30 Mars 2018

On me reproche – du moins des dignitaires mal intentionnés me reprochent – que je ridiculise la GLDF (Grande Loge de France), grande innocente de tout ce dont je l'accuse.
Voici, ici, un exemple qui montre que la GLDF n'a pas besoin de moi pour se ridiculiser. Elle sait le faire toute seule et - au-delà - de toutes nos espérances.
Un frère (appartenant à une autre obédience) a reçu un très intéressant courrier. En fait, un de ses proches – qui ne doit pas l'être vraiment – a estimé qu'il aurait toute sa place à la GLDF. Craignant de se dévoiler – parce que les conversations franches, c'est pas le truc de la maison – ce fameux proche a fait envoyer un courrier par son Conseil Fédéral dont voici le recto et le verso.
On peut y lire dans une seule phrase que :
Pour dire ensuite, dans la phrase suivante, qu'elle participe activement à la construction d'une société où prédominent les notions de respect, d'estime et de tolérance.
Or, autant que nous sachions toutes et tous, chères lectrices et chers lecteurs, le mensonge n'est pas synonyme d'éthique et encore moins, à partir de quoi, nous aimerions voir la participation active de la GLDF à la construction de la société.

En effet, dès la première phrase, la GLDF ment aux profanes – dont celui à qui s'adresse ce courrier qui est d'ailleurs un frère. La GLDF n'a nullement fêté ses 300 ans, tout simplement parce qu'elle n'existait pas il y a 300 ans. Elle fut fondée en 1894, à partir des loges de la Grande Loge Symbolique Ecossaise, au même titre que le Droit Humain, trouvant tant bien que mal un semblant d'accord avec le Suprême Conseil. En effet, avant que la GLDF ne fut fondée, une "Grande Loge Nationale de France" comptant 400 frères avait vu le jour en 1848. Cette obédience ne survécut pas (lire ici).
Ce qui montre combien elle est ridicule en utilisant son nom pour faire croire qu'elle descendrait d'une autre "Grande Loge de France" qui s'est éteinte, elle, en 1799 (officiellement) mais plus sûrement en 1789 ou quelques années après. Après la Révolution, on ne comptait qu'une 20aine de loges en France ...
La GLDF ne peut techniquement pas exister avant 1801. Le rite qu'elle pratique fut écrit - pour les trois premiers grades - à partir de 1802-1805 – pour être finalisé qu'en 1829. Le Suprême Conseil de l'époque souhaitait avoir le statut d'obédiences et pour l'obtenir, il lui fallait des loges bleues. Il en a fondé quelques unes, leur écrivant un rite spécifique.
Si elle avait existé avant son propre rite, elle aurait été au moins multi-rites à un moment donné de son histoire. Ce qui ne fut jamais le cas. Tout au moins, si elle avait existé, elle aurait viré tous les autres rites pour ne garder que le REAA. La seule obédience qui a supprimé un rite, c'est le GODF qui a fermé les Ordres de Sagesse au profit des Hauts Grades du REAA au début du 19ème siècle.

Mépriser à ce point sa propre histoire, la réécrire et la diffuser sous cette forme, est loin d'être une démarche répondant à la définition de « progression intellectuelle et éthique » que profanes et maçons de toutes obédiences peuvent espérer de la part d'une obédience maçonnique. Quant aux notions de respect et d'estime, que peuvent-elles être si c'est pour mentir à un profane dès le premier contact ?
Pour terminer cette démonstration, le plus gros est que considérer qu'une obédience en France puisse fêter ces 300 ans en même temps que la GLUA. En effet, tout le monde sait - sauf visiblement la GLDF - que la première loge en France fut fondée qu'en 1725 ...
Le verso est de la même veine. Prosélytique. En effet, pour devenir membre de la GLDF, il suffit de remplir un coupon … et de payer.
Pour conclure cet court article, les méthodes de "recrutement" de la GLDF sont tout autant honteuses, reposant sur la tromperie et le mensonge, comme elles sont dépassées. Quel homme intelligent peut être attiré par une obédience aussi racoleuse ?
