31 Janvier 2016
La très illustre CMF (Confédération Maçonnique de France) est considérée, pour beaucoup, comme morte ou sous assistance respiratoire. Certains, au contraire, pro-CMF, annoncent son retour annonçant, soit des négociations à venir avec les cinq Grandes Loges Européennes signataires de la Déclaration de Bâle en juin 2012, ou encore le retour de la GLTSO « à la table des négociations », et même l’arrivée imminente et certaine de la GLFF et du Droit Humain pour constituer la « grande famille du REAA » et, enfin « entrer dans l’histoire », comme promis. Vous connaissez l’air et les paroles.
La seule chose certaine est que les statuts de la CMF existent toujours. Son objet social est la quête de reconnaissance auprès de Grandes Loges régulières, impliquant le respect des principes de la tradition maçonnique (vous pouvez mettre les majuscules si le cœur vous en dit), c’est-à-dire la non-mixité des travaux et le travail en loge « à la gloire du GADLU ». Je ne vous parle même pas de la bible et des obligations de croyances ! Comme ces statuts ont été votés par le convent de la GLDF et celui de la GLAMF – et qu’ils n’ont pas été revus par ces derniers – si négociation il y a, les négociateurs risquent de partir de loin pour ne pas dire du néant dans laquelle se trouve la CMF aujourd’hui. Là où cela devient ridicule est d’imaginer la GLFF et le Droit Humain à « cette table de négociation » et de prétendre à un quelconque rapprochement avec la GLDF et/ou la GLAMF. Bien entendu, il existe certainement des sœurs pour qui le besoin de reconnaissance est aussi important (voir nécessaire) que pour des frères, qui s’imaginent, comme eux, que s’autoproclamer « nouvelle élite maçonnique de la tradition pour entrer dans l’histoire » est un enjeu crucial. Or, comme les frères, elles sont minoritaires.
Cependant, prétendre « un rapprochement », c’est avouer qu’il y a « éloignement » et/ou que les relations présentées comme bonnes ne le sont pas autant que la GLDF et ses Grands Maîtres successifs ont voulu nous le faire croire ces 10 dernières années.
La circulaire n°35 de mai 2014 a été un réveil brutal quant à la manière dont les obédiences françaises sont considérées par la GLDF. Elle indiquait, sans rire, qu’étant donné qu’elle n’avait signé aucun accord avec aucune obédience, elle n’avait aucune relation à rompre, car aucune n’existait. Par ailleurs, les obédiences « amies » - et, à ce titre, on se demanderait presque à quoi ressemble les inimitiés de la GLDF – sont cantonnées aux sphères profanes (colloques, conférences, tenues blanches fermées ou ouvertes, etc.). « Le petit clic que la clenche fait quand la porte se ferme » a été, autant, entendu que cette circulaire a été lue.
Ces relations quoique qu’elles puissent être sont handicapées : la GLDF ne reçoit pas les sœurs en tenue – qu’elles soient du Droit Humain, de la GLFF, ou de toutes autres obédiences « amies ». Ceci présente des situations frisant la caricature illustrant le sexisme pour les nuls.
Si la GLDF a reçu ces dernières années, les Grands Maîtres de la Fédération Française du Droit Humain, elle ne reçoit plus l’actuel parce qu’il s’agit d’une femme, Madeleine Postal. Si ses loges reçoivent n’importe quel frère du Droit Humain, nos fondateurs de la « grande famille du REAA qui se rassemble » n’ont pas reçu depuis presque 10 ans, le Souverain Grand Commandeur du Droit Humain. Les deux derniers élus à cette haute fonction de l’obédience sont des femmes. Actuellement, il s’agit de Yvette Ramon, en fonction jusqu’en 2017 – qui fut, d’ailleurs, Grand Maître de la Fédération Française du Droit Humain. A savoir qu’un Souverain Grand Commandeur est aussi le Grand Maître International du Droit Humain ayant la responsabilité de plusieurs pays y compris la France. De ne pas la recevoir en tenue maçonnique est, quand même, un comble pour ceux qui veulent rassembler le REAA « à l’international » !
Pour ce qui est de la GLFF, le dossier est clos – on peut même dire de manière définitive depuis juin 2013 - puisque cela fut voté lors du convent de la GLDF. Les soeurs ne sont reçues dans aucune tenue. Cela s’appelle la « non-mixité des travaux » en jargon GLDF. Une avancée, pourtant, est à signaler : les conjointes, les mères, les filles ou petites-filles pourront se rendre en décors à la tenue funèbre de leur parent, frère disparu, si le prochain convent de la GLDF l’approuve. En effet, de nombreux scandales jalonnaient les relations entre les obédiences.
Des filles, des conjointes, voir même, malheureusement, des mères se trouvaient mises à la porte des temples de la GLDF, interdites de porter leurs décors. Elles pouvaient y participer à la condition qu’elles acceptent de passer pour des profanes. Les loges de la GLDF étaient, quant à elles, menacées de fermeture, les frères promis à la radiation s’ils cédaient à la tentation de les recevoir « avec leurs décors », créant les tumultes que vous pouvez imaginer au sein de la GLDF et des régions. Je souligne le progrès. Bien des filles attendront, donc, avec une patience angélique, le décès de leur père respectif afin d’avoir le privilège d’être reçue comme d’authentiques franc-maçonnes. Voici une approche originale du symbolisme au 3ème degré … Je m’en réjouis d’avance.
La position de la GLAMF – les nouveaux alliés de la GLDF de toutes les heures même les plus mauvaises – est plus facile et plus complexe. Plus facile, parce que finalement, mis à part la GLDF, aucune obédience en France et ailleurs dans le monde ne la reconnaît. Hormis le fait qu’elle a une définition de la démocratie que bien des dictateurs lui envieraient, elle traverse actuellement une crise d’identité de fond. Elle n’existait que pour supplanter la GLNF, ceci avec l’aide de la GLDF. Si sur bien des points, elle tendrait à « se libéraliser », sa structure et son mode de fonctionnement ne peuvent la faire entrer dans la famille des « obédiences libérales ». Son actuel Grand Maître ne s’exprime pas assez souvent pour que l’on puisse affirmer qu’il soit porteur d’une rénovation de cette jeune obédience. Lisons – relisons – cette « lettre à toutes les obédiences françaises » qu’écrivait un illustre membre du Suprême Conseil pour la France, Francis Bardot, (GLAMF), qui fut publié « en exclusivité » sur le blog de Jean-Laurent Turbet et qualifier par ce dernier de « vivifiante ». Un passage me heurte, particulièrement. A savoir que cet illustre frère est l’organisateur de colloques (profanes, bien entendu) réunissant des membres des Suprêmes Conseils de la GLDF, de la GLAMF mais aussi de la GLFF.
« Tandis que nos épouses, amies et compagnes sont reléguées dans l’irrégularité sociétale (ainsi considérée par la GLNF) et privées du choix d’une maçonnerie résolument spirituelle, la loge de recherche de la même GLNF … »
Voilà, les choses sont dites. Les sœurs sont « privées d’une maçonnerie résolument spirituelle » et condamnées à errer dans des maçonneries qui ne leurs conviendraient pas. Ceci à tous les degrés … Ce qui signifie, plus simplement, que pour Francis Bardot, nos obédiences ne sont pas tout à fait maçonniques. Les Suprêmes Conseils de la GLFF et du Droit Humain sont considérés tout autant sociétaux que les loges bleues. Les sœurs sont des imitations de francs-maçonnes.
L’idée que les femmes ont été capables de fonder les maçonneries, qui leurs iraient, n’est pas (encore) arrivée dans les cerveaux des frères de la GLAMF et d’une majorité de ceux de la GLDF. Il faut croire que les sœurs de la GLFF (accessoirement membres du SC féminin) présentent aux « rencontres écossaises » organisées par Francis Bardot, y étaient pour être sauvées par nos frères, et apprendre ce qu’est « la véritable maçonnerie » aux côtés de leurs guides spirituels – et si l’une d’entre vous murmurent leurs « gourous » - je suis aussi preneuse de l’analyse. En attendant de découvrir la lumière, elles leur servent de faire-valoir. Du moment qu’il ne leur est pas demandé de servir le café, nous pouvons nous estimer heureuses. J’exprime, assez bien, dans cet exemple fort déplaisant, mon sentiment quant « aux rapprochements » avec des obédiences telle que la GLDF ou la GLAMF. Dans tous les cas, si ces sœurs espéraient convaincre de leurs qualités et de l’authenticité de leurs démarches, c’est plutôt loupé. Cela fait 30 ans que de colloques, en conférences, et autres festivités, des sœurs n’obtiennent pas sans plus de résultats.
Ainsi, en imaginant qu’un éventuel « rapprochement » serait possible, il ne pourra pas exister sans quelques accords et autres traités bien signés en plusieurs exemplaires. Ce qui signifie, en clair, que cela ne pourra se faire que si les convents des obédiences concernées le votent.
Il ne faut pas être devin pour imaginer que les convents de la GLFF et du Droit Humain auront des difficultés pour accepter la mascarade d’une non-réciprocité des visites, « au nom de la Tradition maçonnique » pour les beaux yeux d’une obédience qui, en 2014, prévoyaient de rompre des relations qui, au demeurant, était considérées comme ne pas exister. Aucun de ces convents, d’ailleurs, n’accepteront de se diviser entrer « dans la grande famille de REAA », famille qui exclut de facto les sœurs. Si Philippe Charuel, l’actuel Grand Maître de la GLDF, semble moins complexé que ces prédécesseurs vis-à-vis des soeurs, on ne peut, non plus, imaginer, voir même accepter, que des relations inter-obédientielles soient soumises aux humeurs et caprices des prochains Grands Maîtres de la GLDF, des éventuels retours de flamme de la CMF ou des rêves de grandeur d’une minorité de frères de l’obédience. Les relations inter-obédientielles sont, par ailleurs, de la responsabilité des convents, des loges et des membres des obédiences. Ainsi, elles ne seront pas laissées aux mains de quelques Grands Maîtres, Grandes Maîtresses et aux seuls Conseils Fédéraux ou de l’Ordre.
Si les relations inter-obédientielles ne diviseront certainement pas la GLFF ou le Droit Humain et que, par conséquent, ces obédiences ne feront aucun effort pour revenir sur leurs fondamentaux – c’est-à-dire l’égalité entre hommes et femmes - il y a toutes les chances que la réciprocité des visites divisent la GLDF. Les grands discours et autres promesses « de cela viendra bien un jour » ne sont littérature et effets de manches sans intérêts que les sœurs connaissent bien. Cela fait 30 ans, de mon côté, que je les entends.
Je considère, de même, que la situation pour le moins grotesque dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui – du moins, encore en 2016 – et a priori pour encore de nombreuses années – est de la responsabilité d’un certain comportement des sœurs. A part se présenter à des colloques et autres conférences profanes (voir d’en proposer) avec la GLDF, qu’à fait la GLFF ou le Droit Humain ? Rien. De même, si ce rapprochement est continuer pour les obédiences féminines et mixtes d'avoir le privilège d'organiser des colloques ou conférences profanes avec la GLDF, nous l'avions déjà ... La circulaire n°35 ne parlait que de cela!
Les sœurs doivent se contenter d’une « cérémonie spéciale. L’une d’entre elle va avoir lieu prochainement nous apprend Gérard Contremoulin qui s’en réjoui.
Pour ce qui me concerne, ce type de « cérémonie » est une insulte faites aux femmes qu’elles soient ou non en franc-maçonnerie. S’en féliciter – et en féliciter la GLDF – est une mauvaise blague dont le pathétisme ne peut être surpassé. Si c’est le sens que l’on donne au « rapprochement », on préférerait presque de garder ses distances ! La positive attitude béate de Gérard Contremoulin n’est pas le résultat de bonnes résolutions prises en début d’année, mais bien de constater benoitement que la GLDF durant plusieurs années à préparer une rupture avec les obédiences libérales. Sa non-participation aux deux derniers Salons du Livre, m’ont indiqué plusieurs sources, n’est que la partie apparente de l’iceberg.
Cette cérémonie s’appelant de « réception pour les sœurs et les frères » le laisse d’ailleurs entendre alors qu’il n’y a que les sœurs qui sont concernées. Considérer, ainsi, que c’est aussi pour les frères, c’est nous prendre pour des nouilles.
Si Gérard Contremoulin félicite la GLDF, il peut aller à toutes les tenues de toutes les loges de la GLDF sans une cérémonie spécialement écrite pour lui. Sa présence n’est pas considérée comme si impure qu’elle ruinerait la qualité maçonnique des tenues de la GLDF …
Nous devrions, au contraire, protester à son sujet. Protester vigoureusement.
Des protestations existent au sein même de la GLDF. Certains frères, accrochés à la pureté de leurs traditions, aussi sots que peuvent être des intégristes, protestent contre l’initiative de cette loge ! Recevoir des sœurs même en mode « profane » leur déplait ! D’autres protestent, tout comme moi, trouvant l’existence d’une telle cérémonie autant navrante qu’arriérée.
L’un dans l’autre, sa seule mise en application, ne plait à aucun des deux camps, car justement cette cérémonie montre l’ambiguïté des positions de la GLDF vis-à-vis des sœurs et des femmes en général comme elle met en lumière son gros retard sur la société.
Lorsque cette « cérémonie » fut présentée, la première fois, à la GLFF, celle-ci a répondu par prévoir son boycott. Or, Marie-Thérèse Besson, Grande Maîtresse et de son conseil fédéral n’ont émis aucun appel au boycott et, encore moins, de rappeler aux sœurs comme aux frères les positions claires de la GLFF et de son convent vis-à-vis de ce type de cérémonie spéciale.
J’y vois, quant à moi, pas un « rapprochement » mais un renoncement aux valeurs et aux fondamentaux de l’obédience. Plus exactement, si ce rapprochement est aux prix d’un tel renoncement, d’une telle absence de réaction de la part de la GLFF, il n’en a aucun intérêt. Ne pas protester contre cette cérémonie signifie que l’on accepte, aujourd’hui, que les sœurs soient traitées de sous-humains et de potiches, tout juste bonnes à être reçues dans des cérémonies spécialement écrites pour elles. Bref, c’est un retour à la maçonnerie d’adoption. Gérard Contremoulin ne s’y trompe pas … c’est un retour au 18ème siècle !
L’égalité des hommes et des femmes n’a pas été obtenue par compromission. L’histoire du féminisme du 19ème siècle en est la parfaite illustration. Je sais – c’est affreusement sociétal comme considération – mais que, voulez-vous, c’est un combat érigé au sein des obédiences féminines et mixtes comme une tradition. Pour une fois que je tiens à une tradition, on ne va pas gâter son plaisir.
Accepter cette cérémonie et, pire encore y participer, c’est apporter un soutien aux modérés de la non réception des femmes, ceux qui nous considèrent comme pas « tout à fait initiées », donner raison au courant intégriste c’est-à-dire à ceux qui considèrent les femmes comme non-initiables. Ce n’est, en tout cas pas, aider les frères de la GLDF qui, eux, se battent pour une réelle réception des sœurs en tenue à la GLDF. Ils existent. Aujourd’hui, ils s’expriment.
La GLFF et le Droit Humain ont réussi à faire ce que ni le GODF, la GLDF, la GLTSO, la LNF, la GLNF (j’en ai sûrement oublié) n’ont pas réussi à faire entre eux : avoir des accords de reconnaissance et d’appartenance à tous les degrés, y compris au-delà du 3ème. Ces obédiences n’ont pas à payer le prix des attitudes fantasques d’une GLDF, voir même d’une GLAMF comme du vide de l’actuelle CMF … Aussi faut-il se poser une question bien plus large quant aux relations inter-obédientielles : avons-nous besoin de la GLDF en l’état ? Que peut-elle nous apporter (à part nous rappeler ce qu’est le sexisme en franc-maçonnerie) ? L’avenir, c’est aujourd’hui que nous le construisons. Aujourd’hui, je ne vois – hélas – aucune avancée … mais un retour en arrière.
La CMF (Confédération Maçonnique de France) est définitivement morte bien que personne n'a assisté aux obsèques.
Durant tout son mandat, Marie-Thérèse Besson, alors grande maîtresse de la GLFF, s'est fait un honneur de se montrer la bonne fille soumise prête à être sauver de son errance spirituelle. Certains soupçonnent qu'elle a même vendu ma charmante petite tête pour ce "rapprochement" qui lui était promis.
Quoiqu'il en soit vraiment, Marie-Thérèse Besson, n'étant pas vraiment une grande féministe, s'est montrée particulièrement conciliante. La GLDF, à moins d'être particulièrement mufle, ne pourra pas le lui reprocher.
Au final, les soeurs n'y ont rien gagné. Bien au contraire.
Les soeurs ne peuvent pas plus assister à des tenues funèbres avec leur décor mais on le droit à une pseudo-cérémonie spécialement inventée pour elles. Bref, c'est encore pire que prévu. Les "tenues funèbres" restent réservées aux seuls mâles qui pourront organiser une "cérémonie funèbre" pour les filles et épouses maçonnes ... et ensuite une "tenue funèbre" réservée au seuls frères.
Si Besson a eu son strapontin lors de manifestations communes pour attirer la "jeunesse", elle est loin d'avoir obtenu le succès escompté. Les seules manifestations étaient pour "les jeunes" afin de les recruter. La première de ces manifestations a créé un scandale et les autres (au moins une a suivie) n'a pas fait parler d'elle. Bref, cela a été un véritable flop.
GLDF : une circulaire annonçant un convent laborieux - La Maçonne
C'est sur le blog " la Lumière " de François Koch, notre journaliste profane, qu'a été publié une Circulaire de 7 pages destiné aux loges de la GLDF en vu de préparer le prochain Convent de ...
http://lamaconne.over-blog.com/2014/05/gldf-une-circulaire-annoncant-un-convent-laborieux.html
Pour relire la circulaire n°35
GLDF. 23 février : Réception des Soeurs et des Frères... - Sous la Voûte étoilée
En présence du Grand-Maître Philippe Charuel, la Loge Victor Hugo organise une "cérémonie de réception des Sœurs et des Frères des obédiences amies". La présence du Grand-Maître à cette ...
http://www.souslavouteetoilee.org/2016/01/gldf-23-fevrier-reception-des-soeurs-et-des-freres.html