10 Mars 2020
Enfermée dans mon bunker, cause de coronavirus, un couteau à tartiner entre les deux, en compagnie de mon chat Flanelle, j'ai parcouru divers blogs maçonniques de frères et cousins éloignés.
Là, je suis tombée sur un article de Jean-Laurent Turbet ayant pour titre « Quelles sont les spécificités de la Grande Loge de France ? » datant du 6 février 2020 qui reprend une interview de Pierre Simon datant de 2000.
Jean-Laurent Turbet invite les frères (de la GLDF) a « se questionner. Mon frère, qu'est ce qui fait pour vous la spécificité de la Grande Loge de France ? Et à vous d'apporter votre réponse. En toute liberté. »
Afin d'éviter que des frères ne répondent à cette invitation, se lançant dans une dangereuse aventure et risquant de passer en « justice maçonnique » pour « indélicatesse au grand maître », voici – rien que pour vous - les spécificités de la GLDF (Grande Loge de France) qui me viennent à l'esprit.
Une des spécificités de la GLDF est la place donnée aux ex-Grands Maîtres. C'est, d'ailleurs, unique. A la fin de leur mandat, ceux-ci ont le privilège à participer à tous les conseils fédéraux qu'ils veulent, donnant leur avis sur tout et sur rien. Genre fonction « à vie » d'individus incapables de descendre de charge en manque de reconnaissance.
Alors que la plupart des obédiences prennent soin de leur représentativité - seul les membres élus en qualité de conseillers fédéraux ou de l'ordre peuvent représenter leur obédience - , une partie de ces ex-Grands Maîtres se sont organisés pour continuer à représenter la GLDF « ad vitam » aux frais de la GLDF. Ceci sans que le convent ou les loges ne puissent s'y opposer et émettre quelques critiques que ce soient.
L'autre spécificité est la place du Suprême Conseil de France comme le montre divers documents que j'ai publié sur ce blog, dont le fameux décret promettant des radiations pour tous les frères membres de juridictions maçonniques non-reconnues par la GLDF.
La GLDF est complètement ossifiée de l'intérieur. Pour ne pas dire momifier.
La GLDF est une obédience qui est dirigée par les mêmes individus depuis plusieurs décennies. L'actuel grand maître, Pierre Marie Adam, fut le grand orateur des deux grands maître précédents, Marc Henry et Philippe Charuel et est conseiller fédéral depuis au moins 20 ans.
Les conseillers fédéraux de la GLDF contournent la règle – malgré tout prévue dans les textes de la GLDF – qui veut qu'un conseiller fédéral ne puisse faire deux mandats successifs en faisant, tout simplement, un arrêt durant une année entre deux mandats …
Ceci conduit à avoir toujours les mêmes aux fonctions de dignitaires de la GLDF.
A cette situation, il y a une autre conséquence : trop imbus d'eux mêmes, ils ne supportent aucune critique. Quand je dis aucune, c'est aucune. Telle que vous me voyez là – devant vous – si je ne l'étais pas déjà pour avoir critiquer la GLDF, je serais radiée ! Ces dignitaires voient, même, là où il n'y qu'une opinion, une attaque ... C'est, à ce niveau, de la paranoïa.
C'est – si mes souvenirs sont bons – Alain Graesel, alors grand maître, qui a fait voter par le convent une modification dans les textes de la GLDF permettant de poursuivre tous frères pour « indélicatesse au grand maître ».
Comme la définition « d'indélicatesse » est très large, on trouve ainsi des frères, menacés de radiation, soit pour des remarques au sujet d'une modification des textes de la GLDF, soit du fait d'une opinion personnelle. Que celles-ci soient faites à titre privé dans le cadre d'échanges ou directement envoyé par courrier à l'obédience, cela ne change rien. Ne croyez même pas que ces frères se soient montrés insultants … Les cas que j'ai eu l'occasion d'étudier sont des frères qui donnaient, tout simplement, leurs opinions de manière civilisées et normales, en toute bonne foi.
Celui qui a le plus abusé de ces procès aberrants est Philippe Charuel avec Pierre-Marie Adam comme grand orateur. Ils sont allés jusqu'à utiliser des correspondances privées. En effet, ce système de premier choix conduit à la pire délation de certains frères pour évincer d'autres frères … Bonjour l'ambiance.
Cette peur maladive de la critique conduit les dignitaires de la GLDF a d'autres excès. On se souvient des « historiens à nous », de l'affaire de la Biennale de Bordeaux et du chantage Besson/Charuel pour m'interdire de participer à une table ronde (voir le vote du conseil fédéral de la GLDF ici ), … mais j'ai appris que d'autres frères avaient été écartés, par les mêmes méthodes (le chantage), à diverses manifestations.
En fait, pour pouvoir donner son opinion concernant la GLDF, il faut le faire de manière anonyme … ou après avoir démissionné.
La GLDF ne reconnaît aucune obédience en France à part la GLAMF (depuis peu). Elle avait un accord avec le GODF, permettant aux frères de la GLDF une double-appartenance qu'elle a abrogée. Ainsi, elle considère n'avoir aucun lien avec les obédiences françaises … Si elle ne supporte pas les critiques des autres, elle ne se gène pas à l'égard des autres obédiences.
Elle s'autorise à participer à tout et à rien – pleurnichant de n'avoir droit qu'à des strapontins - réclamant des honneurs - Bref, la GLDF est la Tatie Danièle de la franc-maçonnerie.
J'ai une réputation à tenir. Ne pas dénoncer le sexisme de la GLDF comme étant une de ses spécificités, cela aurait fait désordre. Comme un peu tout avec la GLDF, c'est – encore là – avec excès. Il s'agit même de son fond de commerce.
Si la GLDF a abrogé son accord avec le GODF, c'est parce qu'il recevait des sœurs en tenue.
Si la GLDF voulait, il y a quelques années, désireuse de devenir « régulière » au sens anglais, interdire toute relation avec les obédiences en France, c'est encore parce que ces obédiences initiaient des femmes ou recevaient des femmes.
Si la GLDF refuse la visite de sœurs en tenue, c'est pour préserver « la pureté de leur rituel » considérant que les femmes n'ont pas les capacités pour le comprendre, alors qu'elles sont 80 % à pratiquer le même rituel.
Malgré cela, la GLDF – qui considère les obédiences mixtes et féminines comme de la sous-franc-maçonnerie – s'autorise à les visiter … mais surtout ne veut pas que l'on dise que les frères participent à des tenues mixtes. En fait, pour eux, comme ce n'est pas vraiment de la franc-maçonnerie, les frères ne participent pas à des tenues (mixtes).
Un frère qui a osé prétendre dans un email que la GLDF participait à des tenues mixtes est passé en « justice maçonnique » pour indélicatesse au grand maître. C'est même Pierre-Marie Adam qui l'a fait voter au conseil fédéral en 2016. Sexiste jusqu'au bout du tablier ...
Avec ce type de fonctionnement, difficile pour un homme moderne de trouver la liberté qu'il recherche en entrant au sein de la GLDF.
Il n'y a que deux solutions : s'en faire une raison (et n'en penser pas moins) ou démissionner. A priori, vu les relents inquiets qui me parviennent de la GLDF, c'est la seconde solution qui semble être préférée par les jeunes maîtres.
Le plus incroyable est que les dignitaires de la GLDF s'interrogent sur les raisons de ces départs … Là encore, ce doit être une spécificité de la GLDF. Tout le monde sait pourquoi, sauf eux.
Afin de répondre à un commentaire sur les "cérémonies de réception" que la GLDF a inventé de toutes pièces, voici un article qui date du 31 janvier 2016 qui analyse la question. Mais je peux, à tout hasard, développer ma pensée dans un article spécifique.
" La grande famille du REAA " : vers une compromission pour les sœurs ? - La Maçonne
Cet article a été publié le 31 janvier 2016. Il relatait les tentatives de faire "survivre" une CMF (Confédération Maçonnique de France) fondée afin que la GLDF et la GLAMF "entrent dans l'h...
http://lamaconne.over-blog.com/2016/01/FamilleREAAcompromissionsoeurs