4 Mars 2016
Comme vous vous êtes remis des trois articles concernant ma future radiation de la GLFF commanditée par la loge Dionysos, aidée par un conseil fédéral quelque peu endormi, il est le moment de comprendre ce « système » et les causes de son dysfonctionnement.
Une analyse spéciale « la Maçonne » peut, sait-on jamais, être utile pour l’édification des masses.
Aucun système n’est parfait, puisqu’humain. Une obédience demeure un organe administratif qui se munit de règlements, d’une organisation plus ou moins coûteuse, et qui fédère autour d’elle d’autres associations, qui sont techniquement les loges, toutes censées de respecter ces mêmes règles, définies par des votes, ainsi que les lois du pays. La mission d’un conseil fédéral (bureau de l’association) est de faire respecter par les loges, ces fameuses règles comme les lois du pays, de s'assurer que toutes versent ses capitations et de mettre en place les outils nécessaires pour permettre un certain travail (les loges, les commissions, les questions à l'étude des loges, etc.)
Nous savons – à moins d’être des éternelles béates ou se croire déjà investies d’un ordre moral supérieur – que le risque majeur d’une loge en dysfonctionnement, est de devenir une sorte de secte, dans laquelle des règles extra-obédientielles sont plus ou moins bien définies et qui sont généralement illégales et amorales. On parle, ici, de dérive sectaire. « Faire démissionner » une sœur est une de ces dérives, puisque ce n’est ni une règle interne à l’obédience (encore heureux), amorale et surtout illégale. En effet, « faire démissionner » implique de faire pression sur cette sœur, de ne pas tenir compte des règlements prévus et surtout s’assoir sur les lois républicaines. Ce en quoi nous accusons de faire les loges « sauvages », mais on comprend dans ce cas que cela touche aussi les loges appartenant à une obédience. Il y a dans une logique sectaire quelques autres faits à noter :
Si les sœurs de Dionysos se reconnaissent, ce n’est pas totalement fortuit. Le problème n’est donc pas qu’avoir tenté de me faire pression pour que je démissionne, mais un tout, un fonctionnement général d’un groupe, qui demain pourra très bien commanditer le braquage d'une banque. J’exagère ? Non. La notion même de secte est assez difficile à cerner. Ces méfaits dépendent du charisme du gourou et du désir des membres à se "faire avoir".
Or, il est évident que le but principal d’une obédience est de savoir s’en prémunir, voire même d’assurer à ses membres qu’ils ne risquent rien. Faut-il encore en avoir une idée claire (ce qui est déjà une gageure) et avoir la volonté de s’en protéger ou d’en protéger les autres.
Factuellement, la GLFF n’a aucune définition de la loge « en dérive ». Elle ne sait pas dire, dans ses textes, qu’elles sont les obligations d’une loge vis-à-vis de l’obédience et de ses membres. On notera non sans sourire que si j'ai abordé lors de l’inspection spéciale cette question (j'osais me plaindre de ne plus être convoquée depuis mai 2014), on m’a rétorqué que j’avais de mon côté aucun droit mais des « devoirs »! Ce qui veut tout dire !
Cependant, ceci posé, montre que cette définition – puisqu’elle n’existe pas – ne permet pas de dire à quel moment une loge passe la ligne rouge du fonctionnement en adéquation avec nos règles et nos lois, à celui qui n’est plus acceptable et représente un danger pour toutes.
La notion de danger mérite aussi une précision. Danger pour qui ? Pour la personne, bien sûr, qui peut connaître non pas une simple déception, mais un véritable traumatisme du fait des pressions qu’elle a subi. Pour le groupe, qui risque tout bonnement de disparaitre. Mais aussi, pour une obédience, pour son image. Savoir qu'à la GLFF on peut tomber dans une loge comme Dionysos, c'est déjà pas rien, mais savoir que la GLFF ne fait rien contre, cela complique les choses.
Jusqu’à présent, ce qui ne se savait pas, ne se disait pas, permettait une non-réponse aux problèmes. On les cachait sous les doux euphémismes de « loges à problème », « en crise », « avec des sœurs qui se déchirent ». … mais rien n’est plus indiqué. Quels sont les natures de ces « crises », de ces « déchirements » ? N’y-a-t-il pas derrière bien plus grave que des sœurs qui se chamaillent pour devenir vénérable ?
Il est donc nécessaire de définir, ce qui selon les textes de l’obédience, fait qu'une loge n'a pas viré "secte". Je peux citer : les votes, les informations obligatoires qu’une sœur doit recevoir (ordre du jour des réunions, compte-rendu, convocations aux réunions, etc), la gestion financière de la loge, les plateaux (pas des mandats à ralonge), le respect du parcours comme de la vie privée et professionnelle des soeurs, etc. C'est donc une définition d'ensemble, c'est-à-dire globale, qu'il faut faire.
Les deux conseillères fédérales en charge de l’inspection spéciale n’ont pas plus respectées le cadre réglementaire de l’obédience que la loi : on ne peut pas sanctionner une sœur parce qu’elle ne fait pas de demandes de transfert ailleurs. Le conseil fédéral n'est pas non plus destiné à juger des soeurs. Elles ont fait une soupe en espérant qu’elle devienne une mayonnaise. Par la suite, pour des raisons plus personnelles et - disons-le - parce que je dérange la GLDF, le conseil fédéral est demeuré inerte. Pour une autre soeur, on peut imaginer qu'au bout du compte, le conseil fédéral aurait réagi. Du moins, j'aime à le croire.
Tout ceci aurait été évité si on pouvait assurer un contrôle sur le travail du conseil fédéral, face à ce type de dossier. Une "commission de contrôle" devient criante de nécessité.
Son objet serait
Une commission est pour la GLFF un moyen facile à mettre en place, permettant de réunir autant des spécialistes du droit que des sœurs d’autres horizons, tout en étant indépendant du conseil fédéral. De plus; il met fin à l'omerta existant aujourd'hui au sein de la GLFF. Le conseil fédéral, comme nous l'avons vu, en profite un peu trop, préservant sa zone de confort.
Une formation des conseillères fédérales ? Ce serait, aussi, une nécessité au vu de ce que j’ai entendu de leur côté. En même temps, formée ou non, le bon sens ne s’apprends pas, comme le courage et l’éthique. Une « commission de contrôle » suffira largement …
A moins que la GLFF préfère que ce soit les blogs maçonniques qui fassent le sale boulot ...
Pour agir, faut-il avoir aussi les outils qu’il faut. En admettant que les conseillères fédérales ont établi des conclusions plus objectives en déterminant les causes du dysfonctionnement de la loge, noté les différents témoignages qui leur ont été fait dont celles relatives aux violences et agressions verbales dont les soeurs sont victimes, et de souligner qu'il n'y avait aucun motif pour "me faire démissionner", elles n’avaient de toute manière pas les moyens de sanctionner la loge en faute. D'ailleurs, l'inspection spéciale a débuté par ses mots : "la loge ne risque rien".
Il n’existe aucune procédure dans les textes de la GLFF permettant de sanctionner une loge, soit de la suspendre à titre conservatoire (pour éviter qu’elle aggrave son cas) et encore moins une procédure sanctionnant la loge en cas de fautes avérées.
Il me semble que les loges (et les sœurs) craignent à des abus du côté du conseil fédéral et est la sanction un peu facile. Or, si ce dernier est contrôlé par une commission conventuelle, les risques d’abus sont minorés. Nous ne sommes pas la GLDF qui, il y a quelques semaines, menaçait encore une loge de démolition parce qu'elle voulait recevoir une soeur plancheuse !
La franc-maçonnerie, comme je le disais en préambule dans cet article, doit son existence à un socle de valeurs. Bien sûr, la sœur ou le frère n’est pas obligé de les respecter. Si la GLFF en a, ce sont ses membres qui les défendent et qui font ce choix. Aucun conseil fédéral ne peut les y obliger. Pourtant, c’est à lui de mettre tout en œuvre pour que ces sœurs puissent les défendre et, surtout qu’elles ne voient pas leurs travaux réduit à néant par une minorité de sœurs, trop concentrées sur leurs affaires, leurs nombrils, ou ayant des positions politiques proches de l’extrême-droite. La GLFF, qui sait pourtant se munir des outils utiles et nécessaires, a planqué sous le tapis des difficultés qui pourtant ont, dans la plupart des cas, des solutions faciles.
Dans le cas de Dionysos, c’était tout simplement :
Oui, il suffisait de faire que cela. Rien de plus, rien de moins. Si cela est trop difficile pour un conseil fédéral , c’est à désespérer pour l'avenir de la GLFF. Si aujourd'hui, il est incapable de reprendre la situation en main et de l'éclaircir, c'est bien pire encore.
Cependant, on a compris que l'objectif d'une partie du conseil fédéral - et très certainement des deux conseillères fédérales qui semblent bien dépassées - n'était pas d'être objectif ou même d'être juste.