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La Maçonne

Séparer Macron de la police.

Aucun auteur de roman n'oserait, aujourd'hui, écrire une telle affaire que celle d'Alexandre Benalla, dans un de ses livres. Jusque-là, beaucoup aurait ricaner devant un tel récit. D'autant plus que nous nous prenons dans la tronche bien des questions que nous aimerions éviter de poser trop haut : celle du pouvoir, celle de notre système présidentiel qui semble se dissoudre président de la République après président de la République.

Nous avons d'un coté l'Elysée qui embauche un quidam, Alexandre Benalla, censé s'occuper de la sécurité du Président de la République, alors qu'il existe un service de police, voir de renseignement, dûment accrédité, composé de fonctionnaires entraînés, soumis à une hiérarchie et que nos impôts financent. Du coup, là – à part caser un de ses copains – on ne voit pas trop à quoi servait Alexandre Benalla.

Ce dernier n'en est pas moins propulsé à des missions des plus obscures de « conseiller» dans le cabinet de Macron.

De l'autre côté, nous avons le pouvoir des médias – ceux qui – puisque nous sommes dans un pays de droit commun – fournissent des informations sur nos politiques et leurs petites affaires.

Nous avons été gâtés ces derniers temps : l'affaire – plutôt cocasse – de Hollande et ses amours compliquées, l'affaire – moins drôle – Fillon et de son épouse, sans oublier Sarkozy qui semble avoir pris un abonnement chez son avocat.

Pour celle qui nous intéresse, une journaliste du quotidien « Le Monde » tombe sur une vidéo montrant un conseiller personnel de Macron casser la gueule à un jeune homme, déjà à terre, lors de la manifestation du 1er mai 2018 – Manifestation que nous savons populaire – ellei ne semble pas être au goût de Macron pour qu'il juge nécessaire y envoyer de dangereux observateurs. Dangereux, c'est peu dire ….

Dans cette première vidéo, on voit bien un jeune homme maîtrisé par plusieurs hommes et un autre accourir arrachant le jeune homme des mains des policiers pour le tabasser. Cet individu particulièrement violent n'est nul autre qu'un des observateurs élyséens : Alexandre Benalla.

Les policiers n'ont pas bougé. Dans une autre vidéo, on voit le même Alexandre Benalla saisir une jeune femme par le coup et la brutaliser - sans que ne réagissent les CRS présents -  Ceci avant d'accourir « aider » les CRS et brutaliser le jeune homme. (source)

Puis, enfin, une dernière vidéo dans laquelle on voit le jeune homme tabassé – se relever, aidé par des amis dont la jeune femme – et qui se fait rattraper par les policiers accompagnés par Alexandre Benalla pour le mettre à nouveau à terre et le menotter. Sans s'inquiéter – alors qu'ils en étaient témoins – de savoir si ce jeune homme, qui tentait de quitter les lieux se tenant le ventre (suite à un coup de pied bien placé), n'aurait pas besoin de soins ! (source ici)

On ne peut que supputer que les CRS présents et leur commandement savaient parfaitement qui était Alexandre Benalla et que ce dernier semblait être autorisé tacitement à tout faire … Et que même pour lui éviter qu'il ne se fasse mal (en tabassant sur les citoyens français), on lui a fourni un casque pour se protéger, un brassard et un moyen de communication. 

L'affaire s'est emballée comme on le sait. Les actes de violence de Benalla étaient parfaitement connus de l'Elysée qui la suspendu deux semaines en mai (mais rien ne le prouve – d'ailleurs). Un autre « consultant » - celui-là financé seulement par le parti "En Marche" - a été mis en garde à vue. Trois policiers ont été - quant à eux – suspendus pour avoir transmis des vidéos de surveillance à notre héroïque conseiller de l'Elysée, pour l'aider à se défendre contre les accusations faites contre lui, et sans qui les CRS n'auraient pas réussi à se prémunir contre deux manifestants non armés  mais vraisemblablement de gauche. 

Le troisième pouvoir, qui entre en jeu, est celui de la police. 

En effet, il y aurait confusion – du côté du gouvernement et de la présidence – entre état de droit et état policier. Un état policier se caractérise par un plein pouvoir des services de police, sous l'autorité d'un gouvernement, niant les libertés individuelles et le principe d'une justice commune et égale pour tous qui est, quant à elle, indépendante des pouvoirs politiques.

En sus d'utiliser des méthodes radicales, comme des arrestations arbitraires, ou autres violences, …, un état policier a pour objectif de maintenir un contrôle social. Une des caractéristiques d'un état policier – que les francs-maçons qui ont un peu de culture maçonnique connaissent bien – est l'emploi d'une « police secrète » afin de surveiller (qui murmure  au fond de la salle « observer »? ) ceux et celles soupçonnés d'être contre le pouvoir en place et de rapporter les grandes tendances à qui de droit. 

Envoyer des « observateurs » dans un lieu déjà blindé de flicailles – dont la principale mission est quoique l'on en dise « observer », éventuellement agir en cas de dérapage et uniquement sur ordre (on se souvient du temps de réaction très long lors de l'attentat du Bataclan de ladite police qui « attendait » des ordres).- fait largement penser à la mise en place d'une police secrète – bien modeste, certes mais indéniablement inutile et assurément tout aussi  violente et arbitraire que toutes les polices secrètes de l'Histoire. 

Ce qui soulève aussi de nombreux soupçons quant à la nature même des missions confiées à Benalla par Macron est son silence depuis que l'affaire se déballe – vidéo après vidéo – question après question. Macron est, semble-t-il, le président de la république qui a le moins bien compris que nous sommes à l'heure de l'ultra-transparence … qui ne résume pas à seulement poser en maillot de bain pour des feuilles de choux. En fait, c'était - si mes souvenirs sont bons - le coeur de son programme électoral, non? 

D'ailleurs, peut-on se demander, Benalla observait quoi exactement ? Les forces de l'ordre ou les manifestants ? 

Un président de la République est « irresponsable » devant la loi durant son mandat. Sarkozy, le plus irresponsable des irresponsables, peut en témoigner directement. Mitterrand est mort avant que ne passe (il a fallu 20 ans, quand même) devant la justice l'affaire des « écoutes présidentielles » mais fut considéré, par celle-ci, comme le principal investigateur. Sans Mitterrand, il n'y aurait pas eu d'écoutes illégales de 1000 personnes. Sans Macron, il n'y aurait pas eu d'affaire Benalla.

Macron, c'est une politique de droite « à la papa ». S'il ne se réclame pas du gaullisme, il en a – au moins - gardé les barbouzes. Le risque politique n'est pas – uniquement – être contraint de renvoyer à Lyon, Collomb, changer de Premier Ministre et virer (à quelques mois de sa retraite) son chef de cabinet. Non. Le risque est de perdre la confiance de ses députés dans la tourmente qui – la fleur aux lèvres – étaient là pour mener les affaires de l'état, en toute transparence, avec dignité et sans traîner des « affaires » au fond de leurs godasses.

Là, c'est plutôt loupé.

 

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T
TC soeur,<br /> - on a entendu questionner su des "embrassades" des "copinages" devinons lesquels!<br /> quelques fonctionnaires heureux de s'acoquiner avec un "puissant".<br /> - peut-être une manoeuvre de quelques "purs" sachant que le futur cabinet présidentiel allait renforcer une police parallèle comme indiquée par Brumaire..<br /> notre F. Pasqua? un gamin à côté des "jeunes".<br /> fraternellement.
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H
un hymne pour les blogueurs !<br /> Macron !<br /> Macron !<br /> Ton sang impur abreuve nos brouillons .....
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P
On se croirait revenu au temps de l'OAS, des barbouses et des fachos...Mais heureusement Brigitte est là et veille sur tout, et sur tous !!! Ah les femmes!
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B
En Marche: plutôt une course en S.A.C....
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