10 Novembre 2014
Elle s'appelle la numéro 8. Elle a été écrite le 3 novembre. La circulaire nouvelle de la GLDF est sortie. Elle est censée expliquer aux frères de la GLDF qui ont commencé à se réunir en Congrès Régionaux les propositions des modifications de la constitution qui seront votées en décembre lors d'un moment conventuel.
Je me joint ici à Gérard Contremoulin, du blog « sous la voûte étoilée » qui nous présente la circulaire n°8 de la GLDF : http://www.souslavouteetoilee.org/2014/11/et-si-le-double-langage-cessait.html
En sus d'être les irréguliers de la GLNF, nous nous apprêtons depuis 2 ans, à devenir ceux de la GLDF. La Déclaration de Bâle enjoint, en effet, la GLDF à rompre toutes ses relations avec les obédiences irrégulières. Ainsi, chaque frère et chaque sœur est en droit de s'interroger quant à l'avenir de leurs relations avec les frères de la GLDF. Ils peuvent tous être interpellés par, ce qui apparaît être, une crise de la GLDF, qu'un convent de juin 2014 a failli réussir à endiguer en votant une liberté de conscience & une liberté des inter-visites avec les obédiences françaises.
Nous les recevons sans aucune formalité, vivons avec eux nos tenues, partageons nos travaux et nos agapes. Difficile de se détourner de la question, tant elle touche notre pratique maçonnique et nos échanges.
Dans la circulaire n°35, cette absence de formalisme permettait à Marc Henry d'énoncer sans aucune pudeur que l'on ne peut rompre, ce qui n'existe pas. L'histoire ne dit pas combien de sœurs et de frères sont tombés de leurs chaises, eux qui estimaient jusqu'alors que ces partages et ces visites étaient sans commune mesure un lien existant et, surtout, sincère du côté de nos frères.
Le convent de la GLDF a statué à 81% le maintien de ses relations, les rendant finalement formelles. Nous nous devons cette reconnaissance mutuelle, bien que 19% des loges – diront les observateurs – acceptent l'idée (le pratiquent-t-ils?) de s'interdire les inter-visites et donc d'amorcer ce que nous appelons aujourd'hui une rupture de nos relations.
Il est évident qu'un interdit de visites avec les obédiences libérales, qui ne concernent que les seuls frères – les sœurs étant interdites de fait – aurait conduit à la rupture.
En effet, quelle obédience, quel frère et quelle sœur ne se seraient pas sentis trahis par la GLDF si le vote de son convent avait été conforme au souhait de Marc Henry et des 5 Grandes Loges Européennes signataires de la Déclaration de Bâle ?
Gérard Contremoulin tout comme moi sont accusés « d'ingérence », d'insultes et de considérer que les frères de la GLDF sont des imbéciles, incapables de réfléchir par eux-mêmes.
La vérité est toute autre.
Je suis en droit, comme n'importe quel maçon, de défende ma conception de la maçonnerie, qui a le bon goût de ne rendre « irréguliers » aucun autre maçon et qui postule, dès le départ, à une ouverture égale des travaux à tous et à toutes, dans toutes nos obédiences. Vous connaissez mon "dada" : l'égalité des sœurs dans leur traitement en maçonnerie ... Ce n'est certainement pas pour applaudir un système comme la CMF, dommage collatéral d'une ancienne scission, celle de la GLNF.
Puis au fil des discussions, j'ai constaté bien autre chose. Il s'est avéré que l'information des frères de la GLDF montrait de nombreuses lacunes et n'était guère transparente. Il m'a fallu comprendre le système informatique de la GLDF (où va-t-on?) pour pouvoir en trouver une première raison : les documents liés à leurs convents et à la gestion de leur obédience ne sont accessibles qu'aux députés de loges et aux vénérables maîtres, qui sont chargés de les transmettre. Etant dans une obédience qui donne accès à ces documents à tout membre au grade de maître et en connaissant l'importance numérique, je dois avouer ma perplexité. Pensent-ils que les députés et un vénérable ont le temps et les moyens de le faire ?
La circulaire n°35, dont la sémantique peut surprendre, nous a montré que la volonté était à l'ambiguïté et à l'opacité.
Défaut d'information, défaut de culture maçonnique, défaut d'explication lors des congrès régionaux, … le tout conduit certains frères, pro-CMF, a des comportements agressifs, insultants et même menaçants, qu'ils soient de la GLDF ayant pignon sur rue dans les réseaux sociaux ainsi que de frères de la GLAMF ayant un blog consacré, à l'image finalement d'un ancien Grand Maître de la GLDF, Alain Graesel qui écrit ceci :
« Mais je comprends que cette histoire ne puisse pas intéresser les blogueurs surexcités et les bloggeuses encagoulées, donneurs internationaux de leçons universelles, qui s'imaginent que la maçonnerie a commencé avec eux et leurs hurlements : c'est pas assez moderne, pas assez novateur, pas assez hyper, ni super, pas assez up to date ni assez hype pour ces hérauts de la modernité progressiste, éclaireurs et messagers des temps futurs. »
Et un peu plus loin, il continue :
« Or et contrairement à ce que disent les spécialistes cités plus haut, dans nos assemblées générales la parole est TOTALEMENT LIBRE.
Et contrairement aux apparences, les blogs ne sont pas encore - sauf erreur - une assemblée générale statutaire souveraine de la Grande Loge de France. »
http://www.jlturbet.net/tag/graesel/
En fait, il y en a qu'une blogueuse … et elle trouve les cagoules peu seyantes. C'est, d'ailleurs, fort amusant la façon dont on parle de moi : soit au masculin singulier, soit au féminin pluriel. Comme si associer le féminin à la singularité était une atteinte à la virilité de ces messieurs.
Mais c'est vrai que de lire cela, ben … désole tant par la petitesse de leur auteur, que par celui qui les publie – qui n'en est pas moins un blog qui semble être « une assemblée générale statutaire souveraine de la Grande Loge de France » !
La sérénité n'est, semble-t-il, pas de mise … . L'affaire devient moche, enlaidie … La peur des blogs du staff bien pensant du conseil fédéral – sauf de celui de Jean-Laurent Turbet qui est d'ailleurs félicité par Alain Graesel – est très certainement ce qui a causé à la loge Ar-Vreur ses récents ennuis avec la police fédérale (heu ... le conseil fédéral). Peur que les frères s'expriment en toute liberté, peur qu'ils contestent un peu trop fort une légitimité, ... Bref, les dirigeants de la CMF et donc de la GLDF (ce sont les mêmes) souhaitent faire taire toutes idées qui leur seraient contraire, non pas par l'argumentation ... Ici, Alain Graesel n'argumente pas, il en est même incapable - mais par le dénigrement et l'attaque personnelle.
Quant à l'histoire maçonnique, je bénéficie de l'héritage de milliers de femmes avant moi ... Fondatrices d'obédiences mixte et féminine. Que cela lui plaise ou non, cet héritage est toujours avant-gardiste ...
Ce genre de propos d'un ancien Grand Maître de la GLDF nous éclaire sur l'avenir de l'obédience & de cette maçonnerie "de tradition & humaniste". Leur être une « irrégulière » n'est, finalement, pas une mauvaise chose.
Etant moi-même dans une obédience et ayant conscience qu'elle est traversée elle-même par plusieurs courants, rencontrant des frères de la GLDF depuis plusieurs années, j'ai l'intime conviction – comme je l'ai toujours eu – que la GLDF ne sombrera pas dans une vision, atrophiée, dictée par des contingences politiques au bon plaisir d'un « consensus obtenu par les composantes de la CMF ».
La menace de scission gronde à peine tenue par le résultat d'un vote de décembre et l'espoir d'une refonte de la GLDF. En effet, personne ne s'accommodera d'une scission. Nous avons connu celle de la GLNF, entachant l'image de la franc-maçonnerie. Comment peut-on accepter celle qui se prononce de la GLDF? N'importe qui est en droit de se demander : pourquoi?
Des questions se posent aux loges, nombreuses et elles bien vivantes :
Qu'est-ce la franc-maçonnerie universelle ? Quelles sont ses principes ? Pourquoi ne sont-ils pas inscrits dès le premier article ? Quelle est la liste des obédiences « irrégulières » en France ? Que signifie concrètement : « Ainsi la Tenue est exclusivement réservée à des pratiques et à des travaux initiatiques permettant la progression initiatique de chaque Frère dans le Rite qu’il pratique. Elle peut comporter de façon accessoire des discussions concernant les modalités de fonctionnement de la Loge. » ? Qu'est-ce des travaux initiatiques ? La GLDF n'en faisait-elle pas jusqu'à présent ? Que signifie «réguliers » dans le texte de la constitution ? Pourquoi noter un engagement, alors qu'il demeure à titre purement initiatique par ailleurs ?
Alain Graesel, d'ailleurs, à part nous citer les paroles d'un autre Grand Maître, comme s'il s'agissait du messie, s'évite le difficile exercice d'explication de texte.
A voir, si la Circulaire n°8 tient, elle, ses promesses. Décryptage.
La conseil fédéral extraordinaire de la GLDF du 10 juillet donnait deux orientations possibles :
Et n'oublions pas :
"Le TRF T nous dit qu'il est « favorable à ce texte, mais il ne faut pas se voiler la face. Il faut savoir qui nous sommes, à mon sens nous ne sommes pas une obédience sociétale ni politique, encore moins religieuse et c'est rappelé avec force et vigueur dans le texte, et ceux qui liront entre verront qu'aujourd'hui c'est une interdiction d'aller au GO et au DH. Un moment donné, il faut dire réellement les choses aux frères, et il faut que nous prenions position. Je suis favorable à ce texte et je serai très heureux que nous puissions intégrer la confédération et que nous puissions donner en tant qu'exécutif à l'ensemble des députés de notre grande maison la possibilité de se positionner favorablement et l'argumentation ne manquera pas. »
Ces propos sont issus du CR de CF Extraordinaire du 10 juillet 2014. Cela tombe bien, ce Conseil Fédéral est mentionné dans la circulaire n°8! Voici un lien : http://lamaconne.over-blog.com/2014/11/cmf-gldf-le-compte-rendu-censure-du-conseil-federal-extraordinaire-de-la-gldf-du-10-juillet-2014.html)
C'est la deuxième solution qui a été choisie. Les frères de la GLDF ne sont pas des imbéciles – me dit-on – je dis, quant à moi, à la lecture de la circulaire n°8, qu'ils mériteraient une autre considération de la part de leur Conseil Fédéral et de leur Grand Maître.
Les propositions sont présentées comme étant des non-modifications, puisqu'elles seraient une pratique de la GLDF. Voir même, elles auraient dues, précise cette circulaire, être notifiée depuis longtemps, voir même depuis la fondation de la GLDF, se gardant bien de faire une « revisite » de son histoire !
A moins que l'obédience n'existe que depuis les années 1950-60, il s'avère que la bible en 3ème lumière (1953) et l'indépendance avec les hauts grades n'appartient pas vraiment à la tradition de la GLDF. Que dire de la non-mixité des travaux ? A lire ce passage, il faudrait croire que les frères de la GLDF se sont endormis sur leurs constitutions. C'est l'urgence international qui les oblige … l'élargissement de la chaîne d'union et de réitérer ce qui devient un leitmotiv : rien de changer.
Cela ne réponds pas à l'ultime question : si rien n'y est changé, pourquoi les modifier ?
La liberté de conscience. Paradoxe du fait, cela ne pose aucun problème : le Convent de Lausanne de 1875 ne définirait pas un « dieu révélé » mais un principe créateur. Soit. Néanmoins, une liberté de conscience, à strictement parler, se passe de définition même de celle du Convent de Lausanne, dont l'interprétation est contestable et contesté au vu de l'histoire de la maçonnerie et de l'environnement social et culturel des hommes, francs-maçons, de 1875. On notera pourtant une certaine gène à expliquer que l'origine de ce convent est des « anciennes obligations » de 1723.
Certes, toutes les obédiences se disent héritières de la franc-maçonnerie de 1723, sans pour autant se sentir obligées de respecter à la lettre les constitutions fondatrices. Nous serions bien en mal de le faire, pratiquant un rituel qui était loin d'exister alors : la légende d'Hiram apparaissant qu'en 1730 et notifiée dans les Constitution de 1738.
On remarque ici une volonté de faire entrer la GLDF dans un cadre historique précis – les mêmes que la maçonnerie dites « régulières » … Il y a une volonté d'écrire l'histoire de la GLDF, de se référer à un passé qu'elle n'a pas connu, car fondée par des frères convaincus qu'il existait une autre voie que celle de la "tradition", porteurs en leur temps d'une modernité et d'une vivacité peu commune.
C'est certainement le passage le plus troublant … Ceci lorsque l'on connaît le compte-rendu du Conseil Fédéral extraordinaire du 10 juillet 2014, dans lequel le passage important est :
Mais reprenons, pour en être certaines et certains, l'analyse de ce passage de la circulaire n°8 qui est pour le moins obscure.
L'explication censée être donnée dans cette circulaire s'avère finalement plus obscure que le texte lui-même, qui pour le coup paraît clair.
Difficile en effet, pour Marc Henry qui préfére le double sens et l'ambiguité d'avouer que si les inter-visites sont interdites « dans le cadre de la franc-maçonnerie universelle », les principes de cette maçonnerie dite universelle ne sont pas ceux pratiqués par la GLDF. Ces visites ne pouvaient pas être possibles avant, car un principe qui ne change pas … ne change pas.
Qu'en dire ? Même moi, qui n'est pas connue pour avoir une écriture franchement neutre, ne se serait pas permise de considérer que les frères de la GLDF faisaient des planches dignes « du café du commerce ». Quant à l'exercice salutaire, il s'avère que c'est la définition – aussi – des planches sociétales, politiques et religieuses, des obédiences « dites libérales » …
La circulaire n°35 avait laissé un arrière goût de gâchi. Celle-ci est donneuse de leçon, une véritable instruction à l'intention des frères de la GLDF, quelque peu dogmatique, qui, semble-t-il, s'ils ont le droit de faire des planches « sociétales » vont finir par ne plus avoir le droit, à ce tarif-là, de travailler librement leur rituel, d'en faire une libre interprétation, et voir même d'établir par eux-mêmes leur propre cheminement.
Cette circulaire n°8 tient du sermon. Elle n'explique, bien sûr, rien.
Un petit passage pour juste voir :
La GLDF « nouvelle formule » proposera à ses adhérents une psychanalyse de groupe … Cela leur fera du bien, non ?
Comme personne ne lit ce passage - autant faire comme si je ne l'écrivais jamais - un convent dans toutes les obédiences libérales est le moteur de l'obédience. C'est le convent qui décide ... Il a tranché en juin 2014.
Dans le cas de la GLDF - qui s'entraîne à ne plus l'être - ce sont ses dirigeants, animés par l'intention "d'agrandir une chaîne d'union" tout en détruisant les liens centenaires avec les obédiences françaises, démentant les votes du convent. Ceci dicté par un "consensus trouvés avec les 3 composantes de la CMF" faisant perdre à la GLDF sa souveraineté et la mettant, de facto, sous la coupe de puissances maçonniques extérieures.
Des questions, qui elles trouveront une réponse en décembre : Marc Henry, les Conseillers fédéraux membres nommés de la CMF, Alain Noël Dubart, Alain Graesel, leur blogueur Jean-Laurent Turbert, ainsi que les 5 Grandes Loges Européennes, porteront-ils la responsabilité d'une scission de la GLDF?
Est-ce que le vote du convent conduira cette obédience, connue il y a deux ans "sans problème", à une telle extrémité?
Lilithement vôtre,
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Et si le double langage cessait... - Sous la Voûte étoilée
Puisqu'il faut le rappeler, je le rappellerai inlassablement pour les frères sincèrement troublés. S'il ne s'agissait que d'affaires strictement internes, Sous la Voûte étoilée , comme pour t...
http://www.souslavouteetoilee.org/2014/11/et-si-le-double-langage-cessait.html
Article du blog "sous la voute étoilée" et pour trouver le texte de la circulaire n°8 complet.