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La Maçonne

Finkielkraut : « l'antiracisme, une forme de lobotomie »

Si Soral et Zemmour, après Elisabeth Levy, (fondatrice de Causeur), enfin, sont contestés, il nous reste l'ultime penseur préféré de l'extrême-droite Alain Finkielkraut qui donne bonne conscience à un Wauquiez et avant lui à un Sarkozy, une Marine Le Pen, une Nadine Morano et leurs confrères ou consoeurs.

Ses livres sont conseillés à tout militant de l'extrême-droite qui se respecte. Il faut dire qu'il a la plume jolie et qu'il peut se targuer d'être un « intellectuel », membre de l'Académie Française. Moi qui n'exprimait aucune amitié pour cette institution, je vais me garder d'en exprimer une maintenant. 
Dans mes recherches sur le racisme et, plus exactement, ce que l'on appelle les thèses identitaires, Finkielkraut est un incontournable. Même en rendant hommage à Halliday, il arrive à être injurieux avec son « Le petit peuple des petits blancs est descendu dans la rue pour dire adieu à Johnny, il était nombreux et il était seul. »  « Les non-souchiens brillaient par leur absence »

Pour lui « être français n'est pas une composante de la diversité ». On appréciera  son goût pour les nuances. Il n'est pas pour la discrimination mais pour le discernement face à une immigration que l'on ne maîtriserait plus.  (source)  Le multiculturalisme, la diversité - voilà son ennemi ! 

Il explique ainsi : 
« Levinas n'était donc pas français comme Blanchot était français, et il le savait. Si on nous interdit ce savoir, on nous rend complètement idiots. C'est cela : l'antiracisme actuel fait de nous des imbéciles ! Au lieu d'un principe de résistance, c'est une forme de lobotomie. » 

Ainsi, celui ou celle qui milite contre le racisme et, bien entendu, l'antisémitisme, sont des idiots. C'est bon à savoir. 


L'antisémitisme et le racisme chez les intellectuels français. 

Reconnaissons à Finkielkraut d'être cohérent avec lui-même. Les antiracistes (entendre d'ailleurs la gauche et l'extrême gauche), qui luttent aussi contre l'antisémitisme étant des lobotomisés, il préfère s'attacher à des personnalités bien plus intelligentes, dont Renaud Camus est. 

C'est le "qui se ressemble, s'assemble" des intellos de l'extrême-droite. 

En 2000, Renaud Camus publie« Campagne de France ». Recevant dans un premier temps, une critique positive, rapidement, il sera constaté des passages jugés antisémites. Dans une émission (sur France Culture, c'est bon à retenir), il déplorera l'absence de non-juifs.

Et oui, je trouve que la race juive a apporté à l’humanité une des contributions spirituelles, intellectuelles et artistiques parmi les plus hautes qui soient. Et oui, je trouve que les crimes antisémites nazis constituent probablement le point le plus extrême qu’ait atteint l’humanité dans l’abomination. Mais non, non et non, je ne trouve pas convenable qu’une discussion préparée, annoncée, officielle en somme, à propos de « l’intégration » dans notre pays, sur une radio de service public, au cours d’une émission de caractère général, se déroule exclusivement entre cinq personnes juives ou d’origine juive" y déclarera-t-il. Oui, oui, oui. 

Bigre ! un complot de "juifs" au coeur de France Culture qui aurait pris le pouvoir .... Il a failli accuser, en plus, les francs-maçons. On ignore pourquoi il ne l'a pas fait. 

France Culture – via son président Jean-Marie Cavada – décide de poursuivre Renaud Camus en justice alors que les Editions Fayard retirent le livre de la vente.

Une première pétition est lancée soutenant Renaud Camus. Les signataires sont des écrivains comme  Jean-Jacques Aillagon, Frédéric Mitterrand,  Emmanuel Carrère, Christian Combaz, Camille Laurens.  Pétition assez fraîche qui estime que le livre de Renaud Camus mériterait d'être lu pour que tout le monde puisse se faire une opinion. 


Ensuite une  « Déclaration » dont les titres reprends  un passage du livre de Renaud Camus « Déclaration-des-hôtes-trop-nombreux-de-la-France-de-souche ». Il s'agira, comme vous l'imaginez, aussi d'intellectuels mais engagés dans  la lutte contre l’antisémitisme et raciste  : Michel Deguy, Jacques Derrida, Serge Klarsfeld, Claude Lanzmann, Jacques-Alain Miller, Jean-Pierre Vernant et Philippe Sollers, bien plus virulents. 

"Ecrire, par exemple, au sujet des « individus d'autres cultures et d'autres races qui se présentaient chez nous » : « Les hôtes furent trop nombreux. Peut-être aussi restèrent-ils trop longtemps. Ils cessèrent de se considérer comme des hôtes, et (...) ils commencèrent à se considérer eux-mêmes comme étant chez eux », conclure que « nous ne sommes plus désormais que des commensaux ordinaires parmi nos anciens invités » [1] et que « peut-être devrons-nous fonder, par nostalgie, et par désir de nous comprendre encore, une amicale des "Vieux Français" », cela ne relève pas de la liberté d'expression.

Proclamer qu'on parle « au nom de cette vieille culture et de cette civilisation française de souche qui sont les miennes (...) et que je regrette de n'entendre presque plus, dans le pays même qui fut le leur » et écrire : « Je ne trouve pas convenable qu'une discussion préparée, annoncée, officielle en somme, à propos de « l'intégration » dans notre pays, sur une radio de service public, au cours d'une émission de caractère général, se déroule presque exclusivement entre journalistes et intellectuels juifs ou d'origine juive », cela ne relève pas de la liberté d'expression." 


Aucune action en justice ne fut ouverte contre Renaud Camus – il faut reconnaître qu'au début des années 2000, faire condamner quelqu'un pour propos racistes ou antisémites relevait du parcours du combattant. Le cas « Dieudonné » en est la preuve. Dès 2004, il s'est fait remarqué pour ses opinions antisémites. S'il a été condamné depuis 2007 pour diffamation, il ne sera condamné qu'à partir de 2015 pour antisémitisme. 

Renaud Camus publiera deux ans plus tard « le Sens » voulant défendre ses positions et revenir sur "l'affaire Renaud Camus". Ses défenseurs minimiseront  les passages racistes de Renaud Camus « à quelques pages ». Ces quelques pages ne suffisent pas pour classer un auteur, y compris Renaud Camus,  comme raciste et antisémite. 
Emmanuel Carrère soutiendra, dans un article du Figaro, : « L’antisémitisme suscite légitimement une telle répulsion qu’un mensonge, s’il prétend le combattre, ne peut être démenti. Ce qui est stupéfiant et rend l’histoire exemplaire, c’est que face à cette rumeur de plus en plus folle, aucun garde-fou n’a fonctionné. Des intellectuels de renom ont signé une pétition sur la base d’un montage de citations indignement truqué […]. Ses ennemis de plus en plus nombreux ne se contentaient pas de refuser de le lire, ils se vantaient de ne pas l’avoir lu. Et de conclure: « la question est aussi de savoir si la littérature est encore possible ».

Les dignes défenseurs de Renaud Camus ne sont pas demandés si, par quelque hasard, on ne pouvait pas livrer de la littérature sans être haineux. La question est optionnelle, bien entendu. 
Alain Finkielkraut, défenseur de Renaud Camus tout au long de la polémique, consacrera pas moins de deux chapitres à l'affaire « Renaud Camus » dans son livre « L'imparfait du Présent » dans lequel il condamnera un faux-procès et minimisant les propos de son ami. 

Dans une de ses réponses « J'avoue tout » texte intéressant à plus d'un titre, on constate qu'il n'aborde pas la question – qui tue ? - est-ce que considérer qu'il y aurait « trop de juifs » comme le dit si bien Renaud Camus est de l'antisémitisme ou pas, pour Alain Finkrielkraut ? 
Si l'exercice intellectuel lui est trop pénible, car pour répondre à cette question, il faut une certaine intelligence,  il peut remplacer « trop de juifs », par « trop de femmes » ou « trop de blondes » ..."trop de musulmans"  (la liste n'est bien sûr pas exhaustive). 

Pour ses défenseurs, il s'agira, comme vous l'avez compris, de faire de Renaud Camus une victime d'une rumeur d'antisémitisme, dénonçant un lynchage médiatique, et de faire comprendre qu'en fait, non seulement les propos antisémites et racistes de Renaud Camus était peu nombreux par rapport à la masse de ses écrits et, de plus, mal interprétés  puisqu'ils appartenaient à une œuvre littéraire et non pas à une opinion en tant que telle. 
Autrement dit, un écrivain peut tenir des propos racistes ou antisémites du moment qu'il écrit bien – ce serait donc une forme d'exercice de style ? -  d'une part et d'autre part que cela ne dépasse pas un certain pourcentage de la somme total de ses écrits. Bien sûr, le pourcentage n'est pas indiqué. 


 Facile, n'est-ce pas ? Élisabeth Roudinesco, dans  De quoi demain, résumera l'affaire Renaud Camus ainsi  : « Le livre de cet écrivain, auteur d’une quarantaine d’ouvrages dont plusieurs volumes d’un journal intime, contenait certains passages antisémites et racistes. Dans le style de la tradition maurrassienne, Renaud Camus y défendait les « Français de souche » contre les immigrés et se livrait à une comptabilité des journalistes « juifs » travaillant à France Culture, tout en expliquant à quel point il était révulsé par la Shoah. Ces passages tombaient sous le coup de la loi de 1881, modifiée par celle de 1972, laquelle réprime comme délit toute forme d’incitation publique à la haine raciale. Il fut donc retiré de la vente, avant de susciter une vive polémique. » 

En 2002, Renaud Camus fondera le Parti In-nocence - dont le fond idéologique est anti-immigratoire faisant le constat que : "Le parti de l'in-nocence observe que partout dans le monde le caractère multiethnique, multiculturel ou multiconfessionnel des sociétés est un facteur de violence accrue," 


Ainsi, on trouve un éditorial en date de 2005 intitulé « la Deuxième Carrière d'Adolf Hitler » dans lequel il  explique que suite à la Shoah, il ne fut plus possible de tenir des propos racistes (!) 


« Hitler, écrit-il,  étant à peu près synonyme de racisme, au premier chef (ne parlons même pas d'antisémitisme), il suffisait dès lors d'assumer le nom et la position de l'antiracisme pour pouvoir, intellectuellement, conceptuellement, mais aussi socialement, et bien sûr politiquement, tuer à vue - ce qui n'eût présenté que peu d'inconvénient si l'antiracisme s'en était tenu à ce que semblait annoncer son nom, la condamnation morale du racisme et le combat politique et militant contre lui, c'est-à-dire contre toute réduction de la personne à son origine, et contre toute violence, ou humiliation, à elle infligée du fait de son origine. » et continue en accusant  l'antiracisme d'utiliser Hitler pour condamner tous propos racistes et antiracistes. 
« La deuxième carrière d'Adolf Hitler, s'exerçant selon un retournement terme à terme et purement mécanique des perspectives, a consisté à convaincre le monde, mais surtout l'Occident, et d'abord l'Europe, [...] que les distinctions ethniques et les dimensions héréditaires des civilisations ne comptaient pas, que les origines n'étaient rien, que les appartenances natives n'avaient aucune importance, et que même si, par malheur, ces choses-là avaient une existence réelle et une influence effective sur les affaires des hommes et des États, il fallait faire comme s'il n'en était rien, les ignorer en fait et en discours, leur dénier toute pertinence, interdire qu'il y soit fait référence. »
Et bien sûr, en refusant une reconnaissance de la « race », La société ultra-anti-raciste post-hitlérienne, […]  ne parvint à s'imposer complètement que dans les contrées - l'Europe, essentiellement, et dans une moindre mesure l'Amérique du nord -  
« Sous Hitler seconde manière, sous Hitler renversé terme à terme, sous Hitler terminus ad quem  de tous les raisonnements, tout ce qui relève de l'"ethnique" sera vomi, surtout si c'est aggravé de la moindre prétention herméneutique. 
C'est ce mode de pensée post- et bien sûr farouchement anti-hitlérien (comment pourrait-il ne pas l'être et comment le pourrions-nous nous-mêmes ?), qui, seul aux commandes depuis trente ou quarante ans, depuis qu'Hitler a commencé sa seconde carrière, souterraine et renversée, éblouissatament obscure, oxymorique et ravageuse ; c'est ce mode de pensée, dis-je, qu'on me saura gré, je l'espère, de ne pas appeler négationniste,  mais que je suis assez tenté de dénommer plutôt dénégationniste ; c'est ce mode de pensée angelo-bleu-blanc-beur, donc, bellâmo-benettonien, répressivo-touche-pas-à-mon-potiste, qui a forgé le monde où nous vivons, l'Europe que nous essayons de construire et qu'il empêche, le pays que nous avions cru nôtre et dont il nous expliqua qu'il était à qui veut, c'est-à-dire à personne. [….]
L'abomination, combien légitime et  fondée, que nous éprouvons à l'endroit de l'hôte de Berchtesgaden et de Wannsee, c'est elle et ses conséquences, c'est son influence, plus que tout autre facteur, qui a ouvert aux immigrés, au moins dans ces proportions-là, le chemin de notre pays : quelle nation, en effet, sans cette abomination qui commandait toutes nos attitudes et tous nos raisonnements, quelle nation eût accepté soudain ce que pendant toute son histoire elle avait refusé de tout son être, le partage de son sol avec un ou plusieurs autres peuples ? »

Ainsi, voici pourquoi les antiracistes, et par conséquent ceux qui luttent contre l'antisémitisme,  sont « lobotomisés ». En condamnant Hitler, ils ont condamnés et muselés des théoriciens brillants sur la « race blanche», celle dont on découvrira  qu'elle est menacée d'extinction. 

Du moins, si Hitler demeure quand même globalement un monstre pour Renaud Camus, il reproche aux antiracistes leur « devoir de mémoire », leurs analyses des faits et causes du nazisme, … Bref,  toute une réflexion cherchant à expliquer l'holocauste pour éviter que des drames identiques se perpétuent dans l'avenir, … Ils en auraient trop faits.  Ils auraient ainsi empêche une parole, une  expression qui dirait que la "race existe et que c'est important" ... En somme, les antiracistes ont empêché le racisme ! Si c'est cela nos "intellectuels", excusez-moi d'émettre quelques doutes de fond comme de forme. 

En 2010, sur le site « Riposte Laïque », Renaud Camus théorisera une première fois sur le « Grand Remplacement » qu'il appellera le « remplacisme ». On trouve d'ailleurs, encore, plusieurs de ses articles sur le site, le premier datant de 2015. 
Ainsi, on peut lire « Mais non : le cauchemar n’était pas un rêve, nous vivons tous les jours entre les pages terribles du Camp des Saints, le Grand Remplacement s’accélère, bientôt il sera trop tard. Ce qu’il y a de plus douloureux dans cette abomination, c’est qu’elle aurait pu parfaitement être évitée, qu’elle pourrait même l’être encore, et même assez facilement. [...]

 Je suis convaincu que la seule ligne de partage qui compte est celle qui sépare les remplacistes (ceux qui veulent et qui promeuvent le Grand Remplacement, le changement de peuple et de civilisation, la conquête arabo-musulmane, la colonisation de l’Europe par l’Afrique, l’islamisation), et, en face, les antiremplacistes, ceux qui sont décidés à faire tout pour empêcher le parachèvement de la substitution ethnique et culturelle. »  

En 2014, confirmé en appel en 2015, il sera condamné – et ce sera la seule fois de sa merveilleuse carrière – pour propos racistes. Il faut dire qu'il n'est pas allée avec le dos de la petite cuillère ayant traité les musulmans de comme des “voyous”, des “soldats”, “le bras armé de la conquête” » … de « colonisateurs ». 

 

Renaud Camus, la 2ème affaire ou le retour impossible. 

Publié le 26 octobre 2017, Renaud Camus sous le titre « Colonisation, Occupation, Négationnisme, Génocide : c’est cela que subit notre France »,  développe sa fétide doctrine.  Il attaque une société « antiraciste » qui refuse de reconnaître « les races » dont, bien sûr, la « race blanche » lui paraît supérieure et qui amorce sa disparition à cause du « grand remplacement ». Il compare, dans ce texte, le Grand Remplacement à l'Occupation, au génocide des juifs. Condamne, bien entendu tout multiculturalisme, dont «  l’”esprit d’ouverture”, comme dit d’elle-même avec un bel humour à la “Arbeit macht frei” France Culture » et explique que Macron est « la Section Française du Remplacisme Global ». 

Lorsque l'on croise ce texte de 2005, cité plus haut, et celui d'octobre 2017, on retrouve le même thème névrotique : l'antiracisme et la lutte contre l'antisémitisme ont permis – en diabolisant Hitler et donc en interdisant l'expression d'une supériorité raciale – de créer  les conditions de ce qu'il estime être un génocide – aussi vrai que fut l'holocauste -  en faisant taire celles et ceux qui, comme lui, pouvaient alerter la population, population qui est, de plus, complètement « déculturée ». 

Alain Finkielkraut invite, le 29 octobre 2017, soit quelques jours après la publication de cet article, son vieil ami de toujours Renaud Camus, dans son émission de France Culture, pour qu'il y défende sa théorie complotiste.

Les années étaient passées, et beaucoup avait oublié ou ne connaissait pas l'affaire « Renaud Camus ». 
Le premier article sur le site « Causeur » de Renaud Camus date de 2012, passant (presque)  inaperçu. 

Considérer Alain Finkielkraut comme l'innocente victime de la dérive d'un de ses vieux amis, c'est nous prendre – vraiment – pour des lobotomisés. 
Devant l'émotion, il lui faudra justifier cette invitation sur France Culture  « Bref Renaud Camus n'a plus de voix au chapitre et il est sur toutes les lèves. En lui donnant la parole j'ai voulu mettre fin à l'anomalie de cette absence omniprésente et ce qui a achevé de me décider c'est la reprise critique de ce syntagme obsédant par le démographe Hervé Le Bras dans ses deux derniers livres Malaise dans l'identité et l'âge des migrations. »

Pour Finkielkraut, il fallait « sauver Renaud Camus » de l'oubli dans lequel les « antiracistes » l'avait fait sombré. 

Qui mieux que le père du « remplacisme » pour présenter une théorie qu'il partage lui aussi ? Ainsi, Alain Finkielkraut affirme, sans faillir  : 
« Quant au ‘remplacisme global’ dénoncé à juste titre par Renaud Camus, qui consiste à vouloir compenser par l’immigration la baisse de fécondité des pays d’Europe, il procède de l’universalisation de l’idée du semblable. C'est parce qu’aucune différence n’est insurmontable que n’importe qui, partout, peut faire l’affaire. On peut dire que la vision démocratique du monde a enfanté un monstre, mais que ce monstre n’est pas génocidaire. Car le génocide n’est pensable que par contestation de l’unité de l’espèce humaine.” 

Quelques mois plus tard, notre grand penseur s'étonnait des dérives de son vieil ami Renaud Camus dont les analogies antisémites et ses parallèles à « l'Occupation » lui sont insupportables.  En même temps, tous les antiracistes lobotomisés l'avaient prévenu. Il explique dans un article dans Causeur sa douleur de voir son vieil ami se perdre, sans remettre néanmoins en cause le fond de la théorie du "Grand Remplacement". 

En 2017, SOS Raciste signale les propos de Renaud Camus au Parquet de Paris, sans qu'aucune suite ne soit connue.

Adepte de la théorie complotiste du remplacement, Finkielkraut expliquera  quelques heures suite aux  insultes qui lui furent adressé par un Gilet Jaune sur BFM TV,  comment un homme qui n'est visiblement pas « un petit blanc » l'a menacé indirectement d'être du « grand remplacement ». 

 

bannière Gilets Jaunes - Drouet

Complotisme : la théorie du grand remplacement. 


Je classe  la théorie du « Grand Remplacement » entre l'invasion des extra-terrestres et les esprits frappeurs. 
En effet, dans cette théorie, il y a deux aspects : 

  • Celui démographique qui consisterait à souligner un risque de métissage d'une population (blanche) à une autre (moins blanche). C'est le délire de pureté de la race.
  • Celui relatif à la culture et au pouvoir culturel, politique et économique.

La théorie du « Grand Remplacement » trouve ses adeptes que dans des groupes identitaires et l'extrême-droite que l'on trouve développé dans Causeur (Elisabeth Levy) – dans cet article il y a même le récit d'un complot dans un complot - , Valeurs Actuelles ou encore Riposte Laïque. La population visée sont les musulmans.

Dans la théorie du remplacement, on a tous les racismes - biologiques comme je vous l'expliquais - mais aussi religieux, culturel et politique. En d'autres termes, elle est complètement autonome. 

Or, à en croire la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme, les français sont complètement imperméable à la notion de « race », notion qu'ils rejettent massivement. En effet, elle renvoie au nazisme et à Hitler comme d'ailleurs le comprend très bien Renaud Camus. Sauf que lui, le regrette ce temps où le racisme biologique convainquait les masses ….  Ainsi, expliquer à l'envie qu'il y aurait une immigration « massive » et que, démographiquement, elle permet un métissage d'une population –c'est du glauque à la puissance 10000 (et je suis sympa) - mais cela ne préoccupe pas les français. 

Par contre, cette théorie trouve un écho auprès de tous ceux et toutes celles qui pleurent une civilisation en perte de vitesse, en fin de parcours ou perdue. Il faut avoir un fond culturel particulièrement limité pour adhérer à ce type de théorie.  Il faut qu'elle soit bien superficielle pour envisager une seule seconde qu'une culture (peu importe laquelle) se remplace du jour au lendemain ou est menacée de l'être.

Il faut n'avoir pas compris le concept même de la culture - et plus exactement de pas la vivre en soi et la voir en l'autre. Bien sûr, derrière cette théorie du remplacement, il faut considérer que "sa" culture soit supérieure à celle des prétendus envahisseurs ou que le prétendu envahisseur soit inférieur. 

Profondément islamophobe et antimusulman, en sus d'être fondamentalement "souchien" pour reprendre l'expression favorite de Finkielkraut, voilà ce qu'est cette théorie complotiste. 

Une instrumentalisation à l'oeuvre. 

Les principaux organisateurs des Gilets Jaunes ont publié dès lundi 18 février à 08h38 – très exactement – un communiqué dont voici le passage central : 

« Nous condamnons sans la moindre ambiguïté, toutes formes de racismes quels qu'ils soient, par définition contraires aux valeurs portées depuis le début par le mouvement des Gilets Jaunes. 
L’attitude perfide et assassine des autorités de l’État ne doit pas conduire les Gilets jaunes à dévoyer leur message.
Nous ne sommes pas dupes, non plus, du jeu de massacre auquel se livrent matin, midi et soir majoritairement les grands médias, éditorialistes et intellectuels. Tout incident, même extérieur à notre mouvement, jusqu’au plus petit non événement, est l’occasion pour ces derniers d’enlaidir notre image. 
[….] 
La Liberté, l’Égalité, la Fraternité sont des combats de tous les instants ! Les Gilets jaunes expriment la légitime colère du peuple : ils manifesteront jusqu’à la satisfaction de leurs revendications, en faveur de la justice sociale, de la dignité et de la démocratie véritable. 
La France se veut une et indivisible.
Liberté Égalité Fraternité » (sur la page FB de Jérome Rodrigues)

Il va falloir quelques jours pour que les médias « trouvent » ce communiqué et en informent les citoyens. - Au 19/02 à 18h, j'ai trouvé que deux médias qui le publiaient ... (le 22/02 : il n'est pas plus publié et mentionné par les médias traditionnels, faisant des gilets jaunes des "racistes, antisémites"). 

De même des « bannières » sur Internet circulent affichant une volonté de lutter aussi contre toutes les formes de racisme. Les Gilets Jaunes ne sont pas une « classe de citoyens » à part, mais des citoyens tout à fait normaux qui ont élus – il le rappelle assez ! – Macron afin d'éviter de voir l'extrême-droite à la présidence de la République. Ainsi, il serait bon de ne pas tout mélanger. 

Les médias ont une indignation bien sélective. Si on peut être d'accord que les injures n'ont aucune place dans notre société, en particulier racistes, ils ne se sont sentis guère concernés par les propos sur le « boxeur gitan » de Macron.

Ils oublient aussi de mentionner les accointances de Finkielkraut avec Renaud Camus ou encore Causeur dont il est LA célébrité alors qu'ils existent bons nombres d'articles (j'en ai fait la preuve) qui pouvaient les alerter. 

Diaboliser ce mouvement populaire semble être leur seule activité : après en avoir fait des incultes poujadistes, des manipulés par les Russes et l'extrême gauche, des agressifs-violents-anti-flics, des chômeurs alcooliques, des homophobes … maintenant, nous avons le droit au chapitre « antisémite » … 

Or, la lutte contre l'antisémitisme mérite mieux qu'être utilisé pour anéantir une contestation sociale, fondamentalement multiculturaliste, qui n'a jamais remis en cause la laïcité et même n'a pas plus inscrit dans ses revendications une question sur l'identité nationale, alors que bien des politiques le font et ne se gênent pas de le faire. 

 

 


Le chantage au racisme ne fonctionne plus. Paraît-il. 

Est-ce que considérer qu'il y aurait « trop de juifs » comme le dit si bien Renaud Camus est de l'antisémitisme ? C'est ainsi que se résume la question centrale relatif aux affaires Renaud Camus. Nous avons vu que Alain Finkielkraut n'y a jamais répondu ni dans le fond, ni dans la forme. Il a défendu son ami, bec et ongle, sans toucher une seule fois à la question. En effet, ce serait, pour lui, estimer que dire qu'il y a « trop de musulmans » est du racisme "antimusulmans". Il n'existe pas de racisme pire qu'un autre - Il n'existe pas d'échelle d'un racisme qui serait acceptable et un plus condamnable que l'autre. Il n'existe pas, non plus, de justifications pour excuser un racisme plus qu'un autre. 

Pour Finkeilkraut, les Gilets Jaunes sont tout ce qu'il déteste : multiculturaliste. Il lutte, de toutes ses forces, contre cette idée du "vivre ensemble", de la laïcité qui permettrait à chacun d'être libre de son culte, de ses croyances et aussi de sa culture.  Il estime, à l'instar de Renaud Camus, que les antiracistes lui ont confisqué à droit à la parole, un droit à exprimer ses opinions librement. Ainsi, il recevra Zemmour (sur France Culture) au même titre qu'il a reçu le père de la théorie complotiste du "grand remplacement". 

Comme le souligne Serge Kagansky dans un article les Inrocks, en 2010, il se considère, lui, Elisabeth Levy (rédactrice de Causeur) et Zemmour, comme des hérauts de la pensée libre, les derniers qui ne seraient pas muselés – eux – 

Ce sont des réactionnaires, dignes d'être classés dans les anti-lumières, s'il existait un classement assez fiable pour ceux-là. Des réactionnaires qui ont réussis leurs coups à paraître intelligents et qui se vantent de l'être : réacs. 
 
Elisabeth Levy, proche de Finkielkraut avec laquelle il anime une émission radio "l'esprit d'escalier", signe une interview (Figaro) dont le titre ne nous surprendra pas : « la gauche lyncheuse a perdu », expliquant que les antiracistes «deviennent fous », défendant âprement Zemmour, très heureuse d'être de ceux, « réacs » ou autres puants, que l'on entend partout .... 

Et de conclure : « Je crois que cette pensée de gauche est réellement épuisée. Après les attentats de janvier, ses bons sentiments, son prétendu amour de la différence (différence qu'elle déteste en matière de points de vue) n'ont plus aucune prise sur le réel. Le merveilleux monde métissé qu'elle célèbre n'existe pas, le vivre-ensemble se fait aujourd'hui chacun chez soi. Le chantage au racisme ne marche plus. » 
Il faut dire qu'elle a des comptes à rendre : virée de Marianne par Jean-François Kahn parce qu'elle « hystérisait » la rédaction, virée aussi de France Culture et de RTL, elle ne peut que détester cette bien-pensance qui l'exclut du cercle vertueux des journalistes qui ont un cerveau (parfois).  

Comme finalement, il n'y a rien de mieux que la reconnaissance entre gens du même bord pour se convaincre, on peut apprécier l'invitation de Riposte Laïque qui lui a été adressée à rejoindre leurs rangs.  On pourra tout autant applaudir  l'interview du fondateur de FdeSouche sur Causeur. Il y a des amitiés et accointances qui n'ont pas de prix. 

Alors si le chantage au racisme ne fonctionne plus, nous n'avons plus qu'à attendre que la parole de tout ce petit monde se libère …. une fois que les tribunaux en aura terminé avec les "Gilets Jaunes". Faudrait  les laisser souffler, quand même. 

Sans surprise donc - Causeur dénonce le "rasssemblement" contre l'antisémitisme - bal des hypocrites - car nous n'accusons pas les musulmans (lire ici) et - que comble de l'horreur (oui, oui, les antiracistes de gauche ont vraiment tout faux), nous n'aurait pas apporté tout son soutien à la politique d'Israël. 

Sans surprise donc - c'est Zemmour, invité sur LCI, qui s'alarme de « l’immigration de masse, terreau de l’antisémitisme » .... Sans surprise encore, une élue Dorothée Moureaux (LR) appelle "à mettre les musulmans aux pas" ... et je ne compte pas faire une liste exhaustive de ces réactions antimusulmans et donc racistes que Finkelkraut a suscité. Que veulent ces gens ? 

S'il y a une urgence - une de plus - c'est bien de lutter contre le racisme - et cela sous toutes ses formes. Immédiatement. Une haine ne peut pas être remplacée par une autre. 

Je rappelle, à l'intention de mes lectrices et de mes lecteurs, que l'extrême-droite est incompatible avec la franc-maçonnerie  .... et que cela concerne aussi et surtout l'idéologie véhiculée par tous ses grands philosophes du 20ème et du 21ème siècle. 

 

 

 

1) Pour Libération (ici), Finkielkraut n'a pas été insulté de "sale juif" mais de "sale sioniste de merde", de "raciste", d'antisémite (oui !) et de facho. Bien évidement, je ne cautionne pas les injures dont il a été victime au même titre que je ne cautionne pas la "théorie du Grand Remplacement" et son expression de "petit blanc" .... 

2) Pour éviter d'alourdir mon texte, j'ai volontairement coupé le texte de Renaud Camus dont voici les extraits essentiels : 

« Occupation, voilà un autre mot devant lequel j’ai longtemps reculé et que j’assume complètement à présent. Il ne faudrait faire aucune comparaison, nous dit-on, entre la Première et la Deuxième Occupation. D’abord on peut toujours tout comparer, ne serait-ce que pour distinguer. Comparer n’est pas assimiler. Et il n’est certes pas question ici, ni jamais, de diminuer d’un iota l’horreur de la Première Occupation, l’allemande. Mais la Seconde, l’africaine, sur bien des points n’a rien à lui envier. Certes elle ne torture pas dans les caves, qu’on sache, encore qu’il y ait eu tout de même l’effroyable épisode du martyre d’Ilan Halimi,  sans parler des tournantes, dont les victimes sont presque invariablement des jeunes filles indigènes, pour ne pas dire françaises de souche. Deuxièmement le nombre des massacrés commence à être tout à fait du même ordre que la dernière fois. Le degré de nocence immédiate, de nuisance, de dérangement et d’humiliation pour les paisibles citoyens qui, bien à tort, ne souhaiteraient rien d’autre que de rester paisiblement en dehors de tout ça, est probablement plus fort cette fois-ci. Il faut dire que les Occupants sont aujourd’hui dix fois, que dis-je, cent fois plus nombreux qu’il y a trois quarts de siècles. Comme leurs prédécesseurs ils sont de plus en plus souvent en uniforme, surtout les auxiliaires féminines, et comptent à juste titre sur les voiles, les boubous, les djellabas, les turbans, les niqabs et les babouches, pour ne rien dire de leur innombrable marmaille, pour marquer leur territoire, étaler leur force et leur nombre et déprimer les Occupés.

Qui sont les Occupants ? Ceux qui se considèrent comme tels ou qui témoignent l’être, par leurs discours ou par leurs attitudes — je reconnais que c’est là beaucoup de monde.
Ces Occupants, la Collaboration actuelle est encore plus impatiente que sa sœur aînée de prévenir le moindre de leurs désirs. Il faut dire que, s’il y a bien des différences entre les deux Occupations, et bien sûr il y en a, les deux Collaborations, elles, se ressemblent comme deux gouttes d’eau. […]

Ce qui m’amène à un autre mot très fort que j’ai longtemps refusé et qu’il me faut bien, aujourd’hui, prendre en considération, au moins. C’est celui de génocide. Je l’ai refusé des années durant par respect pour les victimes du génocide hitlérien, et pour le caractère unique de leur extermination industrielle. Le génocide des hutus n’a pas eu le même caractère scientifique. Mais il était constitué lui aussi de mises à mort de masse, auxquelles nous semblons échapper pour le moment. Peut-on parler de génocide quant il n’y a, comme à présent, ni chambres à gaz, ni Shoah par balles, ni coupe-coupe systématique à la machette ? Je crois que c’est nécessaire si l’on veut réveiller des peuples endormis et attirer l’attention sur l’énormité de ce qui survient. Le génocide, de nos jours, a un plus grand souci de son image : il ne veut ni affoler ses victimes, qui pourraient se débattre, ni faire pousser les hauts cris à ses critiques, il est vrai peu nombreux et marginalisés. Il ne tue plus, il submerge. Il ne massacre pas, il remplace. 
La méthode qui a si efficacement permis de venir à bout de la culture, de la musique, de l’université et j’en passe — à savoir l’ensevelissement sous tout ce qui n’est pas elles, la porte ouverte, l’”esprit d’ouverture”, comme dit d’elle-même avec un bel humour à la “Arbeit macht frei” France Culture, la station la plus sectaire de France — devrait bien permettre de venir à bout de l’homme blanc. La culture périt sous le divertissement et les dites “industries culturelles”, la musique sous les variétés, l’université sous l’absence de sélection, l’Europe et l’Occident sous la diversité. Et c’est le divers qui décroit.[...]

L’homme blanc est trop cher, trop mou, trop civilisé, trop diplômé, et en plus il a déjà tout. Ce qu’importe le remplacisme global ce ne sont pas des travailleurs ce sont des consommateurs, qui très vite auront besoin de nourriture, de logements, de vêtements, d’écoles, de soins médicaux, d’objets électroniques, de gadgets. Ils sont indispensables au sauvetage de la bulle économique. Vous direz qu’ils n’ont pas un sou. Vous vous trompez : ils ont ou ils auront votre argent. Il y a beau temps que les prétendus transferts sociaux sont essentiellement des transferts raciaux — pardon : ethniques. [….]

Un grand mystère est que les écologistes, qui tiennent si fort à la biodiversité, et ils ont raison, paraissent en exclure l’espèce humaine. [...]

On peut le définir d’un seul mot, ou plutôt d’un seul nom : Macron. Le macronisme est la SFRG, Section Française du Remplacisme Global, et il en est l’incarnation la plus pure. En lui convergent les deux généalogies principales du remplacisme, d’un côté la banque, la finance hors-sol, l’hyperclasse post-industrielle, de l’autre le néo-antiracisme, celui qui nie les races. Macron n’est même pas antiraciste, il est au-delà de tout ça, les races, les peuples, les identités, les origines, tout cela n’existe plus pour lui et, comme on sait, il n’y a pas de culture française. [...] »

3) L'ensemble des pièces à l'affaire Renaud Camus des années 2000 à 2002 sont accessibles ici. 

4) Ivan Jaffrin, « D’un scandale l’autre: l’affaire Renaud Camus et la faillite de la critique intellectuelle », COnTEXTES [En ligne], 10 | 2012, mis en ligne le 17 avril 2012, consulté le 17 février 2019. URL : ; DOI : 10.4000/contextes.4975 (lire ici pour en savoir plus sur l'affaire Renaud Camus)

5) et pour terminer cette liste d'observations diverses, vous pouvez écouter l'interview de Alain Finkielkraut sur BFM TV et sa théorie du "grand remplacement" ici. 

6) La Fiche Wikipédia de Alain Finkielkraut est à consulter ici

7) L'indignation "médiatique" étant retombée, voici aussi un article concernant les propos racistes de Finkielkraut ici.  Cet article cite divers propos de Finkielkraut. 

8) Finkielkraut passant dans la lumière, donne des interviews. Valeurs Actuelles" (placée à l'extrême droite) reprend la théorie de Finkielkraut sur le "grand remplacement" (à lire ici, c'est édifiant).  En tant qu'homme d'extrême-droite, Finkielkraut ne manque pas de faire de la publicité pour son parti préféré sur "Boulevard Voltaire" (lire l'article ici).  Je vous cite ce passage : "Qu’il nous soit seulement permis d’objecter qu’Alain Finkielkraut, qui vient d’accorder un entretien passionnant à Éléments, est avant tout un philosophe d’envergure, au même titre qu’un Alain de Benoist, par ailleurs fondateur de ce bimensuel. Que sa voix, aussi claire que sa pensée, n’est pas de trop en ces temps de flou intellectuel. Et que ses origines, si elles paraissent passionner activistes musulmans exaltés et journalistes juifs en perte de repères, ne nous importent finalement que peu." 

Pour écouter le passage de Finkielkraut pour apprécier son "appréciation" de l'événement ... et ses propos sur le "grand remplacement"

Si vous avez écouté cet extrait, vous aurez entendu Finkielkraut affirmer que :" qu'il ne pouvait pas distinguer les visages" "l'homme barbu ... alors qu'il n'est clairement pas un petit blanc ... me dit lui que la France est à nous" 

Je suis atteinte d'un daltonisme antiraciste étant incapable de reconnaître un maghrébin d'un suédois (je m'excuse pour les maghrébins) et donc, le sachant, je me suis contentée de souligner que de tels propos sont ineptes et sont à la hauteur de ce personnage.  Ils relèvent du racisme biologique que j'ai évoqué plus haut.

Or, nous venons d'apprendre que le jeune homme "qui n'est clairement pas un petit blanc", selon Finkielkrautest un alsacien (Mulhouse) converti à l'Islam. Ce qui est la parfaite démonstration de toute l'horreur des propos de Finkielkraut mesure le degré de "blancheur" des français - se trompant en outre - comme le firent les nazis à l'égard des juifs et de toute une population,  allant jusqu'à faire des généalogies "sauvages" sur tel ou tel individu qu'ils estimaient "pas assez aryens".  

Je suis sidérée, quant à moi, qu'aucune voix ne s'élève contre de tels propos ! De voir encore une radio nationale comme ici France TV Info les diffuser sans s'offusquer ... Et si vous souhaitez savoir à quoi vous avez à faire, il n'y a rien de tel que de suivre le "reportage" de FdeSouche (suivre ici)  qui n'a de cesse de saluer leur héros national, le grand philosophe Finkielkraut. 

 

"Le problème que je pose en permanence est celui de savoir comment faire entrer dans le débat public cette communauté de savants qui a des choses à dire sur la question arabe, sur les banlieues, le foulard islamique... Car qui parle (dans les médias) ? Ce sont des sous-philosophes qui ont pour toute compétence de vagues lectures de vagues textes, des gens comme Alain Finkielkraut. J'appelle ça les pauvres Blancs de la culture. Ce sont des demi-savants pas très cultivés qui se font les défenseurs d'une culture qu'ils n'ont pas, pour marquer la différence d'avec ceux qui l'ont encore moins qu'eux. […] Actuellement, un des grands obstacles à la connaissance du monde social, ce sont eux. Ils participent à la construction de fantasmes sociaux qui font écran entre une société et sa propre vérité. » Pierre Bourdieu, Interventions 1961-2001, Marseille, Agone, 2002, p.233

Un antisémitisme de gauche ? Soyons sérieux. 

Puisque l'on accuse l'extrême-gauche d'être "antisémite" voir même d'être à la tête d'un "nouvel antisémitisme", alors que toutes les données sociologiques ou policières prouvent le contraire, voici à titre indicatif une conférence de presse de Jean-Luc Mélenchon (France Insoumise) en date du 19 février 2019. 

Plus largement dans cette conférence de presse, il dénonce toutes les formes de racisme, l'homophobie, le sexisme .... Il déplore entre autre chose l'instrumentalisation de l'antisémitisme et des accusations qui sont faites à l'encontre des Insoumis. Il précise que l'antisémitisme et toutes les formes de racisme, de sexisme et d'homophobie, est une lutte fondamentale et que l'instrumentaliser à des fins politiques ne peut que nuire à ce type de combat.

"Il y a assez d'antisémites, il n'y a pas besoin d'en inventer d'autres" explique-t-il. Pour militer au sein de la "France Insoumise", il faut être antiraciste et respectueux du principe universel de l'égalité de tous "en raison et en droit". 

Dans les faits, la "France Insoumise" représente les fameux antiracistes lobotomisés, haïs par Finkielkraut. 

Mélenchon souligne, aussi, les positions du Crif qui ont souhaité faire interdire "les Insoumis" à la prochaine marche contre l'antisémitisme. Le président du Crif, Francis Kalifat, reproche, en effet, les positions des Insoumis contre le gouvernement actuel d'Israël l'amalgamant avec un prétendu antisémitisme. Francis Kalifat soutient, de fait, les positions les plus nationalistes de Netanyahou.  Il avait souhaité faire criminaliser l'antisionisme (source)

Ce qui est affamant et injurieux à l'égard de toutes et de tous les français qui tous sont libres de critiquer une politique et des politiciens d'un pays si cela leur plait. (lire ici) Ils savent d'ailleurs le faire très bien à l'égard de leur propre gouvernement ... ce n'est pas pour autant qu'ils sont anti-français ! L'antisionisme n'est pas de l'antisémitisme.

C'est pour cette raison que "la France Insoumise" a décidé de déposer une plainte contre Sylvain Maillard pour propos diffamant. Celui-ci a déclaré que des militants avaient des "racines antisémites" dans une de ses interventions

On trouve ainsi une association juive qui affiche son antisionisme militant, l'Union Juive Française pour la Paix.  Concernant sa participation à la manifestation contre l'antisémitisme, on peut lire ceci :

"Nous n’acceptons pas la manipulation dégradante de la lutte antiraciste par tous ceux qui, le plus souvent, ont favorisé le racisme. Nous luttons contre le racisme sous toutes ses formes, nous n’oublions pas non plus tous les actes racistes et toutes les violences policières islamophobes, négrophobes, romophobes, visant les asiatiques, les personnes LGBT. Ce que disent les chiffres depuis des années tient en une phrase : le racisme avance en France et en Europe.

Nous ne manifesterons pas ni ne participerons à la grand-messe organisée par les forces et partis politiques, ceux qui se disent progressistes avec ceux qui s’inscrivent contre le mouvement social, et qui affirment ensemble : « le racisme, ce n’est pas la France. » Cet « antiracisme », vidé de sens social et politique, est celui des pompiers pyromanes. L’antiracisme que nous revendiquons reconnaît la responsabilité politique du gouvernement français et des forces politiques alliées qui défileront avec lui. Manifester contre le racisme avec ceux qui, LREM en tête, en sont responsables et l’instrumentalisent relève pour nous de la contradiction et de la faute politique. Nous affirmons que cela ne peut être que contre-productif.

Ils rejoignent - en l'exprimant autrement - ce qu'exprime Jean-Luc Mélenchon lors de sa conférence de presse même si ce dernier estime utile de manifester.

Au sujet de Finkielkraut, je vous laisse lire le sujet directement sur leur site ici. Grosso modo, ils s'insurgent contre l'amalgame antisémitisme et antisionisme. Le dernier relève d'une critique politique et du droit à l'expression et à l'opinion. 

Suivant la logique du Crif et de son président, de Macron et du gouvernement Edouard Philippe, et bien entendu de Finkielkraut, cette association juive serait donc antisémite (?).  On tient du lourd, là. Non ? 

 

Précisions :  La Ligue de Défense Juive (site ici), groupuscule d'extrême-droite, fondée en 2000 en France, dont la branche américaine fut classée comme groupement terroriste et interdite (suite à la préparation d'un attentat contre une mosquée), avait viré et insulté des parlementaires "Insoumis" lors de la marche blanche (heureusement qu'elle le fut) suite au meurthre de Mireille Knoll en mars 2018  (source)

Les membres de cette ligue compte, à son actif, plusieurs agressions  en particulier l'agression de deux maghrébins en 2009 ou encore du militant juif antisioniste Jacob Cohen. Certains de ses membres les plus radicaux et violents sont fichés S (oui, cela ne concerne pas que les islamistes). 

La Ligue de défense juive se réclame du kahanisme en référence à son fondateur Meir Kahane et de Baruch Goldstein, auteur du Massacre du tombeau des patriarches. Plusieurs demandes de dissolution ont été faite à l'encontre de ce groupuscule - depuis 2002 - sans qu'elles soient suivies d'effet. A lire d'ailleurs cette enquête qui ne manque pas d'humour en cliquant ici.  Lors de l'agression des "Insoumis" par des membres de cette "ligue", le président de la Crif avait refusé de condamner cet épisode. 

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S
L'antisionisme est la forme la plus contemporaine et épurée de l'antisémitisme. C'est en effet ce qui s'attaque au fondement même du judaïsme (une torah pour un peuple sur une terre). C'est malheureusement ce qui est incompris par presque tous. Le judaïsme n'est pas à l'instar de toutes les autres religions du monde, quelque chose qui peut complètement se vivre hors de la terre d'Israël (voir les nombreux commandements relatifs à la terre, plus la promesse centrale et maintes fois répétée dans le pentateuque et les prophètes). De façon incroyable, les frontières de la terre d'Israël y ont même été décrite avec précision avant la conquête de ladite terre. Ceux qui ne comprennent pas cela pratiquent un judaïsme tronqué, plus proche du judeochristianisme, donc un mélange des genres. Si l'opinion publique comprenait cela, ça permettrait de mieux comprendre et éviter les antisémitismes contemporains (dont l'antisémitisme islamique et celui de gauche, autrement plus pernicieux et virulent
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G
Je fais une autre tentative, chère Soeur Maçonne,<br /> belle pub pour Renaud Camus dont je ne connaissais pas le écrits.<br /> Que de propos repris, sans contexte, dans les écrits de FKK qu'il vous semble plaisant de faire vivre !, Pourtant à chaque fois il semble que vous vous en servez pour alimenter vos propres sentiments. Creusez creusez encore Chère Soeur et votre pensée jaillira non plus sous couvert de FKK mais en plein jour !<br /> Puisque vous écrivez ce que vous voulez faites le en votre nom ;) ça sera plus lisible
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L
Avant d'inviter à creuser, veuillez nous expliquer le contexte de la "théorie du Grand changement" , de "trop de juifs à France Culture", nous expliquer où Finkielkraut estime qu'il peut combattre l'antisémitisme (pas sur un plateau TV en 2019, pas sur France Culture en 2000, 2001, ou 2002, pas dans ses livres ...etc)
G
Bravo à la Maçonne de faire ainsi la promotion de Renaud Camus, peu connu jusque là ! C'est une bonne amorce pour jouer avec des phrases de Finkielkraut organisées selon la manière que elle veut le classer. Juif, anti anti-raciste ou anti-antisémitisme extrême droite il manque haineux et d'autres attributs encore. C'est tous azimuts et issue d'une vieille gauche, has been puisque remplacée par le ploitique "instruit" (comme disent ses supporters) Mélenchon.<br /> Pour FKK l'antisémitisme ne se combat sur les plateaux TV entre bien-pensants qui déplore, telles belles phrases à l'appui, cet état de fait. Et on répète il faut éduquer les enfants ! Pour une maçonne de gauche il faut quant même se souvenir des sources de l'antisémitisme, plus simple de la pensée anti-juive: "C'est le juif Judas qui est visé pour avoir dénoncé un autre juif Jésus (que bien sûr les juifs ont crucifié) et ses apôtres presque tous juifs ! Sa promotion par l'Eglise catholique a été généreuse" ;)<br /> Ensuite le Coran où il est écrit et répété qu'il faut se débarrasser des juifs là où ils sont et je ne citerai pas les noms d'oiseaux dont ils sont affublés.<br /> Voilà par où il faut sérieusement commencer à agir en plus de l'école républicaine.<br /> J'arrête là car la maçonne donneuse de leçons et emplie de dogmes (ah! bon?) va me traiter de raciste
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L
Vous oubliez de dire qu'il est régulièrement mentionné dans l'ancien Testament qu'il faut tuer les infidèles. Les catholiques l'ont largement utilisé pour justifier l'Inquisition, l'esclavage, la colonisation, et divers pogroms, édits et exactions ....<br /> Si on se réfère à votre analyse, il faudrait donc supprimer le catholique de nos regions du fait de la dangerosité de ses croyances.<br /> Si vous ne savez présenter que ce type de justifications à votre propre haine, je confirme - on ne parle pas de la même chose. <br />
L
Ouais. Au moins, ce commentaire illustre parfaitement le problème. Je suis très contente que vous préférez Finkielkraut ! Je ne m'adresse pas vraiment à ces admirateurs ... et quant à ses phrases, il est censé être philosophe et même qu'il est académicien.
E
Pas d'autre commentaire...
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L
On s'en doutait.
E
Cet article, outre le charabia complètement délirant dans lequel il est rédigé, est un monument d'intolérance, de haine et de mauvaise foi. Il n'a rien à faire sur un site maçonnique.
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J
Cet article est lucide, fort bien sourcé, tout est vérifiable, Bon il s'adressent à ceux qui savent lire. <br /> L'ostracisme assorti au politiquement correct fait office de tabou et ou de barrières mentales indépassables pour cacher quoi, du vide, des élucubrations, Vieux comme le monde ces interdits.
L
On notera d'ailleurs que pour Ergief, le plus délirant - c'est dénoncer la fameuse théorie complotiste du "grand changement", les propos ahurissant de Renaud Camus (l'article sur Hitler est à vomir), mais pas la théorie en question, et surtout pas l'antisémistisme et le racisme galopant de ceux que je cite ...
L
Maintenant, il ne te reste qu'à expliquer "où est la mauvaise foi" et "en quoi cela n'a rien à faire sur un site maçonnique" (qui est le mien et j'en décide tout toute seule. Merci). Ensuite, tu vas me dire où est le délire .... Avec toi, je sais que l'on risque d'avoir toutes les (mauvaises) surprises.
J
Aujourd'hui, c'est le paroxysme, La radio ne claironne que d'antisémitisme de racisme, Chacun sait que le mouvement touche pas à mon pote fut créé de toute pièces pour inventer un racisme qui n’existait pas et tous les demeurés se sont rué dans cette idéologie pour insuffler le souffle vital. à cet égrégore.<br /> Après 68 les puissances capitalistes, futures libérales effrayées par le mouvement ouvrier et non pas étudiant, qui réclamait son émancipation, à la manières des black panthères aux US qui lui fut maté par les assassinats et la drogue . Donc les puissances décidèrent de deux plans de survie , l'une abrutir la populace par une éducation nationale indigente (il suffit de consulter les archives de l'INA et constater le niveau de grammaire et vocabulaire de la populace d'alors) Dans 1984 de Orwell des fonctionnaires étaient chargés de réduire le dictionnaire à sa plus simple expression afin d’empêcher aux couches laborieuses la conceptualisation, de transformer les travailleurs en epsilon du meilleur des mondes. La seconde fut de ramener à tour de bras des travailleurs issues de contrées n'ayant jamais connu un contexte de luttes ouvrières qui jalonnèrent le XIX siècle et aboutirent à la reconnaissance sociale et acquis du prolétariat. Finalement la mise en lumière médiatique de qq agressions d'une population envers une autre devait avoir pour effet d’empêcher la symbiose entre elles, de faire croire aux descendances qu'il y eut antan, sur leur pays natal un grand combat pour leur reconnaissance, un mythe fondateur héroïque. Certes le climat des quartiers difficiles est réel, pour le comprendre il suffit de consulter les travaux de Laborit et ses rats sur l'agressivité naturelle entre des individus coexistants dans un espace restreint, soumis à des stress divers '(chômage fin de mois difficiles etc) le racisme n'a rien à voir là dedans.<br /> Pour la question de l'antisémitisme , l'on nous serine que le mouvement gilet jaune laisse enfin apparaître son vrai visage, la bête immonde , la peste brune c'est un peu court jeune homme pour stigmatiser un mouvement apolitique réclamant ses droits légitimes à une vie décente et décréter une action répressive +++ pour l'éteindre, Finky était totalement serin devant l'énervé de service, même si ce n'est un fake, c'est bien imité,au pire c'est réel mais la mise en scène est cavalière, la ruse grossière, éculée..
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