21 Avril 2019
Après quatre mois de manifestation, traitée suivant les jours et les éditorialistes, d'extrême-droite, d'extrême-gauche, de poujadistes, de beaufs en gilets jaunes, de manipulés par les Russes, les Américains, d'antisémites, de nouvel antisémite de gauche, et j'en oublie, quelques 520 signalements pour violences policières, 250 blessés graves, presque 2000 arrestations, de gardes à vues « à titre préventif » et autant de « comparutions immédiates », les observateurs ne pouvaient que pressentir une radicalisation du mouvement – à ne pas confondre avec une radicalisation des individus -
Pour l'acte 18, ce samedi 16 mars, le « nombre jaune » ne sachant plus comment compter – cela arrive – estime le nombre de manifestants à 240 000. Les manifestations « Gilets Jaunes » ayant rejoint celle dite « Climat », ils leur fut impossible de désolidariser certains chiffres lors de mobilisations communes dans certaines villes. Ce qui se vérifie d'ailleurs. On peut s'interroger au vu de certaines photographies, comment le ministère de l'Intérieur et ses services de renseignement ont réussi ce tour de force.
Les « Gilets Jaunes » seraient, à en croire les médias traditionnels, « à leur plus bas niveau » avec 28 000 manifestants.
Le week-end précédent, pour l'acte 17 – il était dénombré par les Gilets Jaunes, 90 000 manifestants alors que le Ministère de l'Intérieur n'en avait vu que 20 000 pour toute la France.
La radicalisation du mouvement commence très certainement là – à cette minimisation des chiffres – et de manière générale à une minimisation des faits en particulier, concernant les violences policières.
Faire croire autant à la maîtrise politique et policière du mouvement comme à sa prochaine disparition a été une dramatique erreur.
L'après "black bloc" a mis le doigt sur les contradictions du gouvernement. Certes, on peut déplorer les casses. Que pensez des cafouillages de Macron, du préfet et - de manière générale - des policiers dans les événements concernant cette manifestante de plus de 70 ans, Geneviève Legay?
Les premières idées, qui ressortent du « Grand débat », justifient la continuité des manifestations. La journée de solidarité, proposition d'une incroyable bêtise, qui veut faire travailler gratuitement les citoyens pour remplir des caisses, alors que le même gouvernement soutient toujours l'annulation de l'ISF, n'a apporter que de l'eau au moulin aux contestataires pour ce dernier samedi.
De manière plus globale, ces quatre derniers mois nous ont montrés surtout toutes les limites de notre système politique. Nous assistons à un point de non-retour.
Pour ce samedi 16 mars, si nous nous sommes tous amusés des aventures extraconjugales et noctambules de Castaner, pris en flagrant-délit dans une boîte de nuit, - il n'y a que les syndicats policiers qui ne sont pas marrés - ce sont les vacances aux ski du couple Macron qui ont ajouté de l'huile sur le feu.
Les photographies du couple Macron, tout sourire, au ski ce même samedi, sont des erreurs de communication qui lui coûteront aussi cher que l'affaire Benalla. Elles montrent, surtout, une présidence parfaitement décalée, démissionnaire et inconsciente.
Avant d'aller plus loin dans cette analyse, fruit de mes recherches, je souhaite souligner deux choses :
J'insiste, là-dessus, la vie humaine est plus importante pour moi qu'une voiture brûlée. D'ailleurs, notre système démocratique et judiciaire se basent aussi sur ce principe de base. Il faut le dire et le répéter – car nous assistons à une forme de négationnisme sur un type de violence d'Etat qui a bien plus blessés et détruits des vies que les black blocs et les manifestants "Gilets Jaunes" que l'on nous cesse de dire (toutes les semaines depuis début décembre) "à bout de souffle", "en fin de course" ou encore "peu nombreux".
Lisez "Gilets jaunes", "lycéens" ou simples "passants" : la vie d'après des éborgnés" par l'AFP pour comprendre les drames humains qui se jouent tous les samedis depuis 4 mois.

Je n'étais pas loin de penser que les « black bloc » relevaient de la légende urbaine et de la désinformation gouvernementale, car s'ils étaient apparus en début de manifestation, le 24 novembre et le 1er décembre, ils avaient ensuite disparus. Il ne faut pas confondre le casseur, petite frappe désoeuvrée, qui parasite une manifestation et les black blocs qui procèdent d'une autre manière.
Certes, nous avait-on expliqué les forces de l'ordre, super-entraînées, avaient réussi à les ficher/arrêter/surveiller. Certes, la loi « anti-casseur » qui fut votée par les parlementaires, critiquée au niveau international, est censée intervenir « en amont » des manifestations en privilégiant les arrestations préventives de supposés « black blocs » ou "casseur" (comme si on savait d'avance qui va casser ou pas). Certes, encore – les méthodes de maintien de l'ordre sont tellement efficaces que l'on ne pouvait qu'en admirer que le résultat : plus de black blocs depuis le 1er décembre .... mais 250 blessés graves sur le pavé.
Le tweet de Christophe Castaner, du 16 mars à 11h51, peut faire sourire par cette pointe d'incrédulité et de panique que l'on y devine. La photographie montre le danger : des manifestants habillés de noir tenant deux banderoles, noires aussi, et un homme en première ligne, en jaune « gilet » tenant un panneau « RIC » (Référendum d'Initiative Citoyenne), revendication qui est au cœur des manifestations des "Gilets Jaunes".
Cette illustration est à plus d'un titre intéressante, non pas qu'elle soit « angoissante » - mais la pose du groupe pour le photographe. Ensuite, - j'aimerais le souligner - rien n'indique (à moins d'avoir des dons paranormaux ce que n'a pas Castaner) le degré de dangerosité de ce groupe au vu des poses choisies sur cette seule photographie.
En effet, il s'agit bien plus d'une méthode de manifestation que d'un groupe organisé.
«Ainsi conçu, le phénomène Black Bloc apparaît comme un épiphénomène d'un vaste mouvement antiautoritaire - consciemment ou non « anarchiste » - qui participe d'une tradition occidentale aux côtés des sans-culottes et des enragés de la Révolution française, des socialistes utopistes du début du XIXe siècle, des nihilistes de la fin du XIXe siècle, des soviets, des conseils ouvriers et des anarchistes du début du XXe siècle, des étudiant-e-s de mai 68 et de ce que les sociologues ont nommé les « Nouveaux mouvements sociaux » (féministes, écologistes, jeunes, homosexuel-le-s) qui ont voulu rompre dans les années 1960-1970 avec le militantisme partisan ou syndical et s'organiser sur un mode horizontal, égalitaire et consensuel. » Explique Francis Dupuis-Deri dans « Penser l'action directe des Black Blocs » publié dans la revue Politix en 2004.
Ce sont les policiers allemands qui inventèrent le terme de « Black Bloc » - Schwarze Block – dans les années 1980 pour désigner des squatters avec lesquels ils se confrontaient. Leur particularité était, comme on le devine, leur tenue vestimentaire : noire, équipé de casque. Ils étaient inscrit dans la mouvance « Autonome », c'est-à-dire qui réunissaient des anarchistes, marxistes, féministes, écologistes, …
« En termes de pratiques et d'actions collectives, les Autonomen ont ouvert des squats par centaines et ils se sont engagés dans diverses campagnes contre le nucléaire, contre la guerre et contre le racisme. Ils ont opté à plusieurs reprises pour la confrontation de rue contre des groupes néofascistes racistes et contre les policiers qui protégeaient des centrales nucléaires ou qui venaient vider leurs squats. »

Le premier black bloc apparaîtra en 1988 dans le cadre d'une réunion de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international à Berlin-Ouest. La stratégie trouvera des adeptes dès 1991 aux USA dans le cadre de manifestations contre la guerre en Irak. La méthode séduira aussi les antiracistes américains et canadiens, Anti-Racist Action, lors de confrontations avec des suprématismes blancs et des néo-nazis.
En France, les black blocs font leur entrée dans les manifestations populaires qu'en 2009. Lors du sommet de l'OTAN à Strasbourg, un black bloc d'environ 2 000 personnes se réunit au cours de la manifestation anti-OTAN face à 9 000 policiers. Il faudra attendre 2014 pour voir un nouveau black bloc se former en marge de la manifestation contre le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Ce seront 1 000 personnes, selon le ministre de l'intérieur de l'époque, qui affronteront les forces de l'ordre. Enfin, le 1er mai 2018, c'est aussi la formation d'un black bloc en tête de cortège qui affronteront les forces de l'ordre, soit 1500 personnes - toujours d'après le ministère de l'intérieur de l'époque - pour une manifestation bien organisée par les syndicats et mouvements politiques.
L'organisation d'un black bloc trouve son modèle dans les mouvements anarchistes espagnol de la fin du 19ème siècle, repris par la suite dans différents mouvements écologistes ou féministes : la cellule par affinités.
Il s'agit, en fait, de petits groupes de personnes qui se réunissent du fait de lien et de relations personnelles. Cela permet une solidarité, une « fraternité », et donc une relation de confiance. Les fonctions d'un black bloc sont choisis en fonction des sensibilités de chacun. Elles peuvent être aussi diverses que porter un drapeau, faire de la reconnaissance, s'occuper des soins et même apporter une assistance juridique en cas d'arrestation. En effet, l'intégration dans une cellule de black bloc n'oblige pas à « casser ». Personne n'est obligé à rien. Dupuis-Deri présente même des black blocs qui mettent en place, jusque dans la prise de paroles, un ensemble de process permettant d'assurer un libre-arbitre à chacun et chacune.
Lors de manifestation, un black bloc ne casse pas obligatoirement. Il peut servir de service de sécurité, comme par exemple, lors de la manifestation en 2000 contre la FMI. Les black blocs protégeaient les manifestants pacifiques contre les violences policières.
En 2002, à Pragues, les black blocs ont protégé un véhicule de police qui s'était infiltré au milieu de manifestants. Y voyant un risque de dérapage et une tentative de manipulation du côté des forces de l'ordre, ils ont entouré le véhicule afin que les manifestants ne les agressent pas.
Selon Dupuis-Deri, les black blocs sont, en terme d'actions, flexibles en sus de maîtriser les principes fondamentaux qui règlent une manifestation.
J'ai toujours considéré que les féministes du 19ème siècle avaient inventé les techniques de manifestation d'aujourd'hui. Elles avaient compris, dès le départ, que pour faire parler d'elles, étant peu nombreuses, des femmes de surcroît n'ayant aucun droit politique, il fallait mener des actions spectaculaires ayant un impact symbolique.
Que ce soit dans le format du défilé, des actions violentes (mettre le feu à une urne, par exemple) ou encore même la tenue vestimentaire (un code couleur), elles avaient été inventives et suivant notre jargon d'aujourd'hui "ultra-violentes". L'une d'entre elle n'a pas hésité à se jeter sous un cheval - se suicidant - Lorsque l'on étudie les mouvements féministes de la fin du 19ème siècle, on constate que non seulement elles savaient faire parler d'elles mais qu'elles étaient peu nombreuses.
Si on se souvient des crises de nerfs de certains et même de certaines au sujet des Femens, (une 10aine de femmes nues ou dévêtues présentes lors de manifestations), on comprend mieux le concept de "visibilité".
Le black bloc procède de la même logique. Il veut choquer "les bonnes gens" - qu'ils appellent les "bourgeois capitalistes".
Maxime Boidy va plus loin dans « Le Black Bloc, terrain visuel du global ». Il analyse l'importance scéniques des black blocs.
Ayant suivi durant ses débuts les black blocs au Canada, Dupuis-Deri dans l'article déjà cité, précise : « Je peux ici témoigner de cette fascination des médias officiels pour les Black Blocs, ayant été analyste- commentateur pour la chaîne de télévision publique Radio-Canada à l'occasion de plusieurs manifestations du mouvement altermondialiste. Lors de réunions de planification, réalisateurs, recherchistes et journalistes me demandaient de prévoir où surviendrait la « casse », pour disposer en conséquence et à l'avance les caméras aux endroits stratégiques. Lorsque des manifestations se déroulaient sans « casse », l'équipe parlait de « no event » médiatique (un « non-événement ») »
Cette fascination médiatique a contribué à populariser les black blocs, sans lesquels une manifestation serait invisible ou sans intérêt particulier - en tout cas pas médiatisé -
Alors que des black blocs investissaient les Champs Elysées, quelques 240 000 autres manifestants, dans toutes la France, manifestaient eux-aussi. Aucun média n'en parle. Du moins, ils sont invisibles.
La force du black bloc est le média - le média bien traditionnel - "à la papa" - si possible ancré à droite et à l'extrême-droite. Pour nous, on peut même dire "macroniste".
Cela fonctionne, d'ailleurs, en France à 300%. Qui a parlé des deux manifestations féministes de ces derniers mois? La dernière ayant lieu pour la Journée Internationale des Femmes du 8 mars, je n'ai trouvé qu'un seul article du journal "La Croix". En Espagne, c'était 6 millions de femmes qui faisaient gréves.
Si les médias avaient évoqué la première manifestation du 17 novembre 2018, bonne enfant et pacifique, ayant réuni un nombre de manifestants considérables, ils s'en étaient moqué, avaient méprisé les manifestants, les traitant de "beauf en gilets jaunes".
Quant au gouvernement, il avait décidé de ne pas tenir compte des revendications. Il a fallu l'entrée des black bloc du 24 novembre, mais surtout celles du 1er décembre, pour que le gouvernement cède au moins sur la taxe diesel (même si au bout du compte, le diesel a augmenté).
En somme, pour qu'une manifestation citoyenne soit prise au sérieuse, que leurs revendications soient écoutées et que le gouvernement daigne y répondre, il faut - pour la France - qu'elle présente un caractère émeutiers, de dangerosité, ... qu'on la soupçonne d'être traversée par des courants "extrémistes" ou encore qu'elle provoque une émotion via les médias.
Pour les "Gilets Jaunes" au vu des nombreux blessés, il faut considérer qu'une main arrachée est moins spectaculaire et marquante émotionnellement que le Fouquet's saccagé.

Les ennemis naturels des black blocs sont, comme on le devine, l'extrême-droite et, pour la France, à part égale la droite traditionnelle (Les Républicains, pour ne citer qu'eux). Ainsi, il ne faut pas s'étonner si ce sont les médias de droite les plus virulents à leur égard. Marine Le Pen demande la dissolution des mouvements "ultra-gauches", s'insurgeant la première dès lors qu'arrive les black bloc lors d'une manifestation.
Olivier Cahn précise : « Il est dès lors permis de considérer que le phénomène n’est guère important et que, si à raison de la violence inacceptable des actes accomplis, il appelle certainement une réponse répressive dissuasive, cette dernière ne doit pas nécessairement être exceptionnelle dans la forme qu’elle adopte. En effet, si les infractions commises par les activistes sont symboliquement agressives, elles ne se distinguent pas de celles qui accompagnent, depuis de longues années, les manifestations d’agriculteurs ou de marins-pêcheurs et devraient donc - cohérence de l’application de la loi oblige - recevoir un traitement identique. Or, tout en conservant à l’esprit que des conclusions péremptoires ne sauraient être tirées d’un échantillon si modeste, un paradoxe se laisse entrevoir à la considération de la répression exercée à l’occasion de ces événements. »
En effet, s'il y a des arrestations – comme dans la plupart des manifestations- il s'avère qu'il y a peu de condamnations. Il souligne que la plupart des procédures à l'encontre de ces manifestants relève d'un non-droit (absence de preuves, maintien en détention provisoire pour des faits non avérés, etc). Ainsi, la répression policière et judiciaires – qui sait sortir des rails – apparaissent bien plus suspecte que les black blocs eux-mêmes. Ces derniers ne font que « casser » … comme d'autres casseurs plus classiques lors de manifestations sociales diverses. Ainsi, pourquoi avoir plus peur des black blocs que des autres "casseurs" et les réprimer plus durement que les autres pour des faits identiques ?
« Ainsi qu’il a été rappelé, ces groupes ont opéré sur le territoire de la République à l’occasion, d’une part, de contre-sommets altermondialistes organisés pour protester contre les modalités de la mondialisation - dont nul ne saurait contester qu’elle s’opère peu démocratiquement - et, d’autre part, contre la politique pénitentiaire de l’Etat - qualifiée, il y a quelques années, d’« humiliation de la République », la situation n’ayant été qu’en s’aggravant sous l’effet des politiques pénales de « Law and Order » adoptées depuis lors. En d’autres termes, ces actes émeutiers atteignent d’autant plus le gouvernement français que, s’il n’est évidemment pas question de considérer qu’ils répondent à l’illégitimité de son action, ils sont dirigés contre des pans de sa politique qui ne suscitent pas le consensus républicain et certains parmi eux sont susceptibles d’affecter son image internationale. Il est donc naturel qu’il les dénonce - dans les mots ou les faits - avec une vigueur peut-être exagérée. En revanche, les magistrats, soumis aux exigences de la légalité criminelle, se voient présenter des affaires d’une gravité relative dans lesquelles sont généralement impliqués des individus dont la témibilité n’est pas établie. Les peines qu’ils prononcent sont donc en adéquation avec la lettre de l’article 132-24 du Code pénal. »
Les black bloc toucheraient donc, toujours selon Olivier Cahn, directement une politique spécifique, dite "bourgeoise". Le "casseur" classique demeure lui un délinquant en errance, s'infiltrant au coeur d'une manifestation et agissant sans avoir d'intérêt particulier.
Alors que la gravité des actes reprochés est relatives, la peur « d'une guerre civile », chiffon rouge agité aux nez des masses depuis le 19ème siècle par des politiques inscrits à droite, justifient la répression non pas des black blocs, mais de toutes les manifestations, même les plus anodines et pacifiques.
« Ceci étant rappelé et sans contester la dérive délinquante de certains de ses membres ni le caractère intrinsèquement subversif de cette idéologie, les données afférentes à la mise en œuvre de la dénonciation, puis de la répression, de « l’ultra-gauche mouvance anarcho-autonome » par le ministère de l’Intérieur depuis 2007, autorisent à penser que celle-ci participe pour une large mesure de la construction d’un « ennemi intérieur » destiné à se substituer - au moins pour un temps - aux « violences urbaines », après les échecs subis en cette matière par le gouvernement et les services de police à l’automne 2005 et au printemps 2006. Des similitudes dans le contexte et la méthode permettent de l’inférer. » explique encore Olivier Cahn.
Son étude montre comment sous le mandat de Sarkozy a été construit cet ennemi invisible.
La seule réaction du gouvernement Edouard Philippe et de Emmanuel Macron, suite à la présence de blacks blocs le 1er décembre, ont été de légiférer autour d'une loi « anti-casseur », loi proposée par la droite, sans s'interroger sur le bien-fondé constitutionnel de cette loi (décriée autant par l'ONU que par le Parlement Européen) au regard des accords internationaux qu'à signer la France. Il ne s'agit pas de limiter les "blacks blocs" - car comme on le constate, il ne limitera rien - mais de limiter tout simplement le droit à manifester, voir à interdire des manifestations.
Les médias alternatifs présentent régulièrement les « black blocs ». Dans le cadre de mes recherches sur le sujet, je suis tombée sur un article de LundiMatin qui reprends diverses sources
L'un d'entre eux, Marc Crapez, chroniqueur au Figaro et à Boulevard Voltaire (donc situé politiquement dans la droite décomplexée voir extrême) explique ainsi : « Il y aura toujours des vocations : Clément Méric était un apprenti Black Bloc. L’attirance provient d’une image de confrérie chevaleresque volant au secours des victimes d’injustice sociale ou des immigrés. »
(nota : Clément Méric a été tué par des nationalistes en 2013 en dehors de tout contexte d'une manifestation. L'affirmation de Marc Crapez n'engage que lui. (source Wikipedia)
La franc-maçonnerie regorge de mythes du « Chevalier », tordant d'ailleurs avec bravoure le cou à la véracité historique, n'hésitant pas à faire remonter l'origine d'un rite et/ou d'une obédience aux Templiers.
Une symbolique – celle chevaleresque - pas ma préférée d'ailleurs - apparaissant, j'ai souhaité l'approfondir.
L'organisation en cellule par affinité n'a pas grand chose à voir avec une « confrérie ». Certes, si la "cellule" représente une famille, un fratrie, elle n'est pas organisée comme une confrérie. Il faudrait aux groupes des relations régulières et – au delà d'un visuel qui donne une identité – une « reconnaissance » au groupe, une sociabilisation spécifique "black blocs". Le principe même étant de se réunir au moment de la manifestation et de disparaître ensuite, il est peu probable d'envisager l'existence d'une "confrérie" pérenne.
Tout le monde peut débarquer tout en noir lors d'une manifestation et casser des vitrines. Techniquement, un casseur ressemble à un autre casseur, si on s'en réfère qu'aux actes. Ainsi, dénoncer des « groupes anarchistes » consiste à se prendre les pieds dans le tapis. Ils n'existent pas. En effet, le principe même de l'anarchisme est de refuser toute fonction hiérarchisée, ayant une pérennité statutaire ou légale. Plus simplement, ils ne vont pas créer ce qu'ils réprouvent par ailleurs.
C'est pourquoi, il n'existe pas de « groupuscules anarchistes », d'associations plus ou moins informelles, avec des réunions régulières. Ceci n'est pas compris dans une logique de droite et/ou d'extrême-droite, plus attachée à des organisations hiérarchisées avec un « chef » et des « règles » et aussi une manipulation idéologique.
C'est pour cette raison qu'il existe très peu d'individus fichés « ultra-gauche ». Cela ne signifie pas que « l'ultra-gauche », pensé comme une idéologie politique radical et libertaire, n'existe pas. Il ne faut pas, non plus, confondre l'ultra-gauche avec le communisme qui sous ses différentes formes, en France ou ailleurs, n'ont pas grand chose à voir avec un mouvement anarchiste, même s'ils partagent un certain nombre de valeurs et une culture idéologique commune. Et à quelque part, traiter des communistes de chevalier, il faut avoir la foi que seule l'extrême-droite doit avoir.
"L'anarchisme" est au politique, ce que l'athéisme est au religieux. Nul besoin d'église pour l'être.
La page Facebook « Black Bloc France » (vous croyez quoi ?) donne une définition du mouvement. Personne ne peut les appeler à manifester. Le bloc n'appelle personne à manifester. Une fois la manifestation passée, le black bloc n'existe plus. Le black bloc n'appartient à personne. Autrement dit, il y a refus, de la part des activistes, de s'identifier à ce mouvement – Ce qui n'est pas vraiment le trip d'un chevalier qui s'identifie à son armure, sa croix, sa religion et toute l'idéologie qui va avec. Le chevalier l'est 24h/24, 7J/7 et indépendamment des autres chevaliers. Ce modèle d'activisme ne construit pas une identité militante ou personnelle.
C'est à la fois toute la tactique « black bloc » qu'un constat sociologique que, finalement, les politiques (de droite ou d'En Marche), et avec eux de nombreux syndicats policiers, ne comprennent pas en France. D'ailleurs, on peut se tuer - symboliquement bien sûr - à le leur expliquer que cela n'y changerait rien.
La stratégie des black blocs repose ainsi non pas sur leur propre violence mais sur celle des forces de l'ordre – violences qui conduit au chaos.
« Que les policiers et les divers services secrets répliquent par la répression et la violence à la force des Black Blocs et de leurs alliés est dans l’ordre des choses, mais la violence policière est sans commune mesure avec celle des manifestants et il n’est pas exagéré de parler d’« émeute policière » dans plusieurs cas de manifestations contre la mondialisation du capitalisme. » explique de son côté Dupuis-Deri dans « « Black Blocs : bas les masques ».
Dans le cas particulier de ce samedi 16 mai, les blacks blocs ont bénéficié de mesures disproportionnées qui semblent satisfaire jusque là les politiques et les policiers : lâchage de lacrymogène, nassage, flash balll … Les policiers étaient tout aussi nombreux que les manifestants à en croire les chiffres du Ministère de l'Intérieur.
Lorsque l'on voit le nombre de bombes lacrymogène qui s'abat sur la toile du Fouquet's, y mettant le feu, on imagine non seulement les dégâts physiques lorsqu'elles tombent sur un manifestant mais le nombre de grenades qui ont été lancées sur les Champs Elysées en quelques heures. Sans elles d'ailleurs, le Fouquet's n'aurait pas pris feu.
Que ce soit dans le cadre d'une manifestation dite « déclarée » avec un trajet défini ou dans une situation non déclarée, les manifestants sont bouclés dans un quartier – devenant un cul de sac – sans possibilité d'en sortir ou d'y entrer. Ainsi, les manifestants Gilets Jaunes et les black blocs ont été enfermés sur les Champs Elysées. Tout naturellement. Je dirais même "tout simplement". Ils sont interdits de sortir de la zone ainsi maîtrisée par les forces de l'ordre. L'objectif est d'éviter de voir se répandre les manifestants en dehors de la zone.
Les manifestants reçoivent ensuite leur dose de gaze lacrymogène, des bombes de désencerclement et des flash ball sont envoyés à l'aveuglette. Ceci pour éviter une confrontation directe entre les forces de l'ordre et les manifestants.
Le film d'1h30 (mis en source) montre, effectivement, le nassage des manifestants et une longue "errance" de ces derniers d'un point à un autre de la zone concernée.
Cette technique explique les casses, mais aussi les blessés - et surtout la succession des manifestations d'une semaine sur l'autre depuis quatre mois. Autant dire qu'elle est inefficace.
Si certains voient dans l'apparition des blacks blocs « en marge » de manifestation « Gilets Jaunes », à la fois sociale et autour de revendications écologiques comme une incongruité, il s'agit en réalité d'un retour aux sources idéologiques. Les revendications des Gilets Jaunes – demandant à vivre dignement de leur salaire – se rapprochent des mouvements dits « autonomes ». C'est peut-être pour ce motif que les politiques « En Marche » et leurs nouveaux alliés inscrit à la droite traditionnelle freinent instinctivement des pieds dès lors qu'il s'agit de réfléchir pour donner et améliorer une autonomie civile, politique et économique aux citoyens.
Ce samedi 16 mars, les « Gilets Jaunes » avaient rejoint les rangs de la « marche pour le Climat », mais aussi appelé cette manifestation « Ultimatum ». Ils avaient diffusé une information appelée « black full » sur les réseaux sociaux (première illustration de mon article) invitant tout le monde à s'habiller en noir. De même, la page Facebook "Black Blocs France" annonçait sa participation à cette manifestation (en date du 13 mars).
Dire que les black blocs sont indifférents aux revendications de la manifestation qu'ils rejoignent est plutôt imbécile. Comme le montre les études présentées en source, les black blocs peuvent être des militants « comme les autres » en dehors de leur cellule d'affinités.
En somme, si avec cela les Renseignements Généraux, Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, le préfet de police et Emmanuel Macron n'avaient pas été prévenus, la République a un problème plus grave que la casse du Fouquet's !
Les black blocs ont fait « leur entrée » dans les manifestations que l'on peut documenter pour 2018 et 2019. Il ne s'agit pas d'une « infiltration » sournoise d'un mouvement mais bien d'une arrivée, affichant d'emblée la couleur, au cœur de la manifestation. Nous sommes loin de l'image du parasite qui rejoint une manifestation et qui change de costume.
Si vous avez trouvé amusant le tweet de Castaner, c'est lui – d'ailleurs – qui le prouve le mieux. Les black blocs sont complètement dissociés des « Gilets Jaunes » ayant leurs propres banderoles, leurs propres discours – si l'on estime qu'ils s'expriment ! - et leurs propres imageries.
La Voix Du Nord compte un total de 250 black blocs pour ce 16 mars. Ce que semble être confirmé par la photographie ci-dessus - et je dirais quant à moi - une 100aine tout au plus ont envahi les Champs Elysées. On reconnaît par ailleurs la banderole présente sur le cliché du tweet de Castaner. Le même Ministre de l'Intérieur estime la présence de 1200 black blocs. Sans faire de l'ironie mal placée, dire que les 5000 membres des forces de l'ordre ont été dépassés par un groupe de 250 personnes, cela fait désordre.
On peut poser comme hypothèse que si les black blocs ont disparu du visuel « Gilets Jaunes » durant plusieurs semaines, ils se préparaient à réapparaître et l'annonçaient assez ouvertement. Pourquoi avoir disparu d'une part et pourquoi réapparaître d'autre part ?
Les violences policières ont suffit à alimenter la grogne des manifestants, créant le ciment et le sentiment de fraternité dans leurs rangs. Les scènes de chaos et de violences ont été largement suffisantes sans black bloc. Merci. Les "gilets jaunes" sont là "à cause des blessés". "Il ne faut pas que des personnes aient perdu une main, un oeil, soit défigurée pour rien" expliquent-ils. Les blacks blocs étaient ainsi "inutiles". Les médias faisaient, d'une certaine manière, leur boulot donnant le sentiment à tout observateur non-averti que la France connaissait des émeutes tous les samedis.
L'autre hypothèse est la présence de militants d'extrême-droite comme le regrettait fin janvier 2019 « Paris-Lutte.Info »
« On aura pu observer en tête de manifestation, des paramilitaires, bien répertoriés comme ce Victor Lenta de triste figure, des royalistes bien tapés, des « apolitiques » comme Eric Drouet, des moins « apolitiques » de type FN/RN comme Maxime Nicolle dit « Fly rider » devant des banderoles des plus délétères comme « les CRS avec nous », des agents de circulation ou pseudo-membres d’un service d’autres « gilets jaunes », formé des membres les plus connus du « bastion social », et consorts, quelques curés de guerre de Civitas et autres groupuscules pro-vie. » Est-il expliqué le 24 janvier.
En dehors d'une série d'arguments pour expliquer le nécessaire retour du « Black blocs », plus ou moins capilotractés, on peut lire : « Le Black-bloc a toute légitimité pour éradiquer la droite extrémiste et fascisante de la tête et de la périphérie des manifestations qui s’orientent vers le dépôt de parcours négociés (Le RN à donné ses instructions, il ne faut pas gêner la propagande RN/FN pour les élections Européennes) dans la logique des démonstrations syndicales dont nous sommes tous las. »
Vous pouvez trouver un compte-rendu du même site de la journée du 16 mars et lire ceci aussi
En somme, pour faire simple, les black blocs – individuellement (retenons que le choix reste individuel) – ne se reconnaissaient pas dans ce descriptif très coloré concernant les groupes à l'extrême-droite, désireux de s'infiltrer. La volonté de certains Gilets Jaunes de monter une liste pour les Européennes, de désigner des leaders ou des représentants, de s'organiser dans un système assurant une pérennité au mouvement, n'était pas non plus pour attirer les black blocs.
La ré-apparition des blacks blocs, ce 16 mars, indiquerait que l'extrême-droite est tenue à l'écart des "Gilets Jaunes" et que les tentatives d'organiser le mouvement ont échoués.
Si on minimise les nombres de manifestants, les gouvernements maximisent, volontiers, la présence de "black bloc". Castaner, qui a un vrai problème avec les chiffres, comptait sur 10 000 personnes : "1500 ultra et 8500 casseurs" !
Toutefois, ce n'est pas la méthode qui inquiète. Elle est juste le prétexte, ce qui est donné en pâture aux médias et donc aux citoyens comme explication à l'inquiétude du gouvernement, mais la convergence idéologique d'une gauche radicale avec un mouvement citoyen et apolitique.
En effet, elle ne laisse aucune marge de manoeuvre au gouvernement - qui entre vous et moi a grillé toutes ses chances d'en trouver - pour un retour au calme.
A nouveau, les seules réponses que trouvent l'exécutif est de mettre en place de nouvelles dispositions sécuritaires. Ceci alors qu'une loi anti-casseur a déjà été votée par l'Assemblée Nationale et le Sénat.
Personne – y compris les Gilets Jaunes – ne souhaite voir ce mouvement contestataire durer dans le temps. Emmanuel Macron a derrière lui – et nous aussi – quatre mois de manifestation qui entre le 1er décembre et le 16 mars se sont passés sans « black blocs ». Assimiler les Gilets Jaunes aux black blocs, c'est comme comparer une sardine avec une tomate. Compliqué.
Quatre mois de manifestations plus tard, c'est aussi une politique de répression policières et judiciaires qui voient leurs limites. Plus il y aura de répression, plus il y aura de blessés, plus le mouvement s'installera dans la durée.
Le mouvement n'est pas « à son plus bas niveau ». Du fait des violences policières, les profils des manifestants ont aussi évolués. Ils sont jusqu'au-boutistes, exprimant un ras-le-bol, certes, mais le sentiment – et c'est bien plus dangereux – de « n 'avoir plus rien à perdre ». En cela, il s'est radicalisé.
Pour mettre un terme aux manifestations, les réponses doivent être exclusivement et uniquement politiques. Ce n'est pas en fermant des « quartiers », en interdisant des « manifestations » qui se passent d'ailleurs d'autorisation – au nom d'ailleurs des accords internationaux dont la France est signataire – ou en envoyant l'armée "pour protéger des monuments", que ces manifestations stopperont par magie ou que l'on évitera la présence de black blocs - puisque c'est la grande peur du moment -
Le gouvernement actuel s'estime, lui, prêt à assumer des blessés graves, voir des morts. (source)
Deux samedis sont passés - les manifestations ont eu lieu - Enfin - mais je crie peut-être victoire trop vite - les médias s'interrogent sur la véracité des chiffres de Castaner d'un côté, et des mesures de sécurité et de répression (comme ici).
Depuis le début des manifestations, les blessés graves ne sont pas des victimes, reconnues comme telles, mais des coupables. Coupables d'être là, d'exister, de manifester. Coupables d'être trop jeunes, d'être trop vieux. Trop pauvres. Trop naïfs.
Le gouvernement, s'il met une politique de répression et installe des violences policières dans la durée comme seule réponse à une contestation, n'en assume pas les effets. Ainsi, on peut voir les mêmes qui appellent à la fermeté tout en niant l'existence de blessés, la nature des blessures aussi bien que les causes. Ce double discours - et les mensonges - comme on le constate pour cette dame de plus de 70 ans, Geneviève Legay, renforcent la détermination des manifestants et conduit naturellement à leur radicalisation.
Pour Emmanuel Macron et son gouvernement, il n'y a pas de réponse politique. Ils avaient quatre mois pour en trouver. Quatre mois de perdu, devrais-je dire - Si de simples mesures logiques et réelles auraient été suffisantes en novembre 2018 pour enrayer le mouvement dès le départ, - ce qui aurait nécessité de prendre au sérieux les manifestants et non pas de les considérer comme des sous-citoyens incultes - aujourd'hui, cela n'est plus possible. Ils sont, donc, aujourd'hui coincés dans leur propre jus.
La contestation commence à toucher très sérieusement les forces de l'ordre. Dans le cadre de la polémique concernant Geneviève Legay, des streets medics ont été mis en garde à vue. Le site "Profession Gendarme" dénonce ces arrestations et présentent même des vidéos.
Les réponses politiques ne manquent pas. Dissolution de l'Assemblée Nationale afin d'organiser des élections intermédiaires (si "En Marche" est si apprécié, nos godillots ne risquent rien), organisation d'un référendum pour légiférer sur le principe du "référendum d'initiative citoyenne", sont deux solutions qui calmeront à coups sûrs les "gilets jaunes".
Pour conclure cet article, voici ce que disait Frank Richter, en 2012, un des cadres du plus important syndicat policiers allemand :
« Celui qui veut utiliser des lanceurs de balles de défense accepte consciemment que cela conduise à des morts et des blessés graves. Cela n’est pas tolérable dans une démocratie. »
Et pour vous, est-ce que cela l'est tolérable en France ?

Sources universitaires (cités dans l'article).
Maxime Boidy, « Le black bloc, terrain visuel du global », Terrains/Théories [En ligne], 5 | 2016, mis en ligne le 20 décembre 2016, consulté le 17 mars 2019. URL : http://journals.openedition.org/teth/834 ; DOI : 10.4000/teth.834
Cahn Olivier, « La répression des « black blocs », prétexte à la domestication de la rue protestataire », Archives de politique criminelle, 2010/1 (n° 32), p. 165-218. URL : https://www.cairn.info/revue-archives-de-politique-criminelle-2010-1-page-165.htm
Dupuis-Deri Francis. Penser l'action directe des Black Blocs. In: Politix, vol. 17, n°68, Quatrième trimestre 2004. Militants de l'altermondialisation, sous la direction de Olivier Fillieule, Eric Agrikoliansky et Nonna Mayer. pp. 79-109.
DOI : https://doi.org/10.3406/polix.2004.1639
www.persee.fr/doc/polix_0295-2319_2004_num_17_68_1639
Dupuis-Déri Francis, « Black Blocs : bas les masques », Mouvements, 2003/1 (no25), p. 74-80. DOI : 10.3917/mouv.025.0074. URL : https://www.cairn.info/revue-mouvements-2003-1-page-74.htm
Deeskalation - Allemagne.
Lorsque « Le Monde » saluait les techniques de désescalades mises en place par le Préfet de Paris en se félicitant du peu de nombres de blessés : (lire ici)
Article de 2016 de Reporterre sur les techniques de maintien de l'ordre en Allemagne dont j'ai cité le passage.
« Le deuxième syndicat de police, le DPolG, réclame le droit d’utiliser les lanceurs de balles de défense dans ce type de situation. Mais l’option est systématiquement balayée par les autorités politiques, ainsi que par le premier syndicat de police d’Allemagne, le GdP. « Celui qui veut utiliser des lanceurs de balles de défense accepte consciemment que cela conduise à des morts et des blessés graves, avait répondu en 2012 Frank Richter, l’un des cadres de la fédération. Cela n’est pas tolérable dans une démocratie. » »
A la 40ème minute de ce long film, l'épisode du bâtiment en flamme qui contredit la « version officielle ». Un peu avant (30ème minute de film) un plan rapide sur le bâtiement. Au début de la vidéo le nassage sur les Champs Elysées. (visionner en cliquant ici - youtube)
Tir de lacrymo qui mettent le feu au Fouquet's (visionner ici youtube)