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La Maçonne

Coronavirus : les masques tissu, vers la fin du jetable ?


Pour compléter mon précédent article présentant quelques règles d'hygiène de base (lire ici) – à l'époque « en cas de confinement », voici quelques compléments d'information sur les « masques tissu ».

Au tout début de cette crise sanitaire, de nombreux « spécialistes » niaient l'efficacité du masque tissu. Or, je rappelle que ceux-ci ont été longtemps utilisés dans nos hôpitaux avant l'invention du « non-tissé ». 
Le masque ne vous protège pas de la contamination. Par contre, il protège votre entourage de vos postillons et évite ainsi que vous refiler votre maladie. 


Les japonais en savent quelque chose.  Porter un masque est, pour le japonais, un signe de politesse de base. Dans des villes et un pays où la population est dense, le port du masque réduit considérablement les épidémies de grippes ou de rhumes. Comme le masque agit comme un filtre d'air, il réduit les risques d'allergies au pollen (50% des japonais sont allergiques) ou encore réduit les problèmes respiratoires liés à la pollution. 
Au Japon, les masques sont un accessoire comme un autre. Si ces masques ressemblent à des masques chirurgicaux, ils sont néanmoins fabriqués en tissu épais. L'exemple japonais montre qu'un usage des masques tissus lorsque l'on est – soi-même – malade n'est pas une hérésie. Il l'est seulement quand on ne l'est pas …


Cette pénurie de masques jetables est une réalité, une réalité dangereuse pour les soignants, les ambulanciers, les médecins généralistes, …  Elle montre que nous en sommes devenus dépendants de fabricants – pour la plupart situés en Asie – et d'un gouvernement. 

En 2020, nous n'avons aucune solution de secours déjà testée qui pourrait remplacer les masques jetables. C'est stupéfiant !

Tant et si bien que Edouard Philippe, Premier Ministre, a fait la promesse de tests sur 40 espèces de masques afin de trouver le modèle le plus adapté. 

 

Depuis plusieurs années, un mouvement écologique prône la fin du jetable dans la vie quotidienne des français. les mouchoirs papier, les « essuie-tout », les films plastiques ou l'aluminium, les lingettes démaquillantes, les couches et langes des bébés, les serviettes hygiéniques … jusqu'au papier hygiénique sont ainsi proscrits pour des solutions textiles. 

En sus de limiter la pollution, ces solutions permettent de faire des économies sur le long terme tout en permettant une autonomie des foyers dans la plupart de leurs besoins en solution d'hygiène. 
D'ailleurs, dans la plupart des cas, les solutions existaient avant le jetable : mouchoirs tissu, gants de toilette, serviettes de table qui servaient à emballer les aliments ou qui recouvraient les plats, torchons qui servaient de moyen d'essuyage des surfaces, …. 
 

Des sociologues pourraient faire une étude sur le sujet. En effet, il est étonnant que les tenants du « non-jetables » sont d'une génération (moins de 30 ans)  qui ont grandi sans s'être moucher dans un mouchoir tissu dans leur enfance et qui n'ont jamais vu leur grand-mère ou leur mère recouvrir une tarte d'une serviette de table. 


D'ailleurs, ces solutions textiles prennent les formes des solutions jetables. Le bon vieux torchon qui servaient à presque tout de votre grand-mère est remplacé par un savant assemblage de carré, avec pression, présenté sous la forme d'un rouleau qui rebuterait n'importe quel ingénieur. 

Tout cela pour vous expliquer qu'il existe sur le net de nombreux modèles vous invitant à fabriquer vous-mêmes l'une ou l'autre de ces solutions. 
Il existe, en pleine crise sanitaire de coronavirus, tout un tas de modèles de masque tissu. 


Des couturières ou couturiers amateurs en fabriquent aujourd'hui et en proposent au point que, contrairement, à ce qui fut dit il y a quelques semaines, ils sont devenus des réelles alternatives pour le grand public du fait de la pénurie de masques nationales. La pénurie est telle que les soignants comme les médecins généralistes ou les infirmières libérales n'ont plus que cela. 

Le Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble (lire ici) livre ainsi ses préconisations pour un masque tissu à destination des soignants : du coton et du polaire servant de filtre, quelques élastiques et le tour est joué (ou presque)
Pour éviter le molleton ou le polaire (assez chaud et contraignant), un médecin – là de Poitiers – préconise d'utiliser de la microfibre (hydrophobe) – plus exactement un tissu imperméable à l'eau -  

Ces masques ne répondent à aucune norme. Ce qui dans une société ultra-normée est considéré comme un crime. Toutefois, des petites entreprises, comme dans cet exemple que vous pouvez lire ici , ont fait homologué un premier masque FFP1 et travaille à faire homologuer un masque FFP2. 
Ces homologations sont provisoires du fait du contexte mais permettent de tuer dans l'oeuf toutes critiques. 

L'après-Coronavirus conduira à faire les comptes sur la gestion du gouvernement face à cette crise sanitaire.

 

En attendant, vous trouverez différentes informations pratiques : patrons de couture, modèles, .... Bonne couture ! 


 

Pour trouver les consignes du CHU de Grenoble accompagné d'un patron couture, n'hésitez pas à cliquer sur le lien ici

Dans l'article ci-dessous, différentes informations techniques sur les normes appliquées aujourd'hui, un patron de couture et quelques conseils. 

Comme il n'y a rien de mieux qu'une bonne explication pour les couturiers et couturières amateurs, vous trouverez dans le lien ci-dessus un patron et des explications complètes (avec photos) téléchargeables (7 pages). 

Ci-dessous l'avis d'une ingénieure textile accompagné aussi d'un patron : 

Ici, l'exemple du masque tissu dit "à poche" proposée par une infirmière en Dordogne qui permet d'insérer un "filtre" - lui jetable - type filtre à café, etc -

On y apprend qu'il faut 5 masques par personne en moyenne et vous trouverez aussi un patron par classe d'âge -  pour un masque à trois couches (avec un molleton, du polaire servant de filtre). 

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A
Merci la maçonne pour cette initiative, il va falloir se retrousser les manches car ce n'est pas sur ceux qui nous dirigent que l'on peut compter.
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B
Rudyard.<br /> Parmi les sottises propagées par les médias officiels, la notion qu'un masque ne protège pas de la contamination et se borne à éviter la contagion des autres. Ceci est un non-sens. Le virus se transmet par contact manuel (port de gants et lavage manuel) et par les gouttelettes de salives projetées, qui se répandent en nuage à plus d'un mètre. Il est évident qu'un masque empêche d'inhaler ces gouttelettes dites de "Pfuldge"et protège de la contagion. Penser aux yeux, aussi, par où le virus peut pénétrer (port de lunettes). Une longue carrière de professeur de chirurgie dans une vie antérieure m'autorise à battre en brèche ce bobard qui n'est destiné qu'à masquer (c'est le cas de le dire) une cruelle imprévoyance. D’ailleurs les asiatiques qui ont réussi à juguler leur épidémie portent TOUS des masques. Alors les masques sont-ils inutiles pour se protéger en Europe ou ne protègent-t-ils que les asiatiques?
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L
Ce sont des masques racistes ... OK, je sors ? Non, je suis chez moi - Tu as raison sur le fond et le double sens de la protection. Mais sans gant et sans lunette, le masque ne sert qu'à éviter les projections de salives sur les autres .... C'est pour cette raison que les asiatiques limitent les épidémies. Ce sont les malades (rhume, grippes, etc) qui portent un masque. Ce qui n'est pas la configuration habituelle dans un hôpital. C'est d'ailleurs pour cela que c'est considéré comme un signe de politesse. On ne le porte pas pour se protéger mais pour protéger les autres ... <br /> Peut-être, je dis bien peut-être que - de fait - dans ce cadre, la norme du masque est moins stricte. A priori les masques portés par les asiatiques sont des simples masques avec une double épaisseur de coton type drap - peut-être un sergé (équivalent d'une toile en jean) ou à l'inverse d'une popeline (tissage plus serré mais tissu plus fin). <br /> <br /> Celui qui serait le plus proche d'un FFP2 (qui protège) est construit de ces deux couches de tissus (type drap) et d'un molleton, d'un polaire ou encore d'un tissu type déperlant. <br /> <br /> Il faudra certainement changé de paradigme après cette crise. Prévoir que les personnes malades portent - elles - un masque (par exemple) afin de limiter les contagions. Bref, une discipline différente des citoyens ... <br /> <br /> Ceci ne change pas le débat de fond - Aujourd'hui, il n'y a pas assez de masques pour protéger les personnes en contact avec les malades ... Autant dire qu'il n'y a pas assez de masques pour les malades ou porteurs sains - ce qui aurait permis d'éviter une période de confinement qui risque de s'allonger de plusieurs semaines. Ceci en admettant que tous se plient à une certaine discipline ... <br /> <br />
B
Merci de ces conseils et de cette lucidité ancestrale dans ce jeune nouveau monde déboussolé. A force de donner sans faire réfléchir nous avons une population perdue à l’écoute (car déresponsabilisés) de conseillers conseilleurs non payeurs changeant d’avis selon les médias et le vent. <br /> Je ne dis pas que tout était bon mais au moins très souvent sensé. Merci de ces rappels de bon sens paysan dans ce monde urbanisé et perdu.
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