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La Maçonne

Européennes : pour mettre fin au vote utile.

Les élections européennes approchant, les appels à « voter utile » arrivent aussi. 
Histoire de rappeler un principe démocratique de base, aucun vote ne peut être considéré comme inutile.

Les « Européennes » est un scrutin « à la proportionnel ».  
Ce mode de scrutin, appliqué dans tous les pays, permet de respecter la diversité des différents courants politiques. 

La France respecte, pour une première fois, cette année, un scrutin national – soit une seule liste pour tout le territoire au lieu de voter suivant un découpage géographique. 
Les listes ayant moins de 5% de résultat au scrutin sont éliminées. Le partage des sièges est faite au prorata du résultat du scrutin. 
Une liste qui est crédité de 20 % n'a pas « gagné ». Elle devra partager les 74 sièges dédiés à la France à la hauteur de son scrutin.  Ce qui signifie qu'au moins 80% des sièges (dans le cas où aucune liste ne serait éliminée du fait de son scrutin) iront aux autres listes.

Voter pour un petit parti dont on doute qu'il obtiendra plus de 5% des votes ne fera pas plus profiter une liste plus qu'une autre. En effet, le calcul se fait au prorata des résultats obtenus par chaque liste. 

Ainsi, appeler à voter une liste suivant l'argument du « vote utile » n'est ni plus qu'un moyen malhonnête de capter des voix qui auraient dû aller à des listes plus minoritaires. Cela nie le principe de la diversité politique pourtant voulue par les fondateurs de l'Europe en sus de démontrer le vide intersidéral d'un programme politique. 

Je rappelle, à tout hasard, pour celles et ceux qui ne le savent pas, que l'extrême-droite est incompatible avec la franc-maçonnerie. Pour savoir pourquoi, je vous invite à lire cet article : "Franc-maçonnerie : incompatibilité avec l'extrême-droite"  

Il y a 33 listes. De quoi avoir le choix … Pour ouvrir une liste, il n'y a aucun prérequis en dehors de rassembler 79 noms. Ceci explique le caractère fantaisiste de certaines. En outre, les plus petites n'ont pas les moyens de payer leurs bulletins de vote – et vous demanderont de les éditer de chez vous (ce qui est légal). 
On vote une liste – Non seulement il est inutile de biffer des noms ou d'opérer des modifications, mais surtout cela annule votre vote. Ce qui serait ballot, non ? 

Ces partis politiques (ou listes – car ce ne sont pas obligatoirement des partis qui se représentent), une fois dotés de leurs sièges,  devront ensuite rejoindre un groupe politique au sein du Parlement Européen en fonction de leurs orientations. Pour constituer un « groupe », il faut au moins 25 députés issus de 7 pays différents. Ceci permet d'éviter la multiplication des groupes et préserver l'unité européenne. 


Pour le moment, existe les groupes suivants : 

  • Parti Populaire Européen (PPE) : la droite conservatrice

Le groupe parlementaire, présidé par l'Allemand Manfred Weber (CSU) depuis juillet 2014, est le plus important, avec 217 sièges occupés par des eurodéputés de tous les Etats membres (29% des députés européens). Le PPE regroupe avant tout des eurodéputés issus des droites chrétienne démocrate et libérale conservatrice. 
On y trouve :  l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU), la Plate-forme civique (PO) polonaise, le Parti populaire (PP) espagnol, les Républicains (LR) français (qui comptait 16 membre) et le Fidesz-Union civique hongroise (Fidesz-MPSz).

  • Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D) : le centre gauche

Deuxième force politique au Parlement européen avec 187 sièges (25% des eurodéputés), le groupe S&D compte lui aussi des députés européens issus des vingt-huit Etats membres, majoritairement d'orientation sociale démocrate. Il est présidé par l'Allemand Udo Bullmann (SPD) depuis mars 2018. Les cinq formations politiques qui y sont les plus représentées sont les suivantes : le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD), le Parti démocrate (PD) italien, le Parti travailliste britannique (Labour), le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), le Parti social-démocrate (PSD) roumain et le Parti socialiste français (PS) avec 10 membres actuellement et qui risque de se voir exclure du scrutin.

  • Conservateurs et réformistes européens (CRE) : la droite eurosceptique

Avec 75 membres siégeant au Parlement européen (10% des eurodéputés), le CRE est le troisième groupe le plus important de l'hémicycle. Il regroupe un ensemble d'eurodéputés provenant de partis européens de droite et de la droite nationaliste, d'orientation eurosceptique et libérale d'un point de vue économique. Co-présidé par le Britannique Syed Kamall (Parti conservateur) depuis juillet 2014 et le Polonais Ryszard Legutko (PiS) depuis juillet 2017, ses membres sont originaires de 19 pays de l'UE. Les principaux partis représentés y sont les suivants : le Parti conservateur britannique (Tories), le parti polonais Droit et justice (PiS), l'Alliance néo-flamande (N-Va) belge et le Parti populaire danois (DF, 3 membres). Aucun parti français n'y siège.

 

  • Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ADLE) : le centre droit

L'ADLE regroupe 68 eurodéputés (9% de l'ensemble) issus de 21 Etats membres de l'UE. Le groupe concentre des partis libéraux et centristes européens. La ligne politique du groupe au sein de l'hémicycle européen se caractérise par un fort européisme. Depuis juillet 2009, l'ADLE est présidée par l'ex-Premier ministre belge Guy Verhofstadt (Open VLD). Les principales formations politiques siégeant à l'ALDE sont les Démocrates 66 (D66) des Pays-Bas (4 membres), le Mouvement des droits et des libertés (DPS) bulgare (4 membres), le Parti libéral-démocrate (FDP, Allemagne), les Libéraux et démocrates flamands (Open VLD, Belgique), le Parti du centre (Kesk, Finlande) et le Parti populaire et démocrate (VVD, Pays-Bas), ces derniers ayant 3 membres chacun dans le groupe. 
Le Mouvement démocrate (MoDem) est le principal parti français présent à l'ADLE avec 2 membres. Le parti « En Marche » est censé appartenir à ce groupe politique.   

 

  • Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL) : l'extrême gauche

Ce groupe parlementaire, présidé par l'Allemande Gabriele Zimmer (Die Linke) depuis mars 2012, comprend 52 députés (7% du Parlement européen) issus de divers partis européens de la gauche radicale et de l'extrême gauche, originaires de 14 Etats membres. Sa ligne politique est "altereuropéenne", à savoir attachée à la construction européenne, mais rejetant celle qui a été mise en place, que les membres du GUE/NGL qualifient de "néolibérale". Les principales formations politiques y siégeant sont Die Linke (Allemagne, 7 membres), Podemos (Espagne, 5 membres), le Sinn Féin (Irlande, 4 membres), Syriza (Grèce), la coalition Gauche unie (IU, Espagne), le Parti communiste portugais (PCP) et le Parti communiste de Bohême et Moravie (KSČM), ces dernières formations politiques comportant chacune 3 eurodéputés au sein du GUE/GNL. 
La France insoumise et le Parti communiste en sont membres. 

  • Verts/Alliance libre européenne (Verts/ALE) : la gauche écologiste

Co-présidé par le Belge Philippe Lamberts (Ecolo) et l'Allemande Ska Keller (Alliance 90/Les Verts) pour la deuxième moitié de la législature 2014-2019 (depuis décembre 2016), le groupe parlementaire Verts/ALE compte autant d'eurodéputés que le GUE/NGL, soit 52, issus de 18 Etats membres. Il regroupe principalement des membres issus de la gauche écologiste européenne, dont l'Alliance 90/Les Verts (Allemagne, 11 membres), Europe Ecologie-Les Verts (EELV) (France, 6 membres), le Parti de l’environnement-Les Verts (MP) (Suède, 4 membres), Les Verts - L'Alternative verte (Autriche, 3 membres) et le Parti vert de l’Angleterre et du pays de Galles (Royaume-Uni, 3 membres).

  • Europe de la liberté et de la démocratie directe (ELDD) : la droite souverainiste

L'ELDD compte 41 membres (5% des eurodéputés) issus de la droite populiste et de l'extrême droite venant de 7 Etats membres. Très eurosceptiques, voire europhobes, ses membres sont présidés par le Britannique Nigel Farage (indépendant, ex-UKIP) depuis janvier 2017. Les principales formations politiques de l'ELDD sont le Mouvement 5 Etoiles (M5S) (Italie, 12 membres), le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP, 3 membres), 
Debout la France (DLF, 2 membres), c'est à dire Dupont-Aignan et  Les Patriotes avec Philippot. 

  • Europe des Nations et des Libertés (ENL) : l'extrême droite

Il s'agit du plus petit groupe du Parlement européen avec 37 membres (5% des députés européens) originaires de 8 pays de l'UE. Co-présidé par le Néerlandais Marcel de Graaff (PVV) depuis juin 2015, rejoint par le Français Nicolas Bay (RN) en septembre 2017 en remplacement de Marine Le Pen, ce groupe est à l'extrême droite de l'échiquier politique. 
Les positions politiques de ses membres ont pour point commun leur hostilité à l'immigration extra-européenne, l'islamophobie ainsi que le souverainisme. 
Les principaux partis politiques qui y siègent sont le Rassemblement national (RN) (France, 14 membres), la Ligue du Nord (LN) (Italie, 6 membres), le Parti pour la liberté (PVV) (Pays-Bas, 4 membres), le Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ, 4 membres) et le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP) avec 3 membres qui ont rejoint l'ENL en janvier 2019.

  • Non-inscrits (NI)

Au nombre de 22 (3% de l'hémicycle européen) originaires de 9 Etats membres, ces eurodéputés n'appartiennent à aucun groupe au Parlement européen (un groupe politique doit comprendre au moins 25 députés élus dans au moins sept pays). Ils sont le plus souvent issus de l'extrême droite, même si ce n'est pas systématique. On y trouve ainsi des membres d'Aube dorée (Grèce), du Jobbik (Hongrie) ou encore du Parti national-démocrate d'Allemagne (NPD), qualifiés par certains de formations politiques néonazies. Côté français, Jean-Marie Le Pen, exclu du Front national (devenu Rassemblement national), fait, par exemple, partie des eurodéputés non inscrits.

 

Suivant une projection faite en fonction des sondages par pays, ces nouvelles élections ne modifieront pas le paysage politique européen. (lire ici)

Même s'ils perdent des sièges, les groupes EPP (Droit conservatrice, représentée par Les Républicains) et de la gauche libérale resteront en première et deuxième position. Ils sont crédités de 24% et 19% respectivement d'intention de votes. Ils perdraient 5 points respectivement. 

Le groupe politique « Centre Droit » auquel « En Marche » pourrait souscrire, gagne en voix, mais pas suffisamment pour peser dans les décisions. Il est crédité de 10% et passerait de 66 sièges à 76 sièges. Les groupes d'extrême droite qui totalisent à eux trois environ 20% des sièges se maintiennent. Ils représentent, bien plus sûrement les véritables outsiders dans les votes.  

Dupont-Aignan et Philippot, sans surprise, sont déjà ensemble dans un groupe d'extrême-droite dit « Euroseptique ». Au vu des précédents, si Asselineau est créditer de plus de 5% des voix, il rejoindra très certainement le groupe où se trouve déjà de « Rassemblement National », europhobe, islamophobe et souverainiste … 

Un groupe politique n'est pas gravé dans le marbre. Ils peuvent se défaire, s'assembler ou se reformer en fonction d'accords internes aux parlementaires. 

 

 

Le Monde a publié cet article au sujet des Européennes. Vous pouvez aussi consulter directement le site du Parlement Européen ici. 

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