26 Octobre 2015
Dans le cadre de la rubrique « devenir franc-maçonne », il est nécessaire de parler (un peu) des loges « sauvages », dites « indépendantes », sous-entendu de toute structure obédientielle.
Je n'ai rien contre ces loges, ne les considérant pas comme nécessairement sectaires.
Néanmoins, je souhaite vous raconter dans le cadre de cet article une histoire issue d'un témoignage que j'avais reçu il y a plusieurs années de cela.
Des frères et des sœurs, tous membres de loges et d'obédiences (GODF, GLFF, DH ....), ont décidé un beau jour ensoleillé de fonder leur petite loge bien à eux, faisant d'elle une loge sauvage. Ces sœurs et frères restèrent, néanmoins, membres de leur loge d'origine. Ce détail a son importance : la loge sauvage est malgré tout une structure critique vis-à-vis du système obédientiel lui-même et, surtout, se revendique ainsi. De même, appartenir à une « juridiction illégale » (ce qui signifie plus clairement non reconnue par les obédiences) est, dans nos textes, un motif de radiation. Toutefois, jusque là, on peut estimer que ces sœurs et frères ont souhaité ainsi sous la forme d'une loge (qui implique la pratique d'un rituel) faire une expérience, c'est-à-dire compléter ce « vécu » qui nous est important dans nos pratiques.
Or, un autre jour tout aussi ensoleillé que le premier, ces mêmes sœurs et frères se sont mis dans l'idée d'initier un profane dans leur petite loge bien à eux. Ce qu'ils ont fait. Celui-ci a passé quelques belles années tranquillement jusqu'à devenir maître. Tout fut bien fait. Il reçut passeport maçonnique et documents ad hoc prouvant la réalité de son initiation. Puis, un frère décède. Visiblement, il s'agissait du principal investigateur de cette expérimentation puisque la loge est, du jour au lendemain, fermée laissant ainsi notre jeune maître sans loge.
Ce dernier découvrit qu'il ne pouvait ni visiter, ni intégrer une loge adhérente à une obédience – à moins de recommencer tout à zéro. Il fut refoulé à chacune de ses tentatives, malgré des « invitations » de frères ou de sœurs. Les autres ? Ils ont retrouvé le chemin de leur loge, chemin qu'ils n'avaient jamais perdu, en baissant le nez. Cette loge était ni plus, ni moins, un caprice de frères et de sœurs gâtées et irresponsables, certainement complètement ignorants.
Nous sommes responsables de ce que nous avons reçu comme la manière dont nous le transmettons. Nous savons avec pertinence, à moins de vivre dans une bulle étanche, que même si c'est la loge qui est initiatrice, l'importance de nos réceptions tient dans l'obédience et ses relations avec les autres structures maçonniques. Ce n'est pas le principe même de la loge sauvage ou « indépendante » qui est condamnable, si celle-ci est fondée pour se soustraire au système obédientielle, mais bel et bien l'égoïsme de ces sœurs et frères qui se sont amusés. Ils ont fondé ainsi une loge, initié un profane sans même avoir pour eux-mêmes construit une réflexion à ce sujet, s'estimant bien trop important dans le paysage maçonnique local pour pratiquer une telle activité. Lassés, ils ont cassé leur jouet, abandonnant leur initié à son sort. Cela s'appelle autrement dit une escroquerie.
Comment une loge devient-elle indépendante ? Par choix de ses membres, bien sûr. Ces derniers pour une raison interne décident de quitter leur obédience et parte « avec leur loge ». D'autres encore la fondent en connaissance de cause. Une loge peut être quittée par son obédience, parce qu'elle ne respecte pas ses règles, connaît une dérive et/ou d'importants dysfonctionnements. Cela peut être aussi une étape dans la vie d'une loge, désireuse de changer d'obédience.
Il existe en France plusieurs loges, chapitres, aéropages, … indépendants. Certains sont bien identifiés sur un site dédié, s'appliquant une charte. http://www.loges-libres-et-souveraines.com/. Ils connaissent le prix de cette indépendance choisie. Ils savent bien différencier leur loge ou leur structure à celles qui adhérent à une obédience ou une juridiction maçonnique.
Si vous êtes profanes, désireux d'entrer en maçonnerie, et êtes contactés par un frère ou une sœur, il est important d'identifier dans un premier temps l'obédience. N'oubliez pas que vous avez le choix de celle-ci. S'il n'y en a pas, il est nécessaire de vérifier cette « loge indépendante » soit les statuts de cette dernière et/ou ses modalités de fonctionnement. Il en va de même pour les juridictions de hauts grades.
Dans tous les cas, n'hésitez pas à poser des questions.