16 Mars 2014
Après avoir éluder l'obligation de la rupture, la GLDF élude la « croyance obligatoire en Dieu ». C'est d'ailleurs, comme nous allons le voir, une habitude de plusieurs année. Les américains nous ont fait le plaisir de préciser les règles de régularité. Cette charmante attention enlève toute ambiguïté sur la question. Le blog Myosotis du Dauphiné Savoie nous présente sa traduction en français et son analyse http://le-myosotis-dauphine-savoie.over-blog.com/article-baltimore-succes-eclatant-pour-la-glnf-echec-patent-pour-la-glamf-et-la-confederation-122663632.html
1.Légitimité d'origine.
2. Compétence territoriale exclusive, sauf par consentement mutuel et / ou /par traité.
3. Adhésion aux Anciens Landmarks - en particulier, une croyance en Dieu, le Volume de la Loi Sacrée comme un élément indispensable de la Loge, et l'interdiction de discussion politique et de religion.
Il faut avouer qu'ils connaissaient déjà la GLDF du 21ème siècle et ses nombreux arrangements avec la vérité, pour l'avoir tester avec la Grande Loge du Minnesota en avril 2001. Celle-ci écrivait alors pour sa défense dans un « livre blanc » en 2002, résumant ce que leur avait fait croire les français :http://bessel.org/masrec/glminn.htm
« Qui a dit que le GLF est irrégulière? La Grande Loge du Minnesota, et bien d'autres, sont convaincus que le GLF est régulier. Leurs loges ont tous la Bible sur leurs autels, comme les nôtres, et ils commencent leurs rencontres avec des prières et des lectures de la Bible. Tous les candidats sont tenus d'exprimer une croyance en un Être suprême, tout comme les nôtres sont.Ils interdisent les femmes dans leurs loges, comme nous le faisons. »
Ainsi, la GLDF avait affirmé à cette obédience que non seulement l'obédience remontait à 1700, mais qu'aussi ses membres – certains vont être heureux de l'apprendre – croyaient en un être suprême, mais qu'en plus – et là, on ne se moque pas ! – ils disaient des prières et lisaient un passage de la bible au début de chaque tenue ! Il faut être soit créatif soit malhonnête pour faire croire cela à une autre obédience. Notons que les femmes sont aussi mentionnées - ces diablesses!– et que la GLDF n'hésite nullement à les utiliser pour garantir leur régularité. Non, bien sûr, qu'ils ne reconnaissent pas ces obédiences!
Je note pour les historiens et autres curieux que ce site : http://bessel.org/masrec/france.htm propose des documents sur les reconnaissances GODF et GLDF de 1900 à nos jours très intéressant.
C'est la réaction des frères de la GLDF, pro-réguliers, qui étonne et détonne. J'ai, après « Baltimore », lancé le sujet sur un fil de discussion sur les réseaux sociaux. Voici ce qu'un frère de la GLDF me répond (le 4 mars à 11h05) :
« Et quand elle nous reparle de la croyance en Dieu, il faudrait qu'elle lise un peu. Même la GLUA ne la réclame plus depuis des lustres! Il ne doit plus rester que la GLNF. Alors, avant de procéder bêtement par affirmation, peut être serait-il bon de se tenir informé. Je n'aime pas être blessant mais je trouve que le code des bonnes manières est largement dépassé par cette .....Bon, je ne dis rien. »
Une petite parenthèse pour mes lectrices et lecteurs – attentifs – bons nombres de frères de la GLDF semblent ne pas apprécier mon blog. C'est le moins que l'on puisse dire ! Leur sport préféré est de m'insulter sur les réseaux sociaux. Certains doivent même me maudire, mais comme je suis athée, mon âme ne risque plus grand chose.
On notera que c'est à moi : "de lire un peu" et "de me tenir informée"... "même la GLUA ne la réclame plus depuis des lustres!" ....
Si nous fûmes nombreux à avoir réviser nos fondamentaux, les frères de la GLDF semblent être de bien mauvais élèves. La maçonnerie dite régulière est une maçonnerie théiste. La GLDF ne l'est pas. Elle n'est pas même déiste.
De même, arguer bêtement que depuis 1989, c'est-à-dire les lustres en question, la croyance en dieu n'est plus obligatoire (via une disposition de la Grande Loge Unie d'Angleterre) n'est qu'une lecture personnelle des frères de la GLDF. Le texte existe bien, mai s n'a jamais été adopté. Toutefois sans faire de gros efforts sémantiques : croyance en un être suprême, croyance en dieu, croyance à quoi que ce soit, c'est imposer à croire et refuser que d'autres ne croient pas, ce que ne fait pas la GLDF.
On se demandera, d'ailleurs, pourquoi la GLDF promettait de faire des prières à la GL du Minnesota, si depuis des "lustres", cela n'avait aucune importance?
Du point de vue féminin, ces deux années ont permis a bons nombres de sœurs de constater le discours doublement fallacieux de la GLDF vis-à-vis de leurs obédiences.
Pour la franc-maçonnerie mixte et féminine – et surtout pour les sœurs – nous avons aussi la confirmation que la cause est entendue. Simple façon d'exprimer le fait. La GLDF et son convent, tout en approuvant la signature des règles (à signer avant d'entrer), ont gravé dans le marbre la non-réciprocité de visites pour les sœurs. Par ailleurs, puisque le sujet vient à point, il faut souligner son approche hypocrite de la question : cette non réciprocité de visites a servi, uniquement, à affirmer leur régularité « à l'anglaise ». Ne pas recevoir des sœurs en visite équivaut à ne pas les reconnaître Outre-Altlantique et Outre-Manche.
Les obédiences mixtes et féminines peuvent adopter ce point de vue, très-très régulier à leur profit : il est impossible de reconnaître une obédience et refuser dans le même temps la visite de ses membres en totalité ou en partie. J'ajouterais ... suivant leur sexe.
J'affirme que les grands discours de la GLDF sur les reconnaissances avec les obédiences féminines et mixtes sont des leurres.
D'ailleurs, que faut-il croire ? La GLDF qui expliquait, en 2001, lire des passage de la bible en loge ou celle qui raconte qu'elle reconnaît les obédiences mixtes et féminines ?
C'est d'ailleurs la seule chose qui ne supporte aucune ambiguïté. Les sœurs sont condamnées à être des potiches dans les conférences et réunions profanes organisées par la GLDF.
Les sœurs des obédiences féminine et mixte, dans leur ensemble, méritent mieux que ce genre de traitement – assez particulier – qui serait une « cérémonie spéciale », une survivance de la maçonnerie d'adoption. La GLDF estime avec une condescendance grossière, qu'elle leur fait là un fabuleux geste de reconnaissance. Il faudrait être – excusez-moi, mes sœurs, de l'exprimer ainsi – sottes pour y croire et encore bien plus sottes pour l'accepter. Leurs loges des obédiences féminines et mixtes ne sont pas des crèches pour les frères de la GLDF. Elles ne sont pas là pour les réveiller dans leur château en Ecosse.
Si la GLDF se ferre dans une quête de reconnaissance – rompant pour la beauté du geste, pour le fun – avec les obédiences irrégulières … La question ne se posera plus. Qu'ils rompent rendra presque service aux obédiences mixtes et féminine en leur économisant un débat assez douloureux. Il leur faudra, en effet, reconnaître, elles-mêmes, qu'elles se sont trompées en ce qui concernent la GLDF. Le Droit Humain est paradoxalement en meilleure position pour le faire. Bons nombres de soeurs de la GLFF risquent de grincer des dents, celles en particulier qui ont misé sur un rapprochement - et enfin une réciprocité de visites - via le REAA et diverses activités communes, mais profanes. Cela dure depuis plusieurs années. Je peux parler de décennies.
Les obédiences mixtes sont montrées du doigts par les frères de la GLDF. Ils sont capables de se contenter de rompre leurs relations – avec le seul GODF et éventuellement étendre cette rupture aux obédiences mixtes comme le Droit Humain, GLMF et GLMU pour se donner « bonne conscience », en espérant continuer à visiter les loges de la GLFF. Ce sont des champions de la demi-mesures, Messieurs les Anglais. Dieu n'est pas vraiment Dieu. Les sœurs de la GLFF ne sont pas vraiment des femmes. Si pour dieu, je ne peux guère être affirmative, pour les femmes, il faudra me croire sur parole. Si dieu ne peut pas protester, elles si.
La GLDF espère, (à lire le pamphlet pour la rupture de la Jean-Laurent Turbet), aussi, que la GLFF acceptera sans broncher ce nouveau partage de la carte maçonnique, décidé par un convent et une obédience dans laquelle les femmes n'ont pas même droit d'y glisser un ongle. C'est sous-estimer ce qu'est la GLFF, dans son fond et sa forme - et la sincérité de ses relations avec les obédiences mixtes. Car voilà, si la GLDF n'a rien signé avec les autres obédiences en France, la réciproque est d'autant plus vraie.
Si la rupture est votée par la GLDF, elle sera consommée, en tout bien tout honneur, par les sœurs. Elles n'auront rien à se reprocher. Jouer aux plantes vertes ne sera pas, à mon avis, leur choix. Difficile de l'imaginer.
Si finalement, la GLDF décide de ne pas rompre, le débat appartiendra aux sœurs de toutes obédiences – à elles. A elles seules.
Je suis, néanmoins, d'avis que la GLDF s'est construite un avenir bien sombre en à peine deux ans. Ceci dans tous les cas de figure.
Lilithement vôtre,
Voir ici le premier article : http://lamaconne.over-blog.com/2014/03/gldf-les-carottes-sont-cuites-1.html