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La Maçonne

Bleu comme les veines : Féminisme, Laïcité et Elisabeth Badinter.

Mon institutrice du Cours Préparatoire (CP) et du Cours Elèmentaire 1ère année (CE1) avait la peau bleue (1). Elle était bleue comme les veines. Par une étonnante ironie du sort, ses yeux étaient tout aussi bleus. Elle avait fait, d'ailleurs, de sa vie, une orgie de bleus : ses vêtements, sa voiture, ses cheveux gris-bleus, les volets de sa maison … tout était bleu.

Ainsi, lorsque j'entends Elisabeth Badinter stigmatiser les « gens de couleurs » dans le cadre de sa définition toute personnelle de l'intersectionnalité, je ne peux que penser à cette institutrice à la peau bleue. 
« Les trois groupes qui constituent l’intersectionnalité sont, les gens de couleur, les néoféministes et les islamistes. Il y a une entente, on ne bouge pas. Les islamistes ne disent jamais un mot contre les militantes LGBT », avait-elle déclarée (2). 

30 années d'errements anti-féministes de Badinter. 

Pourtant, nous devrions pas (trop) nous étonner. Elisabeth Badinter n'est pas à sa première tentative de droitiser à l'extrême le débat féminisme, abusant d'une image ou d'un renom que l'on pourrait qualifier d'usurpés à bien des endroits. 
En 2003, Gisèle Halimi montrait du doigt ces pseudo-féministes dont Elisabeth Badinter, la citant : « Elisabeth Badinter évoque la « pulsion masculine » et moque le « militantisme féministe », qui croit pouvoir « [la] mettre au pas... » (7). Accuse les féministes — lesquelles et quelles organisations ? — de se livrer « au formatage de la sexualité ». » Elisabeth Badinter contestait, à l'époque, la première étude sur les violences domestiques, « Enquête sur les violences envers les femmes en France » (Enveff) , considérant qu'il ne fallait pas y inclure les violences psychologiques et s'inquiétant de la « victimisation » des femmes.  

Depuis 30 ans, elle va de plateau en plateau pour dénoncer la dérive féministe. 
En 1991, elle remettait en cause les plaintes de harcèlement sexuel d'une juriste contre un juge (américain), expliquant :

« A l’instar des sorcières du XVIIe siècle, ce que l’on reproche au juge Thomas est d’avoir eu des désirs sexuels et de les avoir exprimés. »
Dans le cadre de cette première étude de 2003, qui récuse l'idée que les violences domestiques ne concernaient qu'une seule classe sociale.  Élisabeth Badinter, et d’autre part, Hervé Le Bras et Marcela Iacub expliquent  “ une grande partie de ces violences, tout au moins lorsqu’elles deviennent systématiques, sont vraisemblablement dues au fait que les femmes ne peuvent pas quitter leur compagnon violent faute de moyens matériels ”. (Le Bras, Iacub, 2003, p. 129) 
Élisabeth Badinter : “ […] on reste cependant étonné de la passivité de celles (et ceux) qui pourraient échapper à leur bourreau et ne le font pas. ” (2003, p. 83) 

On sait, très bien, aujourd'hui – 20 ans plus tard – grâce aux statistiques qui ont suivi, combien Elisabeth Badinter et ses alliés se trompaient. 
Il n'y a rien d'étonnant qu'elle considère que les victimes de violences sexuelles doivent «prendre leur responsabilité » en portant plaintes dans le délai de la prescription. 10 ans, c'est suffisant, dit-elle. Or, la loi prévoit une prescription de 20 ans. 
En 2020, elle s'alarmait de la vague #Metoo accusant les « néoféministes » (j'y reviendrais) de s'acharner sur les hommes, ces malheureux qui se trouvent priver du droit « à avoir des pulsions ». Lorsque l'on sait qu'à peine 1% des plaintes pour viols sont suivies d'une condamnation, on est très loin d'une condamnation massive des hommes que voudraient nous faire croire Elisabeth Badinter. (4)

Toutefois, à force de déclarations aussi fausses et orientées que celles d'Elisabeth Badinter, on peut se demander au bout de combien d'années, on peut considérer quelqu'un d'anti-féministe ou d'absolument pas féministe. 

 

Le problème n'est pas que là. Le problème est que l'anti-féminisme de Badinter commence à plaire à l'extrême-droite d'abord, mais aussi à une droite représentée par Le Printemps Républicain, le parti « En Marche/Renaissance »  et Les Républicains. 

La laïcité qui libère les femmes. 

Tout d'abord, précisons que Elisabeth Badinter est une des signataires du manifeste du Printemps Républicain, qui – comme je le pressentais – semble suivre le même chemin que Riposte Laïque en se radicalisant dangereusement. Le Printemps Républicains fut fondé par des proches de Emmanuel Valls. 

Très rapidement, les membres du Printemps Républicains (ceux qui sont restés) ont été remarqués par leur islamophobie larvée et leur obsession grotesque contre les musulmans, jusqu'à nier comme Catherine Kintzler la réalité de ce racisme (5). 

Certains ont été poursuivis dans des affaires sordides. Ainsi, Patrick Amoyel, considéré à l'époque comme un spécialiste de la radicalisation, fut installé par  Gilles Clavreul, dans un conseil destiné à «développer des programmes de formation pour les acteurs tant publics que privés confrontés à la problématique du racisme, de l'antisémitisme et des discriminations.»  

Or, en 2017,  Patrick Amoyel a été mis en examen pour viols sur mineur dans le cadre de ses consultations privées. On n'a d'ailleurs aucune idée des suites judiciaires à ce jour. 
En 2016, Nadia Remadma (Brigage des mères) révélait sur France 2 (en caméra caché) l'affaire du « café interdit aux femmes », présenté comme une sorte d'enclave islamiste. Finalement, il n'en était rien. Le propriétaire du bar en question ne refusait pas la présence des femmes comme l'a montré plusieurs enquêtes par la suite. Ce dernier, ayant tout perdu, a tenté une action en justice contre France 2  (la plainte a été jugée irrecevable en 2021) (6)
Ils ont attaqué – puis détruit grâce à Marlène Schiappa -  l'Observatoire de  la Laïcité qui s'il n'apportait plus rien au débat sur la Laïcité, n'en restait pas moins interministériel et non pas attaché au seul ministère de l'Intérieur. 
                  
Pour eux, le combat pour la Laicité s'est transformé en un combat contre l'immigration et les musulmans, comme contre toutes celles et ceux qui ne partagent pas leurs opinions quitte à créer des fausses polémiques voir des fausses informations.

Les musulmans paraissent des bouc-émissaires bien pratiques.  En effet, jamais ne sont évoqués le Concordat Alsace-Moselle, les petits arrangements des catholiques ou encore les signes religieux dans l'espace public comme les crèches. Non. Bien sûr que non. Ils défendent une laïcité – qui n'en a que le nom - qui voudrait faire d'une religion et de ses membres des parias en les excommuniant de la Sainte-République. 

Mais que propose le féminisme de Elisabeth Badinter qu'elle estime être, d'ailleurs, le seul et unique viable ? Il s'agit d'un féminisme bourgeois de la méritocratie, estimant que si les femmes sont moins bien payées que les hommes, se font tuer par leurs conjoints, et j'en passe – c'est de leur faute.  En gros, ce sont des pseudo-féministes qui sont restées bloquées en plein milieu des années 1980. 

Ainsi, on ne peut pas être surpris lorsqu'elle explique que les femmes violées qui ne déposent pas plaintes dans les 10 ans, c'est de leur responsabilité n'hésitant pas à faire un parallèle plutôt grotesque avec les Crimes contre l'Humanité.  

Jamais, ce féminisme  n'interroge les hommes et encore moins la société.  Jamais, d'ailleurs, il ne s'interroge sur les 300 000 victimes supposées de prêtres et laïcs catholiques, essentiellement des petits garçons,  dont peu ont déposé plaintes dans le délai imparti comme, hélas, la grande majorité des victimes de pédophiles. 

Pour ce courant de pensée, en dehors de considérer que les femmes se doivent d'être disponibles sexuellement ou encore que les hommes ont des pulsions, la sexualité est du domaine privée et donc ne doit pas être un sujet politique. 
En somme, ce qui se passe dans le cadre familiale ou privé doit le rester. Si on peut comprendre qu'il est important de protéger la vie privée, il est cependant nécessaire de protéger les victimes (et d'éviter qu'il existe des victimes). 

 Les quelques 120 victimes de féminicides annuelles  sont redevables à ces féministes de l'immobilisme de la législation en la matière et du refus de la prise en compte d'une politique familiale contre les violences intrafamiliales, que réclament les associations féministes,  qui concernent aussi les enfants, soit en France, quelques 250 000 enfants. 


De plus, pour ces féministes, la laïcité est intrinsèquement liée au féminisme. Ce qui est complètement aberrant.  


La Loi de la Laïcité date de 1905 et le droit de vote des femmes de 1945, soit 40 ans et 2 guerres mondiales, un crash boursier séparent  un droit politique essentielle et la Loi sur la  séparation de l'Eglise et de l'Etat. Quelques 75 ans après la loi de 1905, seulement, les femmes ont obtenu le droit d'ouvrir un compte bancaire sans l'autorisation de leur conjoint ! Ce n'est pas la religion (et laquelle ?) qui a interdit une évolution normale et immédiate des droits politiques et économiques pour les femmes, mais un rapport de domination des hommes sur les femmes, et cela dans une société laïque. 

Ainsi considérer qu'il existe une relation causale entre la laïcité et l'émancipation des femmes, et leurs droits, est non seulement avoir la mémoire courte mais aussi faire une analyse tronquée des mouvements féministes qui ont suivi la loi de 1905 qui, jamais, ne se reposaient sur la Laïcité pour réclamer des droits pour les femmes. 

C'est encore vrai aujourd'hui. Selon le décompte des féminicides du seul mois d'août 2022, soit 15 femmes tuées par leur compagnon ou ex-compagnon, aucun ne relève d'une question « religieuse » ou aurait affaire à un défaut de laïcité (encore faut-il savoir le définir),  mais bel et bien de comportements meurtriers et ultra-violents des hommes. (7). Par ailleurs, dans ces tristes affaires, ni les femmes, ni les hommes n'appartiennent majoritairement à une religion ou encore  à un milieu socio-économique spécifique. Ce qu'évoquait déjà l'étude de 2003 (citée). 
On peut faire le même constat concernant les violences sexuelles.  
Les entreprises qui payent moins les femmes que les hommes, pour un travail identique, qui ostracisent sinon discriminent les femmes à certains fonctions ne sont pas dirigées par des hommes appartenant à un groupe religieux spécifique et qui aurait des difficultés avec l'application de la Loi de Laïcité au sein de leur structure. Pour terminer cette liste qui ne se veut pas exhaustive, ce sont bien des écoles publiques et laïques qui renvoient des jeunes filles pour des jupes jugées trop courtes ou des top jugés indécents. 

C'est encore le Président de la République, d'un pays laïque, Emmanuel Macron qui souhaite imposer une « tenue décente » aux adolescents et enfants scolarisés, visant non pas des signes religieux ostentatoires mais quasi-exclusivement les tenues des filles (cela encore en juillet 2022). (8)

C'est bien un rapport de domination des hommes sur les femmes, appelés patriarcat en langage courant (bien que l'on pourrait remettre en cause le terme), qui est la seule cause des (toujours) très actuelles et très laïques limites au droit des femmes de disposer de leur corps, de leur choix de vie, jusqu'à les enquiquiner dès l'enfance sur la longueur de leur petit haut par voix et voies présidentielles. 

Après "wokisme" voici "néoféminisme" : l'autre mot de l'extrême-droite. 

Elisabeth Bardinter  abuse de l'expression « néo-féminisme » pour désigner ses adversaires.

Or, le truc est que le néo-féminisme considère que les hommes et les femmes sont complémentaires (pas de remise en cause du genre, de l'éducation, des relations de pouvoir, du patriarcat, du fait religieux, etc)  et qu'ils se doivent vivre en « harmonie ». Le plus grand néo-féministe connu est le Pape …  qui est assez éloigné de l'idée que l'on se fait des féministes politiques de gauche (et vous savez combien je ne considère pas vraiment le féminisme politique, c'est-à-dire adossé à un parti) ou des féministes militantes d'aujourd'hui (qui ont de loin ma préférence).

 Le terme néo-féminisme est utilisé la première fois par Annie Le Brun dès 1978 qui critiquait les actions féministes des années 70, les considérant (déjà?) totalitaire. Aujourd'hui, le terme « néo-féminisme » est utilisé pour y mettre un peu tout de l'écriture inclusive en passant par la procréation médicalement assistée pour toutes, se fichant d'ailleurs des concepts sociologiques que les accusateurs ne maîtrisent pas vraiment. 
Pour Christine Bard, historienne du féminisme et de l'antiféminisme: «C'est une manière d'opposer les féministes entre elles. C'est une tactique antiféministe bien rodée de faire travailler dans le débat un conflit de générations qui mineraient de l'intérieur le féminisme». (14)

Pour moi, il s'agit d'un conflit inter-générationnel. Les jeunes femmes recherchent autre chose que ce qui leur est proposé avec raison (ou pas) comme les précédentes féministes, elles aussi – en leur temps - taxées de « néo-féministes ». 
Or, il ne s'agit pas des générations des mères (nées après 1970) contre lesquelles ces jeunes générations sont en lutte, mais contre celle des grand-mères sinon arrière grand-mères comme Elisabeth Badinter. 
Celles-là même qui ont été considérées comme déjà dépassées début des années 1990. 
Tout au plus devons nous interroger, en vieillissant, si nous ne devenons pas toutes un jour une encombrante Badinter, une donneuse de leçons, à se tromper durant 30 ans et à revenir avec les mêmes idées anti-féministes sans jamais s'être remise en cause. 

Ce que je peux relever dans les différents échanges est que cette génération de féministes que sont ces jeunes femmes  ne veulent pas qu'une égalité dans les rapports, y compris amoureux et sexuels, entre les femmes et les hommes, mais une forme de pureté. 
D'ailleurs, à leur niveau, ce n'est pas réfléchi ainsi. Il s'agirait plus pour elles d'une lutte contre les violences sexuelles. 

Un malotru chez les Verts, par exemple, qui tente une approche un peu directe, comme  de voler un baiser est accusé de violences sexuelles. A dire vrai, cela en est effectivement une. Plus qu'une agression sexuelle, c'est aussi un manque de respect vis-à-vis des femmes et de leur sexualité. Les femmes n'ont pas à être disponible et, encore moins, n'ont à adhérer au mythe de la « pulsion masculine ». 
Or, ni ma génération, ni celle de ma mère n'aurait penser déposer une plainte dans une cellule interne d'un parti !
Ma génération se contentait de claquer le personnage.  Yvette Roudy conseillait aux femmes (et encore aujourd'hui aux petites filles) de prendre des leçons de self défense. 
Madeleine Pelletier, féministe du 19ème siècle, conseillait aux femmes (souvent victimes de harcèlements de rue et même pire) de toujours sortir armées d'une arme à feu pour pouvoir se défendre. 
Tout cela sans penser à l'éducation des petits garçons et à s'interroger sur le comportement des hommes que l'on considérait « ainsi » et « que l'on n'y pouvait rien ». En somme, les hommes étaient assignés à être des agresseurs en puissance, des sauvages que la civilisation ne réussit pas à canaliser.  

Cette génération de jeunes femmes n'imaginent pas devoir se battre avec les mains, les poings, les pieds, ou une arme à feu dès qu'elles mettent le nez dehors. Elles imaginent pouvoir sortir en paix, habillées comme elles le souhaitent, aller où elles veulent. Ce qui est, finalement, prendre le problème dans le bon sens.  Loin d'être vraiment totalitaire ! 


Ce ne sont pas aux femmes à se défendre et à prévoir de le faire dès qu'elles sortent, ce sont aux hommes à ne pas agresser. 
On comprend combien la Tribune réclamant la « liberté d'importuner » pour les hommes, signées par des pseudo-féministes, inquiètes du mouvement #MeToo est décalée par rapport à la vision des générations plus jeunes. (9) Notons, qu'en dehors de 3 femmes sur les 100 signataires, toutes avaient plus de 50 ans ! 
 

Les Verts : Baupin puis Bayou. 

 

Si les féministes des Verts (EELV) comptaient, j'en aurais parlé depuis longtemps. Curieusement, ces dernière ne m'ont jamais véritablement intéressées, non pas parce que je réfute leurs propositions mais parce qu'elles s'appuient à un parti politique. Depuis les débuts du féminisme (et je remonte jusqu'au 19ème siècle), ce féminisme partisan a les limites que lui donnent les partis. Certes, aujourd'hui, pourrait-on me dire les partis ne sont plus dirigés exclusivement par des hommes. 


Là encore, l'histoire du féminisme montre que des femmes ont refusé le droit de vote des femmes comme aujourd'hui certaines refusent le droit à la contraception ou à l'IVG. Il y a quelques temps, dans un précédent article, j'expliquais qu'être féministe était accepter aussi être minoritaire et même commençait par soi. 
Dans un parti politique donc, le féminisme est, bien entendu, politique – mais surtout doit plaire au plus grand nombre. De fait, il est obligatoirement dilué à moins de vouloir rester un parti minoritaire (ce qui est au demeurant possible). 
Accuser, par ailleurs, les féministes des Verts de totalitarisme ou encore d'être des « néo-féminisme identitaires  me semblent, par conséquent, une exagération. Elles ne sont rien de cela et sont, même, à peine radicales.

L'affaire Bayou, qui secoue EELV, est un parfait exemple. 

Je ne minimise absolument pas les violences psychologiques ainsi que le harcèlement au sein des couples ou toutes autres relations (qui peuvent être professionnelles, amicales, etc) qualifiées de toxiques. 

Toutefois, ce que montre l'affaire Bayou est que l'on n'a toujours pas l'ombre d'un fait (cela au bout de 10 jours). Une violence psychologique s'énonce comme toutes les violences qu'elles soient reconnues pénalement ou non. 

 Selon l'article de Libération (13), Julien Bayou collectionnerait les aventures amoureuses. Ce qui est de son droit bien que l'on pourrait, vu sa situation actuelle, lui reprocher de manquer de discernement et d'honnêteté vis-à-vis de ses conquêtes. Cela serait « mal vu » par ces « féministes » qui se sont chargées de « prévenir » les nouvelles conquêtes du monsieur. 

Ses ex-conquêtes et peut-être seulement des copines de une ou plusieurs conquêtes (on ne sait pas vraiment) se sont parlées entre elles. Bon, elles ont pris des notes et les ont partagées. 
La découverte de ce siècle sera que les femmes se parlent entre-elles. Les hommes ne sont pas prêts à ce type de révélation au point que Libération évoque une cellule informelle de surveillance qui aurait duré 3 ans. On imagine donc des planques, des systèmes de surveillance électronique, des vols de données personnels. Ben non, rien de tout cela. Juste une bande de copines qui discutent entre elles. 

L'une de ses ex-conquêtes seraient au centre de l'affaire. Celle-ci évoque des violences psychologiques, aurait fait une tentative de suicides et semblerait avoir commencer à « prévenir » les autres jeunes femmes. Elle aurait aussi écrit à la cellule contre les Violences Sexistes et Sexuelles de EELV, copie à Sandrine Rousseau (qui l'a reçu). 
Une enquête interne serait, donc, ouverte. Par contre, Julien Bayou ne sait rien des faits et, encore moins, n'a été entendu bien qu'il ait demandé par écrit, quatre fois, d'être entendu. 

Finalement, cet article de Libération décrit plutôt le comportement d'un groupe d'adolescentes qui pavoisent sur un mec et une cellule (officielle) censée lutter contre des Violences Sexistes et Sexuelles complètement dépassée. 

Des motivations plus personnelles peuvent être soupçonnées derrière ces femmes. 
L'une de ces femmes qui a participé à cette « surveillance » est membre de la cellule interne (qui l'aurait quitté). Ce petit groupe de femmes auraient souhaité débrancher Julien Bayou pour récupérer la main sur le parti politique. Sandrine Rousseau, qui explique avoir reçu, une des ex concernée par ce petit groupe, aurait profité de l'événement affaiblissant son rival à la tête du parti. Bref, rien de vraiment féministe. Cela démontre, tout au moins , que les femmes aiment le pouvoir autant que les hommes. 

Ces femmes sont, cependant, persuadées de s'être prémunies d'un « violent ». 
 

Les Verts sont, encore, sous le traumatisme de l'affaire Denis Baupin. Ce dernier fut accusé par plusieurs femmes d'agressions sexuelles. Les faits étant prescris (10 ans),

Denis Baupin ne sera jamais condamné. Cependant, ce dernier aura la mauvaise idée de déposer plainte pour « dénonciation calomnieuse ». Il sera condamné pour abus de constitution de partie civile bien que son avocat, Emmanuel Pierrat aura tenté, en diffusant les SMS de trois des femmes (sur 13 plaignantes) que Denis Baupin avait des rapports apaisés et normaux avec les femmes (14). 


Les femmes qui avaient été, les premières, victimes de Denis Baupin se taisaient et considéraient même ces agressions comme faisant parties du paysage politique. Pour elles, il s'agissait d'une sorte de prix à payer pour que les femmes puissent avoir un rôle politique, intégrant l'idée qu'il s'agit d'un mode de fonctionnement normal dans un parti qui se dit « libertaire » et donc libéré de contraintes socio-culturelles autour de la sexualité. Cela ne les interdisait pas de se défendre. 
Or, une agression est toujours une agression et ne devrait pas exister (surtout dans un milieu libertaire puisque censé respecter la notion de consentement). 

Julien Bayou, jugé d'être un peu trop coureur et léger,  ne devait pas être dans le conscient et dans l'inconscient de ce petit groupe de femmes le nouveau « Baupin ». 

Conclusion. 

Nous avons, toutes et tous, parfaitement conscience qu'un baiser volé, une tentative d'intrusion dans la chambre d'une femme, ou encore des propos déplacés ou encore des insultes sexistes ne feront pas office de plaintes et encore moins de condamnations.  Cela n'interdit pas de réfléchir et condamner radicalement ce type de comportements mais surtout les empêcher.

Là, cela commence par l'éducation des garçons et des hommes. Pas par armés des femmes d'un fusil d'assaut.  Ils et elles sont peu nombreux à être prêts à l'entendre. 


 

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A
Chère Maçonne <br /> Soutenir que Badinter, Kintzler , Valls sont proches de riposte laïque c à dire l’extrême droite haineuse et raciste, <br /> C quand même un raccourci ? <br /> <br /> Bien fraternellement !
Répondre
L
Notons que je me fais insulter par un individu qui se fait passer pour le "Comité Laïcité République" ... Devrais-je leur demander des comptes ?
P
Cette Anne Doutrepierre est une demeurée haineuse qui s'est fait virer de la FM 6 mois après son initiation
L
c'est méconnaître les débuts de Riposte Laïque ... qui paraissait très convenable.
M
Merci pour la qualité de tes analyses, et aussi de ton rédactionnel. C’est toujours un plaisir de s’attarder à te lire.
Répondre
L
Merci à toi Marie ! Ton compliment me touche !
M
bravo ! je partage cette analyse
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L
merci à toi, memphis !