Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
La Maçonne

GODF : l’irrecevabilité de la plainte contre Mélenchon.

J'avais noté, il y a quelques semaines, que la plainte du Conseil de l'Ordre à l'encontre de Mélenchon qui l'avait suspendu suite à un vote (30 conseillers de l'ordre) avait été retoquée par la Chambre Suprême de Justice Maçonnique (CSJM) du GODF suivant un article du 29 novembre de François Koch (ici). Techniquement, cela signifie que l'instance en charge d'instruire les procédures disciplinaires internes n'avaient pas suivi l'avis du conseil de l'ordre et réintégrait Jean-Luc Mélenchon dans ses droits de membre du GODF (et de sa loge). 

François Koch dans son article ici propose plus d'informations sur les motivations de cette Chambre Suprême. 
Contrairement à son habitude, il émet même une analyse trouvant que les motifs d'irrecevabilité sont quelque peu curieux pour une obédience maçonnique censée respecter le droit à l'information (aussi). 
L'analyse de François Koch est assez juste. Se cacher derrière le « dévoilement du secret maçonnique » pour refuser d'instruire une plainte sur le fond ou estimer qu'elle ne peut pas l'être, c'est du grand comique. Ce n'est pas la plainte qui est secrète mais l'instruction (ou de l'enquête), c'est-à-dire le travail des enquêteurs et des juges. 

François Koch s'étonne, par ailleurs, que : « On relèvera en outre que la plainte ne précise pas quels sont les propos inconvenants ni en quoi ils le seraient, elle ne décrit pas l’inconduite ni quels sont les actes contraires à l’honneur, susceptibles d’être incriminés par le Règlement Général.» 

Ce qui est, dans le fond, la réelle raison d'irrecevabilité. En effet, pour instruire une plainte de ce type, c'est mieux d'en connaître la teneur, c'est-à-dire les arguments du plaignant afin de permettre à l'accusé d'expliquer point par point ce qui lui est reproché. Cela participe du "droit à la défense".
Bref, le Conseil de l'Ordre s'est contenté d'affirmer que Mélenchon avait tenu des propos et avait eu une conduite « contraire à l'honneur » sans expliquer ni quoi, ni en quoi elle l'était.

Si François Koch s'en étonne, moi pas. 
Je ne remet, ici, absolument pas en cause ce qu'avance la Chambre Suprême de Justice Maçonnique. En effet, à ce niveau de décision, elle n'a aucun intérêt à expliquer que la plainte du Conseil de l'Ordre n'était pas étayée si elle l'était. 

Cela ne m'étonne pas parce que je connais parfaitement ce système qu'use et abuse un certain profil de dignitaires qui est de juger des frères et des sœurs, sans arguments et surtout sans apporter les éléments contradictoires. J'attends toujours, de mon côté, les réponses de la GLFF et bien des frères de la GLDF accusés « d'indélicatesse au grand maître » attendent, depuis plusieurs années, aussi de connaître la définition exacte « d'indélicatesse ». Autrement dit, Jean-Luc Mélenchon, suivant la Chambre Suprême de Justice Maçonnique, était accusé de quelque chose mais ne savait pas quoi ! 

Ce n'est même plus accuser et condamner l'autre sans preuve, c'est pire encore : c'est l'illustration d'une véritable dérive des obédiences maçonniques « adogmatiques » qui le deviennent de moins en moins. 
Pour ce seul motif, la Chambre Suprême de Justice Maçonnique ne pouvait que considérer le caractère fantaisiste d'une telle plainte, d'autant plus que Jean-Luc Mélenchon pouvait utiliser, lui aussi, le même argument, une fois tous ses recours internes passés, en justice profane contre le GODF. 

Médias et politique : une peur justifiée. 

Les obédiences fuitent.  Ici, ce qui est intéressant est que la plainte n'était pas transmise à la Chambre Suprême de Justice Maçonnique qu'elle était déjà annoncée à François Koch (pour être reprise ensuite par tous les journaux). 

La fuite, de toute évidence et suivant l'orientation de l'article même de François Koch, aurait pour origine l'un des 30 conseillers de l'ordre ayant voté la suspension de Mélenchon. Du moins, peut-on le soupçonner lourdement. 
La remarque de la CSJM  est très certainement directement dirigée contre le Grand Maître et ses plus proches conseillers de l'ordre qui, en voulant se faire un coup publicitaire, a surtout réduit sa plainte à néant. 

Tout cela confirme mon opinion : il ne s'agissait que d'un coup politique d'un conseil de l'ordre « aux ordres » et désireux de plaire à Macron afin de retourner à son mythe d'être une obédience « dans les affaires de l'Etat ». 

La crainte d'une reprise « politique » ? La peur d'une reprise « politique » était, en temps normal, largement justifiée. Difficile d'exclure de son obédience le leader d'un parti politique, seul opposant  à la majorité, sans en faire une affaire politique que le motif de radiation soit sérieux ou non.  La Chambre Suprême de Justice Maçonnique a préféré, ainsi, éviter au GODF une de ces crises dont, lui seul, a le secret. 

Les événements sociaux ont détrompés les Conseillers de l'Ordre du GODF jusqu'au bout n'en finissant pas de l'éloigner de la réalité sociale et politique du pays. En effet, en creux de ces manifestations, c'est tout un système politique qui est à revoir de bout en bout et une idée que nous nous faisions jusqu'alors sur le possible et l'impossible. L'impossible étant aujourd'hui devenu possible. 
Les grands « gagnants » de ces manifestations seraient Le Pen et Dupont-Aignan, malgré les casseroles de la première et le manque d'envergure du second. (source) Malgré aussi le refus de voir ces manifestations se rendre à un extrême ou à un autre par les manifestants eux-mêmes dans leur grande majorité. Bref, que le Grand Maître du GODF et ceux qui ont soutenu la radiation de Mélenchon soient satisfaits, ce n'est pas Jean-Luc Mélenchon. On trouvera d'autres sondages qui donneront des résultats inverses, situant Mélenchon derrière Hulot, le chouchou des français. (source)
La question n'est pas de savoir quel est le sondage le plus juste – tous se contredisent – mais si on est en droit, aujourd'hui, de parier l'avenir en  se trompant de combat. 

Demain – et ce jour arrivera aux élections européennes – il n'y en aura qu'un: contrer le front national sans les mains, c'est-à-dire sans les partis classiques, droite et gauche. Cela risque d'être compliqué. 

 

 


 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
Les deux dangers principaux qui menacent la République et les citoyens, ce sont le salafisme et l'extrême droite "décoloniale". Or ce n'est certainement pas Jean-Luc Mélenchon qui constitue un rempart susceptible de nous protéger ! Les autres chefs de partis non plus d'ailleurs : c'est la raison pour laquelle je suis résolument abstentionniste.
Répondre
G
Parfait ... Eh oui les tartufes ... feraient mieux de faire de la Franc-maçonnerie avant de donner des leçons sur une morale que seuls eux connaissent !!!
Répondre