22 Août 2014
Ou plutôt Verdun! Cette belle petite ville française ne méritant plus cette expression moqueuse, je vous en propose une autre plus dans l'air du temps et qui pourra être typiquement « maçonnique » comme tel est la mode.
La GLNF a mis sur son site la réponse de la GLUA de ses amies les Grandes Loges Britanniques au sujet de la Déclaration de Berlin et de la situation de la « régularité » en France. Cette version en français (merci!) est facile à trouver ici http://www.glnf.asso.fr/presentation/?MOD_N_ID=1&ARB_N_ID=4442&pag_n_id=6247, avec la version anglaise téléchargeable pour celles et ceux qui veulent vérifier si tout est bien traduit.
Après avoir lu la lettre de Jean-Pierre Servel, Grand Maître de la GLNF et l'analyse du Grand Chancelier (ne me demandez pas ce que c'est!) Jean-Pierre Rollet, je me suis vue stocker du chocolat à 70% de cacao – aux grands maux les grands moyens - au fond d'un caddie.
En effet, celle-ci reprenait mes objections quant aux positions étonnantes de nos Grandes Loges Européennes au sujet de ce qui doit recomposer le paysage maçonnique français. (A noter: le Grand Chancelier n'a rien repris. Une source sûre et non officielle m'a affirmé qu'il pensait tout seul.).
Si cette affaire continue, on risquait de me prendre pour un frère de la GLNF! Ce n'est pas que ce genre de ragot m'aurait dérangé (un de plus), mais j'ai une réputation à tenir. Il y a des gens qui me connaissent.
Me voici sauvée de cette inextricable situation par ce courrier adressé vraisemblablement à toutes les Grandes Loges.
Parce que dans ce monde de réguliers, rien n'est simple, prenons le temps de la lecture et de la méditation.
Dans un premier temps, après avoir remercié les 5 Grandes Loges Européennes d'être enfin rentrées dans le rang en reconnaissant la GLNF, nos experts anglais expliquent un fait qui nous avait échappé.
Pour qu'une autre obédience française puisse être reconnue par ailleurs (et on se fiche pour le coup du pays), il faut que la GLNF accepte le partage de son territoire. Or, celle-ci n'étant guère partageuse, nos anglais internationaux ne peuvent se permettre une « ingérence sur leur territoire ». Ce qui signifie en anglais : pas de reconnaissance possible pour la CMF quoique la GLDF décide lors de la prochaine Tenue de Grande Loge. Ce qui se confirme en fin de ce courrier.
Nous apprenons, de même :
« Depuis que le projet d’une Confédération a vu le jour, l’Angleterre, l’Irlande et l’Ecosse ont invariablement affirmé qu’aucune reconnaissance « globale » ne pourrait être accordée à une telle organisation, et que nous demanderions à chaque Grande Loge constituante de la Confédération des preuves tangibles attestant qu’elle répond à titre individuel aux principes généralement acceptés de reconnaissance entre Grandes Loges. Si l’une d’entre elles ne pouvait se conformer à ces critères généralement acceptés, alors aucune reconnaissance ne pourrait être accordée à la Confédération. »
J'ignore à qui la GLUA et ses grandes amies se sont adressées … Le message ne semble pas être passé en France et en particulier dans le bureau du Grand Maître de la GLDF.
Par ailleurs, il faut avouer que rien que « rompre sans ambiguité avec les obédiences irrégulières » a été transformé par cette même GLDF comme une vue de l'esprit, un truc très compliqué à comprendre … et qui ne voulait pas dire ce que cela voulait dire. A partir de là, tous les messages pouvaient leur être envoyé que cela n'aurait rien changé.
A l'avenir, s'il y a un message à leur passer : envoyez le moi. Je saurais leur expliquer.
En attendant de visiter Berlin, il s'avère que les propositions de modifications de la constitution de la GLDF sont d'ors et déjà obsolètes, d'autant qu'elles ne respectaient pas les votes du dernier convent.
La GLDF va, très certainement, retrouver sa situation paisible antérieure sans que ses loges n'aient besoin de discuter (trop longuement) sur le sujet.
Pour la GLAMF la situation sera plus périlleuse. Une bonne partie des frères ont découvert depuis quelques temps qu'ils pouvaient travailler comme ils l'entendaient sans ladite « régularité » et ses jeux complexes de « reconnaissance ». Toutefois, une autre partie l'espéraient, estimant avec sincérité qu'une CMF reconnue dans sa globalité était possible. D'autres enfin estiment qu'il est temps de retourner dans leur obédience d'origine. La survie de la GLAMF, sous cette forme actuelle d'outsider de la GLNF, est en cause. L'obédience va devoir se trouver un tout autre projet, comme par exemple, exister par soi-même plutôt que la force des choses et les mauvaises habitudes.
Pourtant, au delà de ses aspects de reconstruction d'une obédience fondée à partir d'une scission, une question demeure sans réponse :
Pourquoi les 5 Grandes Loges Européennes ont souhaité que la GLDF entrent dans le giron des « réguliers » en leur faisant « recomposer » une maçonnerie qui n'en avait nullement besoin ?
Comment la GLDF qui est normalement saine et ses membres se sont laissés duper à ce point ? J'espère que nous allons pouvoir écrire le mot : "Fin" à ce qui devient une mauvaise farce.
Lilithement vôtre,
A lire, l'analyse de "la Maçonne" : CMF & GLNF : la déclaration de Berlin, http://lamaconne.over-blog.com/2014/07/cmf-glnf-declaration-de-berlin-des-5-grandes-loges-europeennes.html
Vous pouvez lire aussi une analyse dans le blog « Sous la Voûte étoilée » de Gérard Contremoulin et retrouver le courrier de Jean-Pierre Servel et de son Grand Chancelier ici : http://www.souslavouteetoilee.org/2014/08/quand-la-glnf-parle-d-ingerence.html
Ajout note suite à un commentaire : "Le Grand Chancelier est une fonction spécifique. Elle est définit dans le Règlement Général de la Grande Loge Nationale Française en son Livre III à l’article 22.
Rappelons que ce nouveau Règlement a été approuvé à 99,9 %, lors de Tenue de Grande Loge, le samedi 12 avril 2014 en Assemblée Générale Extraordinaire.
Voici précisément ce qui est écrit :
"Le Grand Chancelier est, ex officio*, Président de la Commission des Affaires Extérieures du Souverain Grand Comité, Ses fonctions de représentation doivent nécessairement contribuer au rayonnement de la GLNF à l’étranger."
* ex officio, locution adverbiale dont le sens est employé pour décrire un rang ou les privilèges directement obtenus par la situation d'un individu ou par le poste qu'il occupe.
Merci à ce commentateur de nous avoir éclairé.
La version anglaise de la réponse de la GLUA à la Déclaration de Berlin.
GLNF : Grande Loge Nationale Française
Accès membre L'accès est réservé au membre de la GLNF. Le Livre du Centenaire Pour le centenaire de la G.L.N.F. un beau livre (380 pages, luxueusement reliées sous couverture embossée avec é...