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La Maçonne

La mystérieuse relation au Bien?

Voici l'article promis qui fait écho à « Je suis athée » : http://lamaconne.over-blog.com/2014/09/je-suis-athee.html . Il est écrit par ce que nous appelons « l'autre pôle », c'est-à-dire un frère de la GLNF qui signe « ma contribution » : soit une approche théiste d'un frère qui baigne depuis sa plus tendre enfance d'apprenti maçon dans une obédience théiste.

Pour éviter un débat inutile, je souhaite préciser que je ne connais pas ce frère qui est apparu en commentateur sur mon blog récemment.

Mon intuition (féminine) m'a fait pressentir qu'il pouvait présenter une réflexion construite sur sa pratique et accepter de nous en dévoiler quelques arcanes sur ce blog. Mon intuition ne m'a pas trompée … en plus, le choix musical est de lui.

Lilithement vôtre,

La mystérieuse relation au Bien?

Quel est le sens du mot Dieu dans notre langage à une époque où l’homme se fait lui-même mesure de toutes choses. Voilà une affirmation osée certes mais très ancienne. Déjà Platon se posait cette question dans la bouche de Protagoras.

Que l’homme soit la mesure de toutes choses on peut l’accepter ou le refuser. En revanche le fait qu’il se fasse lui-même mesure de toutes choses est une constatation qui caractérise l’essence des temps moderne. Pourtant les découvertes scientifiques modernes semblent contredire ce fait. En effet depuis les lois des mouvements célestes par Copernic et Galilée l’homme a été expulsé du centre de l’univers. Pic de la Mirandole situait encore au 15ème siècle l’homme au milieu du monde, place qui lui avait été assignée par Dieu. Il écrit dans son traité « de la dignité humaine » : Dieu assigne à l’homme une existence au milieu du monde afin qu’il puisse, par une existence sans limite, se déterminer lui-même et connaitre d’autant plus facilement toutes choses qu’il les embrasse du regard à partir de ce milieu. Il doit avoir la possibilité autant de se dégénérer « in inferiora » que d’être régénérer « in superiora ».

Cette vision de l’homme au centre est pourtant mise à mal dans la modernité depuis Copernic. L’homme roule du centre vers l’X (vers l’indéterminé), pour reprendre la formule de Nietzsche. Comme la terre n’est plus le centre de l’univers, l’homme ne l’est plus non plus. Une fois sorti du centre l’homme roule vers l’X dans l’indéterminé. Mais comment alors affirmer dans cette situation qu’il se fait mesure de toutes choses, qu’il soit capable de réaliser un plan, qu’il ordonne ses idées autour d’une idée centrale et d’un centre ?

Une seule réponse s’impose : c’est précisément parce qu’il n’est plus le centre du monde que l’homme se fait mesure de toutes choses. L’homme du moyen-âge ne s’est pas promu de lui-même centre du monde. Il s’y trouve placé tout naturellement. En tant qu’image de Dieu, en tant que Temple de Dieu, il savait qu’il était au centre de l’univers en raison d’une vocation divine. Roulant désormais du centre vers l’X l’homme s’est alors mis à acquérir pour son propre compte l’héritage désormais perdu en vue de le posséder. Jusque-là il n’avait été qu’au centre. A présent il se fait centre et met en œuvre une volonté jamais égalée dans ses dimensions et dans sa force.

(Dixit Jean Brun pour les paragraphes ci-dessus)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Brun

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1985_num_83_59_6374_t1_0450_0000_2

Mais dans ces conditions Dieu est-il encore nécessaire ? Tous les Temples d’aujourd’hui, qu’ils soient intérieurs ou extérieurs, n’ont-ils de vocation que d’être ériger à la gloire de l’homme (ou même de la nature) ? Si Dieu n’est plus nécessaire qu’est-il encore pour l’homme et pour le monde ?

Au fond Dieu n’est pas « nécessaire », il est « plus que nécessaire » lancera le théologien allemand Eberhard Jüngel dans son remarquable « Dieu, mystère du monde ». Il n’est pas « nécessaire » parce que « non nécessaire » non pas parce que « plus que nécessaire »

http://www.editionsducerf.fr/html/fiche/fichelivre.asp?n_liv_cerf=1299

Voir aussi http://www.esprit-et-vie.com/breve.php3?id_breve=645

Notre relation à Dieu n’est donc pas de l’ordre de la nécessité, preuve en est qu’on peut tout à fait se passer de lui et vivre bien, c’est-à-dire humainement, agir dans et pour le monde et donner un sens à son existence et à son action sans lui.

Si la relation à Dieu n’est plus de l’ordre de la nécessite de quel ordre est-elle?

Qu’est-ce donc qui peut être « plus que nécessaire » ?

On s’approche là de la gratuité et du désintérêt, de l’amour comme mystère de ce monde appelé au Bien et non au mal. La nécessité est du domaine de la mondanité et donc de la réciprocité. « Œil pour œil dent pour dent », « fais à autrui le bien que tu voudrais qu’il te fasse », sont des morales de la nécessité et de la réciprocité, mais pardonner, tendre l’autre joue, donner sa vie pour ses amis, aimer ceux qui nous méprisent… relèvent d’une signification qui sort de ce cadre.

Or le souverain Bien de ce monde est « au-delà de l’être » comme le dit Platon dans sa République, mais « c’est en vue du Bien que tout être fait ce qu’il fait ». L’être est intéressé mais il est aussi appelé à se dépasser, à autre chose que lui-même, au Bien qui est au-delà, à la Sainteté, plus que nécessaire. A par-delà la nécessité, La mondanité est mystérieusement régit par ce «plus que nécessaire ». La vie dans le monde peut être morale ou civique, mais elle n’oblige pas à la générosité, au sacrifice de soi ou la sainteté, lesquels pourtant existent dans le monde mais portés par une force d’impulsion autre que la simple réciprocité.

Cet « autrement qu’être» contient aussi des forces critiques de contestation face aux puissances de ce monde qui captent à leur profit les aspirations humaines à plus de justice, à plus de beauté, à plus de vérité, ces ressorts en l’être de l’hommes qui le tendent naturellement vers un dépassement de soi, vers un souci pour autrui plus que pour soi-même, vers une Espérance qui dépasse ce qui sépare les vivant des morts. L’argent, le pouvoir, la violence et la pornographie captent ces aspirations et les enferment dans une mondanité infernale où elles souffrent et se flétrissent de ne pouvoir sortir pour s’évader de l’être auquel elles restent rivées dans un « quant à soi » mortifère.

Cela peut donc être la Charité qui se propose, dans ma démarche maçonnique, de devenir la pierre d’angle, le centre de l’idée, du Temple intérieur que je bâtis, malgré le doute indispensable, malgré le fait que je roule du centre vers l’indéterminé. Par le travail de ma volonté à reconquérir le centre perdu, par les ponts que je cherche à lancer entre la foi et la raison, malgré les attaques intérieures et extérieures des mauvais compagnons qui me harcellent sans cesse, tant que le bon grain et l’ivraie sont entremêlés en moi et dans le monde, de la même manière que la cité de Dieu et celle des hommes décrites par St Augustin sont imbriquées, je continue à bâtir et à rebâtir.

Car il y a bien en moi et dans le monde deux amours cohabitent et édifient deux temples différents. La formulation d’Augustin est radicale mais elle a l’avantage de recentrer sa vision sur l’amour plus que sur la foi.

Deux amours ont bâtis deux cités : l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu : la cité terrestre, l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi : la cité céleste.

La mystérieuse relation au Bien?

Mais les lignes de démarcation entre les deux cités ne sont pas tracées selon l’appartenance effective à l’une ou à l’autre des cités visibles, donc extérieurs, mais selon la disposition intérieure du cœur ; on peut bien être un fonctionnaire de la cité de Dieu et en réalité être animé par une volonté de pouvoir, comme on peut bien être un administrateur de la cité terrestre tout en étant mu par un désir de service et de générosité. Le bon grain et l’ivraie sont entremêlés à l’intérieur même les deux cités et en chacun d’entre nous.

L’excès préjudiciable est d’aller jusqu’au mépris de l’autre. L’universalité de notre Franc-maçonnerie est régulièrement mis à mal par des camps qui s’opposent à l’intérieur d’une même maison commune mais aussi de l’extérieur. Des camps qui s’opposent sans véritablement se comprendre tout en restant dans une posture quasi-idéologique qui considère la position de l’autre comme infamante.

Mais tout cela est vieux comme le monde.

« Détruisez ce Temple et en trois jours je le rebâtirai », avait dit celui qui est venu révéler aux hommes le pardon. Mais il parlait de sa mort et de sa résurrection, est-ce à dire de son Temple intérieur ?

Avec l’invocation au Grand Architecte à l’ouverture de nos travaux nous voulons donc signifier plusieurs choses :

Nous reconnaissons alors l’existence d’un principe supérieur qui doit guider nos actions, principe supérieur ou transcendant que nous nommons aussi Dieu dans l’ambigüité de sa signification, entre le Dieu des philosophes avec le déisme et le Dieu des religions et des spiritualités, en particulier des religions révélés, avec le théisme. Je prends acte que les deux conceptions peuvent cohabiter dans une même FM.

Le théisme vient explicitement de la tradition biblique et il s’agit d’une relation à un Dieu personnel que l’on peut connaitre et avec qui l’on peut avoir une relation (par la prière par exemple) parce qu’il se révèle aux hommes.

Le déisme est porté quant à lui par la tradition philosophique et métaphysique occidentale, des présocratiques grecs aux philosophes des lumières et est une tentative de décrire un principe ou être supérieur et transcendant. Cette tradition ne dit pas rien de Dieu car elle définit certains de ses attributs comme la gloire (que l’on retrouve dans notre invocation) mais aussi la toute-puissance ou la bonté. Attributs que l’on retrouve dans la Bible.

Théisme et Déisme ne s’opposent pas selon moi mais sont deux approches différentes et riches de sens dans un dialogue possible. Reste à se demander si les traditions orientales plus spirituelles et avec une forte intériorité du divin arrivent à se retrouver dans l’un ou l’autre terme. C’est ce débat qu’il serait intéressant de lancer un jour…

Une autre raison est que cette invocation signifie que nous ne travaillons pas à notre propre gloire. Les travaux du chantier furent commencés avant nous et serons achevés après nous. L’édification que nous cherchons à réaliser nous dépasse. Seul un « Dieu » peut en avoir une vue d’ensemble transcendant l’espace et le temps de l’universalité de la FM.

Une autre raison encore est de rappeler que nous suivons, en particulier au REAA, un chemin de spiritualisation plus que de politisation. Nous pensons que c’est d’abord en faisant grandir l’homme, la personne ou l’individu, en l’amenant à se transformer par le travail, les symboles et les outils, que nous pourrons améliorer le monde et la société, et pas le contraire.

L’invocation au GADl’U ouvre aussi d’un point de vue plus mystique ou alchimique, la relation des tous les FF avec l’orient et avec l’orient éternel, avec un au-delà du monde, de sacré ou de saint, et cela n’est pas sans poser de questions par rapport à la mentalité moderne qui a chassé Dieu ou la transcendance de ses références et de ses préoccupations. Précisons ici que la FM régulière ne peut et ne veut se considérer comme une religion ou comme étant exclusivement reliée ou soumise à une religion, église ou culte particulier et que dans son universalisme elle accueille tous les hommes vertueux, libres et de bonnes mœurs qui acceptent de travailler à la GDGADlU.

Reste aussi que nous voulons aussi la liberté comme souverain Bien. Liberté de penser, de croire et de dire ce que nous voulons. Liberté de dire que Dieu est ceci ou cela ou ne rien dire. Ne rien penser, croire ou dire est bien une possibilité de notre liberté. Liberté de refuser dogmes, tutelles et traditions. Mais le refus de doctrine peut-il s’ériger en doctrine à son tour, avec ses censeurs, telle est la question ? Tel est le danger d’un déisme dogmatique qui imposerait qu’il ne faut rien imposer… et qu’il ne faut surtout pas parler de tout cela.

Pour ma part bien entendu je n'attends pas du domaine maçonnique une bénédiction, une adhésion ou une option par rapport à un concile particulier ou à une structure ecclésiastique particulière, mais juste la possibilité, au sein de la FM, d'un véritable respect réciproque et d'une participation de chacun à un dialogue constructif, de vues de convergences pratiques du simple point de vue éthique. Les dimensions doctrinales, ecclésiales, liturgiques et hiérarchiques sont nécessaires à chacun dans son propre système conceptuel, mais la question est de savoir si ces différents systèmes, avec l'initiation maçonnique, nous conduisent vers une même finalité concernant le sens d'un "agir" au sein du monde. Ce ne sont certainement pas les questions théologiques qui nous sauveront, tous autant que nous sommes, du chaos. La vérité est là, devant nous, elle crie de détresse et attend notre secours car elle nous a investis d’une mission. Telle est, avec la possibilité de mon appartenance, comme catholique (Vatican II inclus) à la FM, l’essentiel de ma préoccupation : notre propre responsabilité face au mal ! Ou du moins la possibilité de la combattre.

"Ma contribution" - GLNF.

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B
Pour apporter un peu plus d'eau au moulin:<br /> <br /> Au terme d’un « Traité fondamentale de la foi » qui s’efforce en plus de 500 pages dans son édition française « Le centurion » d’élaborer dans la pensée un concept du christianisme, le jésuite - et l’un des grands théologiens du XXème siècle- Karl Rahner propose quelques formules brèves de la foi chrétienne.<br /> <br /> Formule brève théologique :<br /> Le terme incernable de la transcendance humaine, qui se trouve accompli existentiellement et originairement – pas seulement théoriquement ou d’une manière seulement conceptuelle-, se nomme Dieu et se communique lui-même existentiellement et historiquement à l’homme comme son propre accomplissement, dans un amour qui pardonne. Le point culminant eschatologique de l’autocommunication historique de Dieu, point dans lequel cette autocommunication devient manifeste comme irréversiblement victorieuse, se nomme Jésus Christ. <br /> <br /> Formule brève anthropologique :<br /> L’homme ne vient réellement à soi dans un authentique auto-accomplissement que s’il se risque radicalement à sortir de lui vers l’autre. Fait-il cela, il saisit ce que l’on veut dire par Dieu en tant qu’horizon, garant et radicalité d’un tel amour, Dieu qui fait de lui-même en son autocommunication le champ de possibilité d’un tel amour. Cet amour est compris comme intime et comme social, et, dans l’unité radicale de ces deux moments, est fondement et essence de l’Eglise.<br /> <br /> Formule brève futurologique :<br /> Le christianisme est le maintien à l’ouvert de la question sur l’avenir absolu qui veut se donner lui-même comme tel en autocommunication, a rendu ferme de façon eschatologiquement irréversible cette sienne volonté en Jésus Christ, et se nomme Dieu.<br /> <br /> Moi je rajouterai que le Dasein (concept fondamental de la philosophie existentiale de Martin Heidegger) a faim !! <br /> <br /> <br /> http://chemins.eklesia.fr/cdh/rahner2.php
Répondre
J
MTCF Bucheron les faits sont têtus, et ce n'est pas parce que la philosophie du nazi Heidegger est considérée comme essentielle par nombre de penseur qu'il doit être absout de ce qu'il était profondément, c'est à dire un criminel nazi. Intellectuel certes mais ce qu'il faut bien appeler un type profondément inhumain. <br /> Tu connais mal la réalité longtemps ignorée sur ce triste et immonde philosophe, c'est qu'il fut encarté nazi de 33 JUSQU'EN 45... Il faut connaître ce fait inouïe!!!<br /> Quant à ces anciens élèves, l'homme qu'ils ont a tant admiré, ils l'ont longtemps écartés de leur amitié, Anna Arendt,Hans Jonas et notamment Gunter Henders (dont la mère fut assassinée dans un camps nazi) sur le tard, dans leur vieillesse, parce que le temps de la fatigue et du combat s'épuise, on se dit peut être a t'il eu des remords? Remords que Heidegger n'a JAMAIS manifesté...<br /> Et le cahier noir qui sort en ce moment sur ce triste personnage révèle toute l'étendue de son antisémitisme...<br /> Mais je t'accorde MTCF Bucheron, que n'étant nullement philosophe, encore moins un intellectuel, mais un artisan besogneux qui met la main à la pâte du réel tel qu'il est, avec bien sûr ces mystères alchimistes qui me font toujours m'émerveiller dans mon fournil, la nuit, sous les étoiles, quand ma pâte lève...
B
je rappelle aussi à nos passagers parfois comme moi un peu distraits que ce n'est pas Heidegger que je citais dans mon intervention sur les formules brèves de la foi mais Karl Rahner. <br /> <br /> Par ailleurs on peut, sans autre forme de procès, rejeter Heidegger, l'homme et sa pensée, pour avoir été de 1933 à 1934 effectivement membre de l’administration nazi, comme enseignant universitaire et recteur ( attention par contre, je dis bien jusqu'en 1934 et pas 1945). <br /> <br /> On peut aussi lui reprocher son silence après coup, l'absence de regrets publiquement exprimés et certainement d'avoir cru ou imaginé que sa pensée allait accompagnée le nouveau régime vers une destination plus haute de l'histoire ou de la pensée européenne, alors que celle-ci s'est plutôt finalement traduite et révélée être une véritable catastrophe, une honte et un scandale pour une civilisation imperméable à l'eau du baptême dans laquelle elle avait baigné depuis plus d'un millénaire. <br /> <br /> On peut sans doute aussi malheureusement voir, en y regardant de près par une lecture attentionnée des textes, c'est à dire au delà de ce qu'en disent les médias, l'impersonnalité de l'Etre qu'il décrit et de son berger le Dasein qui n'a jamais faim, l'attachement à la terre, la déréliction et l'extase de l'être-jeté ... et surtout l’inachèvement ou l'oubli d'une éthique vers laquelle il programmait pourtant d'aboutir, oubli qui fut aussi une absence de prise en compte de la &quot;réalité concrète&quot;, comme le dit Jean-Yves, bref une pensée finalement contraire à l'éthique biblique et à la notion d'altérité, infidèle à ses origines. <br /> <br /> Laissons pourtant les philosophes et les historiens finir d'examiner scrupuleusement l'ensemble de ses écrits et cahiers avant de porter des jugements trop hâtifs et peut être finalement erronés sur celui qu'Emmanuel Levinas lui-même reconnaissait comme l'un des cinq plus grands penseurs européens depuis Platon, à la lecture de Sein und Zeit, dont la postérité est absolument remarquable pour certains de ses héritiers, qui, sans pourtant omettre de s'expliquer avec lui, ont bénéficié de concepts ontologiques renouvelés servant de base fondamentale pour un acheminement de la pensée européenne vers une éthique et le sens d'un devoir pour notre civilisation technologique. Je fais allusion à des penseurs tels Emmanuel Levinas, Hans Jonas, Hannah Arendt, Karl Lowith ... qui n'ont absolument rien à voir avec une forme de résurgence de paganisme nazi.
B
@ Jean-Yves merci de ta précision sur le fait qu'il avais pris sa carte du parti nazi, et si tu lis bien c'est assez ironiquement que je cite Heidegger quand je dis que le dasein a faim ... c'est en référence à Emmanuel Lévinas qui -comme ancien élève d'Heidegger- s'expliquait avec lui et surtout avec sa notion impersonnelle de l'être et du concept de Dasein. Levinas écrira que le dasein -tel qu'il est décrit par heidegger- n'a jamais faim! Voulant dire obnubilé par l'être et non par l'autre. Toutefois il est remarquable de constater que les nombreux d'élèves de Heidegger -attirés par sa pensée- furent pour beaucoup des juifs - ainsi que son amante et élève Hannah Arendt, juive aussi - et ne l'ont jamais attaqué sur ce terrain avec les termes que tu emplois. Pourquoi toi et non pas eux?
J
Citer Heidegger, c'est oublier que l'auteur de &quot;Etre et Temps&quot; fut encarté au partie nazi de 1933 jusqu'en 1945. Autrement dit, les circonvolutions intellectuelles ne devraient jamais perdre de vue ce sur quoi elles s'appuient. Les faits et l'Histoire sont têtus, et pour ce qui concerne le nazi Heidegger, toute son oeuvre ignore la réalité concrète (génocide juif, homo, tzigane, assassinat d'opposants, de Francs-Maçons ect ect...) pour des concepts de pensées pures.<br /> Vigilance....
J
Il est vrai que nous avons déjà échangé sur le même sujet sur echanges-fm.net<br /> Ca m'ennuie de me répéter.<br /> En effet, la FM est l'occasion de passer outrer les agressions des croyances et de s'ecouter.<br /> Cependant, là où le bat blesse est que justement, la fraternité, la comprehension mutuelle à laquelle tu appelles est immédiatement detruite par le fait que tu refermes la porte au nez... &quot;pas avec moi en loge&quot; ...<br /> On peut alors s'interroger :<br /> - sur la sincérité de ton désir de partage maçonnique.<br /> - sur la priorité que tu vas donner à une organisation profane(l'obedience) vis à vis des idéaux, que ce soient chrétiens ou maçonniques.<br /> <br /> A l'inverse la porte des loges de GLEFU en tout cas(les autres se prononceront) à tous les initiés, selon les règles fondamentales de la FM sans distinction d'obedience ou de sexe.<br /> Ce qui permet de discuter des sujets que tu abordes mais EN FM, en tenue, pas dans un cadre profane. <br /> Depuis que j'ai quitté la GLNF, je me rends compte enfin de la richesse des paroles circulant, en FM, en tenue, avec tous ceux et celle de differentes approches de la FM. Impossible, helas lorsqu'on accepte de se soumettre à GLNF ou GLAMF.<br /> <br /> les sujets abordés par MC, pour lesquels nous sommes obligés ici de les aborder dans les limites du profane ... prennent toute leur dimension analysés au 1er, 2e, 3e et plus, en tenue !<br /> Et ils prennent alors toute leur puissance.
Répondre
J
Il est vrai que les sujets se sont croisés et sur ton sujet sur l'atheisme on parle de croyances.<br /> Je te pose donc ici(tu peux virer si ca embruuille) les questions aux athées revendiqués :<br /> -------<br /> - Si vous me dites &quot;pas de Dieu&quot; ... je vous demande, comme au croyant : &quot;De quoi, de qui, parlez-vous ?&quot;<br /> - La liberté, poussée un peu plus loin ne doit elle pas aussi accepter de la même manière que vous le recommandez au croyant, que vous puissiez découvrir autre chose d'innatendu ?<br /> - Ne croyez-vous pas que les tentatives d'explication des phenomenes naturels par des &quot;forces&quot; incomprehensibles(dieux) soient finalement de même nature que toutes les demarches humaines pour tenter de s'expliquer son environnement ?
J
Ma chère LM, je ne porte aucun jugement sur sa démarche spirituelle que je partage en grande partie.<br /> Par contre, il confirme clairement que nous sommes exclus de ses tenues, non ? Là non plus, pas de jugement ... mais peut être peut on émettre une opinion sur cette pratique, non ?<br /> Peut-on, sur ce plan, constater que les pratiques d'exclusion pratiquées par GLN(et d'autres) sont d'evidence un frein à l'echange ?(hormis l'echange profane, bien sur).<br /> Et notre frere met bien en evidence que ce qui l'empeche, ce sont les consignes de son obedience, non ?<br /> <br /> Il ne s'agit pas de s'en prendre à lui, mais il faut examiner les evenements dans leur réalité.<br /> <br /> Exemple : &quot;L’excès préjudiciable est d’aller jusqu’au mépris de l’autre. L’universalité de notre Franc-maçonnerie est régulièrement mis à mal [...]&quot; nous dit MC<br /> De quoi s'agit-il de dire à un &quot;frère&quot; ... tu n'es pas digne d'être en tenue avec moi ... ?<br /> <br /> J'encourage en effet MC à se libérer de ces pressions nuisibles et vivre pleinement sa FM, et en particulier ce qu'il nous expose, avec nous, (des echanges sur blog n'etant pas de la FM), en tenue maçonnique et ce qu'il avance prendra alors une autre dimension.<br /> Pourquoi faudrait-il ménager la GLNF ?<br /> J'ai aussi commenté ta demarche ... et posé des questions ... restées sans reponse !<br /> Allons, MC avec qui je discute sur d'autres blogs ne s'offusque pas que je l'interroge, tres directement, comme il le fait pour moi.<br /> <br /> Donc je retente ma question à MC : <br /> - Comment peut-on concilier une demarche d'amour, d'universalité, de fraternité, de charité, d'egalité, comme tu nous la présente, avec des procédés de rejet d' &quot;irreguliers&quot; ou sous pretexte de sexe ? Je parle sur le plan maconnique, bien sûr ... sur le plan profane, j'ai la reponse evidente.
L
&quot;Ma contribution&quot; ne justifie pas l'existence de son obédience, mais présente sa pratique et ce qu'il considère comme &quot;évolution&quot; et &quot;discussion&quot;. <br /> Sa démarche est celle qu'il décrit. Point barre. <br /> Personne n'a à la juger. Comme d'ailleurs, je sais décrire la mienne dans un article précédent qui est quelque peu &quot;opposée&quot;. <br /> Il présente une démarche sensible &amp; profonde. Jamais d'ailleurs, il ne présente aucune &quot;exclusion&quot; d'une pratique ou d'une autre comme n'étant pas maçonnique.
J
Mon cher MC.<br /> Si nous parlons entre FM, le travail maconique se fait en loge, en tenue.<br /> Les discussions ou rencontres sur des blogs ou dans des colloques, autres sont des discussions profanes publiques qui ne meritent pas d'être mentionnées autrement qu'a titre anecdotique. <br /> Dans ce cadre, lorsqu'on considere quelqu'un indigne de participer à une tenue maconnique, on ne le considere pas comme FM. Il n'y a donc aucune &quot;fraternité maconnique&quot; à invoquer avec de tels comportements.<br /> Apres, que vous vous comportiez en humais courtois, c'est possible.<br /> Bravo pour t'interroger, mais pour reellement t'intrerroger, avec des arguments solides, il faut aller constater, sur pieces, en quoi consiste la &quot;fraternité maconnique&quot; (et non pas la &quot;solidarité communautaire GLNF&quot;.<br /> La mixité n'a pas à se justifier. Elle va de soi, partout : au travail, à l'armée, à l'université, à l'eglise. C'est le sexisme qui doit tenter de se justifier. De même que le sectarisme maconnique, sans la moindre base traditionnelle, initiatique.<br /> En celà, la GLNF(que j'ai pratiqué pendant 15 ans) cultive ces faux pretextes contre -initiatiques.<br /> Il est evident que ton ecrit, touchant est gravement entâché, que ce soit sur le plan maconnique ou chrétien d'une incoherence qui le le(désolé) décridibilise.<br /> <br /> Venant de là où tu es mainteant et m'etant débarassé de ce qu'on me présentait comme &quot;sacré&quot;, &quot;traditionnel&quot;, je peux te témoigner que tes reflexions peuvent s'epanouir hors de ce carcan absurde.
M
D’abord le sujet de l’article n’était pas de justifier une obédience et son fonctionnement masculin et n'autorisant pas les visites avec les autres obédiences sur son territoire. Mais je comprends la demande d’éclaircissement de mon sentiment de fraternité qui ne s’arrête pas aux portes de nos temples, c'est à dire, je puis dire, presque à l'intime de mon travail initiatique dans l’athanor où règne la chaleur fraternelle d'un premier cercle privilégié de frères -en ce qui me concerne- au sein d'une -je dis bien une- Loge d'attachement. Loge d'attache souvent certes pour un temps - quoique en ce qui me concerne encore, et je ne suis pas le seul dans ce cas, je n'ai jamais quitté cette Loge Mère qui m'a vu naître en FM- , mais vis à vis de laquelle, durant ce temps, tous Frères doivent toutes sollicitudes.<br /> <br /> Ensuite je pense qu'il nous faudra certainement dans l'avenir d'autres lieux -que les Loges- pour nous retrouver entre initié(e)s frères et sœurs libres, bien veillant(e)s et de bonne volonté. Peut-être ces lieux existent ils déjà? Je n'ai jamais réellement jusque là dans ma vie Maçonnique été confronté à cette question de la &quot;mixité&quot; comme à celle d'envisager partages, rencontres, ou actions communes au-delà des frontières de ma propre Loge et de ma Grande Loge. Je le regrette et c'est un manque. J'ai pourtant voyager et j ai entendu beaucoup de frères aspirant à plus d’ouverture et de liberté de voyage mais j'ai constaté aussi la difficulté, souvent des mêmes frères, à faire vivre leur propre Loge par leur assiduité et leur travail. Tout commence là, par ceux ou celles qui nous sont donnés. Nous devons prendre garde à ne pas devenir gyrovagues au détriment de ce lieu premier et irremplaçable qu'est notre atelier de travail, sa chaîne d'union nous reliant à tous les francs-maçons. Le travail en Loge, la fidélité à celle ci, fidélité envers ses frères ou à ses sœurs sont prioritaires sur d'autres attentes, aussi nobles soient elles. <br /> <br /> Enfin concernant l’ouverture des Loges à tous les initié(e)s et en l’occurrence aux femmes dans les ateliers de la GLNF je suis embarrassé par cette question car si mon avis est partagé je m'applique cette réserve que &quot;ce dont on ne peut parler il vaut mieux se taire&quot;, n'ayant aucune expérience sur laquelle m'appuyer. Il n'y a bien évidement en moi ni animosité à l'égard des femmes ou à l'égard des Francs-maçons et francs-maçonnes d'autres obédiences pratiquant la mixité, ni rejet de la franc-maçonnerie féminine estimant qu'elles n'y auraient pas leur place, ni sentiment de supériorité masculine. Il existe des Loges/Obédiences mixtes, d’autres féminines, d’autres masculines et je trouve cela très bien. <br /> <br /> Je n'ai pas d’arguments à opposer à une évolution dans ce domaine. Quel est le sentiment ou le désir profond de mes frères sur cette question je ne suis pas certain de le connaitre. Je reconnais que l'absence de sœurs peut apparaitre comme un contre témoignage de notre aspiration à se laisser interpeller par l'altérité. <br /> <br /> Il me semble certain qu'en ce qui nous concerne il est trop tôt pour imaginer cela et je suis bien incapable de dire si cette ouverture sera un jour envisagée . Nos frères craignent ils compte tenu de nos natures que le désir de l'autre et l'art de la séduction soient déstabilisants pour la sérénité des travaux? Les sœurs elles-mêmes souhaitent elles cette mixité? Que peuvent nous dire les frères et les sœurs pratiquant la mixité sur la richesse et la sérénité de leur travaux et sur la fraternité qu'ils mettent en œuvre?<br /> <br /> Je dois sans doute vous paraitre assez &quot;has been&quot; mais c'est bien à ce stade que je suis actuellement de mes interrogations sur ce sujet.
M
Quelle magnifique contribution! J'en ai d'autant plus le profond regret de savoir que la GLNF n'accepte pas les femmes.
Répondre
J
peut être faut-il s'interroge en d'autres termes sur la nuisance d'une telle obédience qui agit donc si on en lit MC contre les volontés de fraternité de ses membres.<br /> NB : il est à noter que ce n'est pas le cas de GLUA qui au moins ne voit pas d'inconvénient aux visites de loges féminines.
L
C'est en effet utile de le rappeler, Monique.
H
Bonsoir, <br /> <br /> je vais être sans doute un peu long mais puisque que l'on donne dans le lourd ... Cela le vaut bien, sourire! Chouette blog en tous les cas !! <br /> <br /> J'ai rassemblé ci-dessous plusieurs post d'un échange très intéressant suite à cet article sur échanges-fm et avec son admin. <br /> <br /> C'est ma contribution à ma contribution. Enfin c'est pour tous que cela intéresse. Cela n'engage que moi bien évidemment. La toile de fond est un échange pour dire bref sur la question de savoir d'où vient l'idée même de Dieu, de l'homme -la puissance de sa pensée- ou de Dieu -qui vient à l'idée-, Dieu bien entendu s'il en est un?<br /> <br /> L'idée de Dieu, l’idée de l’infini et même l’idée de l’homme, ne sont pas de fécondité humaine, bien que les hommes produisent et construisent à partir d'elles, c’est indéniable et cela en bien de même malheureusement qu’en mal. Elles naissent en nous, comme Hiram nait et renait en chacun d’entre nous. &quot;Dieu venant à l'idée&quot; pour paraphraser Emmanuel Levinas, chacun d'entre nous sommes différents les uns des autres et divisés aussi à l'intérieur même de nous et cette idée est suscitée par une visite qui appelle à une interprétation, à une quête, à une décision personnelle.<br /> <br /> C'est à travers les grands récits et les révélations, tout autant qu'à travers l'expérience humaine et la contemplation de la nature que nous vient l'idée de Dieu ou les idées de perfection, d’ordre ou même de chaos. Les différentes productions et représentations humaines de la divinité bien que différentes et parfois divergentes ne sont pas forcément contraires à l'unicité originaire de son idée. <br /> Avec la philosophie qui nait en Grèce cette idée du divin s’assimile au Bien et nous tend vers lui, au-delà de l'être. Du moins cela est indéniable chez Platon.<br /> <br /> L'homme n'a d'idées que sa pensée n'est capable de produire qu'à la rencontre ou au choc d'une &quot;extériorité&quot; ; il n'est pas un être reclus sur lui-même, une ile. Les pensées qui naissent en lui et que son esprit produit sont d'une certaine manière transitives, conditionnées, fécondées ou allumées par ses relations sensorielles, ses relations à d'autres et au monde qui l'entoure, son langage, son vécu, son expérience etc. comme il en est d’un être de médiation.<br /> <br /> La pensée humaine n'est alors pas l’unique lieu &quot;d'habitation&quot; des choses pensées et donc de Dieu. A son propos on pourrait ici reprendre le thème hébreu de &quot;Shekinah&quot; pour dire ce à quoi je fais référence. Une présence, le contenu infini d’un habitacle qui me traverse, séjourne en moi et dans le monde. J’en ai l’intuition mais elle reste insaisissable, non réductible à des thématisassions ou à une totalisation par la pensée. <br /> <br /> En théologie chrétienne trinitaire on pourrait parler de l’Esprit Saint, Esprit consolateur, «Paraclet ». <br /> En philosophie, quelqu’un comme Karl Jasper aborde ce dépassement du rapport sujet-objet quand il parle de la notion d’ «Englobant ». <br /> Il y aurait même là, à y regarder de près, quelques similitudes avec le « Dasein » de Heidegger. Etre c’est toujours être quelque part et être traversé, c’est toujours aussi être quelqu’un de particulier et être transitif, c’est-à-dire un être qui est habité, qui reçoit et qui rend, qui est façonné et qui s’exprime. <br /> <br /> Avant même que puisse s’affirmer le &quot;je pense donc je suis&quot;, Cogito ergo sum, merci René, avant même la fondation de mon ipséité, mon individualité et être propre, quelque chose me précède. Je suis par ce que je pense, je pense parce que des choses sont à penser et sont présentes à ma pensée en tant qu’elles la précèdent. Dans ce sens penser peut être entendu comme répondre, accueillir et poursuivre, recevoir et transcrire, c’est-à-dire dialoguer, c’est-à-dire interpréter ; c’est être en quelque sort un medium. <br /> <br /> Il y a souvent une forme de réminiscence que l’on éprouve dans nos pensées. Quelque chose que je remémore, que je retrouve ou qui me rattrape subitement, fugacement. Déjà je réponds de ma vie sans en avoir vraiment eu le choix, sans en être à l'origine. A mon propre commencement quelque chose comme la liberté est absente. La mise au monde de mon être n’a pas son fondement sur ce qui serait ma propre décision et maitrise de la situation.<br /> <br /> Toujours au cours de ma vie quelque chose vient à moi pour m’éveiller, éveiller ma pensée, ma conscience, me sortir de mon contentement d'être, de ma solitude ou de ma satisfaction. Le &quot;je pense&quot; qui soutient la primauté du sujet est alors aussi une négligence, un oubli de tout ce qui m'a amené à la pensée, oubli qui peut-être aussi une distraction - parfois une jouissance- face à la rudesse philosophique qui ne donne pas de réponse, pas de direction, pas d'échappatoire, mais cela peut aussi être l’affirmation de ma suprématie face à l’anarchie de l’infinité possibilités de ma pensée.<br /> <br /> Quand je saisi purement et simplement les choses et affirme les maitriser, plus rien ne me vient, ne me dit « viens voire par ici ou par-là », « retournes toi », « regardes plus loin », «écoutes », «imagines ». <br /> <br /> La réminiscence par exemple comme l’enfantement de la pensée qui serait vraiment mienne, la maïeutique, sont très présentes chez les philosophes grecques. <br /> <br /> Elle est là la boucle dont on sort ou dont on ne sort pas. Quand Paul Ricœur plus près de nous dit &quot;les symboles donnent à penser&quot; il ne dit pas &quot;je pense les symboles&quot;, &quot;je saisis ou je comprends les symboles&quot; ou même &quot;je pense donc je suis&quot;. Ce sont les symboles qui me font penser, et font de moi un être pensant. Je suis à la fois le sujet et l’objet de ce travail de la pensée, sujet pensant assujetti à la chose pensée.<br /> <br /> Ce n'est pas finalement « je pense donc je suis » qu’aurait alors pu écrire Descartes, mais « j'y pense donc je suis ». C'est n'est pas ma pensée qui crée l'extériorité que je rencontre et qui me fait penser. Répondre ou décider, c'est cela qui me fait être, qui me suggère, qui me fait sujet, et pas le contraire. Je ne me fais pas exister de moi-même parce que je suis capable de penser mais parce que quelque chose d'autre que moi me fait penser, m'interpelle, me choque, me stupéfait, m'intrigue, aiguise ma curiosité, m'étonne. Ce n'est pas pour rien que les anciens concevaient l'étonnement devant ce qui est comme le point de départ de la philosophie. <br /> <br /> La noblesse de la pensée c'est la noblesse de l'attention de l'homme à ce qui l'entoure et qui le surprend. Mais l'existence de l'homme et de sa pensée sont alors tout à fait discutables comme «fondation » de l’être car l’une et l’autre ont besoin d'autre chose qu'elles-mêmes, quelque chose qui a à voir avec ce que l’on nomme génériquement l’altérité ou l’extériorité du moi. On ne peut affirmer que le «je suis » de l’homme résultant de son « je pense » ne se suffise jamais à lui-même dans l’évènement de la pensée, même s’il y a certainement dans cette affirmation une avancée inouïe de la conscience, c’est-à-dire de la conscience que la conscience a d’elle-même. <br /> <br /> Mais la pensée ou la conscience sont toujours pensée de quelque chose, ou conscience de quelque chose, même s’il s’agit de soi, de la pensée de la pensée ou de la conscience de la conscience. <br /> <br /> Ainsi l'homme capable d'une pensée du divin ou de l'infini, et cela encore une fois est et reste quelque chose d’inouï, répond au divin ou à l’infini qui vient à lui, qui vient en lui. Il y a donc du divin et de l'infini qui m'interpelle et qui précède ma pensée du divin ou de l'infini, comme il y a de l'inconnu ou de l’inachèvement qui donne tout son sens à ma quête de connaissance.<br /> <br /> On en arriverait presque à illustrer ces quelques réflexions avec le philosophe des lumières et franc-maçon Lessing nous mettant face au divin qui intime de choisir de recevoir soit ce que contient sa main droite, la Vérité, soit ce que contient sa main gauche, le désir de vérité. Pour le dire autrement le choix pose l’alternative entre totalité et infini, entre l’aboutissement de la maitrise totale du sujet ou la poursuite infini du désir d’autrui. <br /> <br /> Lessing choisi le désir de vérité et non la vérité. La foi est pour moi du même ressort que cet infini désir de vérité.
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J
cher hirama, pour eviter de nous répéter et si notre hôte n'y voit pas d'inconvenient les echanges auxquels tu fais allusion : http://www.echanges-fm.net/?q=node/10#comments<br /> -----------------<br /> @LM : au RF H. ne &quot;ren. pas&quot; ??? <br /> pas facile à aborder ici, nous ne sommes pas en tenue, encore moins au 3e ! dommage ! NB : il me semble prudent que pour ne pas gâcher la surprise de ceux qui vont connaître des cérémonies, nous ne nous etendions pas plus.<br /> Attendons d'être ... dans les circonstance adéquates...
L
Merci Hirama de nous faire le résumé de commentaires. Cependant, ils ne reflètent qu'une approche theiste et du REAA. <br /> Que font ceux au RF alors qu'Hiram ne renaît pas ?
G
quel beau pont jeté entre nous tous FM! <br /> croyants ou pas nous œuvrons tous pour la même construction . <br /> Merci pour cette 'contribution&quot; de grande clarté et qualité ...
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J
Très belle &quot;contribution&quot; à ce blog.<br /> Je suis comme La Maçonne, athée, sans tambour ni trompette. <br /> Mais vivre la F.°.M.°. avec un dialogue respectueux envers tous les FF.°., c'est une joie et un amour profond pour tous mes frères humains qui se construit dans nos Temples, avec l'espoir de porter au dehors cette Lumière Eternelle qui brille sans vaciller sur le plateau du V.°.M.°. Voilà Le Symbole....
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