Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
La Maçonne

Un négationiste de Alliance-Police au GODF

Ce n'est pas un scoop de dire que plusieurs policiers sont francs-maçons. Beaucoup d'entre nous avons la naïveté de penser que ces policiers francs-maçons ne fréquentent pas des syndicats comme Alliance ou encore UNSA, radicalement situés à l'extrême-droite depuis plusieurs années et que, par ailleurs, ils ne partagent pas leurs visions racistes et violentes de ces syndicats. 

Or, cette affaire va vous faire abandonner tout espoir.

Non seulement, il existe un policier au GODF qui est membre (et même un co-fondateur) du syndicat Alliance-Police, qui en fut secrétaire général, mais qui fait en sus l'apologie des crimes nazis en toute impunité au sein des loges. Comme quand rien ne va, rien ne va, ce policier fut conseiller de l'ordre et est actuellement président du Jury Fraternel de Paris IV et la loge en question est une loge au 30ème degré au REAA  Sa loge bleue n'est pas non plus complétement inconnue des spécialistes de l'histoire de la Franc-Maçonnerie, puisqu'il s'agit de St-Jean de Jérusalem, à Nancy. 


 
L'histoire. 

Jean-Luc G, honorable policier et membre du syndicat Alliance  -  a présenté une planche en référence à la citation suivante (qu'il n'a visiblement pas comprise) : 
« Aucune éthique au monde ne peut nous dire à quel moment et dans quelle mesure une fin moralement bonne justifie les conséquences moralement dangereuses »
 Max WEBER (LE SAVANT ET LA POLITIQUE 1919) 

Le passage qui fait l'apologie du nazisme et des tortures est le suivant : 
« Mais dans ce domaine, ne soyons pas non plus hypocrites, les désastres humains qu’ont constitué les deux guerres mondiales, ont permis à la médecine de faire des avancées considérables. Et si nos sociétés occidentales, dites humanistes et républicaines, ont officiellement détournés les yeux, horrifiées et dédaigneuses, elles se sont toutes empressées de récupérer discrètement ses recherches et de les renforcer à notre profit à tous.  
Les soins apportés à nos « gueules cassées » ont largement contribué à faire évoluer la chirurgie réparatrice et esthétique, quant aux expériences des MENGELE et autres tortionnaires nazis faites dans les camps de concentration, elles aussi ont été utilisées et ont permis des avancées considérables dans de nombreux domaines médicaux. 
En observant tout cela, je suis tenté, comme SHAKESPEARE dans Hamlet de me demander si « La morale n’est pas qu’une forme de lâcheté ? ». Comme quoi, de bonnes intentions ou actions peuvent être mal utilisées et de mauvaises, servir le bien … !
 » 

Les « expérimentations » de Mengele étaient des tortures sur des prisonniers de toutes origines. Elles consistaient à blesser, inoculer des maladies, procéder à des "opérations" ou encore tester des méthodes de stérilisation de masse. Ils ont, aussi, tuer et disséquer des prisonniers. 

Les « recherches » étaient effectuées dans tous les camps, par de nombreux autres « médecins » nazis. Mengele est, donc, ni le seul mais certainement en fut le plus criminel. Ce qui différencie Mengele des autres nazis sont ses « recherches personnelles » qui consistaient à rechercher les marqueurs physisques et biochimiques qui distinguaient les « races inférieures » de la « race supérieure ». Ce qui pour les nazis étaient d'importance « vitales ».

Il conduisit ses tortures sur des juifs et des tziganes. Il s'intéressait tout particulièrement aux enfants dont les jumeaux, ...  Contrairement, à ce qu'affirme Jean-Luc G, aucune de ces « expériences » qu'elles soient de Mengele ou d'autres "médecins" nazis n'ont été utiles à la science. 
Cela pour différentes raisons : 

  • Ces actes de tortures étaient des actes de tortures et ne reposaient sur aucune méthode ou démarche scientifique - sauf celles de la torture (et ce n'est même pas certain, vu les atrocités que ces "médecins" et les nazis ont commis), 
  •  Ensuite, les nazis, par peur d'être condamnés, détruisirent eux-mêmes les documents se référant à ses actes de tortures. 
  • Pour terminer, les documents qui n'ont pas été détruits n'ont rien appris aux scientifiques qu'ils ne savaient déjà. 

Voilà pour la partie historique. 

Sur le plan éthique :

  • Mettre au même niveau, la reconstitution physique des soldats de la 1ère guerre mondiale avec les tortures nazis de « médecins » est choquant : l'un est la vie, l'autre est simplement faire l'apologie de crimes contre l'humanité. 
  • Considérer que ces actes de barbarie, de tortures et ces crimes contre l'humanité ont été « bénéfiques » d'une manière ou d'une autre est du négationnisme. Le négationnisme soit nie les crimes des nazis, soit souhaite les rendre acceptables en les rendant humains ou encore en les minimisant. 

C'est exactement ce que fait Jean-Luc G. 


Bien sûr, lors de la lecture de cette « planche », il y a eu plusieurs mouvements de protestation. Très content de lui, Jean-Luc G a diffusé sa planche autour de lui et, surtout à ceux, qui l'ont réclamé. 

Bien entendu, deux frères - Pascal B et le frère François W  - ont déposé une plainte contre Jean-Luc G. L'affaire est passée en appel devant la Chambre Suprême de Justice Maçonnique. 

Jean-Luc G dans son mémoire explique évoquant ses accusateurs : 

« Seuls, de mauvais esprits mal intentionnés, peuvent interpréter mes propos comme une « apologie du nazisme ». Mes trente années au GO, ainsi que l’ensemble de mes divers engagements démontrent bien l’inverse. » Rappelons qu'il est membre d'un syndicat policier d'extrême-droite et rien que ce fait devrait être un motif d'exclusion. 


« Puis, et pour clore ce chapitre, je dirais que je n’ai absolument aucune leçon à recevoir des plaignants dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, le fascisme et l’antisémitisme. Ce fut le cœur de mon travail pendant une bonne partie de ma carrière professionnelle. Et je ne me suis pas contenté, moi, d’un combat théorique et livresque, le mien fut concret… ! Enfin que dire d’une maçonnerie dans laquelle il ne serait plus possible d’énoncer des faits avérés, de prononcer certains noms sous quelques prétextes que ce soit ? Est-ce la liberté de pensée et de parole que nous prônons… ???? » 
Nous avons vu que non – les « faits » ne sont pas avérés historiquement et que les proposs racistes, antisémites ou encore négationnistes, ne sont pas de la "liberté de pensée" mais des délits.

Le reste de sa défense est d'expliquer qu'il est victime d'un complot. En même temps, c'est un membre Alliance-Police. 
 
La conclusion de la Chambre Suprême de Justice Maçonnique (organe disciplinaire du GODF) est encore plus choquante que le texte de Jean-Luc G. et sa défense pathétique. 
En effet, comme vous pourrez le lire plus bas, cette « Justice Maçonnique » estime qu'il ne s'agit pas « d'apologie de crimes contre l'humanité », encore moins de négationnisme et que les propos de Jean-Luc G sont nullement condamnables. 
Elle a rejeté donc l'appel des deux frères, dont l'un a perdu 80% de sa famille dans des camps de concentration. 

 

 

 

 

Alors que les frères B et W avaient un recours contre Jean-Luc G, on retrouve celui-ci siègeant comme président dans un jury fraternel en mai 2024 contre les deux frères en question. 
Ce qui est, bien entendu, parfaitement contraire aux règlements du GODF. 
 

 

Conclusion. 

Si Jean-Luc G fut secrétaire général de Alliance Police, Guillaume Trichard, actuel Grand Maître du GODF fut celui de l'UNSA (adjoint, seulement). 

Par ailleurs, Alliance Police et UNSA-Police ont signé un accord. Cela pour remporter les élections professionnelles comme le souligne Libération.  Sans trop se mouiller, on peut estimer que les relations entre Jean-Luc G et Guillaume Trichard ne sont pas totalement étrangères de cet accord. Comme une partie des policiers sont aussi des anti-maçonnistes, je ne suis pas certaine qu'ils apprécieront. Mais là est un autre débat. 

Comme nous l'avons vu dans les précédents articles, et selon leur propre déclaration,  la Chambre de Justice Maçonnique est pieds et poingts liés au Conseil de l'Ordre et semble prendre ses "ordres" auprès du Grand Maître Guillaume Trichard ou encore ses conseillers de l'ordre.

Il leur a sûrement semblé désordre qu'un des co-fondateurs de Alliance Police soit exclu du GODF, après avoir été Conseiller de l'Ordre, pour "apologie de crimes contre l'humanité" ou encore "négationnisme". 

Mauvais calcul : il apparait bien plus désordre de voir que le GODF protège un personnage qui devrait être exclu rien qu'à cause de ses relations avec l'extrême-droite, et qui devrait l'être plus sûrement pour ses propos nauséabonds qui reposent sur un délire que se partage les négationnistes. 

 

 

Article Wikipedia sur Alliance Police (cliquez ici). Inutile que je présente un historique plus complet sur la radicalisation de Alliance Police, depuis les années 2000 de ce syndicat Policier. 

Article Wikipedia sur les "expériences médicales nazies" ici. 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
Quand on regarde le "recrutement" des politiques, tant exécutifs que législatifs, il y a une baisse qualitative de ce personnel. Il y a quelques années un conseiller spécial du Président de la République avec 13 mises en examen était inenvisageable, de même qu'un ministre de la justice ou de l'intérieur avec des suspicions de malversations, morales ou matérielles. Cette baisse de qualité se ressent aussi au GO qui n'est jamais qu'un micro échantillon de la population du pays..
Répondre