30 Janvier 2017
C'est ainsi que s'expriment quelques dignitaires connus de nous seuls à des assemblées consternées.
Oui ! Méfiez-vous en ! Ces blogs pourraient vous apprendre des choses sur votre obédience, montrer des trucs que certains et certaines voudraient vous cacher. Peut-être même que vous risqueriez de réfléchir, de vous informer – voir même de poser des questions.
Vous qui me lisez, sachez que les blogs maçonniques sont dangereux pour vous et vos proches !
Bien sûr, il existe des blogs légitimistes qui ne remettrons rien en cause. Pour eux, vu les efforts qu'ils font pour plaire et satisfaire les arcanes du pouvoir des obédiences, c'est pas très sympathique de les présenter comme dangereux. Ces mêmes dignitaires vont, bien volontiers, sur ces blogs conspués, afin d'y gagner une reconnaissance pour ne pas dire une renommée qu'ils ne peuvent avoir autrement.
Allez savoir pourquoi, je ne peux pas m'empêcher de faire un parallèle salutaire avec l'actualité américaine. Trump est en guerre contre les médias. Des grands maîtres et des dignitaires d'obédiences, eux, sont en guerre contre les blogs maçonniques. Chic ! La franc-maçonnerie française a, au moins, un point commun avec la politique américaine ! Pour Trump, les journalistes ne comprennent rien à rien. C'est un peu des idiots. On va dire que ces grands maîtres pensent peu ou prou la même chose des blogueurs. Des idiots qui ne comprennent rien.
Les uns comme les autres, à part exhorter les foules, ne savent d'ailleurs pas plus argumenter.
Faisant des faits une « vérité alternative », Trump et son équipe se ridiculisent. La guerre est perdue pour lui. Quant à nos grands maîtres, c'est un peu la même chose. (entre autre, voici une information sur Trump et les médias)
Lors de la journée mondiale pour la liberté de la presse de 2016, l'UNESCO notait que celle-ci était menacée voire inexistante dans de nombreux pays. Il existe, en effet, deux notions importantes pour assurer la transparence démocratique : la liberté de l'information, c'est-à-dire à obtenir l'information des pouvoirs publics et la liberté de transmettre cette information, comme de pouvoir présenter son opinion.
« La liberté de l’information peut inciter les gouvernements à agir de façon plus ouverte et plus responsable et contribuer à prévenir et combattre la corruption, ce qui est un gage de bonne gouvernance.
Néanmoins, les lois sur la liberté de l’information ne sauraient à elles seules garantir la réalisation de ces objectifs, qui dépendent également d´autres facteurs relatifs à la gouvernance (par exemple, niveau d´indépendance et l'interaction entre les diverses branches du gouvernement, etc.), de l’existence d’autres lois favorables ou contraires à la liberté d’expression et d’information, et des valeurs, pratiques et attitudes de la population. Un autre terme essentiel de l’équation est l’existence de médias pluralistes, indépendants du pouvoir en place comme des groupes de pression économiques et politiques et capables de fournir aux individus l’information dont ils ont besoin pour sanctionner l’action du gouvernement lors des élections et s’engager activement dans d’autres formes de la participation citoyenne. » (site de l'UNESCO)
La France est un pays particulièrement mal placé pour faire la leçon aux autres se situant à la 45ème place du fait, justement, de médias appartenant à des groupes financiers dont on peut douter des intérêts à informer comme d'être indépendants de tous groupes de pression. L'attentat contre Charlie Hebdo ayant conduit à l'assassinat de plusieurs journalistes, en janvier 2015, doit être rappelé à vos mémoires. Il s'agissait non pas uniquement d'un acte criminel et aveugle mais aussi d'une atteinte à cette liberté de la presse, de l'information mais aussi (et surtout) d'opinions, qu'elles soient politiques ou religieuses.
La liberté d'opinion est inscrite dans les constitutions des pays démocratiques. Le premier pays à le faire est les USA avec le premier amendement interdisant au Congrès de prendre des lois restreignant la liberté de la presse. Ces libertés fondamentales de presse comme d'expression ne sont pas uniquement pour ceux qui transmettent l'information, mais surtout pour ceux qui la reçoivent – qui ont un accès à cette information. Ainsi, limiter une liberté d'expression est limiter non pas uniquement le droit à s'exprimer d'une personne, mais le droit aux lecteurs, auditeurs, de bénéficier de cette opinion. En effet, ce que bien des grands maîtres oublient, la loi considère que tout humain est capable de traiter l'information qu'il reçoit, de la comprendre comme de l'analyser.
Le droit à l'information, notion récente, ouvre à tous un droit de savoir et de disposer de l’information nécessaire à l’exercice de la citoyenneté. Il implique donc un droit du public à connaître la vérité ou tout au moins ce qui y contribue. Le corollaire étant que les gouvernements sont dans l’obligation de la fournir avec la plus grande transparence possible et que les journalistes doivent d’aller le plus loin possible dans sa recherche.
Le droit à l’information fait sa première entrée dans le droit positif français avec les lois du 17 juillet 1978 et du 11 juillet 1979 qui ouvrent au public l’accès aux documents administratifs et aux archives, véritable révolution dans notre culture. L’administration française a une longue tradition de secret qu’on peut faire remonter à l’Ancien régime. Cette avancée du droit à l’information est encore relative. Avec les lois de 1978 et 1979, la France est entrée avec retard dans un mouvement en marche depuis longtemps ailleurs. Des procédures d’accès aux documents et aux informations administratives, remontent en Suède, depuis 1766 !
Si la France marque un retard certain, ce retard existe aussi dans les mentalités.
En effet, lorsque l'on analyse bien le fonctionnement des obédiences, c'est ce manque de transparence – ce droit à l'information – qui est méprisé. Un simple exemple : même les effectifs font la polémique des dignitaires. Pourquoi ne pas indiquer clairement (et tout simplement) les effectifs d'une obédience, sans jouer sur les mots ou les chiffres ? Les dépenses – les frais – d'une obédience sont devenues tout autant occultes. En dehors de bilans, qui sait ce qu'il y a sur les comptes bancaires, qui a accès aux factures ? Quant au reste, qui a accès aux dossiers litigieux alors que tout et un chacun a le droit d'obtenir ces informations sur le fonctionnement d'une association qu'est une obédience ?
« Donner une information » - ce que font les blogs avec leurs propres moyens - suscite des appels à la méfiance. Hormis une poignée de légitimistes convaincus, personne n'est vraiment dupe des véritables motivations d'un Trump comme de certains dignitaires d'obédiences.
La franc-maçonnerie s'appuie pourtant sur une valeur : la liberté. « Ecole de pensée, de liberté », attachée à la déclaration des droits humains, censée être respectueuse de ses propres textes, il faut néanmoins se battre contre ces dignitaires qui piétinent ce pourquoi nous nous sommes engagés et qui, finalement, font reculer les obédiences.
A moins de vouloir faire de la franc-maçonnerie, le même bal de grands guignols que la politique américaines, il y a urgence à intervenir.