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La Maçonne

GLFF : après des "radiations automatiques", une sanction automatique est proposée au Convent.

Lors de la dernière TGL, les loges de la GLFF ont protesté, à tel point, que finalement la proposition de modification de l'article 157, soit la « radiation automatique » de sœurs, qui seraient soupçonnées de visiter des loges « non reconnues » (on regarde tous du côté de la GLIFF, nouvelle obédience féminine et première scission historique de la GLFF), n'est pas présentée au vote des loges. Rappelez vous, Marie-Thérèse Besson avait sortie une vieille imprimante pour nous sortir une circulaire, elle aussi historique,  que vous pouvez trouver ici

Le Conseil Fédéral  a néanmoins planché sur plusieurs modifications des règlements généraux. 

Avant de les développer, je dois vous avouer que – parfois – je me dis que la franc-maçonnerie française ne tourne pas rond. Généralement, c'est la GLDF qui se distingue. Cette fois, je crains que la GLFF – du moins la commission de la constitution qui a reçu l'approbation du conseil fédéral – les surpasse largement d'une tête ou deux. Une supériorité féminine qui, croyez-moi, n'est pas fait pour me plaire. 

 

Des tenues qui ne comptent que pour du beurre. 

Après une petite crise d'autoritarisme aigue de la part du Conseil Fédéral qui refuse une proposition faite par plusieurs régions concernant les visiteurs et visiteuses des loges (mais est-ce que ce n'est pas aux loges de voter  et au conseil fédéral de seulement proposer ?), le Conseil fédéral fait des propositions de modifications concernant les conditions d'élévation au grade de compagnonne ou de maîtresse. 


Jusqu'à présent (et je crains fort que cela ne dure), les apprenties et les compagnonnes se devaient une année de présence et une assiduité des trois quarts des tenues. 
La proposition du conseil fédéral – suivant une logique qui se tient – souhaite modifier cette disposition en indiquant un nombre de tenues – mais en gardant une année d'apprentissage. 
En effet, il s'avère qu'il est de plus en plus difficile, de nos jours, pour tenir une telle assiduité. 

Cependant, ce qui me chiffonne – et qui chiffonnera bien des sœurs – est le nombre de tenues ainsi fixé . Il est à se demander d'une part de quel chapeau il provient, et d'autre part si la notion d'égalité est si absente que cela dans les principes de l'obédience. 
En effet, il est prévu que les apprenties et/ou compagnonnes devront assister à 26 tenues dans le cas où elles seraient dans une loge organisant deux tenues par mois et à 13 tenues dans le cas où elles seraient dans une loge qui organiserait une tenue par mois. 

Calculette en main, le compte n'est pas bon. Trois quarts des tenues signifient : 

  • 15 tenues pour une loge qui organisent 2 tenues par mois (soit 20 tenues par an, avec 10 mois d'ouverture des travaux), 
  • 7,5 tenues pour une loge qui n'organiserait que 10 tenues par an (1 tenue par mois sur 10 mois). 

Les loges, en général, n'organisent pas que des tenues au 1er degré mais peuvent aussi en organiser au grade de compagnonne et de maîtresse. Elles sont aussi sujettes aux conditions météorologiques dans certaines régions et aux affres calendaires comme les jours fériées, longs week-ends qui dépeuplent les grandes cités. 
Bref, une apprentie et/ou compagnonne n'ont d'obligatoire que les tenues de leur degré. Sur les 20 tenues qu'une loge peut être amenée à organiser, il n'y en a certainement pas plus de 15 qui concernent réellement l'apprentie et 17 la compagnonne. 

Le nombre des tenues est passablement augmenté sans que rien ne le justifie d'une version à une autre. J'ai tourné le document dans tous les sens. Je n'ai rien trouvé même pas la photo du chapeau ! 

Surtout, il nous saute aux yeux une profonde inégalité. Une sœur qui serait dans une loge à deux tenues par mois devraient assister à plus de tenues qu'une qui serait dans une loge à une tenue par mois. Si assister à 13 tenues pour l'une est suffisant, cela devrait suffire aussi pour l'autre, non ? 

Additif . Une apprentie ou une compagnonne, suivant la proposition de modification, n'aura plus d'obligation d'assiduité. Elle pourra assister à son quota de tenues sur plusieurs années - et être élevée au grade supérieur son nombre de tenues requis obtenus. Cette obligation d'assiduité - comme expliqué plus haut - devenait intenable (assister au 2/3 des tenues). Mais pourquoi n'avoir pas requis une assiduité normale de la moitié des tenues + Une comme pour les soeurs maîtresses? Cela signifie qu'une apprentie ou une compagnonne ne pourront plus être radiée pour défaut d'assiduité (article 158). Du moins, il sera difficile de défendre une radiation devant la contradiction de ces textes. Le vote demeure un vote au 3/4 - mais on verra plus loin que le quorum des électrices est proposé lui-aussi à la modification. Les articles proposés à la modification  sont les articles 143 et 144. 

L'article (passage inchangé) indique qu'il faut à ces sœurs une année d'apprentissage ou de compagnonnage (sans obligation d'assiduité).. Ce n'est donc pas le nombre de tenues qui fait la franc-maçonne, l'initiée, mais la durée … Etre maçonne depuis une année change tout (que l'on assiste ou pas à des tenues). C'est cela qui fait la qualité de l'initiation.

Curieuse approche maçonnique que voilà. Moi qui croyait que les tenues étaient le creuset initiatique, le seul lieu de transmission de la Connaissance, aurais-je été trompée durant 15 ans?

Les tenues, autrement dit, pour aller jusqu'au bout de cette logique ne compte pas. C'est juste un moyen (comme un autre) de passer son temps voir une manière coercitive de conditionner les élévations. 

Donc, je résume tout cela. Il vaut mieux entrer dans une loge qui organise qu'une tenue par mois. Que vous assistiez à 13 tenues ou à 26, c'est du pareil au même. On a toutes conscience qu'il ne s'y passe rien et que de toute manière toutes les soeurs sont là pour dormir ou passer leur temps parce qu'elles n'ont que cela dans leur vie morne et solitaire.

 

Des sanctions automatiques. 

Cette autre modification tient en une seule phrase qui est « copiée-collée » dans différents articles relatifs à des votes courants des loges (élévations, demande de transferts, de réintégrations, etc.)  Elle a nécessité une année de labeur à tout le conseil fédéral. 

« Pour participer au vote les sœurs maîtresses doivent avoir assisté à la moitié plus une des tenues de l'année écoulée, à la date de la Tenue Solennelle pendant laquelle a lieu le vote. »

Oui, c'est pas ce que l'on fait de plus limpide comme formulation.

Je vous reformule tout cela … N'ayez crainte, il m'a fallu moins d'une année !

« Pour participer au vote les sœurs maîtresses doivent avoir assisté à la moitié plus une des Tenues de date à date du jour du vote sur l'année écoulée. »

 
Elle prévoit, tout simplement, de sanctionner automatiquement  les sœurs qui ne seraient pas assidues à raison de la moitié des tenues plus Une, en le retirant le droit de vote à toutes les décisions concernant la vie de la loge. 
Jusqu'à présent, cette condition d'assiduité était assortie aussi d'une condition de paiement des capitations. Elle ne concernait que les élections des officières et rendaient inéligibles les sœurs non – assidues ou en retard avec leurs paiements de capitation.  

Il s'agit d'une définition du membre de la loge - qui peut être l'apprentie, la compagnonne et la soeur maîtresse éligible ou non. Définition qui pourrait être remise en cause juridiquement. En effet, qu'est-ce qui justifie qu'une apprentie ou une compagnonne ne puisse pas voter une demande de transfert ? D'ailleurs, cette définition du statut des membres de la loge n'apparaît nul part dans les textes de l'obédience au même titre que la définition du statut du membre de l'obédience (qui serait la loge). 

Suivant ces modifications, les soeurs maîtresses qui n'auraient pas une assiduité suffisante perdent leur droit de vote à tout moment de l'année, pour toutes questions courantes de la vie d'une loge.
Rien n'est, d'ailleurs, indiqué concernant le versement des capitations, autre condition d'éligibilité prévue dans les textes de l'obédience et assurément une condition de radiation la mieux respectée en droit français.

Ainsi, selon cette phrase placée dans plusieurs articles,  une soeur qui ne serait pas à jour de ses capitations au moment du vote pourra, elle, voter, alors que celles qui n'auront pas une assiduité à une moitié des tenues plus une ne le pourront pas. 
En outre, les dispositions proposées prévoient de compter les présences pour chaque vote à l'année n-1. Ainsi, si un vote a lieu le 3 novembre 2018, il faudra vérifier si toutes les soeurs présentes ont bien la moitié des tenues plus une de présence à partir du 3 novembre 2017. 

C'est une curieuse appréciation bien discriminatoire et nuisant aux libertés de circuler, de se réunir et de s'associer des soeurs, si chères à la GLFF.  

En effet, dans un pays de droit commun, les associations ne peuvent sanctionner automatiquement leurs membres, leur retirer un droit de vote normalement acquis, par ailleurs, soit en réduisant à tout moment au petit bonheur la chance leur statut de membre ; en leur niant une liberté fondamentale qui est celle de se réunir (ou pas). Ceci toutes les deux semaines ! 

Additif : Ces modifications ne concernent que les "stades de la vie maçonnique", soit des votes concernant les initiations, élévations, demande de transfert, radiation, etc. Ainsi, une soeur maîtresse qui serait interdite de voter une initiation peut voter, à la même tenue, une dépense de la loge, une organisation de tenues communes, un planning de planches pour l'année...  Bref, un coup, elle a le droit de voter et à la question suivante, elle n'a plus le droit. Là, c'est dingue ! Les articles proposés à la modification sont les articles 136, 138.1, 140; 142, 145, 155, 160 bis. 


Retirer un droit de vote ne peut être envisagé que dans un statut de membre préalablement défini ou dans le cadre d'une procédure disciplinaire. Ni l'un, ni l'autre n'est expliqué par cette Commission de la Constitution (et/ou le conseil fédéral), qui d'ailleurs prévoyait sans rougir de honte des "radiations automatiques". 

C'est un peu comme si demain, l'Etat décidait que tous les citoyens qui ne participent pas au défilé du 14 juillet de l'année courante perdaient leur droit de vote qu'ils payent ou non leurs impôts. En même temps, perdre les droits de vote pour défaut de paiement d'impôts, c'est pas mieux. 
 

Ursula (Petite Sirène) pour continuer à parfaire mon image de méchante.

Un peu de mathématiques pour vous expliquer tout cela. 

On va imaginer un scénario très mathématique. Imaginez qu'une loge organise en moyenne 20 tenues par an. La moité des tenues + Une est donc de 11 tenues de présence. Avec 11 tenues de présence de juin à juin, une sœur peut être élue à un plateau d'officière. Or, ces présences ne sont pas nécessairement « linéaires ». 
Elle peut, pour une raison ou une autre, avoir été absente durant plusieurs mois d'affilées et avoir le nombre de tenues requis. Ainsi, au 1er septembre de l'année N-1 au  1er septembre de l'année N, elle aura été présente à toutes les tenues de septembre, octobre, novembre, décembre (une seule tenue), janvier et février, soit là 10 tenues. Puis elle s'est présentée en mai pour une seule tenue. Le compte est bon. Elle est élue officière de sa loge. 
Durant l'année N, elle est absente en octobre et novembre. 

Un vote est programmé le 3 mars de l'année N. On recalcule ses présences pour ce vote et elle obtient : 8 tenues seulement. Elle n'a pas son quota de présence. Elle ne pourra donc pas voter bien qu'elle reste à son plateau. 

Manque de chance, elle est oratrice de la loge. Vieille sœur de santé fragile, elle a été hospitalisée pour un problème de santé. Rétablie, elle siège à son plateau. Elle aurait le droit de formuler un vote mais pas de voter ! De plus en plus curieux, n'est-ce pas ? 

Seconde surveillante, cette autre soeur est super-active professionnellement. Des déplacements professionnels font qu'elle ne peut pas toujours être présente en semaine lors des tenues. C'est, néanmoins, une sœur admirable, qui dès qu'elle a un peu de temps, n'hésite pas à retrousser ses manches pour servir la loge. Tranquillement, elle a organisé une instruction un vendredi soir par mois ou dès qu'elle peut. D'ailleurs, ces apprenties en ont marre. Certaines fois, elles ont eu deux instructions par mois qui duraient toute la nuit à se tordre et retordre le cerveau sur un point du rituel. Ses apprenties ont bien bossé. Elle les a proposées pour leur élévation. Celles-ci ont présenté leur planche. Le jour du vote est arrivé. La seconde surveillante se trouve dans une situation inouïe, elle ne peut pas voter leur élévation alors que c'est elle qui les propose à la loge ! 

On marche littéralement sur la tête ! 

Les conséquences. 

On l'a compris. Le statut de membre, qui devrait être défini et fixé, sera dans ce cas, complètement évolutif. Du jour au lendemain, une sœur perdra son statut pour le retrouver un mois plus tard voir même la semaine suivante ! J'ai calculé d'autres configurations et - pour des soeurs manquant de temps à autres à des tenues et affichant en début septembre leur quota de 11 tenues - elles peuvent se voir interdites de voter, une fois dans l'année. 

N'importe quelle soeur qui se trouverait ainsi lésée pourra acter en justice profane afin de faire valoir ses droits de membre du simple fait du paiement de ses capitations, du défaut d'information (convocation) des loges plutôt récurrent, d'un comptage de présence arbitraire ...  et même de sa tenue d'un plateau d'officière.

Comment, en effet, remettre en cause un statut d'illigibilié et un droit de vote, alors que le membre concerné demeure à ses fonctions sans que cela soit remis en cause ? Simple question de bon sens. 

En effet, suivant cette logique, les loges devraient faire le compte des présences des officières à chaque tenue et procéder à des élections pour celles qui n'ont pas le bon nombre de tenues au compteur. Etant inéligibles, elles ne peuvent pas rester élues. Ce qui n'est - comme on s'en doute - pas prévu dans les propositions de modifications proposées. 

Une telle modification risque d'occasionner quelques désordres dans les loges. C'est le moins que l'on puisse dire. Comme si elles en avaient besoin. 

Dans certaines loges, comme celle de Dionysos, on risque de se trouver avec trois votantes sur les cinq soeurs présentes. De quoi, ricaner doucement. .. Mais bon elles - respecter le pacte social, c'est pas vraiment leur souci. 

Lors d'une tenue, une soeur aura le droit de voter et la tenue suivante elle ne l'aura plus, pour retrouver ce droit le mois suivant ! Un casse-tête sans fin qui n'occasionnera que récriminations et soupçons de certaines qui estimeront que tel ou tel vote pouvait attendre la tenue où elles auraient retrouvé le droit de voter. Des soeurs remettront, sans fin, la même question au vote, afin de faire annuler le vote précédent. 

Ainsi, cette surveillante qui verra une de ses apprenties refusées pour son élévation aura, bien des raisons, pour réclamer un nouveau vote dès qu'elle aura son quota de tenues, estimant que la jeune sœur aura été lésée ayant perdu une voix qui lui était dû ! 
Comme, la GLFF s'est prise (aussi) d'affection pour des votes au trois quart, autant vous dire tout de suite, une seule voix peut faire basculer un vote du tout au tout ! (Nota : un vote au 3/4 signifie qu'il faut les 3/4 des voix favorable au vote. Faites le calcul sur un effectif de 10 votantes.). Cela tombe bien, la surveillante est comptable. Les chiffres, elle aime cela. Dans deux mois, elle réclamera un nouveau vote en arguant qu'il est incompréhensible que dans cette obédience, une surveillante ne puisse pas voter pour une de ses apprenties. Comment, mes sœurs, espérez-vous préserver nos jeunes générations et ne pas les dégoûter définitivement de notre obédience ? 

Quant à l'oratrice, comment peut-on imaginer qu'elle peut formuler un vote et se dire favorable à ce dernier sans avoir simplement le droit, elle-même, de voter ? Cinquante ans de franc-maçonnerie – une simple opération – et en être là ! Ben, puisque c'est ainsi, elle n'est plus favorable au vote. Rien dans le pacte social, qu'elle connaît sur le bout des doigts, ne l'oblige à être favorable à tous les votes … surtout si, elle-même, n'a pas le droit de voter. 

Ainsi, pourront être remis en cause des élévations et des initiations, juste le jour de la cérémonie ... parce que, le jour-là, aussi la loge vote et que cela a autant de valeur que le vote précédent. Cela risque d'être marrant. Enfin, non, cela ne l'est pas. 

Reine dans Blanche-Neige (Disney)


Des démissions massives ? 

En dehors d'être absurde, une telle modification est dangereuse pour l'avenir de l'obédience.

En sus, d'exclure automatiquement des soeurs, les sanctionnant, de toutes décisions au bénéfice du club des retraitées de leur loge, elle ne favorisera que les démissions massives des soeurs les plus jeunes et les plus actives professionnellement. 

Celles qui sont en franc-maçonnerie pour trouver un espace de paix, une parenthèse dans leur quotidien souvent difficile, un lieu de parole, perdront, dans un tel système, toutes motivations. A force, elles ne trouveront aucune intérêt à participer, le temps qu'elles peuvent lui consacrer, à la vie de leur loge et donc à rester dans une obédience qui sera, cette modification acceptée, la plus coercitive de la franc-maçonnerie française. 

Cela ne concernera pas que les plus jeunes, mais aussi les anciennes – celles qui ont fait vivre leur loge durant plusieurs décennies – comme l'oratrice de mon histoire … J'ai d'ailleurs appris, un truc, en entrant en franc-maçonnerie : ce n'est pas parce que l'on est retraitée que l'on a du temps. 

Il ne leur restera que le droit de payer et de se la boucler. A ce tarif là, c'est un excellent moyen de voir les effectifs, déjà mal en point, fondre comme neige au soleil. 

Pourquoi une telle proposition de modification faite aux loges? Le document rédigé par le conseil fédéral répond à la question très sobrement.

Des loges se plaignent du manque d'assiduité des soeurs maîtresses. La réponse du conseil fédéral? Les sanctionner automatiquement. Il est quand même bien paradoxal qu'une obédience féminine en soi à limiter le droit de vote à des femmes ! Le féminisme ne perdra pas la GLFF, c'est moi qui vous le dit. Etrangement, les loges ne se plaignent pas de celles qui ne versent pas leurs capitations dans les délais. 

La seule motivation d'une telle proposition n'est qu'une conception de type symbolâtre et bêtement moralisateur de la franc-maçonnerie qui est bien difficile à rédiger.  A moins que le but de certaines est, effectivement, de démolir l'obédience, en augmentant les sources de conflits au sein des loges et faire partir les plus jeunes des sœurs.

La "radiation automatique" avait pour seul motif une vendetta personnelle de Besson contre la nouvelle obédience féminine, scission de la GLFF, la GLIFF. De qui veulent-elles, cette fois, se venger pour faire une telle proposition? 

Le conseil fédéral de la GLFF considèrent, finalement, qu'une soeur qui aurait été assidue à 9 tenues seulement mais qui aurait présentée une planche, est moins apte à décider qu'une soeur qui a roupillé à 20 tenues et n'a pas présenté de planches depuis 10 ans.  

Elles confondent une tenue maçonnique avec une messe. Ce qui de Marie-Thérèse Besson et son goût pour les crucifix n'a rien d'étonnant. Or, c'est terminé le temps des excommunications parce que l'on ne va pas à la messe tous les dimanches. Tous les juristes vous le diront. 

Difficile aussi, dans le cas, d'une remise en cause judiciaire de la part d'un groupe de sœurs, ainsi lésées, de faire accepter une telle conception dans un tribunal profane.  Ce qui ne peut être dit clairement aux loges - qui vont elles votées - ne pourra pas être mieux dit devant un juge profane. 

De plus, la proposition de modification concernant le nombre de tenues obligatoires des apprenties et compagnonnes pour leur élévation, apparaissant dans le même document,  explique le contraire. Assister à 13 tenues, c'est tout comme assister à 26. Si cela est vrai pour une apprentie, cela l'est tout autant pour une soeur maîtresse. 

Ces récits de cette surveillante et oratrice - tirés tout droit de mon imagination fertile – ne sont pas éloignés de la vie des loges et des sœurs de la GLFF. Ce n'est pas parce qu'une sœur s'est trouvée absente ( et n'aurait pas son quota) qu'elle n'est pas impliquée dans la vie de sa loge et – certainement – bien plus que certaines qui font seulement acte de présence. On en connaît tous et toutes de ces « maçons » ou « maçonnes » plus absorbés par le menu des agapes que par leur loge, qui viennent là, juste, pour avoir une sortie ou deux dans le mois ou leur plan de carrière. Ceux-là seraient donc bien plus « méritants » que les autres membres ? Laissez-moi rire. 

A quelque part, une telle proposition oblige à se demander - malgré tout - si le conseil fédéral sait vraiment ce qu'il fait. Cette proposition aussi irréfléchie me semble particulièrement bâclée. 


En effet, le plus drôle – si l'on veut – est que bons nombres de ces articles qui bénéficient de cet ajout, ne sont pas à l'origine des plus limpides. Certains même peuvent être qualifiés d'occultes. D'autres sont, très certainement, à la limite de la légalité voir pas du tout, comme l'article 157 qui prévoit des radiations "automatiques" qui subi aussi sa petite modification concernant les protocoles d'accord avec les autres obédiences (et les doubles affiliations). 

On peut estimer qu'il doit y avoir entre 20 et 25% de soeurs qui ne sont pas présentes à la moitié des tenues plus une, soit 2800 à 3500 soeurs. Le nombre des "électrices" au sein des loges risquent de se réduire de moitié d'un mois à l'autre, soit 7000 soeurs qui n'auront plus leur mot à dire au minimum une fois par an. Cela fait peur. 

Toutes pourront - pour le coup - se réunir et offrir à l'obédience un recours judiciaire historique afin de rendre ces articles (définitivement) caduques s'ils sont acceptés par le convent. Après une scission qui l'est, cela nous changera. Marie-Thérèse Besson et son conseil fédéral pourront, ainsi, se venter d'avoir démoli l"obédience.

Le prochain convent aura lieu les 1er, 2 et 3 juin. Il est à conseiller aux loges de refuser ces modifications dans leur ensemble, qui mettront en cause leur pérennité et d'en demander plus d'explications au conseil fédéral ... et éventuellement, s'il existe, de transmettre aux loges l'avis rédigé d'un conseil juridique. C'est le mieux à conseiller. 

Quant àux profanes, sachez que la GLFF ne fut pas toujours cela. Il fut un temps où elle s'ouvrait à la modernité, comprenant enfin qu'une maçonne pouvait mener plusieurs vies professionnelles et personnelles de front. Elle avait apporté des modifications particulièrement réussies permettant aux apprenties et aux compagnonnes de poursuivre leur parcours dans une loge "adoptive". Malheureusement, cela - c'était avant.

Ces propositions ne sont, finalement, que le reflet d'un net recul de la GLFF dans le paysage maçonnique français. 

Miroir. Miroir. 

 

 

 


 

Additif. Peu après la publication de cet article, Yaka du blog "Coup d'oeil en loge et en dehors" (cliquez ici pour le retrouver directement) nous a croqué une scène de la vie d'une loge de la GLFF. Merci à lui ! 

Illustration de Yaka, du blog "Coup d'oeil en loge et au dehors"

 

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M
Votre propos, ma S, aurait mérité une approche synthétique pour en faire un outil de travail potentiel pour les lectrices de votre blog et DD de la GLFF qui vont représenter leur L au Convent à compter de demain. Analyser, dégager des axes de réflexion voire des conclusions possibles, en remplacement de ces critiques échevelées avec lesquelles vous n’avez pas pu prendre de la hauteur depuis au moins 3 ans. Dommage !...<br /> Ouvrir le débat de manière rigoureuse et constructive pour la Grande Loge Féminine de France, sur les quelques points abordés, au lieu de ressasser ces appréciations à l’emporte-pièce qui n’intéressent que celle(s) qui les alimentent.<br /> Synthétisez ma S, synthétisez, prenez ENFIN de la hauteur, afin que vos interventions puissent devenir des occasions d’échanges, se nourrissant d’un contenu objectif digne de l’ambition d’une FM de la Grande Loge Féminine de France : Travailler à l’amélioration de l’humanité.<br /> J’aI dit
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L
Il te faudra transmettre ta critique à la prochaine GM afin que celle ci puisse prendre la hauteur que Besson n'a pas pris durant ces trois années de mandat. Je dirige un blog pas une obédience - L'échange doit être fait lors du convent - et vu celui qui fait lors de la TGL, celles qui n'en tiennent pas compte, c'est encore les CF. J'espère pour la GLFF que nos soeurs n'ont pas besoin de moi pour le constater et agir en conséquence. <br />
B
Enlève donc le paragraphe sur la « faute d’orthographe » qui n’en est effectivement pas une et sur ta correction mal à propos ...<br /> «  les sœurs maîtresses doivent avoir assisté » est correct. Remplace assister par prendre par exemple..<br /> Dans ce sens là d’ailleurs, assister est intransitif , donc le participe passé ne s’accorde jamais. <br /> Par contre on écrit bien «les pauvres femmes qui ont été assistées... » dans le sens de aidées . <br /> À part ça, , la question sur les protocoles dont le SC n’a pas voulu et qui crééraient donc une inégalité entre les Soeurs sans compter un mélange et une ingérence entre juridictions et Obédience me paraît beaucoup plus embêtante, avec toujours ces «  radiations d’office »,même si sur la question idiote de vote , personne en effet ne demandait rien .
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L
Je vais virer cela ... Et j'ai reçu l'info de mon côté par plusieurs sources. Y compris au sujet des "protocoles d'accord entre obédience" et la "notice explicative".
T
Ma TCS , <br /> tout le problème vient du fait que la GM a très peur de voir partir des SS vers la nouvelle obédience et naturellement elle pense mettre des garde fous avec ces mesures , ça me rappelle F STIFANI , elle prend le mème chemin de traverse
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L
Comme elle va descendre de charge ce 1er juin 2018, ce sera celle qui est "sa" candidate qui bénéficiera des garde-fou.
B
On espère que les SS sauront garder et la raison,et le bon sens,et la fraternité! Interdire de vote une S qui a été absente pour cause de chimiothérapie ou autre chose, la double peine,ça doit être ça l'exercice de la fraternité. la S.: et question sait elle-même ce qu'elle doit faire, et quand elle doit pouvoir voter. Si le Gd Architecte existe, il doit se dire qu'elles sont devenues folles!!!
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S
Ma TcS, merci de la teneur de ce compte-rendu, mais, me pardonneras-tu ?, comme écrirait le Canard, "Pan sur ton bec fin, il, me semble qu'il n'y a point faute d'orthographe: pas d'accord du participe passé avec l'auxiliaire avoir sauf si un c.o.d. est situé avant. <br /> <br /> De plus, je ne trouve pas cet article du règlement injustifié tant il est trop courant de voir réapparaître des S. ou F. lors de ces seules élections.<br /> <br /> Encore merci pour ces morceaux d'architecture toujours pleins de caractère et d'enrichissement.<br /> <br /> Trisoux
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L
J'aurais fait une faute dans une non-faute? Bigre ! C'est très drôle !
L
Il est assez rare au sein de la GLFF de voir "réapparaître" des soeurs lors des élections (initiation, transfert, élévation, etc).<br /> La seule fois où j'en ai entendu parler, c'est lors d'une élection du collège d'officière. Elles avaient fait voter des soeurs non assidues (en dehors des clous, donc) pour faire élire une soeur en particulier. La conseillère fédérale qui est intervenue - s'en est prise non pas à la loge (responsable) mais aux soeurs qui se sont plaintes. Elle a expliqué que "si les résultats ne changeaient pas, ce n'était pas la peine de respecter le pacte social" ... et cette conseillère fédérale est l'actuelle grande maîtresse adjointe aux affaires intérieures ! <br /> Venir faire la leçon aux loges, c'est donc particulièrement aberrant. <br /> <br /> De toute manière, d'un point de vue strictement légal, redéfinir tous les 15 jours un statut de membre ne tient pas. Même pour des affaires soi-disant "symboliques". Un juge se fichera de connaître la nature du vote, il vérifiera uniquement si cela colle avec la définition du membre admis dans les textes. En effet, les soeurs qui seront exclues pour voter au sujet d'une initiation pourront voter pour tout ce qui concerne les finances des loges (dépense). Donc, dans la même soirée, une même soeur peut avoir de voter sur une question et plus sur une question. <br /> Au vu des problèmes de la GLFF, cette affaire d'élection est loin d'être une urgence. Surtout qu'aucune région (il en faut en minimum 2) ne demandait rien.