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La Maçonne

La franc-maçonnerie en Autriche

Après l'Allemagne, l'Autriche. La franc-maçonnerie autrichienne a autant souffert du nazisme que les allemands. 70 ans après la Seconde Guerre Mondiale, quel est le paysage maçonnique autrichien ? Où sont les frères et les sœurs ? Que représentent-elles ? 


Un peu d'histoire. 

Albrecht Joseph von Hoditz

Les débuts de la franc-maçonnerie autrichienne est associée à celle de sa voisine allemande. La première loge « Aux trois canons » fut fondée, à Vienne, par Albrecht Joseph von Hoditz, membre de la loge « Aux trois squelettes » de Breslau. Cette première loge ne survécut pas. Quelques mois après sa fondation en 1743, elle fut interdite et dissoute par les forces de police sous ordre de l'impératrice Marie-Thérèse. Cette décision est plus politique qu'anti-maçonnique. François de Lorraine était, lui-même, franc-maçon. Il apparaît d'ailleurs que les bulles pontificales n'avaient reçu aucune suite grâce à lui. En effet, les investigateurs de cette première loge était soupçonné d'être des proches du roi de Prusse.  
Les membres de cette loge se réunirent, néanmoins, clandestinement jusque dans les années 1760. Soit les frères savaient particulièrement bien se cacher, soit la police autrichienne était particulièrement mauvaise. Un choix à faire. 

La seconde loge fut fondée, à la même époque, et portait le nom « Aux trois coeurs ». La mode était de nommer ses loges « Aux trois quelque-chose » et en français dans le texte.. Même si le système de haut grade « à la française » dite « de Clermont »  trouva des candidats, il fut vite remplacer par le système de la « Stricte Observance » qui réussit à unir toutes les loges allemandes et autrichiennes.

La franc-maçonnerie autrichienne obtiendra son identité grâce à la loge « à la vraie concorde » fondée en 1781. Cet atelier sera, sous la conduite de Ignaz von Born, un centre culturel important. Scientifique, spécialiste des mines et de la minéralogie, écrivain, il devint rapidement vénérable de la loge qu'il venait de rejoindre. Cette loge accueillit tout ce qui comptait comme artistes, scientifiques et savants.

Costume 19ème siècle - Sarastro, Vienne, Autriche

Von Born contribua à transformer la franc-maçonnerie. 
En effet, il est très certainement l'auteur du principe de « la planche ». Il avait en effet mis en place la « loge en exercice ». Il considérait, qu'après l'initiation et les élévations, le franc-maçon devait produire des travaux scientifiques. Au 18ème siècle, les tenues se terminaient pas une allocution, un poème ou une chanson ... suivie d'agapes. 

Von Born servira de modèle au Sarastro de « la flûte enchantée » de Mozart. Il permit aussi, dès 1784, la fondation de la « Grande Loge d'Autriche ». Il en sera, d'ailleurs, le grand secrétaire. Malgré l'influence de cette nouvelle grande loge,Joseph II décida une surveillance policière. Il voyait, d'ors et déjà, d'un mauvais œil que des francs-maçons, même appartenant à l'élite du pays, se réunissent et discutent en secret remettant en cause son pouvoir absolu. La Grande Loge d'Autriche s'était choisie un fonctionnement démocratique, élisant son grand maître par les loges – ce qui, reconnaissez-le, devait déranger – Le Grand Orient fondé à cette époque n'y était pas encore arrivé … et, disons-le, ne fait toujours pas élire son grand maître par les loges. 

La Grande Loge D'Autrice devint, de même, le centre de recrutement privilégié des « Illuminés » (fondé par Knigge), dont Born fut membre. Joseph II, après les avoir utilisé contre le roi de Prusse, décida que les « Illuminés » étaient, à la fois inutiles et dangereux. Son décret (1785) autorisa ainsi qu'une seule loge par capitale. La liste des membres des loges devaient être remis aux autorités. Léopold II eut une position, guère plus libérale, mais plus pragmatique. Il souhaitait rallier toutes les couches populaires à sa cause. Il utilisa pour ce faire les loges maçonniques. Cela permit pour un temps la survie de la franc-maçonnerie autrichienne. Son fils François II se méfia des loges maçonniques et sociétés secrètes, les considérant comme dangereuses pour son pouvoir. Il recommença les persécutions et interdits. 
La franc-maçonnerie autrichienne disparut quasi-totalement. Elle tenta un réveil sous l'influence de Napoléon, mais restera « étrangère ». En 1848, une loge fut autorisée mais ne survivra pas. 

Ignaz von Born

En 1872, une première loge « Humanitas » fut fondée. D'autres loges suivirent. 
En 1918, la Grande Loge de Vienne naîtra. On comptait, à Vienne, 14 loges. En 1931, il existait 23 loges pour 1800 francs-maçons. 
A partir de 1933, le système catholique-fasciste du chancelier Engelbert Dollfuss se mit en place. Il fit dissoudre l'assemblée parlementaire la considérant comme inutile. Il fit dissoudre le Parti Communiste comme le Parti Nazi Autrichien. Il fit enfermer les nombreux partisans dans des camps de concentration. Débuta pour l'Autriche une période sanglante, Dolfuss, s'il n'était pas nazi, était un radical d'extrême-droite et ouvrit un parti nationaliste catholique. Le seul autre parti était les sociaux-démocrates. Une grève générale tourna à l'insurrection sociale. Dollfuss n'hésita pas à envoyer l'armée et fit un carnage parmi les rangs des ouvriers et manifestants causant 1500 à 2000 morts. L'opinion internationale se détacha de lui. Son seul soutien fut Mussolini, au grand désespoir d'Hitler. Le parti nazi tentèrent un coup d'état en juillet 1934. Ils tuèrent Dollfuss le 25 juillet 1934.  Son successeur continua la même politique autoritaire. 

Si Engerbert Dollfuss n'interdisait pas la franc-maçonnerie à proprement parler, interdisait à tous les fonctionnaires leur adhésion. Il permettait la présence de la police lors des travaux.

Dollfuss était non seulement un catholique que l'on pourrait qualifier aujourd'hui d'intégriste, mais estimait que dans les rangs de la franc-maçonnerie se trouvaient ses opposants (sociaux-démocrates). De nombreux maçons durent démissionner. En 1938, de 1900 maçons, il n'en restait alors que 800. 


Dès l'invasion nazie, en 1938, la franc-maçonnerie fut dissoute, les fichiers et biens confisqués et les francs-maçons interrogés. Contrairement aux autres pays, la majorité des francs-maçons autrichiens étaient juifs. Ceci parce que tout simplement les très catholiques autrichiens étaient foncièrement anti-franc-maçonnerie et que les persécutions du catholique Dollfuss avaient réduit considérablement autant le nombre mais aussi l'envie d'intégrer la franc-maçonnerie. La franc-maçonnerie autrichienne payait aussi une longue période d'interdits et de persécutions diverses antérieures à Dollfuss. En 1938, la Grande Loge avait tout juste 20 ans. 

Une centaine de francs-maçons autrichiens furent fusillés. Plusieurs furent déportés, d'autres se suicidèrent et environ cinq cents furent expulsés ou durent fuir. On compte ainsi 692 victimes (sur les 800). Vu ces données chiffrées, les maçons autrichiens furent certainement les plus importantes victimes du nazisme (pour bien sûr uniquement la franc-maçonnerie).  

Tant et si bien qu'après la guerre, se réunirent seulement 48 frères. Ils réveillèrent la Grande Loge de Vienne qui devint la Grande Loge d'Autriche ainsi que la première loge « Humanitas Renata ». Cette Grande Loge ne fut pas reconnue immédiatement par l'UGLE. Elle avait, en effet, avant 1938 adhéré à l'UFL (Ligue Universelle Maçonnique) de tournure un peu trop adogmatique et libérale pour la vieille anglaise UGLE. Une fois la question résolue, la reconnaissance était possible. Ceci causa une scission permettant la fondation du Grand Orient d'Autriche. La Grande Loge d'Autriche compte 3600 frères. 

Initiation des femmes en Autriche. 

L'initiation des femmes est un sujet douloureux à plus d'un titre. Tout d'abord, hormis la Fédération Autrichienne du Droit Humain qui offre un semblant de stabilité pour un total de 400 membres, les quatre autres obédiences mixtes sont issues d'une succession de scissions et s'avèrent minuscules. Il n'existe pas de loges exclusivement féminines. D'ailleurs, il faut reconnaître que les hommes autrichiens, s'ils ne croient pas en dieu, n'ont guère plus de moyens d'être initiés. Il n'existe pas de franc-maçonnerie autrichienne à proprement parler. Soit elle a une origine française avec le  Droit Humain, soit elle est soumise à l'Angleterre avec la Grande Loge Autrichienne. Ainsi, parler de la franc-maçonnerie mixte et même féminine dans un tel contexte, est déjà de considérer que la franc-maçonnerie en Autriche, non seulement ne s'est pas relevée mais aussi et surtout ne sait pas se construire 70 ans après la seconde guerre mondiale. Pourquoi cela ? 
Plusieurs hypothèse : le modèle maçonnique est allemand qui lui-même a fait face à ses propres difficultés. L'interdit de la franc-maçonnerie a duré tout le 19ème siècle – à une période de l'histoire fondatrice pour toutes les obédiences d'Europe. Elle n'a finalement existé qu'à la fin du 18ème siècle et quelques années (de 1918 à 1938) en première moitié du 20ème siècle, alors qu'ailleurs en Europe elle s'établissait.  

Dollfuss et Innitzer (à droite) : nouvelle constitution (1934)
Contexte religieux & politique en Autriche.  

Le Cardinal autrichien Innitzer (1875-1955)  avait béni les troupes nazi en 1938. Il a soutenu, politiquement, la dictature de Dollfuss et de son successeur, avec les massacres et persécutions qui l'accompagnaient. Dès mars 1938, les églises et édifices religieux sont honorés d'une croix gammée. Il rencontra Hitler lors de sa visite à Vienne et signera avec d'autres évêques une déclaration se disant favorable au nazisme (Anchluss). Il ajoutera de sa main « Heil Hitler ».

Diffusé dans toutes les paroisses, cette déclaration inquiéta même le pape qui le convoqua et lui demanda des explications. Il fut contraint à diffuser une déclaration contraire à la première. Par la suite, le régime nazi abrogèrent le concordat autrichien et interdire les journaux et organisations de l'Eglise catholique. Pour le coup, les nazis lui furent bien moins sympathiques aux yeux du bon père Innitzer. Il organisa une manifestation conduisant à des représailles sanglantes des nazis.

Cela permet assez bien de situer l'église catholique en Autriche vis-à-vis du nazisme. 
Elle était (et l'est encore) : conservatrice, antisémite, anti-maçonniques et anti-modernes … Se trouvant favorable à une dictature, l'église catholique – au moins pour ses principaux dignitaires – ce sont trouvés favorables au nazisme. Il a fallu que l'église catholique soit aussi persécutée pour que ceux-ci retournent leur veste. 

Le cardinal König (1956 à 1986) avait permis de faire sortir l'église catholique autrichienne des milieux conservateurs et d'extrême-droite. Or, à sa prise de retraite, Jean Paul II, le trouvant un peu trop libéral, a nommé un successeur à son opposé, renouant avec les démons du catholicisme.  Il n'y a que 6 à 7000 juifs en Autriche (en 1938, il y en avait 250 000). En Autriche, il est à l'image de la Pologne « un antisémitisme sans juif ». Depuis le début des années 2000, il s'est renforcé. On notera des positions particulièrement conservatrices, voir même négationnistes, de nombreux membres du clergé, continuant à influencer la population autrichienne catholique à 90%. Quant à l'opinion de l'église catholique au sujet de la franc-maçonnerie, l'article n'est plus à écrire. En 1938, la franc-maçonnerie autrichienne ne comptait qu'un quart de catholiques … C'est tout dire. 

Politiquement, comme en France, les deux principaux partis se partageant le pouvoir depuis 1945 se sont effondrés.. L’inclusion en 2000 du FPÖ, parti xénophobe mené par Jörg Haider, dans une coalition gouvernementale montre la place de l'extrême-droite dans la politique du pays. Le FPÖ obtient six portefeuilles ministériels, mais pas celui de l’Intérieur. 
Le FPÖ tient un discours raciste qu'il a banalisé. En 2010, le parti lance en 2010 un jeu vidéo sur internet  consistant à dégommer des minarets et des muezzins.
L'extrême-droite, ayant réussi à se dédiaboliser pour les seules élections de 2017, influence néanmoins l'opinion publique sur les grands thèmes, que nous connaissons aussi en France, l'identité nationale catholique, le racisme anti-musulman, etc.  Le parti nationaliste et d'extrême-droite a perdu les dernières élections présidentielles face au parti écologique. Ce dernier n'a que quelques sièges au Parlement et ne peut ainsi espérer une coalition satisfaisante pour gouverner. 

Propagande sexiste (Autriche, 1970) afin d'expliquer aux femmes comment voter.
Contexte politique & religieux en Autriche : analyse. 

Dans ce contexte politique et religieux, avec une obédience qui est censée « ne pas parler de politique et de religion », exclusivement masculine et traditionaliste, obligeant à ses membres la croyance en dieu, il n'y a pas eu de possibilité et de moyens pour laisser la place à une franc-maçonnerie libérale et adogmatique – et par conséquent à la féminisation de la franc-maçonnerie. 

Comme pour toutes Européennes, les Autrichiennes sont les premières victimes d'une crise économique et politique mais aussi à des manifestations sexistes de l'extrême-droite. Il faut ainsi convenir d'un fait : une Fédération du Droit Humain qui compte aujourd'hui 400 membres a tout d'une réussite inespérée. Si les obédiences autrichiennes mixtes sont présentées dans le « masonic encyclopedia », je souligne sans ironie que l'on s'est empressé bien plus longuement que leur présentation à expliquer comment et pourquoi la très anglaise UGLE ne reconnaissait pas la mixité (co-masonry) comme étant une démarche possible pour les hommes et les femmes. L'obsession de la reconnaissance a touche le sommet de son paroxysme. 

Paradoxalement, on comprend mieux la « Déclaration de Bâle du 12 juin 2012 » des cinq Grandes Loges européennes, demandant à la GLDF de « recomposer le paysage maçonnique français », dans lesquelles se trouvaient les obédiences allemandes et autrichiennes. Aucune des deux ne pouvaient un seul instant imaginer que les femmes initiées en France sont plus de 30 000, soit le poids de la seule GLDF. La GLNF, seule obédience « régulière » compte 25 000 frères. Sans vouloir revenir sur toute l'affaire de la fameuse CMF, cette fumeuse confédération dont on n'entends plus parler, ce sont pas moins  100 000 frères et sœurs que la GLDF s'apprêtait à renier sans compter ses nombreux accords dans différentes obédiences. Le rapport de force n'est pas le même en France qu'en Autriche ou en Allemagne entre les deux blocs "réguliers" et "adogmatiques".

Si on est en droit de s'inquiéter de la "recomposition du paysage maçonnique autrichien" du fait u faible effectif et du peu de choix offert aux hommes comme aux femmes, il faut aussi comprendre que pour le maçon autrichien régulier, la franc-maçonnerie ne peut que subir l'hégémonie anglaise. Il ne lui vient pas à l'idée que cela peut en être autrement ou qu'il se montre un peu trop égoïste. 

L'autre choix "masculin" est AASR - Freimaurerlogen des Alten und Angenommenen Schottischen Ritus in Österreich, qui sur son site raconte la version "réécrite" de l'histoire de la GLDF (quelqu'un ne peut pas leur dire qu'ils ont tout faux?), reconnue par la GLDF en 2012 et à priori aidée par elle dans le cadre de cette fondation/scission. Cette micro obédience de 4 loges, comptant à peine 100 membres, fait partie aussi des "irréguliers" au sens anglais. C'est pas mal :entretenir des relations avec l'une pour lui planter un coup de poignard dans le dos avec l'autre .... Ce choix réservé aux hommes n'en est pas un. Il est une pâle copie plus ou moins bien assumée de la Grande Loge d'Autriche.  

Concernant l'initiation des femmes, le débat existe aussi en Autriche. Il n'est d'ailleurs pas « maçonnique » émanant des obédiences et, en particulier, de la Grande Loge d'Autriche, mais des médias traditionnels. En l'occasion du tricentenaire, c'est la Grande Loge d'Autriche qui s'y colle. Dans le cadre de cette interview, par exemple, on comprend aussi que, si la question de l'initiation des femmes intéresse le journaliste, elle n'intéresse absolument pas la grand maître qui botte en touche. A moins, qu'il ne fasse comme les maçons mâles français croire que ses réponses sont intelligentes.

Ces malheureux grands maîtres de la Grande Loge d'Autriche seront condamnés à répondre toujours à la même question sans convaincre qui que ce soit. Leur site présente aussi une explication officielle à cette difficile question. 

En effet, la société autrichienne – comme d'ailleurs toutes les sociétés – ne perdra pas son temps à essayer de comprendre comment on peut se dire « universel » et exclure les femmes ou les athées. Pour l'entendre dire en France, le « on est mieux entre hommes » (ou « entre femmes », d'ailleurs) n'est pas un argument. 
En fait, tout le monde s'en fiche de savoir comment un frère ou une sœur se sent mieux en loge. Ce qui intéresse le monde est de savoir si la franc-maçonnerie est un modèle social permettant la réflexion sur des bases réelles et sincères d'éthique et de valeurs humanistes. Sans cela, que l'on soit « entre hommes », « entre femmes » ou encore en mixité, un être humain attaché à ses valeurs ne peut que se sentir mal. Derrière, la question des femmes qui sont exclues, il y a une autre question qui se planque : qui comptez-vous exclure d'autres ? 

Mixité ou non-mixité ? Les modèles allemands et autrichiens montrent que la question ne se pose pas pour les femmes. Elles vont là où on peut les accueillir. Le défaut de l'un, pour une raison ou une autre, permet le développement de l'autre système. Comme le modèle anglais est si important en Autriche, je peux conseiller aux sœurs autrichiennes des obédiences Hermetica, Humanitas et Grand Orient D'Autriche de faire comme les anglaises : se débarrasser des frères et se réunir afin de fonder une obédience « à elles ». Certes, c'était il y a presque un siècle. Or, la recette peut encore fonctionner. Moi, je dis cela … mais finalement qui m'écoutera ? 

Le Droit Humain en Autriche (1922 à aujourd'hui). 

 L'historienne Susanne Balázs  a réuni de nombreux éléments sur l'histoire du Droit Humain en Autriche. La première loge du Droit Humain fut fondée en 1922. Appelée « Vertrauen  (Confiance) », elle portait le numéro 765. La seconde loge fut fondée en 1928 et s'appelait « Harmonie », portant le numéro 900. Ces numéros de loges montrent le développement spectaculaire et unique du Droit Humain dans le monde durant cette période de son histoire. Ces loges furent fondées grâce à la Fédération néerlandaise du Droit Humain. En 1930, les loges du Droit Humain autrichien acquiert son premier temple. La loge « Harmonie » avait adhéré à la théosophie (influence de Annie Besant) alors que la première loge restait foncièrement laïque et sociale.

On sait – et vous devriez le savoir – que le Droit Humain a travaillé tardivement et uniquement sous l'influence de Annie Besant « à la gloire du GADLU » préférant de loin « le progrès de l'humanité ».

De l'année 1938, on ne sait rien. Les nazis ont trouvé un temple vide et visiblement déjà « visité » soit par des nazis locaux, soit par les frères et soeurs qui ont tenté de sauver les documents. Ces documents sont néanmoins perdus. On ignore, aussi, ce que sont devenus les frères et sœurs du Droit Humain lors de la 2nde guerre mondiale. 


Il faudra attendre 1955 pour voir renaître une nouvelle loge du Droit Humain en Autriche, encore sous l'égide de la Fédération Néerlandaise. Aujourd'hui, le Droit Humain en Autriche compte 23 loges. Il s'agit d'une Fédération qui peut être directement contactée sur son site ici.

 

Frau Holle (illustration)


Großloge Humanitas Osterreich & Universaler Freimaurerorden Hermetica


Comme il arrive régulièrement avec les loges du Droit Humain, 10 membres aidés par une loge allemande d'Humanitas, ont fondé une première loge en 1960 « Lux Danubiana » . Dans les années 60-70, Humanitas s'est développée fort honorablement, fondant plusieurs loges. 
Quatre loges firent scission, aidée par la Grande Loge d'Italie. Elles fondèrent une obédience portant approximativement le même nom que la première Humanitas. Ainsi, l'Autriche se trouva deux micro-obédiences « Humanitas » sur son seul sol. Ce qui fait beaucoup. Cette seconde Humanitas représentait tout juste 26 membres. Cette dernière micro-obédience, rejeté de Catena, adhéra au CLIPSAS, le groupement d'obédiences européennes dont personne ne sait à elle sert. En 1999, elle décidera de prendre pour nom « Hermetica » afin d'éviter toute confusion. 

Si cette petite Hermetica vous fait sourire, il faut néanmoins savoir qu'elle fonda en Tchécoslovaquie, encore communiste, une loge. La franc-maçonnerie y était interdite. A partir de 1989, elle a fondé à Pragues d'autres loges mixtes. En 1993, fut fondée la Großloge Humanitas Bohémia. 
En 2012, Hermetica fondait le Veliki Orient Slovenije’ (Großorient von Slowenien, Grand Orient de Slovénie). 

Aujourd'hui, Humanitas ne compte que 3 loges et 40 membres. (son site ici). Sa fille par scission compte autant de loges pour autant de membres. (le site d'Hermetica ici)


A noter : l'existence d'une loge, mais fédérée à l'allemande Humanitas, qui fut fondée par des frères et des sœurs ayant fait aussi scission avec le Grand Orient d'Autriche

Großorient von Österreich (Grand Orient d'Autriche). 

 

Scission de la Grande Loge d'Autriche, en 1950, des frères travaillèrent « à ciel ouvert », c'est-à-dire sans rituel. Ils fondèrent, les années suivantes, trois loges établissant les premières bases du Grand Orient d'Autriche. Celui-ci ne vit le jour qu'en 1985. Des « anciens devoirs », ils rédigèrent les « nouveaux devoirs » (en 1974). En 1986, les premières femmes sont initiées. La loge d'origine resta masculine jusqu'en 2004, acceptant les sœurs comme visiteuses. 

En 2003, les trois loges « historiques » firent scission et fondèrent la Grande Loge libérale d'Autriche (2007).

Ce Grand Orient d'Autriche compte 9 loges et 170 membres. (vous pouvez trouver son site ici)


Liberale Großloge von Österreich (Grande Loge Libérale d'Autriche). 


Fondée en 2007, scission du Grand Orient d'Autriche des trois loges fondatrices de ce dernier, cette nouvelle obédience se définit comme libérale et humaniste. Le départ de ces trois loges, démunissant le Grand Orient d'Autriche de ses origines, laisse supposer un problème de fond plutôt grave vis-à-vis de celui-ci. Ses principes utilisent autant Anderson que la Déclaration des Droits fondamentaux de l'Union Européenne. Cette obédience prône : liberté de conscience, pluralisme, tolérance. Elle compte 5 loges (qui sont présentées) et une centaine de membres. (Vous pouvez trouver son site ici)

 

 

Source : 


http://freimaurer-wiki.de/index.php/Der_Droit_Humain_%C3%96sterreich


Reinalter Helmut, Mondot Jean. La maçonnerie en Autriche. In: Dix-huitième Siècle, n°19, 1987. La franc-maçonnerie. pp. 43-59; http://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_1987_num_19_1_1634

http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/02/20/en-autriche-l-eglise-catholique-traverse-une-crise-morale_1158093_3214.html

http://www.huffingtonpost.fr/cyrille-bret/autriche-fpo-elections_b_10116838.html

http://www.slate.fr/story/119023/fpo-video-ridicule-refugies-femmes

http://www.courrierinternational.com/une/italie-pour-bloquer-les-migrants-lautriche-deploie-ses-chars-la-frontiere
http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/03/08/barbara-rosenkranz-dirigeante-de-l-extreme-droite-autrichienne-cultive-l-ambiguite-sur-le-nazisme_1315983_3214.html

https://www.profil.at/oesterreich/gender-debatte-freimaurer-rotarier-co-frauen-377300
 

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N
Je n'ai pas encore tout lu, mais ce sera fait en mémoire de mon épouse récemment décédée, hélas, et qui était d'origine noble autrichienne et pourtant très simple et admirable, elle-même franc-maçonne. (Chagrin bien sûr.)
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L
Toutes mes condoléances pour votre conjointe. Votre message a bien été pris en compte.
F
ll est á noter qu'une L francophone, Confluences, existe au sein du Grand Orient d'Autriche. La connaissez vous?<br /> http://www.freimaurer.at/fr/confluences.html
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H
A moins, qu'il ne fasse comme les maçons mâles français croire que ses réponses sont intelligentes.<br /> Ah ! Ah ! Ah ! Et pan sur le museau !<br /> J'adore ce coup de patte MTCS.<br /> J'avancerai 2 critiques sur ton dossier :<br /> La 1ère négative concernant quelques erreurs, et non fautes, d'orthographe pour le vieux puriste que je suis de notre si belle langue ; la seconde positive pour le franc-maçon que je m'évertue à devenir, à défaut de toujours y parvenir : le fond étant, à mon sens plus important que la forme, ton article a le mérite de nous inviter à partager et approfondir, si tel est notre désir, tes recherches afin de nous ouvrir à cette universalité dont nous nous gargarisons mais pour laquelle nous faisons si peu d'efforts pour la réaliser, la construire en persistant à continuer de regarder, en oubliant de voir, notre nombril.<br /> Frat.: 3 Joyeuses Bises
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