13 Avril 2020
Je pose la question là –
Ursula von der Leyden, la présidente de la Commission Européenne, a évoqué le maintien en confinement des personnes âgées. La tranche d'âge n'est pas spécifiquement indiquée. On sait que les plus de 60 ans courent le plus de risque de développer des symptômes plus graves de la maladie.
Pour la présidente de la Commission Européenne, tant qu'aucun vaccin n'est développé et disponible, les personnes les plus vulnérables devront être maintenues confinées.
J'avais fait – plus ou moins – le même constat me limitant dans mon analyse précédente au seul traitement. Cela dans l'attente d'un vaccin prévu pour mi-2021. La présidente du Conseil Européen est plus optimiste que la majorité des scientifiques et laboratoires eux-mêmes.
Vous pouvez retrouver l'analyse complète dans mon dernier article en cliquant ici.
Si aucun traitement n'est disponible pour limiter les cas graves, nous serons dans la même situation qu'avant le confinement, expliquais-je en substance - regrettant que les autorités sanitaires et le gouvernement français n'aient pas autorisés des études en quantités suffisantes pour tester tel ou tel traitement.
Or, les obédiences affichent une moyenne d'âge de 59 ans. Les plus de 60 ans sont majoritaires y compris – et surtout – dans les effectifs des conseils fédéraux et/ou de l'ordre.
Si le confinement est maintenu pour les plus de 60 ans, aucun conseil fédéral ne pourra se réunir avec un quorum satisfaisant de présents ou de présentes. Autant aussi ne pas espérer pouvoir organiser les convents et autres assemblées générales.
Bon nombre de loges seront aussi incapables d'ouvrir leurs tenues pour l'année maçonnique 2020/2021. Celles qui ont un effectif suffisant (de moins de 60 ans) verront aussi leur taux d'absentéisme exploser.
Ce qui signifie que, concrètement, les frères et sœurs de plus de 60 ans ne pourront pas postuler pour des plateaux au sein de leurs loges et différentes fonctions dont celles de conseillers fédéraux et/ou de l'ordre pour la rentrée de 2021.
Soit parce qu'ils souhaitent eux-mêmes éviter d'être contaminés, soit d'éviter de contaminer un parent plus âgé, les plus jeunes frères ou sœurs auront aussi tendance à limiter les situations à risque et, par conséquent, certaines réunions.
Bien sûr, ce sera vrai si les autorités décident d'un retour « à la normale » dans le cadre du « déconfinement » et cela avant le développement d'un vaccin. C'est à dire, en admettant que les réunions soient autorisées.
En tout état de cause, il faut envisager d'ors et déjà que le déconfinement risque de se mettre en place par étape et – autant géographique comme le préconise l'Académie de Médecine et par tranche d'âge comme le préconise la communauté médicale – avec masques et tests de dépistage (dont vous pouvez trouver l'histoire ici) . Autant dire qu'au vu le nombre de masques et de tests disponibles, c'est mal parti.
Les obédiences maçonniques risquent de se trouver dans des difficultés qu'elles sont, aujourd'hui, incapables de mesurer et même d'envisager. C'est, à quelque part, un scénario digne d'un bon roman de science-fiction : l'immobilisation actuelle des obédiences maçonniques qui, en toute humilité, se croyaient invulnérables et au-dessus de contingences bassement matérielles peut durer au-delà de la période estivale et ne se débloquera pas avant décembre 2020.
Par ailleurs, les mesures de "déconfinement" peuvent aussi gêner largement les soeurs et les frères : réunions interdites, déplacements limités et/ou interdits hors région pour des motifs de "loisirs", tracking via une application mobile des personnes "infectées" ... et j'en passe.
Tout le monde ne retrouvera pas forcément le chemin du Temple ayant trouvé après plusieurs semaines de confinement d'autres priorités. Celles et ceux qui resteront fidèles à la franc-maçonnerie réclameront aussi un « après », une nouvelle franc-maçonnerie – qui sera plus facile à obtenir et à mettre en place qu'une réforme complète de la société . Les obédiences sous leur forme actuelles sont, effectivement, en danger.
C'est à méditer.