15 Mars 2015
Voici un sujet qui va passionner 99,99 % des lectrices & lecteurs de ce blog : les Règles. Les seules qui sont partagées en toute égalité par 50% de la population mondiale.
Le débat vient d'Outre-Manche, comme d'ailleurs pour toutes règles. Une pétition qui dénoncent la taxation abusive des protections hygiéniques féminines comme produit de luxe tournent depuis quelques temps sur le net et aurait reçu quelques 200 000 signatures.
D'autres pays connus pour leur régularité font le même constat : Canada, Suède, Luxembourg, pour finalement toucher les militantes féministes françaises. En novembre 2014, le collectif Georgette Sand avait déjà dénoncé les prix des produits « féminins » bien supérieurs aux prix des produits (identiques) « masculins » : « la taxe rose ». Quand c'est rose, y'faut payer.
En France, les protections hygiéniques féminines, soient les tampons et autres serviettes hygiéniques, sont taxés à 20% alors que le soda et le rasoir pour hommes, considérés comme des produits de première nécessité, seulement à 5,5%.
Les féministes, comptables dans l'âme, ont sorti leurs calculettes : une anglaise dépensera 38 jours de son salaire tandis qu'une française 1500 € dans sa vie pour s'offrir les 11 000 tampons nécessaires. Ne me demandez pas comment on est arrivé à ce chiffre fatidique de 11 000 tampons.
Les règles sont une affaire sérieuse. Après une étude poussée, des scientifiques font le constat surprenant que nous soyons,,hommes ou femmes, notre sang est de couleur rouge. Je m'interroge : pourquoi tout ce bleu dans les spots publicitaires ?
L'urine des bébés est jaune, mais jusqu'à présent aucune étude sérieuse ne le prouve. Enfin, c'est ce qui se dit dans les couloirs des publicistes
Les femmes lorsqu'elles sont réglées ne sont pas handicapées. Ce n'est pas pour autant qu'il faut les montrer faire Paris-Marseille en VTT, s'entraîner pour devenir danseuse-étoile, et, faute de goût impardonnable, porter la mini-jupe blanche, que toutes les femmes planquent au fond de leur placard durant des lustres sans jamais la mettre. Une femme quand elle a ses règles dort aussi tout à fait normalement. Du moins, elle ne fait pas du pédalo dans son lit pour vérifier la bonne tenue dans ses protections hygiéniques.
Aucune femme, du moins mentalement équilibrée, ne voit Dame Nature débarquer avec un paquet cadeau en pleine boîte de nuit. Ce dernier point est bon à noter pour ceux qui en doutaient.
Bref, les règles ne donnent aucun super-pouvoir aux femmes. Toutes les femmes l'ont compris depuis leur adolescence.
Grand tabou de notre société qui sort de temps en temps de sa boîte de tampon … soit d'ordre simplement médical (oui, on peut avoir mal et la maladie porte même un nom) ou de confort personnel (et féminin), les menstrues – ou règles – l'est autant dans le choix de nos expressions que dans l'imagerie populaire. Laquelle n'a-t-elle pas entendue qu'elle risquait de faire tourner le vin en vinaigre ou louper sa mayonnaise?
Plusieurs artistes – des femmes – sachant de quoi elles parlent, dont Marianne Rosenstiehl avec une exposition « The Curse » et, bien avant, Joana Vasconcelos et son lustre fait de 25000 tampons, interdit d'exposition au Château de Versailles, tentent de démystifier les règles et de revenir sur le parcours des femmes face à leurs corps ces siècles derniers. Il est bon de retenir que l'activiste menstruel existe depuis les années 70 avec Germaine Greer (la femme eunuque) comme cheftaine de file, qui invitait les femmes à goûter leur sang.
Briser ce dernier tabou sera, dès lors, un premier pas pour la femme, mais un grand pas pour l'humanité.
Lilithement vôtre,