7 Février 2021
Une femme, coach en entreprise, a été menacée par des individus qui prévoyaient la tuer. Tous les ingrédients d'un mauvais film sont là : ce projet d'assassinat était animé par des anciens de la DGSE, avec dans le rôle de barbouzes des militaires, effectivement de la DGSE, ayant pour noms de code : Adelard et Dagomar ainsi que des mystérieux commanditaires francs-maçons, dont l'un n'est pas moins Vénérable maître de sa loge et ex-commandant de la DGSE.
Président d'une société de formation en coaching que j'ai retrouvé, il fut à l'origine, en octobre 2019, avec l'ICN School Business du Comité d’Éthique du Coaching (CEC) et semble avoir été bien intégré – et même reconnu – dans son milieu professionnel.
Les protagonistes seraient aussi mis en cause dans l'assassinat d'un pilote dont le cadavre a été retrouvé en 2019.
La GLDF, plus inquiète pour sa réputation que choquée par la gravité des faits, s'est empressée de sortir un communiqué afin d'informer le grand public que les francs-maçons en question ne sont pas de leurs membres. La GLAMF – à laquelle appartient cette loge et les frères impliqués - assure de son côté avoir suspendu la loge en question ainsi que ses membres. Bien que suspendus, les frères ne sont pas radiés. Il faudra attendre une éventuelle condamnation. On a le temps donc.
Rappelons que la GLDF a signé des accords de reconnaissance avec qu'une unique obédience en France : la GLAMF, rêvant avec elle du grand soir et de recomposer le paysage maçonnique français. Ces deux obédiences - du moins leurs dignitaires - ont travaillé et travaillent encore à la division des obédiences maçonniques.
Pour le profane et le reste du monde que ces ex-DGSE soient membres de la GLAMF, de la GLDF, du GODF, ou de toutes autres obédiences, ce n'est pas la question. La grande majorité des français ignorent même les noms des principales obédiences et, surtout, ne savent pas les différencier.
Il s'agit de francs-maçons et – de surcroît – y compris pour les francs-maçons et maçonnes - de la même famille. En tant que sœurs et frères, nous sommes toutes et tous concernés par les dérives de quelques uns.
Ainsi, se précipiter à expliquer « que ce n'est pas dans mon obédience », ou encore « qu'ils ne savaient pas », cela n'apporte rien à un débat qui va devenir, dans le monde d'après, nécessaire.
Dans les années 1990, de nombreux Francs-maçons furent impliqués dans de nombreuses affaires politico-financières (l'affaire des HLM de Paris, l'affaire des HLM des Hauts-de-Seine, l'affaire de la DCN de Toulon, l'affaire du tribunal de Nice, les affaires de la mairie de Nîmes, l'affaire Elf, etc.) au point que les obédiences concernées ont tenté de mener des opérations « Monsieur propre » avec plus ou moins de succès.
Dans l'affaire Carlton (DSK), sur les huit individus impliqués, sept étaient francs-maçons (GODF, GLDF) et sont, très certainement, encore membres d'une loge soit du GODF, soit de la GLDF – puisque relaxés. Dans tous les cas, ces frères n'ont pas été radiés des obédiences concernées.
Les différentes affaires internes que je relate sur mon blog, qui si elles n'ont rien de délictueuses d'un point de vue juridique, font la démonstration que l'éthique n'étouffe pas les obédiences – et ceci au niveau des dignitaires. La plupart du temps, pour beaucoup de ces affaires, vu l'agressivité de celles et ceux qui sont en cause, on peut imaginer leurs attentes affairistes.
Ainsi, la question n'est pas « comment ose-t-on salir la réputation de telle ou telle obédience ? » mais « comment ces frères et sœurs osent salir par leurs comportements et la défense de leurs petits intérêts la franc-maçonnerie française toute entière ? ».
Certains comme certaines continuent à répéter en boucle que les « affaires » mettant en cause des frères ou des sœurs ne sont pas plus nombreuses que dans des clubs de foot ou encore de broderies. C'est humain, pas pire qu'ailleurs, … blablabla.
A la différence, que ces clubs ne se présentent pas comme animés par des hauts sentiments humanistes, ou encore des citadelles de vertus et de grandeur d'esprit. Ce type de défense met la franc-maçonnerie au niveau intellectuel du foot où les agapes tiennent lieu d'une troisième mi-temps.
La démarche spécifique de la franc-maçonnerie implique une construction éthique où, au moins, les crimes et délits y sont exclus.
A la base, on est tous d'accord pour dire que tuer, violer, voler, agresser, … ou encore mentir … n'est pas ce que l'on attend d'un frère ou d'une sœur.
Compter de tels individus sur nos colonnes – et durant plusieurs années – et notez que je me fiche de quelle obédience - n'est pas qu'une erreur de recrutement. C'est de la négligence coupable.