
Quand à Alain Juppé, un des membres de son entourage m’a confié: «Alain Juppé connaît la société française. La franc-maçonnerie est une de ses composantes. C’est un républicain, il parle à tout le monde.» Il était accompagné par Hervé Gaymard, son directeur de projet.
Que ce sont dits les deux hommes pendant les 80 minutes qu’ont duré leurs agapes ?
Selon Philippe Charuel, Alain Juppé s’est exprimé en termes très généraux sur l’économie, la fiscalité, la sécurité, l’unité de la nation… et très peu sur la laïcité et les religions (thème chers aux francs-maçons). A un moment du repas, Charuel a osé lancer à son invité: «Dans cette campagne, vous pourriez être plus punchy!» Et l’ancien Premier Ministre de répondre, avec sa retenue habituelle: «Je suis un homme de raison, je n’en ferai pas plus.» extrait –fin de citation
« Du coup, j’ai du mal à comprendre l’intérêt, au fond, de ce repas. Je fais le pari qu’Alain Juppé n’a été convié que pour contrebalancer la présence de François Baroin, le 24 septembre, en invité vedette du Dîner Annuel de la GLDF (il a été choisi bien avant son entrée dans l’équipe de Sarkozy). Une invitation de Juppé pour calmer d’éventuelles critiques internes à la GLDF (une obédience de 34000 frères classée au centre-droit)? Dans ces circonstances, je ne vois pas ce qu’a pu apporter un tel déjeuner à Alain Juppé. Des voix supplémentaires à la Primaire ? Sûrement pas beaucoup. Ce que l’on gagne chez les frères, on le perd chez les électeurs de droite catho, toujours assez allergiques à la franc-maçonnerie. » extrait – fin de citation
« Ce qu’on y gagne ? la confortation du positionnement politique des Obédiences : GO à gauche, GL (avec ou sans N) à Droite… »
« Le journaliste François Koch dit qu’il » a du mal à comprendre l’intérêt au fond de ce repas »! Interrogation évidente ! On peut trouver deux motivations à cette attitude : 1- le fait de rechercher « la lumière » des médias, se mettant en compétition sur ce terrain depuis des décennies, avec les dignitaires du GODF 2- le fait que le Grand Maître Philippe Charuel doit estimer que la vraie concurrencé pour le recrutement ce n’est pas le GODF qui la représente mais d’une certaine façon la GLNF. Il s’agit en effet de capter des profanes de bon niveau sociologique plutôt classés à droite et de préférence chrétiens, catholiques ou post-catholiques. Ce type de profanes lorgne généralement plutôt du côté de la GLNF. Mais c’est une faute politique du Grand Maître d’inviter des hommes politiques en compétition électorale majeure à court terme. C’est totalement contraire à la Règle de la GLDF de ne pas se mêler de politique en général, et dans les périodes électorales en particuliers. Le Grand Maître Charuel semble avoir oublié la Règle de son obédience «
Dans l’ouvrage Les Droites en France, René Rémond avançait une thèse novatrice selon laquelle il n'y aurait pas en France une seule droite, mais trois, issues des conflits de la Révolution française : les droites légitimiste (droite contre-révolutionnaire), orléaniste (droite libérale) et bonapartiste (droite césarienne). Il indique notamment que le gaullisme se situe dans la filiation « bonapartiste ». Les analystes politiques font souvent référence à cette classification. Maïs les hommes politiques l’utilisent également. Ainsi J-F Copé disait récemment que Nicolas Sarkosy et lui étaient les deux seuls « bonapartistes » parmi les candidats à la primaire. On peut, sans se tromper, dire que Alain Juppé serait alors à classer « orléaniste.
Il faute revenir 40 ans en arrière pour trouver une prise de position politique d’un Grand Maître de la GLDF. C’était alors la pise de position dans le Figaro du Grand Maître Michel de Just en faveur de Giscard candidat à la succession de Pompidou.
Le Grand Maître de la GLDF Philippe Charuel qui s’affirme publiquement « homme de droite » et « gaulliste », ce qui est son droit personnel et dans le monde profane,, pourrait être classé « bonapartiste « à travers ses récentes déclarations. Qu’on en juge :
« «Dans cette campagne, vous pourriez être plus punchy!» Et l’ancien Premier Ministre de répondre, avec sa retenue habituelle: «Je suis un homme de raison, je n’en ferai pas plus.» »
Traduction : le bonapartiste dit « soyez plus agressif ! » l’orléaniste répond : » je n’en ferais rien, ce n’est pas dans ma nature !»
"Des mesures significatives et immédiates s’imposent afin d’envoyer un signe fort et responsable aux assassins indignes du genre humain, faute de quoi nous laisserions aller notre pays vers une guerre civile."
Cette injonction exprimée sur un ton martial s’adressait clairement au gouvernement ! Mais avec quel mandat des Frères de la GLDF ?
La question légitime qui se pose est donc la suivante : à travers ses prises de position de droite à la tonalité très « bonapartiste «, est-ce le Grand Maître de la GLDF qui s’exprime ou le citoyen de droite Philippe Charuel ?