7 Mars 2020

Il est décompté 81 cas de Coronavirus dans un seul département (le Haut-Rhin). La contamination a pour origine un rassemblement religieux. En France, on compte (à l'heure où je vous écrit) plus de 600 cas et 9 décès.
Jusqu'à présent, je ne m'étais pas vraiment inquiétée de ce qui fut présenté comme une non-épidémie. Le coronavirus est un virus qui a muté, s'adaptant pour survivre comme savent très bien le faire les virus. Il n'existe aucun traitement et les symptômes sont communs à ceux d'une pneumonie. Le coronavirus est de la même « famille » que le SRAS qui aurait fait 774 morts en 2002-2003 pour 10 000 cas dénombrés. source
Si on entend parler de l'Italie, on dénombre par ailleurs 534 cas en Allemagne, une 100aine en Belgique, 223 cas aux USA (avec 13 décès). De nombreux pays ont mis en place des mesures pour éviter une contamination généralisée de la population.
La France aurait ouvert un « stade 2 » dans le cadre de sa prévention alors que la communication du gouvernement, à ce sujet, semble bien compliquée. Il préparerait le passage au « stade 3 ». Jusqu'à présent, les consignes sanitaires se limitaient à celles prises pour une épidémie de gastro-entériques et le risque était présenté comme limité à quelques cas isolés.
La grippe saisonnière a comptabilisé, en 2018-2019, plus de 8000 morts pour un taux de létalité de 0,5%. Ce qui signifie qu'en 2018-2019, il y a eu au minimum 1 600 000 personnes touchées par la grippe. source
A en croire les chiffres actuels, pour la France, le taux de mortalité du coronavirus est de 2%. L'estimation est fixée aux alentours de 3%.
En admettant que la contamination soit identique à celle de la simple grippe, pour 1,600 millions de personnes contaminées, il y aurait 32 000 décès (2%). Voilà pourquoi il est important pour les pays industriels de limiter la contamination de la population.
Comme il s'agit, malgré tout, d'une pneumonie, en 2015, l'OMS décomptait 922 136 enfants de moins de 5 ans morts de pneumonie dans le monde … dans un silence assourdissant.
En effet, ces cas de pneumonie concernent, essentiellement, les pays en voie de développement où les enfants sont dénutris, où l'hygiène est sommaire et les vaccins et médicaments inaccessibles. Voilà pourquoi cela n'intéresse personne et pas nos médias.
Une information utile, pour mesurer les risques d'une épidémie, est les conditions de survie du virus. Un virus est une petite chose méchante-méchante mais bien vivante. Une grippe est saisonnière parce que le virus de la grippe, pour des raisons qui lui sont strictement personnelles, détestent les temps chauds et ensoleillés. Le coronavirus aurait une sensibilité à l'air, y résistant quelques heures sur surface sèche, selon encore l'Institut Pasteur. Or, en dehors de cette information, on ignore tout de lui. L'hypothèse veut que comme tout virus, qui a un peu de décence, il disparaisse à l'arrivée du printemps et des premiers beaux jours.
Il faut retenir que le contact d'une surface contaminée (clenches, portes, rampes, …) peut suffire à infecter des personnes même si c'est pour quelques heures. La transmission de ce virus se fait par contact (mains, embrassades) et par voie aérienne (plus exactement la salive).
Les personnes « à risque » sont les personnes touchées par une pathologie, les personnes âgées, … Toutefois, là encore, les informations sont parcellaires. Les enfants semblent immuniser par cette maladie. Les chiffres indiqués par la Chine sont à prendre avec le recul nécessaire.
Cependant, un enfant peut véhiculer le virus – comme vous et moi – et le transmettre à ses parents ou ses proches. De même, on peut être "porteur sain" - c'est à dire avoir la maladie sans l'avoir.
Ainsi, si on a parfaitement le droit de s'inquiéter pour ses proches ou soi-mêmes, ce virus est alarmant parce qu'il présente un taux de mortalité relativement élevé mais surtout parce qu'il est « nouveau » et inconnu.
On constate une certaine ignorance de beaucoup concernant les mesures d'hygiène de base afin de limiter pour soi et chez soi les risques de contamination. Les cas de personnes confinées – malades ou non – soupçonnées d'être contaminés sont, visiblement, les premières solutions gouvernementales et risquent de se multiplier.
Je suis, toutefois, surprise du peu de consignes qui sont donnés par les autorités aux familles concernées afin d'éviter de contaminer toute la cellule familiale ou encore de se protéger au mieux de différentes maladies comme la simple grippe ou la gastro-entérique.
Comme ce fut longtemps une de mes activités professionnelles, voici quelques conseils.

Les masques n'ont aucune utilité pour vous protéger. Ils ne doivent être porté que par les personnes malades afin qu'elles puissent y cracher tranquillement dedans et pas sur votre doux visage. Ils n'ont aucune utilité pour vous protéger d'un virus qui – comme je le rappelle se transmet par contact et donc la peau … et autant que je sache votre petit minois est recouvert à 100% de peau.
Ainsi, il apparaît inutile de vous précipiter dessus et de râler parce que les prix ont flambés. Le personnel soignant en porte, non pas pour se protéger, mais pour protéger les patients de leurs propres (et éventuelles) maladies afin de ne pas sur-infecter un patient déjà malade. C'est pour cette raison qu'il est considéré comme important pour limiter les infections nosocomiales lors des opérations.
Un masque de protection répond à des critères spécifiques liés à la dimension des particules dont on veut protéger tout en permettant aux porteurs de masque de pouvoir respirer. En gros, c'est un machin un peu technique qui ne s'improvise pas.
Si vraiment vous souhaitez vous doter de cet accessoire, souvenez-vous que les chirurgiens ont portés longtemps – avant l'invention du jetable – des masques en tissu. Le non-tissé (matière dans lequel est fabriqué votre précieux masque) a été inventé en milieu des années 70 et ne s'est développé que depuis la moitié des années 90. Donc, c'était peut-être au siècle passé … mais vous y avez survécu bien qu'utilisé dans des blocs opératoires et vous n'êtes pas chirurgiens.
Rien que pour vous, je vous ai trouvé un gentil site (ici) qui vends plein de masques tissus de couleurs différentes complètement ré-utilisables.
Vous avez tous entendu la consigne (j'y reviendrai d'ailleurs plus loin) de tousser dans votre coude. De fait, au lieu d'envoyer vos crobes à la figure du voisin, vous aspergez votre manteau ou votre pull de ces derniers. Vos vêtements vont non seulement vous suivre partout, mais contaminés tout ce qu'ils touchent : la veste de votre collègue sur le porte manteau, la chaise du restau, les tables …
Il est aberrant de lire des consignes se moquant de masques improvisés … comme si votre pull ou votre chemise, dans lequel vous avez toussé, étaient le summum de la protection contre les contaminations ! Le bon sens n'étouffe pas la nation.
Vous avez envie de vous fabriquer votre petit masque « japonais » - faites-le à la condition d'en prévoir plusieurs exemplaires si vous êtes malades, qu'il soit au moins composé de deux couches de tissus dont la première couche soit un peu absorbante (un tissu éponge assez fin, une gaze de coton type lange pour bébé, … ), de ne pas étouffer dedans et de les mettre au lavage tous les jours.
Par contre, les gants protègent autant les patients que le soignant. Ainsi, s'il y a un EPI (Equipement de protection individuelle) à adopter : ce sont les gants.
Afin d'éviter le tout et le n'importe quoi, des gants en simili-cuir (que l'on peut désinfecter facilement avec un spray d'alcool aussi souvent que nécessaire) feront très bien l'affaire si vous passer deux heures par jour accrocher à une rampe dans un bus ou un métro. Des gants textiles, (sauf en laine) à condition d'en avoir plusieurs paires et de savoir les passer chaque jour dans un lave-linge, peuvent aussi faire l'affaire. L'autre condition est de ne pas les retirer avec les dents !
Des gants de ménage sont utiles pour vos opérations de nettoyage. Des gants dits « chirurgicaux » si vous avez un proche malade et devez lui prodiguer des soins ….
Sachez que dans la rénovation d'hôpitaux ou de laboratoires, on limite intentionnellement les surfaces que l'on touche : les clenches sont des modèles à utiliser avec les coudes quand les portes ne sont pas automatiques, les lumières et l'accès à l'eau sont à allumage automatique pour éviter que l'on touche les robinets ou autres interrupteurs – pour les petits budgets, l'eau s'actionnent au genoux ou au pied …
Ainsi, s'il y a une consigne à adopter est de toucher un minimum de choses dans les lieux publics : les robinets avec un mouchoirs en papier, les portes à ouvrir avec vos coudes, etc.

On utilise le gel hydroalcoolique parce qu'un usage en milieu hospitalier d'alcool pur sur les mains régulièrement finit pas les abîmer et d'autres part parce que l'on a constaté que 60 à 70 % d'alcool suffisait pour désinfecter (on verra cela plus loin). En fait, le succès du gel hydroalcoolique tient à sa teneur en glycérine protégeant les mains. Je vais vous présenter ici plusieurs solutions tout aussi efficace.
Avant de vous précipiter sur un gel hydroalcoolique (et bouffer les stocks qui seraient utiles aux soignants), lavez-vous les mains avec de l'eau et du savon dès que vous le pouvez et aussi souvent que nécessaire (en sortant des toilettes, avant et après le repas, avant de cuisiner, …).
Je ne veux pas vous faire le coup de la bouse de vache arrosée de désinfectant qui reste toujours une bouse de vache. Mais bon, vous avez compris l'idée et, surtout, la différence entre la désinfection et le nettoyage. C'est vrai aussi bien pour les surfaces que pour vos petites mimines.
Le gel hydroalcoolique est un désinfectant et ne nettoie pas.
Le gel hydroalcoolique est ni plus, ni moins que de l'alcool mélangé à un humectant (glycérine), à de l'eau et éventuellement un anti-bactérien (de l'eau oxygénée).
La recette que l'on voit souvent actuellement, soit du gel aloé-vera, glycérine et quelques gouttes d'huiles essentielles de tee-trea et de citron n'a jamais été testé (par les scientifiques) pour des maladies fortement contagieuses (et encore moins sur un virus aussi nouveau que le coronavirus). Je ne peux donc pas ici vous le conseiller. De plus, certaines huiles essentielles sont déconseillées aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 3 ans. Par contre, c'est une très bonne solution pour le quotidien « hors crise épidémique ».
Pour les pressés et les pas-doués, il reste encore l'eau de Cologne (70° d'alcool) à utiliser pure, un parfum pour enfant (à utiliser pur) à la condition qu'il contienne de l'alcool, une eau de toilette, …
De même, si vous préférez un produit « multi-usage », fabriquer un spray à base d'alcool « bio » et une fragrance de votre choix est parfaitement possible. Si vous ne trouvez que des alcools à 70°, c'est à utiliser pur – si vous trouvez un alcool bio à 90°, vous pouvez le dosez à 60%.
A savoir qu'un alcool appelé pompeusement « éthanol » - ce qui compose la plupart des gels hydroalcoolique - est ni plus, ni moins que de la vodka ou un schnaps appelé eau de vie ou alcool de fruits pour le reste de la France. Ils sont dits « dénaturés » parce qu'ils sont sans odeur.
Si vous souhaitez fabriquer votre petit gel hydroalcoolique, il est nécessaire de désinfecter vos ustensiles et le contenant soit en les faisant bouillir dans de l'eau (stérilisation), soit en les passant au micro-onde quelques minutes (en le faisant tremper dans de l'eau) - en ayant une préférence pour le verre – mais c'est aussi l'occasion de voir à quoi ressemble une bouteille cuite (il y a des expériences qu'il faut vivre) - soit en le désinfectant avec de l'alcool à 90°.
Le gel hydroalcoolique ou votre spray d'alcool est à utiliser lorsque vous n'avez pas d'eau (soit après un séjour dans les transports en communs, dans les zones à forte influence comme les super-marchés, ….) et, éventuellement après un bon nettoyage à l'eau et au savon pour une action efficace du produit.
Evitez autant que possible les systèmes de séchage à air chaud (peu importe le modèle). Ils utilisent l'air ambiant qu'il chauffe et propulse sur vos mains . Vos mains finissent plus contaminées qu'elle ne l'était avant de vous laver.

De manière générale, les mesures d'hygiène personnelles doivent être adoptées surtout si vous êtes en contact avec un proche malade, en confinement ou êtes encore souvent à l'extérieur : douche quotidienne comprenant des lavages de cheveux réguliers, changes de vêtements quotidien en préférant des vêtements qui passent en machine (surtout si vous utilisez des transports en commun ou fréquenter des lieux à forte influence quotidiennement), ….
Revenons à la fameuse consigne de tousser dans son coude. Je veux bien. Or, au bout d'un moment à quoi ressemble votre manteau cachemire « lavage à sec » ?
Ainsi, pour limiter les risques de contamination et pouvoir vaquer à vos activités, une hygiène personnelle stricte est nécessaire.
Si vous avez une personne malade chez vous et potentiellement contaminer, l'hygiène du foyer est primordiale (change des draps, serviettes de toilette dédiée à la personne malade, nettoyage des surfaces et désinfection régulière des sanitaires et salles d'eau… ).
Une étude démontre, en effet, qu'une personne atteinte du coronavirus contaminait son environnement – comme c'est d'ailleurs pour toutes maladies de ce type –
Voici quelques consignes que vous pouvez appliquer.

Pour sa décontamination, le linge doit être nettoyé en cycle long à 60° Celsius. C'est une mesure obligatoire au sein des services de lingerie des maisons de retraite, par exemple, lors des épidémies de gastro-entériques. C'est pourquoi, il est préférable que votre malade, qu'il soit petit ou grand, s'enroule dans des vêtements en coton (qui supporteront mieux un tel traitement).
Si vraiment, ce n'est pas possible : un cycle à 40° C avec un désinfectant lessive peut suffire (surtout si vous avez passé votre journée à tousser dedans) !
Le linge souillé ne doit pas être mélangé, dans le panier à linge sale, avec le linge des autres membres de la famille.
En dehors des vêtements, des draps et du linge de toilette, les oreillers et couettes doivent aussi être nettoyés régulièrement. Dans le cas d'une personne malade, la convalescence passée, l'oreiller et l'ensemble de la literie doit passer dans un lave-linge.
Petite leçon de base sur les produits lessiviels : une lessive est un basique (un dégraissant) ayant un pH supérieur à 7 alors qu'un adoucissant pour linge est un acide, avec un pH avoisinant les 3 ou 4.
Le vinaigre blanc est un acide avoisinant un pH de 1 ou 2 (comme le citron). La choucroute ou une pomme a un pH de 3. Un savon de Marseille de mamie-grand a un pH de 9 à 9,5.
L'acide est considéré comme un désinfectant parfaitement suffisant en milieu domestique. Ainsi, si vous ne voulez pas investir dans une bouteille de désinfectant pour linge, utilisez au moins du vinaigre blanc.

Il existe des désinfectants de surface utilisable par le grand public. Or, il n'en reste pas moins que l'alcool ménager est un désinfectant suffisant pour un usage familial. Dans la suite de cet article, vous allez comprendre qu'en sus, il est un excellent virucide plus sûr que les produits « désinfectants » vendus dans le commerce.
Pour la grippe H1N1, l'Agence française de sécurité sanitaire préconisait des produits répondant à la norme virucide EN 14476 ou bien des produits à base d'alcool (éthanol) pour le lavage des mains sans qu'une norme soit nécessaire du moment qu'il était composé « de l’alcool éthylique (ou éthanol) ou de l’alcool propylique (propane-1-ol ou n-propanol) ou de l’alcool isopropylique (propane-2-ol ou isopropanol) dont la concentration optimale est comprise entre 60% et 70% (pourcentage exprimé en volume/volume) […] »
Elle faisait par ailleurs le constat :
« Sur la base des données disponibles, de tels produits ont prouvé leur efficacité sur les virus nus (donc sur des virus plus résistants que les virus enveloppés), ce qui implique qu’il est actif aussi, par déduction, sur le virus de la grippe A(H1N1). La concentration en alcool doit figurer visiblement sur l'étiquetage. »
Le virus H1N1 est un virus « enveloppé » et, donc, considéré comme peu résistant.
Le groupe de travail Risques chimiques du Comité Secteur santé de l’Association internationale de la sécurité sociale (AISS) , de son côté, expliquait au sujet des produits de désinfection sols et surfaces : « L’effet virucide est réclamé par le fabricant après des essais en laboratoire sur des adénovirus comme modèle de virus enveloppés et des poliovirus comme modèle de virus nus. Un désinfectant actif sur des virus enveloppés peut ne pas être actif sur des virus nus mais tout désinfectant actif sur les virus nus est actif sur les virus enveloppés. »
Ainsi, l'alcool (ménager) reste la meilleure alternative, la plus simple d'emploi , la plus économique et la plus facile à intégrer dans le cadre d'un usage domestique des sols et surfaces à raison d'un mélange 60% à 70% d'alcool et le reste d'eau dans un spray.
Un nettoyage classique et votre spray en main, vous permettra de décontaminer vos surfaces rapidement sans avoir besoin d'un scaphandre.
L'alcool ménager vendu dans le commerce, généralement parfumé ou dit encore « dénaturé », est à 95°. Vous pouvez aussi utilisé un alcool biologique (éthanol naturel) que l'on peut trouver facilement sur des sites spécialisés (préconisé pour la fabrication de parfum « home made ») si le prix à l'usage ne vous fait pas peur. Ils sont entre 70° à 90° suivant les fabricants et les sites. Les alcools à 70° sont à utiliser pur.
Cependant, si cela est une solution intéressante, l'alcool n'a aucun effet rémanent – c'est-à-dire dans la durée – il s'évapore très vite. Je vous explique plus loin ce que cela signifie.
A savoir qu'il n'est pas nécessaire de désinfecter vos sols sauf dans quelques cas de figure : si vous avez des enfants qui passent la moitié de leur journée par terre, si vous avez des animaux de compagnie, … ou si vous êtes maniaques.
Il suffit de nettoyer vos sols, laisser sécher, humidifier une lingette propre et sèche de votre solution eau+alcool et passer sur les surfaces.
Les mains sont le principal vecteur de contamination. Ainsi tout ce qui se touche est à surveiller : les clenches, les interrupteurs, les télécommandes, les tables, chaises (dessus, dessous), lavabos, éviers, plans de travail divers, cuvette WC, robinets … et j'en passe.
Votre spray à base d'alcool sera votre meilleur allié. En plus, il est idéal pour les surfaces dites « modernes » tel que les écrans TV ou encore les téléphones à la condition de ne pas les arroser à grands coups de pschitt mais en utilisant un chiffon humidifié.
Autre astuce. Dans le milieu hospitalier, on change de tissu d'essuyage et de bandeau de lavage à chaque pièce. Sans exagérer, laver vos lavettes et autres ustensiles de lavage après chaque utilisation, en machine.
Là, je revient avec mon histoire de gel hydroalcoolique ou de spray à base d'alcool. Vous vous désinfecter vos petites mains, mais après tout – votre bureau, votre téléphone, …ne le sont pas.
Tous vos collègues ont eu l'occasion d'y répandre avec la générosité qui les caractérisent la gastro-entérique du petit dernier, la grippe de l'aîné et le coronavirus de grand-papa … rien qu'avec leur doigt (boudiné).
Je ne veux pas vous faire entrer dans une psychose et que vous vous imaginiez agresser au quotidien, mais face à cela, à quoi vous sert un gel hydroalcoolique ? A moins de l'utiliser toutes les demi-heure, vous courrez les mêmes risques. Alors qu'un petit spray vous permettra de donner un coup sur votre plan de travail et votre téléphone … ou sur toutes les surfaces de votre environnement de travail que vous souhaitez traiter.

Ma mère ne jure que par la javel – c'est une longue histoire entre elle et moi, remontant à ma plus tendre enfance et m'ayant causé des graves traumatismes de nature affective, peluche préférée javellisée, vêtements fichus, petits amis décolorés …. Dans mon cadre professionnel, l'utilisation de la javel est interdite et j'ai largement milité pour cela.
La javel est un désinfectant dit de contact qui, certes, a des pouvoirs bactéricides, fongicides et virucides intéressants dits dans le jargon « à large spectre ».
La javel a été inventée en de 1775 par le chimiste Claude-Louis Berthollet. Il s'agissait d'une lessive permettant le blanchiment du textile.
Avant Berthollet, le linge blanc n'existait pas. Au 19ème siècle, les qualités désinfectantes de la Javel sont reconnues et sont utilisées pour la désinfection de l'eau potable. Ne le dites pas à ma mère, il m'arrive de boire de l'eau chez elle.
Comme je le disais plus avant, la javel est un désinfectant de contact. Elle n'a aucun effet rémanent. Ce qui signifie qu'elle n'agit que sur les micro-organismes alors présents et non pas ceux qui peuvent venir. L'action désinfectante est momentanée. Par ailleurs, contrairement à l'usage maternel, ce n'est absolument pas un nettoyant.
Il faut nettoyer avant de désinfecter. De même, il faut respecter les dosages (ce qui là commence à devenir compliqué) pour assurer une bonne désinfection en tenant compte du pourcentage de chlore. Alors que l'alcool dans 30% d'eau reste un bon dégraissant (enlèvement de la salissure) et n'est pas compliquée d'utilisation.
Afin d'éviter la production d'un gaz toxique et mortel appelé « gaz moutarde » par les fins connaisseurs, les produits acides (les détartrants, le vinaigre) ainsi que les produits ammoniaqués ne doivent pas être utilisés si vous souhaitez utiliser de la javel dans vos sanitaires. Pour terminer cette longue liste de précautions à prendre, en fait – la javel (c'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle est utilisée seule dans les foyers) déteste purement et simplement tous les autres produits.
En somme, pour avoir un effet optimal de la javel, il faut tout d'abord nettoyer, rincer vos surfaces afin d'éviter de fabriquer un gaz létal dont l'usage est interdit par des conventions internationales, et ensuite passer la javel, soigneusement dosée. Tout cela sans flinguer votre jupe préférée.
Là encore, il faut savoir – quand même – que si la javel n'est plus utilisée en collectivité (elle est généralement interdite du fait de sa nocivité), j'ai quand même trouvé des consignes de désinfection destinés à des hôpitaux en France mentionnant l'emploi de la javel à hauteur de 12% pour décontaminer des chambres de patients. Parce que je sais que vous être pas des matheux, 12% signifie pour une solution de 5 litres, 0,6 litres de javel - c'est-à-dire plus d'un demi-litre de javel - est nécessaire ! Personnellement, je n'ai trop compris comment des hôpitaux en France en était encore de la javel. Mais passons.

Là encore, la règle du nettoyage avant la désinfection s'applique. Si les sols des hôpitaux collent à vos chaussures et refusent de vous quitter, c'est parce qu'ils sont recouverts d'un « biofilm », soit un généreux mélange : crasse + désinfectant. Le fait que les désinfectants en question soient dénommés : des nettoyants-désinfectants ne changent pas grand chose au problème.
Ceux qui savent vous quitter (je parle des sols) sont régulièrement nettoyés à l'aide d'un produit nettoyant tout à fait classique en alternance avec un désinfectant pour supprimer le « biofilm ».
En effet, les désinfectants ont, aujourd'hui, un effet rémanent … c'est-à-dire qu'il agisse au contact mais aussi durant plusieurs heures (bon, faut pas exagérer pas 48 heures non plus). Pour agir dans la durée, il forme un film (cela fait des traces) sur les surfaces. Si le désinfectant n'est pas lui-même régulièrement nettoyé, on obtient plusieurs couches de désinfectant sur lequel se sont accrochés les salissures du jour.
Dans le milieu agro-alimentaire, les désinfectants sont rincés (obligatoirement sur les surfaces en contact avec la nourriture). Toutefois, un temps de contact est préconisé allant de 5 mn à 20 minutes suivants les produits, avant l'opération de rinçage. Ce qui signifie qu'en milieu agro-alimentaire, l'effet rémanent n'est pas recherché - cela parce que le désinfectant n'est pas comestible.
Les désinfectants à usage domestique sont généralement des bactéricides et annoncent bien la couleur : ils suppriment 99% des bactéries. Ils ont techniquement les mêmes inconvénients que les désinfectants professionnels. Un usage exclusif conduit à la formation d'un biofilm identique à ceux que l'on trouve collé à nos chaussures dans un hôpital. Ainsi, si vous êtes fan de ce type de produit, c'est à utiliser en alternance avec un nettoyant courant quoique vous décidiez.
Ici, on parle d'une lutte contre un virus exotique et mutant - pas de bactéries locales et, qui ne sont pas toutes méchantes. C'est pourquoi, il est utile de vérifier l'étiquetage de ces produits.
En parcourant les fiches de présentation de produits d'un fabriquant spécialiste de produits désinfectants à usage domestique (que l'on trouve en super-marché et affichant au travers de bons nombres de publicité son sérieux), il apparaît que leur produit désinfectant « sols et surfaces » est bactéricide « selon la norme EN 1276 dilué à 25% (5 min). » , fongicide « selon la norme EN 1650 dilué à 25% (15 min) » et n'agit que sur deux virus H1N1 et Herpès Simplex virus type 1 selon la méthodologie prescrite par la norme EN 14476.
C'est vendu au format de 1 L pour la modique somme de 2,70 €. Il s'utilise pur ou dilué. Cela signifie que pour un nettoyage dilué, pour 5 litres de solution totale, il vous faut 4 litres d'eau et 1 litre de produit et un temps d'action de 5 minutes (sans rinçage) pour obtenir un simple effet bactéricide.
Comme vous venez de l'apprendre, le virus H1N1 était un virus enveloppé pas très résistants. Ainsi, rien ne garantit que ce produit soit très utile si vous avez amené avec vous le coronavirus.
Parmi les produits ayant des pouvoirs bactéricides et fongicides, qui sont dits « écologiques », on compte le vinaigre blanc (bien moins coûteux qu'un alcool de fruit ou de la vodka dénaturé). « Rien ne survit en milieu acide ».
Diverses marques utilisent, en règle général, l'acidité (acide citrique, acide lactique) pour formuler des produits ayant un pouvoir désinfectant ajouté à des huiles essentielles soient pour leur parfum ou leurs caractéristiques bactériostatique naturelles.
Pour les spray désinfectant sans rinçage à utilisation pure, les formules peuvent contenir de l'alcool biologique (éthanol) additionnées d'huiles essentielles.
Enfin, dernière technique qui fut une « mode » il y a quelques années : le nettoyage « vapeur ». Le nettoyage « vapeur » propulse une vapeur d'eau sur les salissures. Or, l'objectif d'un nettoyage est de retirer les salissures pas vraiment de les faire cuire et de les laisser là où elles sont.
De fait, avant d'utiliser de la vapeur, il faut nettoyer – et plutôt deux fois plutôt qu'une – être sûr que votre appareil fournisse une vapeur à plus de 100° (ce qui n'est pas le cas des appareils domestiques) … et avoir beaucoup de temps devant vous pour laisser un temps de contact suffisant sur chaque endroit. Dans deux jours, on se revoit …

Jusqu'au 14ème siècle, il existait des bains et étuves publiques, qui furent interdites par l'Eglise Catholique, sous le prétexte qu'ils étaient des lieux de débauche et des réservoirs à peste. Ainsi, à partir de la Renaissance, l'eau : les bains et les ablutions furent prohibés. Les gens étaient sales, malodorants, et utilisaient des cosmétiques qui les tuaient plus qu'autre chose. Il faudra attendre le 18ème siècle pour que réapparaissent les bains publics, les baignoires individuelles et des pratiques d'hygiène (se laver tout simplement) que nous connaissons.
Si on doit beaucoup à Louis Pasteur, les prémices des théories sur la contamination microbienne est apparue grâce à Ignace Philippe Semmelweis en 1846.
Ce médecin hongrois découvrit que les femmes qui accouchaient à l'hôpital avait un taux de mortalité bien supérieure, de 13 % à 18% due à la fièvre puerpérale, à celles d'un service identique formant des sage-femmes, de 3% pour la même maladie et à celles qui accouchaient chez elle et même dans la rue !
Il comprends que les maladies tuant les jeunes mères étaient propagées par les médecins eux-mêmes qui sautaient de la salle d'autopsie à celle d'accouchement sans se laver les mains. Ces grands messieurs n'y voyaient aucun intérêt … et s'opposèrent, malgré des taux de mortalité exceptionnellement bas dans les services qui appliquaient les consignes de Semmelweis, à des moyens de prévention qui nous apparaissent aujourd'hui évident. Cette hostilité à remettre en cause leur propre pratique tua des milliers de personnes.
Ceci montre que l'hygiène a été aussi un combat de quelques uns.
Si vous critiquez les chinois, sachez que chaque hôpital français a développé sa bactérie « mutante » qui lui est spécifique, résistante au désinfectant, aux antibiotiques et qui est la cause d'infection nosocomiale. Alors que les infections impliquant ces bactéries ne représentaient pas plus de 2,5 % en 2001, elles dépassent les 50 % depuis 2012 des cas d'infection liée directement à la pratique hospitalière.
Le ministère de la Santé estime que les infections nosocomiales sont responsables de 4 000 décès chaque année en France. Il y a plus de 20 ans, l'hôpital ne tuait que 2000 à 2500 personnes. La situation s'est considérablement dégradée en quelques années.

Toutefois, alors que je vous ai développé dans cet article, les principes de base de la désinfection, l'usage d'une désinfection tel que pratiqué dans les hôpitaux français sont remis en cause ainsi que l'usage de désinfectant de manière générale.
En effet, vous avez compris si vous avez traversé un couloir d'un hôpital en devant y abandonner une partie des semelles de vos chaussures que les techniques utilisées ne sont pas appropriées et surtout contre-productives.
L'usage du désinfectant lui-même « tout azimut », sols et surfaces, est remis en cause suivant les modèles des pays scandinaves, aux Luxembourg, l'Allemagne ou encore la Belgique (suivant les régions) qui utilisent la désinfection et les désinfectants en se montrant plus sélectifs et réfléchissant plus en concert avec les praticiens sur les vecteurs de contamination.
Cela est lié aux développements des bactéries multirésistantes qui montrent la limite de la désinfection pour la désinfection mais aussi à des considérations écologiques. source
Un désinfectant reste un biocide : il tue tout – que ce soit les bons micro-organismes que les mauvais. Il participe aussi à la pollution, aux développements d'allergie, à des problèmes respiratoires … et est toxique.
De plus, on a (enfin) constaté qu'un enfant qui grandit dans un milieu aseptisé ne développe pas suffisamment son système immunitaire et développe des allergies. C'est aussi vrai pour les adultes dont le défenses immunitaires évoluent.
source
C'est pourquoi, en dehors du cas où vous êtes vous-même malades, avez un proche malade chez vous, la désinfection de votre lieu de vie est sans intérêt et à déconseiller en temps normal. Toutefois si vous prenez quelques nouvelles habitudes, c'est tout bon pour vous.
N'hésitez pas à vous munir, non seulement, d'un gel hydroalcoolique ou d'un spray d'alcool, de savon liquide (en petite quantité) au cas où vous n'en trouveriez pas dans les sanitaires publics, de mouchoirs papier ou textiles (à la condition d'en avoir en quantité et de prévoir un sac qui ferme bien pour les mouchoirs sales), ... et de votre plus beau sourire.

Notes : Tous les commerces dits "alimentaires" vendent de l'alcool ménager. Parfois, il faut le chercher - soit dans le rayon "bricolage" et/ou à proximité - ou écarté du rayon produits ménagers -
