4 Novembre 2016
Vous voilà, « jeune » apprenti(e), qui découvrez les soeurs et frères qui vont faire partie de votre vie durant plusieurs années – et même si vous avez de la chance le restant de vos jours. Si vous êtres aventureux et aventureuse, vous allez vite vous rendre compte que votre loge est bel et bien fermée par une porte et qu'il vous faudra trouver la clef pour en sortir de temps à autre afin d'aller à la rencontre d'autres loges, d'autres frères et soeurs.
Des « instructions » vont vous être proposées à raison d'une réunion par mois et cela jusqu'à ce que vous obteniez le grade de maître. Une loge sérieuse et consciencieuse prévoit d'y sacrifier une soirée entière. Les autres les organisent tout juste une heure avant une tenue.
Logiquement, les instructions devraient aussi vous faire parler et travailler sur des sujets symboliques qui, comme vous les savez, n'ont aucune « définition fixe ». Un bon surveillant ne peut donc vous reprendre sur l'interprétation d'un symbole. L'objectif est que vous fassiez cette analyse en allant toujours plus loin, en étant vous-même et par vous-même. L'étude symbolique est un long dialogue intérieur que, de temps à autre, vous mettez sur papier. Elle a, certes, besoin de bases culturelles dédiées, de s'alimenter par vos lectures mais elle n'en demeure pas moins de l'ordre de l'intime.
Ces instructions sont importantes dans votre construction. Cependant, à la différence de l'école, où les mauvais instituteurs font les mauvais élèves, vous êtes le seul (ou la seule) responsable de votre parcours, des années qui vont suivre, de ce que vous allez devenir. C'est la clef pour vous permettre de sortir de votre loge. L'instruction, dans le monde profane, fait de l'individu une femme ou un homme libre. C'est la même chose en franc-maçonnerie. La liberté n'est pas un état– cela s'acquiert, s'apprend, se travaille, se questionne au quotidien. Personne ne le fera à votre place.
Avec le recul et l'expérience, si un surveillant n'a rien à transmettre, fait du rituel une sorte de messe, c'est que la loge – elle-même – n'a rien de plus à transmettre. Vous allez, dans le meilleur des cas, obtenir une « culture maçonnique » - dans le pire des cas, une fois maître, vous ne saurez même pas ce que sont « les lumières de la loge ». Dans 40 ans, vous serez un maçon (ou une maçonne) versus légume. « Décorez les colonnes » vous fera penser à votre réfrigérateur. Pour éviter un si tragique destin, alors que vous avez encore les yeux brillants du plaisir d'être reçu, autour de vous, il y a des livres, des revues, des conférences, des blogs maçonniques, pour palier à l'inconséquence de votre loge. En aucun cas, vous n'aurez l'excuse facile que « votre instruction » n'était pas adaptée, que vous n'y avez rien fait, rien appris … A vous de vous prendre en charge. La franc-maçonnerie est une « école de liberté » mais avant cela, c'est aussi une « école d'indépendance ».
Là, maintenant que vous y êtes, faites vos choix !