26 Mars 2015
Après le choc traumatique qu'a occasionné le Conseil Fédéral de la GLDF en refusant de faire voter lors du moment conventuel de décembre 2014 les modifications de la constitution, qui n'en étaient pas, il semblerait que la GLAMF a failli retrouvé tout son joyeux optimisme de confédérés. Ils sont nos cow-boys qui traversent le paysage maçonnique français sur un air d'harmonica, le soleil couchant. Tant pis pour le cheval.
Après plusieurs semaines de silence, voici plusieurs articles qui fleurissent dans le plus grand désordre sur différents blogs. Vraisemblablement, la cellule de crise a donné quelques résultats.
Pour la CMF, nous avons appris tout d'abord par le blog Myosotis du Dauphiné-Savoie que Alain Juillet pour la GLAMF et Jacques Zambrowski pour la GLDF se trouvaient au Canada où s'est déroulé la sauterie annuelle, américaine et régulière. Une bible est prévue dans toutes les chambres d'hôtels. De nombreuses âmes chagrines s'en réjouiront.
Le convent de la GLDF qui, de mémoire, n'a jamais voté de financement de la CMF – à moins que le fait soit noyé dans la grandeur du REAA – apprécieront d'apprendre que son représentant nommé tente de gagner la reconnaissance de juridictions américaines et de sauver celle du SCPLF (GLAMF).
C'est toujours sur le même blog que vous apprendrez que la silencieuse GLIF, cette petite obédience scission de la GLNF, quitte la CMF (Confédération Maçonnique de France). Puisque personne ne crie à l'ingérence, ce n'est pas moi qui le ferais. Na ! Néanmoins, je souhaite souligner que le communiqué de ce départ de la Confédération est émise par la GLAMF. La Confédération Maçonnique Française, quant à elle, a perdu sa langue ou son secrétariat pour nous offrir un communiqué dont je suis pourtant friande. (http://le-myosotis-dauphine-savoie.over-blog.com/2015/02/nouveau-coup-de-tonnerre-la-grande-loge-independante-de-france-glif-s-est-retiree-de-la-confederation-maconnique-francaise.html)
Ce communiqué fort succinct demande aux obédiences membres de la CMF de « préciser sans ambiguïté leur position ». Je n'ai jamais eu le sentiment que la position de la GLAMF soit ambiguë et inintelligible.
Par contre, l'exercice semble avoir été rébarbatif pour la GLDF, « ambiguïté » étant son nom secret et plutôt bien porté durant le mandat de Marc Henry qui se termine en juin 2015.
Jusque là, cette communication nerveuse, pour ne pas dire énervée, a laissé le paysage maçonnique français de glace. Il a repris le compte des jours sans trop se soucier d'une Confédération vraisemblablement mal en point, tout en notant, dans un moment de distraction, que, hormis Alpina, la célèbre obédience suisse, toutes les obédiences signataires de la Déclaration de Bâle de 2012 reconnaissaient (à nouveau) la GLNF. La franc-maçonnerie française fixait au loin un horizon inchangé, ceci malgré les promesses d'un renouveau de la maçonnerie de Tradition (on appréciera mon respect de la majuscule).
La GLAMF, ayant élu un nouveau Grand Maître en la personne de Claude Beau, a lancé en février 2015 une consultation des frères, tous grades, portant sur l'avenir de l'obédience et son orientation.
« La GL-AMF doit aujourd'hui assumer une situation nouvelle et définir les orientations qui conditionneront son avenir et sa place dans le paysage maçonnique français et européen.
La consultation que nous lançons aujourd'hui est importante ! Elle doit permettre de mieux connaitre votre sentiment sur l'évolution des relations entre Grandes Loges et plus particulièrement entre les Frères et les Loges de la communauté maçonnique française. Elle concerne tous les Frères qu'ils soient Apprentis, Compagnons ou Maîtres. » Ecrivait Claude Beau à l'intention des frères de la GLAMF (réponse avant le 31 mars).
Initiative que n'importe quel maçon, attaché à des principes démocratiques, ne peut que féliciter, surtout de la part d'une obédience qui a mené son dernier convent en trois heures (toutes allocutions comprises et budget épluché!) et qui nomme plus d'officiers qu'elle ne les élit.
Sauf que non. Le western continue. Ainsi, on découvre une analyse déplaisante d'un frère de la GLAMF – plus exactement de son Suprême Conseil :
« C’est une Renaissance que l’on peut et doit conduire au sein d’un paysage maçonnique essentiellement composé d’institutions qui en représentent les deux versants également dégradés :
- Celui de démarches pseudo spirituelles qui relèvent au mieux de préoccupations sociétales, d’une philosophie grand public ou de l’introspection psychologique.
- Celui de vénérables édifices institutionnels, dont les façades cachent le vide de pensée et la désertion des effectifs humains, et qui m’existent plus que par une ancienneté par laquelle ils prétendent conserver le droit de décerner les diplômes d’une authenticité qu’ils ont eux-mêmes perdue.
La GL-AMF ne peut même pas prétendre à entrer dans l’une ou l’autre de ces catégories. Et son vide n’est même pas médian ! » (Francis Bardot).
On y retrouve (encore une fois) cette analyse, courte et faussée, de la franc-maçonnerie en France, d'un côté le GODF et de l'autre la GLNF. Tant pis pour les autres. Dans le fond, cela reflète bien une autre réalité : restons entre hommes. Même Calamity Jane n'y a pas sa place. C'est dire !
Celui-ci s'inquiète de « l'absence de toute préoccupation spirituelle de la direction actuelle de la GL-AMF, réduite à l’encéphalogramme plat, et incapable de proposer quoi que ce soit qui permît de constituer la tâche initiée ( !) ces deux dernières années, devant la prise en mains purement administratives de ces questions désormais gérées sans la moindre vision et au niveau de préoccupation d’un club d’activités. » (http://le-myosotis-dauphine-savoie.over-blog.com/2015/03/la-crise-interne-de-la-glamf-s-intensifie.html)
Conception plutôt curieuse du rôle et de la mission d'une grande maîtrise, qui n'a rien de vraiment papale – du-moins, qui ne devrait pas l'être – Ainsi, Alain Juillet aurait-il tenu le rôle du gourou en chef de la GLAMF ?
La suite va paraître plutôt rocambolesque pour les sœurs et frères du camp des « pseudo-spirituels » : nos cow-boys s'espionnent et s'enregistrent. Je vous passe les détails de ce curieux épisode qui, a lui seul, en dit long sur les orientations initiatiques de l'obédience. Cette dispute (vous voulez que je l'appelle comment?) entre Claude Beau et la « Maison » du REAA et ses représentants et hauts gradés en tout genre, conduit, néanmoins, à la suspension de la participation des représentants de la Maison du REAA, accusatrice, au Conseil de Grande Loge.
Comme ce rite représente 11 000 frères, autant dire que cela semble être les prémices d'une scission … où alors de menacer de le faire … où alors une tentative de reprendre le pouvoir … où alors c'est une bouderie enfantine. Au choix.
Pour le « vide de la pensée » et la « démarche pseudo-spirituelle », on le retiendra. La maçonnerie de Traditon semble n'avoir pas trouvé mieux à faire qu'une guerre de rites.
La CMF, a-t-elle encore un avenir ? La question n'intéresse plus personne... Une nouvelle aube se lève.
Lilithement vôtre,