Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
La Maçonne

Gilets Jaunes : plusieurs tribunes soutenant le mouvement

Durant ces cinq mois de manifestation sans interruption, de nombreuses personnalités ont souhaité rappelé au gouvernement Edouard Philippe et à Emmanuel Macron qu'il n'existait pas de bonne et de mauvaise contestation sociale. Une contestation sociale est à prendre pour ce qu'elle est : sociale. 
Voici, rien que pour vous, les différents soutiens des Gilets Jaunes. 

L'ONU, le Parlement Européen, Amnesty International ont rapidement communiqué contre les violences policières et l'usage des armes lors des manifestations. 
Le LBD 40, fabriqué en Suisse, est une arme de guerre de classification A. 
Le journal « Matin » (Suisse)a mené une enquête sur l'usage et la classification de cette arme. Depuis 2016, la France a délaissé le Flash Ball de fabrication française pour le LBD 40 de fabrication suisse. La différence entre ces deux armes : le Flash Ball a une porté de 10 m alors que le LBD de 50 m.

L'usage d'une arme de guerre contre des manifestants civils de manière systématique explique la réaction de l'ONU qui range la France aux côté du Venezuela. On peut s'interroger quant au choix et au maintien de l'usage de ce type d'arme par l'actuel gouvernement et validé par le Conseil de l'Etat qui prévoit de lancer un nouvel appel d'offre. « Capital » souligne que le Ministère de l'Intérieur sera contraint de modifier son appel d'offre et ainsi reconnaître la classification internationale du LBD. 

Le débat autour de l'usage du LBD comme des charges de TNT dans les grenades n'est pas fermé. Derrière ce débat, sans aucune doute, il y aura celui concernant les méthodes policières : nassage des manifestants, lancement de gaz lacrymogène, arrestations .... 

En mars 2019, un collectif de 450 universitaires signait une tribune se déclarant « complices » des Gilets Jaunes. 

« Plus encore, il veut faire de tous les relais et soutiens aux rassemblements des Gilets jaunes des « complices » potentiel·les des délits qui y seraient commis. Le même jour, le syndicat « Synergie Officiers », rassemblant plus de 40% de voix aux élections professionnelles, publiait un communiqué fascisant ciblant les « nervis d'extrême gauche », décrits comme « des essaims de cloportes » et des « graines d'assassins ». Deux jours plus tard, le 20 mars, le gouvernement annonçait vouloir faire appel à l'armée pour protéger les bâtiments officiels, ce qui ne s'était pas produit depuis plus de 50 ans. Tout cela contre des manifestantes et manifestants réclamant justice sociale et démocratie, et faisant face, depuis maintenant plus de 4 mois, à une répression policière et judiciaire d'une ampleur inégalée. [...]

« Nous nous déclarons par avance toutes et tous complices des prochains rassemblements que les gilets jaunes organiseront, avec ou sans l'autorisation de la préfecture. Nous condamnons fermement l'ensemble des violences que les forces de police infligent aux manifestantes et manifestants, comme celles que les jeunes des quartiers populaires subissent depuis des décennies, et demandons instamment l'arrêt de l'utilisation des armes de guerre (LBD et grenades) dans des opérations de maintien de l'ordre. » (lire ici)


350 journalistes et médias, ce 1er mai, ont signé une tribune dénonçant les attaques par des policiers dont ils se disent victimes. A ce jour, il y a 85 signalements de journalistes à l'IGPN qui n'ont, jusqu'à présent, obtenu aucune suite. Cette tribune fait aussi écho aux arrestations de journalistes. (que vous pouvez trouver ici)

"Nous ne sommes pas dupes" (lire ici) » est le titre d'une tribune de 1500 artistes en soutien aux « Gilets Jaunes ». 
Ils y dénoncent tout : les violences policières, la couverture médiatique qui veut faire des gilets jaunes des criminels, mais aussi s'associent aux revendications des manifestants. 
« Ce qu’ils demandent, ils le demandent pour tou·te·s. Les "gilets jaunes", c’est nous. Nous, artistes, technicien·ne·s, aut·eur·rice·s, de tous ces métiers de la ­culture, précaires ou non, sommes absolument concerné·e·s par cette mobilisation historique. »

« Et nous le proclamons ici  : Nous ne sommes pas dupes  ! Nous voyons bien les ficelles usées à outrance pour discréditer les ­gilets jaunes, décrits comme des anti-écologistes, extrémistes, racistes, casseurs… La manœuvre ne prend pas, ce récit ne colle pas à la réalité même si médias grand public et porte-parole du gouvernement voudraient bien nous y faire croire. Comme cette violence qu’ils mettent en exergue chaque samedi. Pourtant la violence la plus alarmante n’est pas là. »  

«  Nous continuerons à nous indigner, plus fort, plus souvent, plus ensemble, poursuit la tribune. Et aujourd’hui, nous appelons à écrire une nouvelle histoire. Nous, écrivain·e·s, musicien·ne·s, réalisa·teur·trice·s, édit·eur·rice·s, sculpt·eur·rice·s, photographes, technicien·ne·s du son et de l’image, scénaristes, chorégraphes, dessinat·eur·rice·s, peintres, circassien·ne·s, comédien·ne·s, product·eur·rice·s, danseu·r·se·s, créat·eur·rice·s en tous genres, sommes ­révolté·e·s par la répression, la manipulation et l’irresponsabilité de ce gouvernement à un moment si charnière de notre histoire. » 

Ces différentes tribunes, soutenant un mouvement pourtant considéré comme moribond ou insignifiant par la macronie, démontrent que ce mouvement contestataire trouve des soutiens dans toutes les couches de la société. Sa soi-disant « division » relève ainsi d'un mythe, une sorte de légende que la macronie se raconte autour d'un feu de poubelle, faute d'un autre : celui de la vérité. 

 

Pour répondre à quelques commentaires ci-dessous, voici un article (témoignage) qui présente la situation de l'acte 25 (ce samedi 4 mai) : aucune violence ni d'un côté ou d'un autre pour une manifestation parisienne.

Ceci a priori du fait que les CRS (Police nationale) ont été écartés de la manifestation se contentant de garder des croisements.

C'était des gendarmes qui encadraient la manifestation - sans casque d'ailleurs - en utilisant la méthode "allemande" (appliquée ailleurs) qui consiste à faire un cordon le long du cortège, protégeant ainsi les vitrines des éventuels casseurs et les manifestants des éléments extérieurs. A différents moments, on voit même les gendarmes demandés aux CRS de se tenir tranquillement aux côtés des véhicules. 

Afin de vous permettre de visualiser tout cela, je vous ai trouvé une vidéo (4 heures quand même) qui complète l'information du premier article et proposant d'autres sources. Il s'agit d'une vidéo de RT France (ne me dites pas que c'est de la manip' russe .... on s'en fiche, il n'y a aucune commentaire qu'une vidéo des manifestants et vous êtes assez grands pour faire la part des choses, non ?)

Quelques jours après le 1er mai, il y avait environ 4000 manifestants (suivant le nombre jaune) à Paris. Les images montrent un cortège bien fourni. 

On n'attend la réaction de BFM TV sur ces images ... (bon non, on n'attend rien). 

Alors, toujours radicalisés les Gilets Jaunes ? 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
Il ne fait aucun doute qu'il y a une différence de comportement entre la Gendarmerie qui me semble plus professionnelle que certaines unités de la police (pas toutes) et sans doute de leurs commandements respectifs et sans doute des ordres qu'elles reçoivent.<br /> J'ai souvent regardé les manifestations à la TV sur les différentes chaînes. J'ai constaté des différences de comportements notables<br /> Les Gendarmes sont boucliers en main et souvent la matraque à la ceinture. Les policiers sont bouclier en main et matraque à la main. La différence est visible sur toutes les chaînes. Les Gendarmes militaires ont le calme des vieilles troupes, les policiers pour certains d'entre eux donnent l'impression de vouloir en découdre et de ne pas être maîtres de la situation et pour certains d'eux mêmes. Sans doute ce sont les ordres qu'ils reçoivent mais l'effet sur les manifestants est plus que sensible.<br /> Il faudrait une commission d'enquête pour savoir d'où vient cette différence de comportement et surtout qui donne les ordres. <br /> Par ailleurs, ce régime est celui d'une minorité depuis 2005, il est majoritaire à l'assemblée mais minoritaire dans l'opinion. Les méthodes qu'il emploit sont à l'image de sa faiblesse.
Répondre
L
Il faudrait effectivement une commission d'enquête pour savoir comment ont été géré ses manifestations depuis le début par l'exécutif que ce soit au niveau des forces de l'ordre, mais aussi de la justice. Alors que les GJ sont condamnés par "comparution immédiate", aucun policier - alors que certains axes sont largement documentés par plusieurs vidéos pris par différents de point de vue, ne sont inquiétés, ni même suspendus. On peut être aussi "surpris" par certaines décisions : l'enquête concernant Geneviève Legay est confié au commissaire qui a donné l'ordre de charger et qui a fait arrêté plusieurs streets medics. Difficile d'espérer une mise en cause judiciaire dans ces conditions.
B
Chère Maçonne, <br /> <br /> Autant je continue à trouver que:<br /> - les revendications sociales sont toujours justifiées<br /> - les violences policières sont toujours aussi inacceptables et doivent être sanctionnées d'abord, puis interdites par le Ministre de l'Intérieur qui a tout pouvoir en cette matière,<br /> - l'autisme du président et du gouvernement est toujours plus insupportable,<br /> <br /> Autant je trouve:<br /> - inadmissibles les attaques qui se perpétuent de samedi en samedi en direction de personnes (les employés de magasins par exemple) qui sont parfois plus démunies qu'eux, et les dégradations de biens publics<br /> - insupportable le fait que les GJ ne virent pas les casseurs professionnels qui s'infiltrent dans les manifs, comme le font tous ceux qui manifestent, partout en France et ailleurs (pour mémoire, la dernière manif des Catalans indépendentistes à Barcelone: 400 000 personnes, pas une fleur cassée, c'est autre chose et autrement plus digne que les exploits noirs et jaunes de chaque samedi, que ce soit à Paris ou ailleurs.<br /> - insupportables les mensonges des mêmes GJ qui disent qu'ils sont "a-politiques" alors qu'ils sont pour un bon pourcentage, sympathisants de l'extrême droite, ce qui pour moi, est aussi insupportable.<br /> <br /> On n'oppose ni ne justifie une violence par une autre: cette attitude (c'est pas moi qui ai commencé, c'est lui...) s'appelle de la lâcheté. L'honneur est ailleurs: chercher toujours l'intelligence de l'attitude et la dignité dans le combat face aux coups ou à l'indifférence du pouvoir. Ce n'est que comme ça que les revendications seraient (j'ai bien mis le conditionnel, hélas) entendues, au lieu d'être raillées.
Répondre
L
Lorsque l'on met dans le contexte les "violences" des gilets jaunes, on constate qu'elle débute qu'après les charges des policiers, lancement de lacrymogène, nassages, etc. et non pas "avant" comme on laisse le faire croire. La violence appelle la violence, c'est là dessus que compte Castaner. <br /> De même, les "casseurs" - en dehors de pics particuliers - par la présence de black blocs en décembre et maintenant qui sont des choix délibérés - il n'y en a pas ou sont que quelques individus "isolés". <br /> Puis, comme je ne cesse de le dire, une vitrine cassée, c'est quand meme moins grave qu'une main arrachée à tout point de vue. <br /> <br /> Il n'y a pas plus de sympathisants de l'extrême droite chez les gilets qu'il y en a parmi les citoyens. D'ailleurs, s'ils l'étaient, il n'y aurait pas de black blocs. <br /> Pour le moment, les appels que j'ai vu à voter l'extrême droite proviennent de francs-maçons que l'on ne peut même pas accuser d'être des GJ étant contre. <br /> D'ailleurs, si on peut classer les GJ dans un courant politique, il serait à gauche, voir à l'extrême gauche - le petit film que j'ai posté est d'ailleurs très coloré "extrême gauche".
J
Certes il est normal de dénoncer les violences policières en démocratie. Mais sait-on ce qu'endurent nos différents service d'ordre au quotidien depuis le mouvement gilet jaune? Il n'y a pas de demi-mesure dans votre billet et vous prenez fait et cause pour les manifestants. Enfin je suppose pour ceux qui ont un "vrai" gilet jaune qui sont peu au regard du reste de la population. Vous détestez Macron et c'est votre droit. la macronie vous agace et c'est votre droit. Moi je soutien les gendarmes qui font leur métier et qui se font insulter, cracher dessus, menacer de mort, attaqués quand ils sont reconnu en civil. Mais cela vous préférez n'en point parler car cela contrarierait sans doute votre analyse. Vous pensez sans doute qu'ils vaut mieux dénoncer les violence policières en démocratie plutôt que de s'insurger contre la "chienlie" d'extrême gauche et d'extrême droite. Je ne mets pas dans le même panier la violence des uns et des autres. Sans force de l'ordre il n'y a pas de démocratie et vous semblez l'oublier. Il est loin le Bataclan, il est loin Charly Hebdo où l'on voyer "le peuple" embrasser sa police. C'est peut être hélas le but atteint par les salopards des black-blok qui font perdre le sens et la raison de nombre d'"analystes". <br /> J'ai pris récemment en stop un jeune gendarme qui venait de passer son week-end à Paris. Après avoir compris que je n'avais aucune sympathie pour le tour qu'avait pris ce mouvement, il me dit qu'il était écoeuré par les incitations au suicide entendus. J'appris plus tard qu'il avait vécu quelques années auparavant le suicide de son père... Un cas particulier sans doute et qui ne fait pas "l'affaire" dans l'idée manichéenne de soutien sans réserve de ce mouvement social où s'épanouie les mensonges en tous genres, les fake news la désinformation via les réseaux sociaux. Voilà, chère Lilith, mon sentiment qui n'ira pas sans doute dans le sens de votre chronique...
Répondre
L
Je n'en parle pas parce que j'évite de diffuser des informations que je ne sais pas prouver. Pour le moment, la seule chose qui est documentée sont les violences policières : <br /> - plus de 700 signalements, aucune enquête menée, aucune condamnation, ... et les observateurs internationaux des droits humains estiment qu'il n'y aura à peine 5% de procès - même avec les vidéos, les témoignages, etc. On a déjà eu un avant projet du type de justice à deux vitesses avec Benalla et ensuite Geneviève Legay. L'IGPN avait été saisi pour les coups et blessures infligés à des manifestants par Benalla. Il avait estimé que c'était un flic (n'avait pas fait de recherche sur l'identité) et avait classé le signalement sans suite .... le 3 mai 2018. <br /> <br /> - pour les GJ, ce sont des comparutions immédiates et des arrestations disproportionnées pour des motifs aussi débiles que d'être là (la Salpêtrière est un excellent exemple), des gardes à vue de plus de 24 heures - comme pour ceux qui ont été arrêté lors de la rafle de la Salpêtrière (30 heures ...). Motif ? Aucun. <br /> <br /> - quant aux "incitations au suicide" est-ce que ce gendarme parle d'un autre slogan plus courant : "ne vous suicidez pas, rejoignez nous !" Non. Pourquoi cela ? <br /> Parce que cela pose la question de leur responsabilité personnelle : entre suivre des ordres qu'ils savent inappropriés ou prendre position en tant que citoyen français. <br /> Pour les black blocs, le 1er mai, j'ai vu des images de violence - mais rien de "black blocs" alors que j'ai vu des images bien différentes quelques semaines plus tôt où incontestablement il y en avait 200 environ (et pas 1500) ... <br /> <br /> Mais est-ce que le débat est vraiment là ? Cela fait 5 mois de manifestation, presque 6 mois ... Macron n'a toujours pas trouvé de réponse politique et ne sait pas en trouver. Ce n'est même pas l'apprécier ou non, c'est reconnaître qu'il a été parfaitement incompétent à répondre à une contestation sociale dès le départ et par la suite, contestation qu'il a par ailleurs amplifié au fil des moins, mettant de l'huile sur le feu, par des violences policières et en dénigrant les GJ. <br /> Aujourd'hui, en France, on utilise des armes de guerre contre des manifestants. <br />