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La Maçonne

Ah ! Si les femmes étaient des frères …

Ah ! Si les femmes étaient des frères …

Gérard Contremoulin, sur son blog « Sous la Voûte étoilée », http://www.souslavouteetoilee.org/2014/03/la-franc-maconnerie-a-t-elle-un-genre.html a produit un très court article invitant à une non-discussion, ayant d'ors et déjà décidé de la réponse « pour tous », publiant d'ailleurs une conversation (oui, cela s'appelle ainsi!) dont il omet le début. Le contexte était un article sur une conférence de la Grande Loge Féminine de France que j'ai publié sur mon blog, ayant pour titre « Franc-maçonnerie féminine, tradition & modernité». Le terme qui choque une intervenante est « franc-maçonnerie féminine ».

Il y a deux manières d'assigner aux femmes un rôle, c'est-à-dire deux approches sexistes :

  • la première est la séparation, considérant que les femmes ne possèdent pas les qualités nécessaires ou ayant des incapacités diverses pour une activité ou une autre, dont être initiées. On leur attribue d'autres rôles, de mère-épouse par exemple, leur reconnaissant des qualités dites féminines, comme la douceur, la patience, l'amour inconditionnel pour les siens, le sens du sacrifice, etc.
  • la seconde est d'assimiler les femmes aux hommes dans un esprit faussement égalitaires, ne leur reconnaissant pas plus de capacités à décider pour elles ce qu'elles veulent. Elles sont ainsi réduites à des rôles de suppléantes en titre, devant toujours construire soit une pensée ou un comportement « masculin » (ou vérifier qu'il l'est). Je parle de rendre « neutre » les femmes. On peut aussi parler de « masculinisation ». Ainsi, il serait inutile de féminiser les noms de métiers, les femmes étant des hommes comme les autres. Il leur est décidé même comment elles doivent s'appeler. Elles ne peuvent pas non plus créer quoique ce soit qui leur appartiennent ou il leur est interdit de féminiser (ou transformer) une activité initialement considérée comme « masculine ». Leur comportement, leurs qualités ou leurs initiatives doivent entrer dans un cadre précis, définis, bien sûr, par les hommes. Leurs discours, leurs paroles doivent être le plus neutre possible, adresser à tous – et on notera que dans ce « tous » c'est le masculin qui l'emporte. Un des meilleurs exemples se trouve dans le monde professionnel, les dirigeantes d'entreprise sont tenues de prendre les attitudes ou d'avoir les aptitudes dites « masculines » : force, intransigeance, goût du pouvoir, etc. qui sont, par ailleurs, des stéréotypes masculins. Les femmes sont perdantes sur toute la ligne. Ce qui a une apparence d'égalité n'est en fait qu'un moyen de maintenir éloigné le "féminin" et toute expression de féminité, pour les mêmes raisons que ceux qui préfèrent séparer : la peur.

La Franc-maçonnerie est une des ses « activités » historiquement masculine, dont les enjeux sociaux et économiques sont moindres, mais qui demeure un très intéressant sujet d'études et d'expériences.

Ainsi, au vu de la discussion, il est nié aux femmes de créer et formuler une maçonnerie féminine. La franc-maçonnerie demeurerait quelque chose d'intangible, d'asexué, de « neutre » … autant dire de masculin. La revendication féministe que Gérard Contremoulin mentionne n'est pas de féminiser les noms par caprice, mais de revendiquer un féminin là où il n'y en a pas. C'est le stéréotype de la femme incapable qui est remis en cause, mais aussi une volonté de ne pas se voir imposer un autre stéréotype : celui de la femme « qui n'en est pas vraiment une » - une non-femme qui est autant un non-homme – L'égalité ne doit pas nier les différences ou imposer un nivellement (généralement par le bas) des capacités ou compétences des individus, hommes ou femmes.

Un des argument évoqué est les rituels – encore eux ! - puisque les mêmes pour les hommes et les femmes. Nous connaissons, déjà, l'idée qu'ils ne peuvent être compris par les femmes car masculins. Nous étions dans une approche sexiste d'un stéréotype fort connu dans lequel les femmes sont des éternelles grandes handicapées mentales et physiques. Cette fois, nous avons l'analyse – et faite par une femme – de l'assimilation des femmes aux hommes. Elle refuse de voir une différence entre les trois groupes : la maçonnerie féminine, mixte et masculine.

Comme le rituel n'a d'intérêt que par l'étude symbolique que l'on effectue, que le texte parle de construire un temple ou de faire de la broderie, cela n'a aucune espèce d'importance.

Continuer à croire que l'actuelle franc-maçonnerie descendrait directement sans aucune modification de la franc-maçonnerie opérative est imbécile. Des transformations, il y en a eut et les premiers a en avoir effectué, ajouté et modifié les rituels, sont les fondateurs de la franc-maçonnerie.

Par ailleurs, se cacher derrière un rituel pour justifier un ordre social et refuser un groupe suivant leur sexe au sein de la franc-maçonnerie est aussi dogmatique que se cacher derrière la bible pour justifier une croyance.

De même, on l'oublie – nous parlons de maçonnerie spéculative, pas d'opérative. Il s'agit de construire sa pensée, des idées. Le temple, c'est nous. L'oeuvre, c'est nous – que nous soyons homme ou femme – Ce n'est pas une franc-maçonnerie-un-point-c'est-tout, mais des maçons et des maçonnes que nous construisons.

Si on'admet et reconnait l'importance d'éléments comme la culture, l'origine sociale, les croyances, ... , on refuse aux femmes la reconnaissance de leur sexe dans leur construction personnelle. Elles demeurent hybrides ou mutantes, mais asexuées. De même,la perception que l'individu a de son sexe est majeur dans son évolution. Ce ne sont pas les transsexuels qui me contrediront. Ils dépassent largement la simple revendication d'une part "féminine" ou "masculine" qu'ils auraient, mais bien d'un besoin de s'identifier femme (ou homme). Les hommes, eux-mêmes, ont de nombreux moyens pour revendiquer les caractéristiques masculines de leur personnalité.

L'assimilation des femmes aux hommes, proposée par cette sœur et de fait Gérard Contremoulin, estimerait ainsi que les femmes sont incapables de créer, formuler une pensée et une démarche spirituelle qui leur soient propres, qui soient différentes de celles des frères. Ce sont encore des hommes qui soufflent aux femmes les réponses. Elles ne peuvent ainsi revendiquer aucune appartenance à une maçonnerie qu'elles auraient construite (et construite d'ailleurs sans eux), tout en ne pouvant revendiquer qu'elles sont femmes. Ainsi, l'assimilation dans la mixité ne leur laisserait pas même la possibilité d'avoir d'autre recherche, attente d'une démarche initiatique qui n'appartiendraient pas aux frères. Les femmes seraient des copies incomplètes des frères qu'elles ne peuvent pas être.

La maçonnerie féminine ne désire pas être le clone d'une maçonnerie masculine, ce qui n'aurait aucun sens, tout en ne définissant pas le féminin (et donc le masculin). Elle lui ressemble sur la forme (rituels, enjeux, adoption du même vocabulaire). Son but est de permettre à ses membres de construire une démarche spirituelle comme pour toutes obédiences. Elle est différente par son fond. Elle n'impose pas à ses membres une pensée ou un profil-type de la sœur. - et encore moins ne leur fait adopter une perception de la féminité -

On peut aussi remarquer que cette définition de la féminité (une féminité sans valeur et inutile dans une démarche initiatique) est imposée et que tout sujet de réflexion à ce sujet est impossible (à suivre l'argumentation de cette soeur et de Gérard Contremoulin).

Elle ne propose pas non plus une maçonnerie « au féminin », en opposition à la maçonnerie masculine - qui ne se présentera jamais « au masculin » !. La maçonnerie féminine n'est pas non plus comparable à la maçonnerie mixte, qui ne se dit pas « maçonnerie en mixité ».

La maçonnerie mixte ne procède pas par l'assimilation d'un sexe sur l'autre (je parle de sexe – en tant que stéréotype commun et pas de genre qui entendrait que nous possédions des réponses).

Comme nous l'avons vus, dans une démarche mixte, s'il y a la volonté de nier le féminin, les femmes sont perdantes. De même, les hommes ne sont pas féminisés. Ils ne sont pas censés développer, par exemple, la douceur, l'abnégation, la sensibilité et une intuition toute féminine. Ils auraient hurlé à la castration depuis (fort) longtemps !

L'enjeu de la mixité en maçonnerie est de faire en sorte que femmes et hommes articulent une pensée et une démarche initiatique dans un mode égalitaire sans que l'un des deux sexes (ou plus) soit obligé de s'effacer et de se conformer à l'autre sexe. C'est aussi l'enjeu de la mixité dans notre société . Ceci pour les obédiences qui ne sont pas le GODF.

Dans le cadre de cette discussion, nous avons à faire à une pensée et une analyse commune et dominante au sein des obédiences masculines et libérales. Hormis pour les loges mixtes du GODF, toutes les obédiences mixtes soient sont issus d'une réflexion initiale féministe ou possèdent une réflexion féministe. Le choix de la mixité pour les loges du GODF ne relève d'aucune revendication particulière, mis à part « faire comme dans la société », ce qu'ils semblent faire plutôt très bien – sans savoir pour autant aller au-delà de celle-ci.

Lorsque j'ai ouvert ce blog, des frères du GODF ont attaqué cette « féminisation » virtuelle, trouvant inadmissible que je ne m'adresse qu'aux femmes. Je me devais d'avoir un discours pour « tous », sans même s'interroger sur mon propre besoin d'expression et mes propres attentes au travers de cette expérience (et encore moins sur celles des femmes qu'elles soient profanes ou initiées). Disons-le, même un blog traitant de maçonnerie n'a pas le droit d'être féminin ! Je n'appelle pas cela un progrès, mais un important recul démontrant une intransigeance inquiétante vis-à-vis des femmes, mais qui – hélas – se retrouve aussi dans notre société.

Je souligne aussi que ce qui fait réagir n'est pas le caractère masculin de la GLDF ou encore cette perle du genre – appartenant à la GLNF (11ème point de ses règles, sur son site : http://www.glnf.asso.fr/presentation/?ARB_N_ID=2665)

"11- Les Francs-Maçons contribuent par l’exemple actif de leur comportement sage, viril et digne, au rayonnement de l’Ordre dans le respect du secret maçonnique."

Mais (toujours et encore) la féminité.

Lilithement vôtre,

J'avais abordé dans un précédent article en quoi le "entre femme" était avant-gardiste encore de nos jours, ici : http://lamaconne.over-blog.com/2013/12/franc-ma%C3%A7onnerie-le-%C2%AB-entre-femmes-%C2%BB-au-xxi%C3%A8me-si%C3%A8cle.html

L'intervenante anonyme : En quoi la FM est-elle "féminine"? ... on peut parler de Loges féminines, ou mixtes ou masculines, mais en quoi la FM peut-elle être qualifiée de ces notions?

La Maçonne : Peut-être parce que l'on parle de maçonnerie mixte et masculine (aussi). C'est la loge qui est créatrice de la FM et non pas l'inverse. La FM n'existe pas sans loge. Ce n'est pas une notion abstraite, mais bien la réunion de femmes, d'hommes ou de femmes et d'hommes.

L'intervenante anonyme : je comprends bien ce que tu dis, mais les rituels n'ont rien de spécifiquement masculins ou féminins ou ... La FM est la FM point final. Que des Loges constituées de femmes, ou d'hommes ou soient mixtes ne changent en rien les rites ni les rituels. Ce sont les travaux qui peuvent plus ou moins différer selon certaines dispositions d'esprit à la rigueur .... mais la FM n'est ni masculine ni féminine, malgré la formulation courante. On devrait dire: "les femmes en FM" et non "la FM féminine".

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F
Les révisionnistes de tout poil, je veux dire ceux qui ont une méconnaissance à peu près complète du règlement général du Grand Orient, de son histoire et de ses pratiques, affirment que l'article 76 n'a jamais érigé le sexe masculin comme critère indispensable à l'initiation. Ils ont déduit de ce silence une admission implicite des femmes au Grand Orient alors même que la pratique multiséculaire de cette Obédience était d'initier exclusivement des hommes. Pourquoi écrire dans le marbre du Règlement Général ce qui allait de soi ? C'était certes une erreur. On aurait dû le faire. Mais c'était sans compter sur les procédurier contemporains qui s'engouffrent dans les détails pour déstabiliser l'ensemble. <br /> <br /> A force d'intimidations (on va vous faire un procès), de coups de force (on initie au mépris du règlement général et sans autorisation), de procès d'intention (vous êtes des machos), d'injures (vous pratiquez l'apartheid), de manipulations au sein de la commission voeux et règlements, de manipulations de l'ordre du jour du Convent de 2010 (placer un vote aux alentours de 17h30 quand les délégués sont fatigués, pour certains partis, et qu'ils sont persuadés que ce vote sera proposé le lendemain dans la mâtinée comme c'était prévu), ils sont parvenus, avec la complicité active du Conseil de l'Ordre, à ce que le Grand Orient devienne aujourd'hui une obédience mixte qui ne l'est pas tout en l'étant. Bref, aujourd'hui, par lâcheté, les frères du Grand Orient sont dans une situation inextricable et incompréhensible qui les contraindra, un jour, à la scission. Je ne le dis pas de gaieté de coeur car j'aime mon obédience, mais lucidement, car l'insolente santé du GODF n'est qu'apparence. <br /> <br /> Aujourd'hui les frères, avec une condescendance incroyable et un mépris absolu des maçonneries mixte et féminine, se sont institués grands libérateurs du genre féminin, comme si les femmes vivaient dans l'attente frénétique de rejoindre le Grand Orient (on constate que ce n'est pas le cas). Pire encore, ils ont institué la discrimination au Grand Orient car ce qui est en train de se passer, rue Cadet, ne peut que dégénérer à la longue. Pour l'instant, nous vivons sur le compromis foireux des loges libres : en gros, chaque loge peut choisir si elle entend devenir mixte ou conserver sa spécificité masculine. Mais on sait qu'une telle architecture ne tient jamais longtemps et que dans les prochaines années, on va commencer à parler de parité, plus particulièrement dans les principaux organes obédientiels. On va commencer à montrer du doigt les ateliers masculins, en les présentant comme des survivances du passé, des assemblées de rétrogrades, de sexistes, de machos, qui ignorent &quot;la moitié de l'humanité&quot;, etc. En 1993, je me souviens avoir discuté avec un Conseiller de l'Ordre de la Grande Symbolique d'Espagne qui avait, à l'époque, la même structure que celle du GODF : loges mixtes et loges masculines. Déjà il me disait que ça ne marchait pas, que les loges masculines ne pouvaient survivre dans un ensemble qui, de fait, était mixte. Soit on est mixte, soit on ne l'est pas.<br /> <br /> Le Grand Orient a donc mis le doigt dans un engrenage mortel. La rue Cadet, soucieuse de la concurrence de la Grande Loge Nationale Française, s'est résolue à la mixité pour conserver son avance numérique. Ni plus ni moins. Tout le reste, c'est évidemment de la littérature que les plus naïfs se sont empressées de diffuser. C'était sans compter sur l'implosion de la GLNF et son éparpillement (temporaire ?) en plusieurs Obédiences. Si on avait attendu cette implosion, jamais la mixité n'aurait été instituée. La mixité au Grand Orient n'a jamais ni un objectif ni une tradition. En revanche, elle est devenue - sur le tard - un moyen de conserver un avantage numérique et d'attirer, plus ou moins rapidement, un nombre de cotisants supplémentaires (ce qui fait d'ailleurs les petites affaires de la SAS dénommée SOGOFIM qui, au sein du GODF, est un Etat dans l'Etat).
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L
Pour ce que je vois des loges mixtes est qu'elles fonctionnent comme les masculines : disputes pour le veneralat, frères qui &quot;y sont mais pour faire plaisir&quot;, initiation plus rapide d'un candidat homme par rapport à une femme (pour la même loge et des candidatures de même période), intégration de soeurs pouvant être longue (plus d'une année) .... Bref, ces loges me semblent fragiles.<br /> Si j'avais une ennemie, c'est là que je l'enverrais!!!! <br /> Mais je n'en ai pas... <br /> Et servir de porte-étendard à la cause des femmes... Oui, je le fais ici - mais le faire au sein du GO, je trouve cela contre productif! <br /> Les femmes ne sont pas sottes. La maçonnerie de couple a déjà ses exemples... <br /> Merci de ton commentaire.. Si je l'avais écrit tél quel... On me ferait déjà un procès!
F
Je suis mille fois d'accord avec toi. La grande imposture de 2010, c'est d'avoir fait croire que l'ouverture du Grand Orient procédait d'un élan authentiquement féministe alors qu'il s'agissait en réalité d'un objectif purement comptable et financier. Il est évident que l'immense majorité des frères se moque éperdument de la cause féministe elle-même et d'atteindre, un jour, un équilibre plus ou moins parfait entre hommes et femmes (ce que, soit dit en passant, le DH n'est jamais parvenu à réaliser en 120 ans d'existence). Cette même majorité n'est évidemment pas prête à partager le pouvoir au sein de l'appareil obédientiel. Je dirais même qu'elle n'a pas anticipé cette possibilité. La femme - et c'est ce qui est dramatique - est perçue au Grand Orient comme un faire valoir entièrement soumise au paternalisme de cette majorité stupide qui a cru, au mois de septembre 2010, qu'elle l'avait enfin émancipée. On veut des femmes certes, mais juste ce qu'il faut pour donner l'illusion de progrès et à la condition qu'elles soient suffisamment dociles.<br /> <br /> Tout cela, bien sûr, finira mal même si, aujourd'hui, certains parient sur une sorte de résignation générale et sur l'acceptation de cette politique à courte vue du fait accompli. Or, il y a bel et bien un malaise au sein du Grand Orient de France. Et ce malaise fait symptôme. Il se perçoit dans les nouvelles éditions des rituels - où les parenthèses &quot;Frères (et Soeurs)&quot; abondent - ; il se perçoit dans les créations d'ateliers, qu'elles résultent d'essaimages ou de scissions et pour lesquelles la mixité (ou bien au contraire son refus) joue un rôle grandissant, quand ce n'est pas un fait générateur ; il se perçoit enfin dans cette atmosphère assez singulière où chacun évite de se poser la question de l'impact concret de ce qui fut voté, mesquinement, en fin de journée, au prix d'un changement opportun de l'ordre du jour du Convent, sans que les délégués présents aient pu prendre la juste mesure de ce qu'il leur était proposé.<br /> <br /> Avec la mixité, on a pu ainsi détourner commodément l'attention des frères de la gestion de l'Obédience, du nombre de dépenses inconsidérées, de choix dispendieux, de voyages inutiles, de la place de plus en plus inquiétante que prend la SOGOFIM dans la gestion de l'immobilier (qui se souvient que la SOGOFIM et le GODF, en 2006, étaient en procès ?) ou encore de la &quot;justice maçonnique&quot; dans les rapports fraternels et, plus généralement encore, de la nécessité de réformer nos structures pour les assouplir, les rendre plus gérables, etc. <br /> <br /> Le ver est dans le fruit. Il faut qu'il y fasse son nid jusqu'à pourrir le fruit de l'intérieur. C'est dommage. J'espère en tout cas que l'avenir me démentira car au fond je n'ai aucun intérêt à spéculer sur une scission, mais, au fond de moi, je crains malgré tout que le Grand Orient doive inéluctablement se préparer à d'importants remous à côté desquels les bisbilles de 1995 apparaîtront comme une aimable plaisanterie.
L
J'ajoute à cela une définition du machiste. <br /> Le machisme n'est pas uniquement refusé les femmes (ce qui serait trop simple) <br /> mais aussi de les utiliser à des fins qui n'ont rien à voir avec l'émancipation et le féminisme, dont le discours est absent au sein du GODF (même si quelques frères sont des féministes convaincus)
L
Ceci peut être vrai, mais c'est sans compter les femmes. Pour être mixte et parler de parité, il faudrait au GODF 50 000 soeurs, ce que la France ne compte pas ... Pourtant un pays le plus pourvu (si je puis dire) en maçonnerie féminine et mixte. <br /> De même, les femmes, ayant le choix - bénéficiant d'obédiences qui non seulement les respectent, mais sont faites pour elles historiquement - ne vont pas en franc-maçonnerie pour &quot;répéter&quot; un schéma qu'elles connaissent très bien dans le monde profane. <br /> Fait d'importance, c'est aujourd'hui le GODF qui refuse la double appartenance avec la GLFF.
Y
Dans notre loge mixte ( à majorité féminine, comme l'est le DH en général ) nos postes sont au masculin ( sœur hospitalier, sœur vénérable maître, sœur orateur ... ).<br /> Mise à part pour éviter les confusions lorsqu'une sœur ou un frère remplacer un des officiers dignitaires, je n'ai aucune idée du non emploi des termes au féminin.<br /> Ceci dit, notre VM se rattrape en répondant des fois &quot;ma soeur&quot; à un frère, ou l'inverse.<br /> <br /> Dans ton propos, tu dis &quot; La franc-maçonnerie demeurerait quelque chose d'intangible, d'asexué, de « neutre » … autant dire de masculin.&quot;<br /> LA neutralité c'est féminin, non ? ;-)<br /> Pour la réponse de Jean-Dominique, je pense qu'il insiste juste sur le caractère masculin de ce qui était à une époque. Cela ne légitime pas que ce soit immuable, loin de là, ce n'est qu'une explication historique de la chose. <br /> Si c'est une tradition (comme le souligne Kroumir dans les commentaires sur le blog de Gérard), rien n'empêche que les traditions s'adaptent avec le temps comme elles l'ont fait par le passé.
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L
Au DH, au Québec - langue française - les plateaux sont féminisés. Il n'y aurait aucun &quot;interdit&quot; au niveau de l'obédience de le faire en France. <br /> Pour le vocabulaire, c'est très simple, surveillante, oratrice, experte, trésorière, maîtresse, maçonne ... Des petits mots qui existent dans le dictionnaire depuis des lustres ... qui évite que l'on s'embrouille dans le masculin/féminin ...
R
Article qui pose les questions de fond que l'on ne peut plus éluder en maçonnerie. <br /> Cela confirme mon impression en ce qui concerne les deux ouvrages coordonnés par Cécile Révauger sur l'histoire des femmes en maçonnerie ( ou 'à côté') ; l'enjeu de la plaine acceptation des femmes en maçonnerie est décisif et stimule la réflexion sur la maçonnerie en interne. <br /> <br /> Je reviens sur le paragraphe : <br /> Le choix de la mixité pour les loges du GODF ne relève d'aucune revendication particulière, mis à part « faire comme dans la société », ce qu'ils semblent faire plutôt très bien – sans savoir pour autant aller au-delà de celle-ci.<br /> <br /> Dans ma planche intitulée 'féminin, masculin, humain, le centre de l'Union?' j'essaie d'utiliser notre symbolique ternaire pour penser le fait maçonnique . Je défends la thèse selon laquelle la maçonnerie ne doit pas être affublée d'un épithète sexué , masculin, féminin ou mixte. <br /> Nous avons autre chose à faire en maçonnerie. Le GODF n'est pas devenu une obédience mixte ; elle est une obédience qui initie des êtres humains en s'appuyant sr l'interprétation de l'article 76 de son règlement selon laquelle l'appartenance sexuelle ne peut pas être un facteur d'exclusion. <br /> Mais la plupart des frères et aussi des sœurs ne l'ont pas encore compris. <br /> De longs et pénibles....
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L
Le GODF n'est pas la seule obédience en France. Par ailleurs, la grande majorité des femmes n'y sont pas et l'expérience de la mixité - ou de la féminité - ne se trouve pas au GODF. Le principe ternaire vient de trouver sa limite.<br /> On n'est pas deux pour devenir un troisième être, mais on est composé de 2 éléments (féminin/masculin) pour devenir un. Ce &quot;un&quot; a le droit de revendiquer qu'il est femme (ou homme, les hommes le font quotidiennement!).
T
loin du sexe loin du cœur svp! la maçonnerie en sortira vainqueur! restons simplement des maçons, le ton rite est moins bien que le mien etc... c'est fini! ouvrir les yeux enfin et arrêtons de nous cacher derrière le secret pour n'avoir rien à faire à l'extérieur du temple, car de toutes les façons nous ne faisons pas grand chose alors masculin féminin<br /> même combat ,non?