27 Janvier 2019
« La Maçonne » est radiée de la Grande Loge Féminine de France mais pas la mairesse de Montauban, Brigitte Barèges. C'est un grand admirateur de cette dernière et de ses opinions, qui me l'a rappelé sur les réseaux sociaux alors que je m'offusquais de ces propos lors du Grand Débat.
« Elle n'a pas été radiée, elle », m'a-t-il ainsi rétorqué.
Elle ne sera pas non plus inquiétée par le Conseil Fédéral de la GLFF suite à ses propos lors du « Grand Débat » même si – quoique ses admirateurs et admiratrices en pensent – ne sont pas respectueux des engagements d'une franc-maçonne.
Mais après tout, peut-être que je me trompe. C'est peut-être elle le « profil idéal » de la franc-maçonne pour, au moins, la Grande Loge Féminine de France et son conseil fédéral.
Il y a 4 ans, elle ne fut pas radiée et même pas menacée de l'être – officiellement – pour ses propos racistes et homophobes, par « peur d'un procès profane ». La GLFF craignait de se voir condamner. Les membres de sa loge, en outre, soutenaient Brigitte Barèges.
Mise en examen pour « détournements de fonds publics par personne dépositaire de l’autorité publique ou investie d’une mission de service public » depuis juin 2015, compliqué par une affaire de marché public, comme relaté ici , elle décida de se mettre en sommeil » pour un an, en juin 2015, de sa loge dans l'attente du jugement du tribunal.
En 2016, elle n'a pas demandé une autre mise en sommeil. En effet, les textes de l'obédience sont ainsi faits : une "mise en sommeil" n'est possible que pour une année et doit être redemandée tous les ans par la soeur concernée. Elle a donc, automatiquement, réintégré sa loge et la GLFF, en étant toujours mise en examen.
Depuis 2015, ne risquant plus rien du côté du Conseil Fédéral de la GLFF, Brigitte Barèges, fidèle à elle-même, continue son escalade dans le nauséabond.
Sa réaction suite à l'attentat de Charlie Hebdo en dit long sur son fond idéologique. Elle écrivait ainsi : « Cet acte de barbarie est venu de façon meurtrière toucher à un symbole fort, celui de la liberté d’expression incarnée par le journal Charlie Hebdo et ses figures de presse, dessinateurs de talent, Cabu, Wolinski, Charb et Tignous. En s’en prenant à ces hommes et à ce média, c’est la liberté de tous qui est désormais attaquée, menacée. Comme le sont d’ailleurs des journalistes et écrivains comme Eric Zemmour ou dernièrement Michel Houellebecq. » (source)
On croyait avoir toucher le fond. Ben non. Mettre l'attentat contre Charlie Hebdo ayant fait plusieurs morts au même niveau que les procès pour « incitation à la haine », « racisme », « sexisme » ou « homophobie » contre Zemmour, Brigitte Barèges l'a fait. Zemmour a été condamné pour « islamophobie » en appel pour des propos tenus dans l'émission « C à vous » et on se souviendra de la polémique début 2018 sur le prénom d'une chroniqueuse « pas assez français » selon lui
Le 18 juillet 2016, dans un texte « Terrorisme : en finir avec l'angélisme », Brigitte Barèges expliquait appelait les citoyens français "à prendre les armes au sens propre comme au sens figuré" dans un texte d'une rare violence appelant au crime haineux dont voici le passage complet.
"Il faut que la France éradique une bonne fois pour toute la menace, et cesse de se voiler la face. Aujourd’hui il faut taper fort." Et de conclure : "Ma colère face à l’ennemi est vive. Je n’avais rien dit jusque-là, par respect pour l’union nationale, mais aujourd’hui j’ose dire qu’il est temps que l’on prenne les armes, au sens propre comme au sens figuré." (source)
J'imagine qu'elle souhaitait que les français aillent, armes à la main, abattre les quelques 11000 fichés « S » ou supposés de l'être !
Comme vous l'avez bien compris, les fichés « S » sont l'obsession de Brigitte Barèges. Dès qu'elle le peut, elle rappelle que des individus sont ainsi fichés, réclamant suivant les périodes leur mise sous écrou à titre « préventif » sans l'intervention d'un juge ou encore leurs assassinats par une horde de français à qui on aurait remis des armes.
En plusieurs occasions, elle s'est aussi plainte de ne pas avoir accès à la liste des fichés S de sa ville. Ses propos lors du « Grand débat » ne sont, finalement, qu'une suite logique – amalgamant immigration, fichés S et terrorisme -
Si on s'interroge sur l'image publique de la GLFF, sur son identité et le message qu'elle transmet, c'est du côté de Brigitte Barèges qu'il faut se tourner. Pas du mien. Tout au moins, c'est par là qu'il faut commencer. Par reconnaître la portée de certaines décisions : dont celle d'avoir permis la réintégration de Barèges dans sa loge en juin 2016.
Ce frère – quelque soit son fond idéologique et ce que j'en pense – a raison de noter l'incongruité de la situation. C'est moi qui, par mes opinions, par mes engagements, par mes convictions, qui a été radiée. C'est d'ailleurs pour cette raison que Marie-Thérèse Besson a fait du chantage à des organisateurs d'une biennale maçonnique pour m'interdire de participer à une table ronde. Mes opinions la dérangeaient. Pas ceux de Brigitte Barèges.
Réintégrée dans sa loge en juin 2016, c'est une sœur de la GLFF qui s'est exprimé publiquement face à Macron comme c'est encore une soeur de la GLFF qui appelait à assassiner plusieurs milliers de personnes.
Bien entendu, Marie-Thérèse Besson, dès juin 2016, ou encore Marie-Claude Kervalla, grande maîtresse actuelle de la GLFF, ainsi que l'ensemble du conseil fédéral, sont parfaitement informées du retour de Brigitte Barèges dans sa loge.
Faut-il expliquer aux conseillères fédérales de la GLFF ce qu'est le racisme, l'intolérance religieuse ou encore la xénophobie? Oui - il semblerait que cela soit nécessaire.
Suite aux derniers propos de Barèges lors du Grand Débat, Marie-Claude Kervalla aurait décidé de ne pas bouger. Elle daignera se pencher sur le cas Barèges, s'il existe des protestations du côté des sœurs de la GLFF et de l'opinion publique.
On croit rêver ! Ces dames ont besoin d'une invitation spéciale pour réagir. C'est possiblement cela les dessous de la franc-maçonnerie féminine.
Brigitte Barèges est la parfaite illustration de tout ce que je combat que ce soit au sein de la franc-maçonnerie en général ou encore en ce qui concerne le monde des opinions, du politique et encore de l'avenir possible de notre démocratie et république.
Sa présence au sein d'une loge est, à mes yeux, une véritable insulte à tous les frères et soeurs de toutes obédiences. Jamais, je ne cautionnerais une telle perte de nos valeurs et de nos engagements. Ainsi, il m'est tout à fait naturel de protester.
Et vous, mes soeurs de la GLFF, vous qui me lisez, êtes-vous fières de votre obédience et de son conseil fédéral ? C'est à vous, les premières, de réagir. Pour cela, je vous invite à lire deux articles de la Constitution de la GLFF : l'article 15 et l'article 18 et à demander leur mise en application par la Grande Oratrice de la GLFF.
D'après diverses sources, la conseillère fédérale locale en charge de la loge et Marie-Thérèse Besson, alors grande maîtresse, étaient parfaitement informée de la réintégration de Baregès dans sa loge. Pourquoi n'ont-elles pas informées les loges lors des TGL et convents de 2016, 2017 et 2018 ?