11 Janvier 2020

Simplicius est un frère qui a déjà intervenu sur ce blog. Il s'agissait alors de dénoncer un décret du Conseil Fédéral de la GLDF qui, contre toute logique et faisant semblant d'ignorer une Cassation ayant juger des faits identiques, décidait de radier tous frères appartenant à une juridiction maçonnique « non reconnue ».
La GLDF a traversé de nombreuses difficultés – Tout a commencé par un projet de « mise en régularité » de cette obédience dont les dignitaires, c'est-à-dire le conseil fédéral de l'époque et le Suprême Conseil de France, voulaient la reconnaissance « à l'anglaise » par des obédiences régulières européennes.
La crise de la GLDF a continué avec le mandat de Philippe Charuel, en qualité de grand maître. Cette période est surnommée « les années de plomb » plus du fait de la personnalité de Philippe Charuel et de sa mauvaise gestion qu'autre chose.
Depuis le début du mandat de Pierre-Marie Adam, la GLDF s'est faite plus discrète. Mais qu'en est-il exactement ? Simplicius nous propose un très intéressant article.

La dernière tenue de grande Loge 2019 de la Grande Loge de France, présidée par le Grand Maitre Pierre-Marie Adam a réuni tout le gratin de la GLDF provenant « de l’Hexagone, des Outres Mers et des Orients Eloignés ». Le titre du discours du Grand Maître s’intitulait « Avoir le courage du doute ». Voici un titre bien étonnant pour une obédience pour laquelle, jusqu’à ce jour, le doute n’était pas envisageable. Un discours assez convenu dans sa plus grande partie, mais avec quelques points intéressants :
Quelques allusions à un certain nombre de difficultés rencontrées par la GLDF :
« Tout va-t-il si bien dans notre Tradition, pour nos idées, pour nos valeurs, pour notre Espérance partagées ? Mon devoir me dicte de répondre non à cette question essentielle. » (…..)
« Les souffrances se répandent, économiques sociales, climatiques, humaines. L’oublier serait de notre part faire preuve (du) plus grand des égoïsmes. Nous ne pouvons pas détourner les yeux, nous avons au contraire le devoir d’agir. »
Tiens donc, la GLDF va abandonner sa ligne directrice qui place au centre de son activité, la spiritualité, rien que la spiritualité et la seule spiritualité ?
Le Grand Maître constate aussi que des initiés s’en vont déçus, apparemment surtout chez les jeunes. Pour la première fois les effectifs diminuent… Ce qui ne peut que l’inquiéter quand on sait les dérives financières occasionnées par l’aventureuse et importante opération immobilière marseillaise de la GLDF qui couronne une volonté de développer autant que faire se peut le patrimoine immobilier de l’obédience.
On pourrait donc espérer un assouplissement des règlements généraux qui sont particulièrement rigides à la GLDF, pour que la vie y soit plus douce (mais ce n’est pas la seule obédience qui souffre de ce mal dirigiste), pour éviter que les Frères n’aient pas l’idée d’aller ailleurs chercher une voûte étoilée plus clémente. Mais surprise, au milieu des décisions pour le futur, nous trouvons, martialement rédigée, la phrase suivante :
« Nous devons être intransigeants et intraitables avec ceux qui bafouent leurs serments, quelle qu’en soit la forme. » (le gras est dans le texte originel).
De quels serments s’agit-il ? C’est une désignation assez ouverte, puisque le Grand Maître précise « quelle qu’en soit la forme ».
Le premier serment est l’engagement de s’interdire de découvrir la qualité maçonnique du Frère ou d’une Sœur aux yeux d’une tierce personne, ce qui est évident. Il ne semble pas que le Grand Maître visait particulièrement cette espèce de trahison, puisqu’il s’agit là d’un principe général maçonnique.
Mais au-delà qu’y aurait-il donc ? Expliquer au dehors ce qui s’est fait en tenue ? Boff, sans intérêt. Dans les tenues ne sont pas développés des secrets extraordinaires, mais, trop souvent, des propos trop répétitifs et éculés sur l’équerre ou le compas. Et là encore, ce ne serait pas propre à l’obédience de la rue Puteaux.
Alors il ne reste que deux éléments. D’abord répandre au-dehors les éléments du Rite et des rituels. Mais alors mon bon Monsieur, [ajout de la Maçonne : et ma bonne Dame] avec tous les textes qui paraissent, avec tous les livres qui sont édités, explicitant par le menu le contenu des rituels, il va falloir pendre haut et court une foultitude de Frères !
Au demeurant, seuls les auteurs n’appartenant pas (ou plus) à la GLDF et la totalité des auteures, vont sauver leur peau dans cette terreur blanche ! Mais Alain Pozarnick lui-même, ancien Grand Maître de la GLDF se trouverait-il en danger de sanctions de la part de juges « intransigeants et intraitables » et quelques autres avec lui ?… Le Fouquier-Tinville de la GLDF pourrait-il reprendre son boulot ?
Ou alors s’agit-il des Frères qui contesteraient en interne le pouvoir central ? Ou de Frères qui se seraient exilés et auraient choisi d’autres obédiences ou des loges libres ? On se perd en conjectures.
Mais cela signifie donc que l’intransigeance qu’on trouve dans les règlements généraux ne risque pas de faiblir. On croyait pourtant qu’il était difficile de rentrer à la GLDF mais très facile d’en sortir ! Et voici qu’il est interdit d’en sortir ! Voilà que ceux qui quitteraient le navire risqueraient d’être considérés comme parjures ! Mais s’ils sont déjà partis que peut leur faire subir le Grand Maître ? Les priver de dessert ? Cela ressemblerait plutôt aux rugissements d’un tigre de papier dans ce cas là.
A moins que… A moins que ces menaces soient seulement destinées à intimider des Frères, membres actuels de la GLDF, jusqu’alors bien dociles, au profil consciencieusement panurgien, et à les terroriser, afin qu’ils n’aient pas l’idée saugrenue de quitter le navire et donc, suprême offense, de ne plus payer leur capitations au bénéfice de la rue Puteaux. Mais qui veut partir est parfois difficile à retenir. Cette éventualité est la plus probable si on pense à ce qui a été dit plus haut, c’est-à-dire aux tensions financières actuelles, tensions d’autant plus délicates à gérer si la masse des contribuables s’amenuisait sérieusement.
Bref… peut-être que ces propos ne sont, tous comptes faits, que des rodomontades destinées à rassurer le Grand Surveillant qui veille derrière la GLDF, le Grand Père Fouettard, à savoir le Suprême Conseil de France. Ce ne serait donc qu’un geste d’allégeance supplémentaire pour rassurer ce Grand Frère jaloux, ombrageux et très pointilleux.
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GLDF : le décret de Charuel commandé par le Suprême Conseil de France. - La Maçonne
Comme les frères de la GLDF (Grande Loge de France) ne peuvent plus s'adresser directement au Conseil Fédéral, à moins de vouloir passer en " justice maçonnique " pour " indélicatesse au Gran...