18 Octobre 2016
Vabadus, que vous connaissez pour avoir déjà lu de lui plusieurs articles sur ce blog, dont celui "Soumission de la GLDF au Suprême Conseil", à partir de documents inédits, vous propose, dans ce dernier article, de découvrir un document historique inédit concernant la crise de la GLDF pour la période 1955 à 1965. Dix années lors desquelles la GLDF couraient déjà « à la reconnaissance de la GLUA ». Cerise sur le gâteau, il vous raconte celle de 2003. Les notes & commentaires en fin d'article sont de moi.
Cet article concerne toutes les obédiences :
la GLDF parce qu'elle est, bien sûr, la principale actrice,
la GLNF qui découvrira – certainement – plusieurs éléments qui la concernent directement,
le GODF dans son rôle parfaitement assumé d'obédience irrégulière, avec lequel il faut rompre « sans ambiguïté »,
le Droit Humain passablement oublié alors que des frères de la GLDF avaient encore durant la période d'après guerre une double appartenance avec cette obédience issue de la même GLSE, pour soutenir la fondation de loges mixtes,
la Grande Loge Féminine de France qui se battait, elle, pour obtenir une place dans ce que nous appelons aujourd'hui le paysage maçonnique français, récupérant durant cette période le REAA (grâce à des frères de la GLDF), devenant « Grande Loge » contre l'avis de la GLDF. On sait pourquoi.
mais aussi la GLUA et les obédiences régulières européennes.
Vous vous direz, tout comme moi, à la fin de cet article « quel gâchis ! », « quelle bêtise ! » … tout en sachant que l'histoire se répète depuis 2012.
Illustration : ghetto de Varsovie
Les textes et les discours officiels de la GLDF délivrent une histoire de l’obédience tant aux profanes qu’à ses membres qui est comme une carte postale de vacances que l’on choisit pour montrer à sa famille et à ses voisins que l’on est dans un endroit idyllique. C’est un récit enchanteur et « bisounours « où l’on travestit parfois les faits quand on n’oublie pas carrément de gommer tout un pan de cette histoire si elle dérange les gouvernants et/ ou si elle met en cause le Suprême Conseil.
Cette note vise principalement à vous faire découvrir ce qui reste caché et notamment à vous révéler DEUX CRISES subies par la GLDF à cause de l’l’obscurantisme des chefs du Suprême Conseil de France.
Pour vous présenter une version historique de ces évènements nous allons nous appuyer sur des sources indiscutables puisqu’il s’agit de documents internes et authentiques de la GLDF. Un de ces documents historiques vous est mis en lecture.
Il est indiqué dans l’histoire que récite la GLDF qu’elle fut amenée à retenir la Bible comme symbole en 1953. Le récit est incomplet !
Au Convent de 1948 « on examina les moyens de réaliser une union universelle avec les autres obédiences, notamment anglaises et, surtout, des États-Unis ».
En 1952 le Conseil Fédéral demande aux loges d'étudier le principe d'adoption de la Bible afin comme le dira le Grand Maître Louis Doignon de "faire un pas pour rentrer dans le giron de la confraternité maçonnique mondiale" ce signifie l'ensemble des GL régulières anglo-saxonnes reconnues par Londres.
Les loges ont étudié puis envoyé leur rapport qui a fait l'objet d'une synthèse présentée au Convent le 18 septembre 1953. Les députés ont débattu et voté sur une motion présentée par le GM rendant obligatoire la présence de la Bible sur l’autel des serments.
Toutes les citations qui suivent sont extraites du Compte-rendu de ce Convent. Elles éclairent sur l'état d'esprit des frères de la GLDF à cette époque, qui ne peuvent être considéré ni comme des dupes, ni des dindons de la farce, ce qui semble expliquer la suite de l'histoire.
A la GLDF, en 1953, certaines loges plaçaient une Bible sur l'autel des serments, d'autres un livre blanc ou les Constitutions d'Anderson. Aussi ce changement proposé déclenche l'incompréhension de nombreuses loges et députés.
Le frère rapporteur les met en évidence.
« Nous devons indiquer , cependant que cette attitude "opportuniste" est apparue à plusieurs comme choquante »
« Il n'est pas très franc ni honnête, estiment La Persévérance Écossaise, Le Contrat Social, Baboeuf et Condorcet, Isis d'admettre sur l'autel, pour rétablir nos relations avec les Anglo-Saxons, un livre auquel ils attribuent un caractère révélé, alors que nous sommes nullement disposés à lui reconnaître ce caractère »
Le débat qui se déroula fut long et mouvementé. On nota l’intervention du député de la loge 89 La « Jérusalem Écossaise » à savoir Richard Dupuy futur Grande Maître qui, après avoir rappelé que l'emploi de la Bible est actuellement facultatif, que sa propre Loge ne l’utilise pas, déclara :
" Il s'agit de transformer cette faculté en obligation. Nous ne le ferons pas sans nécessité impérieuse et même les Ateliers qui travaillent avec un Livre Sacré ne prétendraient pas obliger les Ateliers voisins à faire comme eux. Si nous le faisons c'est parce que nous désirons être reconnus par les autres obédiences."
A la fin des débats le Grand Maître Louis Doignon s'adressa ainsi aux députés :
« Mes Frères il faut choisir
Je le répète, le Maçon est libre dans sa Loge Libre. Il peut être un athée ou un croyant, mais il ne sera jamais un athée stupide, ni un croyant stupide.
SI le Convent adopte le Livre symbolique, je le dis bien symbolique de la Loi sacrée, surmonté de l'équerre et du compas, il aura réintégré notre chère Grande Loge dans la Maçonnerie Universelle. »
Un vote s’engagea sur deux textes de résolution. La première concerne l'adoption d'un Volume de la Loi sacrée et la seconde concerne "le maintien de relations avec toutes les obédiences maçonniques du monde avec lesquelles la GLDF est aujourd'hui en rapport".
Le vote donna le résultat suivant : Votants: 190 – Pour: 132 mandats
Contre: 57 mandats – Abstention : 1
Les Députés votèrent pour le maintien des relations avec toutes les obédiences y compris donc le GODF.
Nous allons vous faire vivre de l’intérieur la crise de la GLDF de 1964 en soumettant à votre lecture un document historique, inédit car jamais diffusé publiquement et qui doit se trouver enfoui en 2016, dans les archives de quelques dizaines de Frères. Aucun des dignitaires actuels ne doit posséder ce document, et si l’un deux lit cet article il va le découvrir en même temps que vous.
Ce document historique est constitué des mémoires du Frère Jean-Claude Gabriel (1) relatives aux années 1955 à 1992. Le Frère Gabriel fut Président de l’U.V.R.E (Union des Vénérables et anciens Vénérables Maîtres du Rite Écossais) et notamment dans la période de crise qui nous intéresse.
Nous avons extrait quelques passages qui traduisent bien les grands faits marquants de cette séquence historique de la GLDF. Bien sûr seul la lecture de l’intégralité du document vous donnera une meilleure information sur ce qu’ont été ces évènements.
Voici ces extraits :
« En 1955 régnait une très forte ébullition à la GLDF; Certains dirigeants dont le Grand Maître Louis Doignon et le Grand Commandeur Charles Riandey voulaient, avec des motifs maçonniques intéressants, pour améliorer la situation maçonnique internationale et européenne de la Grande Loge de France, mais surtout des objectifs stratégiques que j'ai connu plus tard de leur propre bouche, obtenir à tout prix une alliance fédérative avec la GLNF dite « Bineau » , puis une alliance resserrée, officielle et mythique avec la Grande Loge Unie d'Angleterre, la reconnaissance internationale et la rupture totale de toute relation et visite avec nos frères du GODF. Le projet provoque des discussions sérieuses dans toutes nos loges et une très forte opposition »
Devant la très forte opposition des Frères le projet est retiré quelques heures avant la réunion du Convent. (2)
"Le Convent de 1964 sera un événement très important pour la GLDF et l'UVRE. Sachez que le GM Richard Dupuy avait suspendu le relations administratives entre la GLNF et le GODF en 1959, décision confirmée en Convent mais non suivie d'effet."
En 1964, le Grand Maître et le Conseil Fédéral passent à la proposition totalement inverse et contraire et demandent au Convent la ratification d'un traité d'alliance de la GLDF avec le GODF.
Le Grand Commandeur RIANDEY s'y oppose spectaculairement et va saisir cette occasion, qu'il attendait impatiemment, m'avait-il expliqué en tête à tête, pour grâce à son autorité et son pouvoir sur le rite, faire partir à Bineau, le Suprême Conseil, les ateliers supérieurs et le maximum de loges de la GLDF."
JC Gabriel raconte ensuite les péripéties et le grand désordre que vécurent les frères de l'obédience.
Le surlendemain, raconte-il, le Grand Commandeur Riandey « fait porter au Grand Maître (ce sont là des événements historiques, archivés) la notification de la décision du Suprême Conseil de rompre ses relations avec la GLDF ».
Suite à cette rupture du SC avec la GLDF (le poisson d'avril de 2016 de "la Maçonne" était loin d'être une simple farce mais bien basé sur des faits historiques!), des conseillers fédéraux démissionnent. Ceux qui les remplacèrent démissionnèrent à leur tour !
Le frère Gabriel, ayant une place particulière du fait de ses relations familiales et personnelles, fut désigné pour s'entretenir avec Dupuy (enfermé dans son bureau) et le lieutenant Grand Commandeur Henry Bittard.
Il précise au passage la stratégie que RIANDEY lui avait confiée :
« Le Grand Commandeur Riandey dont je connaissais bien les idées, était fanatisé par son obsession, par sa stratégie et croyait entraîner en nombre très important de frères, âtre accueilli sans réserve à la GLNF, en prendre ensuite rapidement le contrôle et revenir ensuite prendre le contrôle de la GLDF, en excluant tous ceux qui n'étaient pas d'accord. »
Plusieurs projets de créer un nouveau Suprême Conseil furent mis sur la table. Un premier échoua, le second organisé par « un certain nombre de frères du 33ème » serait créer si le SCDF ne désavouait pas Riandey. Le frère Gabriel assista à cette réunion – il n'était qu'un très jeune vénérable à l'époque ! - ceci sans avoir aucun mandat particulier à part d'être le président de l'UVRE - Il écrit :
« Je suis invité à participer à cette réunion pour leur faire le point de la situation à la GLDF et de mes espoirs et raisons de faire confiance au Suprême Conseil en place, qui a été trompé par le frère Riandey et qui semble être en train de se ressaisir. »
En effet, ses entrées lui permettaient de négocier avec Bittard. On peut lire plus loin :
« J'indiquais au Très Illustre Frère Bittard que la tension était venue à un point extrême et que toute prolongation équivoque de la situation pousserait les VV MM à demander des décisions extrêmes au Conseil Fédéral, vis-à-vis des dissidents, complices de ceux qui étaient partis en emportant des décors, des fonds, des archives qui appartenaient aux Ateliers et qui continuaient à se réclamer des décisions du Suprême Conseil de France, non encore annulées. »
Le Lieutenant Grand Commandeur Bittard finit, au terme de ses entretiens, de décider la radiation de Riandey comme d'annuler la « rupture » avec la GLDF.
Ce coup d’État échoua et les Illustres Frères du Suprême Conseil qui avaient soutenu Riandey dans sa tentative retournèrent leurs vestes quand ils virent que c’était un échec. Le frère Gabriel reçut publiquement les remerciements de Richard Dupuy en tenue de Grande Loge de 1964.
Ne cherchez pas dans la documentation officielle de la GLDF un récit historique et un commentaire politique sur cette crise, vous ne trouverez RIEN sauf à lire le compte rendu du Convent de 1964 ! Seul dignitaire à l’avoir évoqué officiellement c’est Alain Graesel dans un court texte du « Que sais-je ? » qu’il a rédigé en 2014 sur la GLDF qui contient au delà des événements sobrement décrits une manipulation de l’histoire quand il écrit :
que « la Grande Loge tournant le dos à son histoire (sic!), adopta avec le Grand Orient de France une convention administrative appelée « Traité d’Alliance et d’Amitié présentée par son Grand Maître, l’avocat Richard Dupuy. » (3)
Traduction : le "bon Frère" c’est Charles Riandey et le "mauvais", c’est le GM Richard Dupuy qui « en tourna le dos à l’histoire de la GLDF ». Dans un « Que sais-je » livré au public un auteur de la GLDF se doit d’être technique et objectif!. Elle ne s’écrit pas avec la partie reptilienne de son cerveau contenant son obsession anti-GODF !
La crise engendra un beau bordel avec une vraie hémorragie des effectifs. A partir des archives officielles (comptes rendus de Convents de la GLDF) Il peut être relevé les effectifs des membres de l’obédience :
au 30 juin 1963 : 8906
au 30 juin 1964 : 8221
au 19 juin 1965 : 7591
soit une perte de 1300 membres en deux ans. Mais ces données sur les effectifs sont le résultat des entrées et des sorties. Ce qui signifie que les sorties sont bien supérieures à 1300. C’est cela qu’il faut retenir et non ce qui est dit à la GLDF à savoir que 500 à 700 membres seraient partis à la GLNF comme si cela constituait la perte totale. Or il faut, pour être exact, estimer qu’en plus des 700 transfuges vers la GLNF il y a certainement eu plus de 800 démissionnaires volatilisés dans la nature !!!
Il faudra attendre l’année 1968 pour constater un effectif de 8200 membres de même niveau que celui de 1964 !
MOI, Très Illustre Frère Riandey, Très Puissant Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil de France, QUI SUIS-JE ?
Qui était ce Charles Riandey à la triste figure ?
En utilisant la formule de l’anaphore devenue célèbre voilà comment Charles Riandey pourrait se présenter
Moi, Charles Riandey T/P/S/G/C du SCDF je suis notoirement connu pour être antisémite ayant déclaré aux autorités policières sous l’Occupation: « J’ai combattu avec beaucoup d’autres, au prix de pénibles épreuves, l’envahissement de la maçonnerie par les Juifs. » (déclaration faite à l'inspecteur S. Moerschel)
Moi, Charles Riandey T/P/S/G/C du SCDF, catholique traditionnaliste et pétainiste j’ai rencontré LAVAL avec le RP Jésuite Berteloot afin de lui présenter un projet de constitution d’une obédience maçonnique fondamentalement catholique et inféodée à Rome ; c’est Pétain qui refusa ce projet !
Moi, Charles Riandey T/P/S/G/C du SCDF j’ai tenté à plusieurs reprises un rapprochement idéologique et structurel avec la GLNF, le dernier conçu secrètement avec la GLNF, ayant échoué en 1964
Moi, Charles Riandey T/P/S/G/C du futur Suprême Conseil pour la France (SCPLF) souché sur la GLNF je me suis fait réinitié en quelques jours du 1er au 33ème degré du REAA
Moi, Charles Riandey T/P/S/G/C du SCPLF j’ai foutu un vrai bordel à la GLNF en voulant tout régenté et notamment en lançant une Commission pour réviser tous les rituels du 1er au 3ème degré
Moi, Illustre Frère Charles Riandey, Très Puissante Sordide Grande Crapule je reste profondément surpris d’avoir été réchauffé dans le sein de la GLDF de 1917 à 1965 !
Alain Bernheim, adepte d’honneur du SCDF, a donné toutes ses lettres de noblesse à ce coup d’État de Riandey dans son ouvrage : « Le rite en 33 grades. De Frederick Dalcho à Charles Riandey »
En effet comme le notait un critique « Assez curieusement, le livre ne s’ouvre pas sur l’origine du Rite Ecossais Ancien et Accepté ou sur l’histoire des Suprêmes Conseils mais bien sur le coup d’Etat mené par Charles Riandey, Grand Commandeur du Suprême Conseil de France » »
Présenter ainsi le REEA ce n’est pas le valoriser mais le SALIR comme on pourrait cracher sur la littérature française si l’on rédigeait un ouvrage intitulé : « Anthologie des Belles Lettres Françaises de Victor Hugo à Robert Brasillach »
Le témoignage du frère Gabriel au complet dans le document ci-joint.
Le Grand Chancelier de la GLDF, Michel Signer se rend en février 2003 à la Conférence des Grands Maîtres américains qui se passait cette année dans le Minnesota. Il est accompagné par JMD, second GM Adjoint.
Devant les GM américains M Singer déclara, parlant des Frères de son obédience : "we require that our members express a beleive in a supreme being"
Or pour les américains l'affirmation de l'existence d'un « Etre Suprême » est unanimement identifié au Dieu des grandes traditions religieuses.
Par ailleurs dans un courrier de la Grande Loge de France à la Grande Loge du Minnesota sur le questionnement qu’elle a envoyé à la fin de l’année 2002, il est dit : « que nous recevons dans nos Loges, des Frères du Grand Orient de France, lorsqu’ils sont en partance du Grand Orient de France pour rejoindre la Grande Loge de France ».
Le second GM Adjoint JMD va considérer que Michel Singer raconte des carabistouilles, CE QUI EST VRAI, et il va démentir aussitôt ses affirmations sur cette croyance en Dieu des Frères de la GLDF devant les GL américaines. Et comble de propos hérétiques il dira ensuite qu’il fallait en finir avec cette politique MENSONGÈRE qui n’a que trop duré!
Quelle est cette politique qui en 2003 dure depuis 30 années ? Les dirigeants de la GLDF, entendez les oligarques du Suprême Conseil, considèrent qu’il faut entretenir de bonnes relations avec les GL américaines et être reconnue par elles pour accéder in fine à la Reconnaissance par la GLUA.
La reconnaissance des GL américaines c’est « le point de passage obligé ».
Comme disait Alain Marti ancien GM d’ALPINA, il faut « baisser son pantalon » devant les anglais et nous comprenons que pour bien faire cela, rue Puteaux pense qu’il faut d’abord le baisser devant les américains.
La dénonciation de la falsification de l’identité de la GLDF et de sa passion par procuration pour une « chimère anglo-saxonne » engendrera un scandale et une crise, que vous lecteurs et membres éventuels de la GLDF ne pouvez connaître tant on vous l’a caché! Ce triste épisode ne figure pas dans le « Que sais-je ? » d’Alain Graesel.
Le scandale c’est au niveau des Grands Maître américains qui comme tous les américains détestent le MENSONGE !
Voilà la GLDF « grillée » pour au moins 30 ans ! La crise elle est pour la GLDF !
Le compte-rendu de la réunion commence ainsi :
"Communication du Grand Chancelier le T∴R∴F∴ Michel Sgr
Le T∴R∴F∴Michel Singer, Grand Chancelier fait son rapport concernant la conférence des Grands Maîtres Américains.
Puis il est écrit : (Les minutes de ce rapport et du débat qui s'ensuit sont à disposition sur demande au Grand Secrétariat.)
Tu parles Charles !!
En fait la réunion va se révéler houleuse à base d’insultes, de félonies et de mises en cause du GM Michel Barat et du GMAdj et de leur traduction en Justice ! Rien que cela ! Il faut pendre les traitres ! Michel Sgr va adresser une lettre d’insultes au GM M Barat suivie d’une lettre d’excuses !!
Le compte-rendu de la séance débute ainsi :
Les Travaux sont ouverts à 9 heures 30, sous la présidence du Très Respectable Frère, Michel Sou, Premier Grand Maître Adjoint.
Le T∴R∴F∴ Premier Gand Maître Adjoint, Michel SOU, ouvre les travaux du Conseil Fédéral extraordinaire souhaité à l'unanimité par l'ensemble du Conseil Fédéral le 21 février 2003.
"Vu les positions respectives plus qu’opposées de nos deux Très Respectables Frères Michel Sinr et JMD, je voudrais prendre quelques précautions et vous rappeler certaines choses. La première, c’est qu’il est hors de question que nous ayons aujourd’hui un débat de fond sur la politique étrangère extérieure – appelez-la comme vous voulez – de la Grande Loge de France.
Pourquoi ? Parce que notre Très Respectable Grand Maître, Michel BARAT, pourrait dire aussi que ses prédécesseurs, sans que ce n’ait un caractère péjoratif, n’ont pas fait en sorte qu’il y ait ce débat. On a parfois parlé de problèmes ponctuels sur la politique étrangère de la maison, jamais, jamais d’un vrai débat de fond sur la politique étrangère. Cela fait 3 ans que je suis là et je n’ai jamais entendu. Ce n’est pas moi qui vais le faire maintenant. Je pense en revanche que le futur Grand Maître, peut-être pourra se pencher sur le problème, mais cela sera son problème et le problème du futur Conseil Fédéral.
La deuxième raison, c’est que la politique étrangère de la maison, sous l’autorité d’un Grand Maître élu, c’est le Conseil Fédéral. Le Convent n’est là que pour en recevoir communication et s’il n’a pas aimé sanctionner le Grand Chancelier. Il est donc hors de question qu’il y ait un débat de politique étrangère de la maison au Convent de juin."
C’est clair ! Les Frères et leurs Députés n’ont JAMAIS à discuter et encore moins à concevoir la politique internationale de la GLDF car elle est chasse gardée de l’exécutif. Circulez il n’y a rien à voir ! (4)
Dans la défense de JMD, on peut lire - et c'est la cause de la crise de 2003 - :
"Nous ne pouvons pas lorsqu’une Grand Loge comme celle du Minnesota nous a témoigné des relations d’amitié baser un Traité de Reconnaissance sur des propos mensongers. Lorsque nous avons des amis, nous devons faire en sorte de ne pas leur voiler la réalité des choses. J’ai en ma possession, une réponse qui émane de Frères de la Grande Loge de France à la Grande Loge du Minnesota sur le questionnement qu’elle a envoyé à la fin de l’année dernière, dans laquelle il est dit : « que nous recevons dans nos Loges, des Frères du Grand Orient de France, lorsqu’ils sont en partance du Grand Orient de France pour rejoindre la Grande Loge de France ».
Il me semble qu’il y a là une facilitation de la réalité. Il est dit également que nous requerrons de nos membres la croyance expresse en un être suprême. Je crois qu’il faut savoir ce que nous souhaitons, faut-il nous rapprocher du concept de reconnaissance et essayer de répondre à nos Frères pour faire en sorte de correspondre à leurs propres concepts de reconnaissance et de régularité, n’avons-nous pas notre propre légitimité ! Avoir des relations avec les Obédiences américaines, bien évidemment oui. Mais je ne pense pas que ces relations doivent être basées sur la falsification d’une réalité, la falsification de ce qu’est la Grande Loge de France, la falsification de ce qu’est l’identité de la Grande Loge de France.
Je ne crois pas qu’il soit permis de dire aujourd’hui à nos Frères ou aux profanes qui souhaiteraient nous rejoindre, que pour rentrer à la Grande Loge de France il faut une croyance expresse en un être suprême. Je pense qu’il y a là un vrai problème, je pense que nous ne pouvons pas dire à nos amis américains, que nous n’avons pas de relations avec les autres Obédiences de la maçonnerie française pour obtenir une quelconque reconnaissance. Je pense qu’il ne faut pas avoir un discours qui soit différent à l’intérieur et à l’extérieur."
A cette réunion « ils sont venus, ils sont tous là, elle va mourir la chimère-GLUA ! » Il y a tous les anciens Grands Maîtres, les Grands Maîtres Honoris causa, et les futurs Grands Maîtres et ils vont tous lyncher JMD (5) et s’en prendre à Michel Barat, absent car en poste à Nouméa. ils vont défendre cette politique menée depuis 30 ans et bien faire comprendre que si Paris vaut bien une messe la reconnaissance des GL anglo-saxonnes vaut bien tous les mensonges du monde sur la réalité de la GLDF.
Ils ont même forcé sans résultats JMD, à avouer son PÉCHÉ et à DÉMISSIONNER sur le champ. JMD avait raison sur le fond et n’avait pas à aller à Canossa ! A la fin de la séance ils voteront l’envoi de JMD devant le Convent et le Président de séance déclarera :
« Nous avons constaté que le Second Grand Maître Adjoint de la Grande Loge de France, aux Etats-Unis, en conscience a dit que tout ça en gros était des "conneries" et qu'en plus le Grand Chancelier en rajoutait pour se faire un petit peu diplomatiquement mieux voir, pour que ça arrange les choses.
On n'a pas dit autre chose. Nous avons constaté que, même si en conscience, nous admettons, mais sur la forme il a " déconné ". Donc, il ira devant le Convent. Ce n'est pas mentir, c'est la vérité. Pour moi, ça ne préjuge en rien ce qu'a dit Jean-Marie, ni la décision du Convent.
A mon coup de maillet, ce Conseil Extraordinaire est terminé. »
Précisions utiles
au Convent l’approbation du rapport du Grand Chancelier sera refusée par vote des Députés
Michel Singer quittera plus tard la GLDF, contera ses malheurs dans un livre et rejoindra la GLAMF. Il commentera régulièrement sur le blog de Jean-Laurent Turbet la CMF !
JMD restera à la GLDF où il se présentera aux élections de la Grand Maîtrise de 2014.
Jean-Luc Maxence, psychanalyste, auteur et membre de la GLDF disait en mai 2015 avant le Convent :
« À l’heure où la Grande Loge de France (GLDF) se cherche avec grande inquiétude un Grand Maître pour succéder au précédent qui vient d’achever ses trois années de grands discours éloquents et de verrouillage absurde par le Suprême Conseil de France qui, depuis longtemps, rue Puteaux, accumule les dérives sectaires inconscientes (?) sous la direction d’une cohorte de « colins froids » (pour reprendre une expression amusante de feu le profane Jean-Edern Hallier quand il parlait jadis d’un de nos anciens présidents de la République)
Philippe Charuel a succédé à Marc Henry. Ce n’était peut-être pas le serviteur rêvé pour le Suprême Conseil mais il fait le job.
On peut le percevoir encore une fois. Il vient d’imposer contre l’avis des Députés des tenues de Grandes Loges décentralisées à vocation « spirituelle «.
Après la réunion, les Députés seront « invités » à une fête de l’Ordre Écossais animée par le SCDF. Il s'agit donc bien de décentraliser la fête de l'Ordre Écossais dans les régions pendant les congrès régionaux et cela afin de mieux endoctriner et recruter pour l’escalade capitulaire.
Compte tenu de la progression exponentielle depuis 100 ans de l’intensité des irradiations nocives du SCDF (voir texte ci-dessous) c’est en 2018 que devrait se situer la prochaine crise.
Cette année là le risque pour les Frères de la GLDF est de voir aux élections de GM se présenter un « colin froid « ou enregistrer le retour du bar métamorphosé en poisson volant.
Tout finit par se savoir, ou presque, grâce notamment aux Sœurs et Frères qui se défendent et alertent leurs Députés et au delà les blogs, si nécessaire.
Sur ces derniers se diffusent les informations que la gouvernance des institutions maçonniques voudraient cacher. Le blog "La Maçonne" d’une part et la Loge Ar Vreur de l’autre sont les exemples parfaits de ce contre-pouvoir des Loges !! Le GM Charuel les vilipende à chaque réunion des Députés !!!
Ainsi cette note vous apprendra que depuis 1955 la GLDF a vu se multiplier les crises plus ou moins importantes sous l’action du Suprême Conseil comme le rappelait en premier Roger Dachez qui déclarait fin 2014 sur le blog Hiram Be :
« Bien sûr, depuis environ une soixantaine d’années, la GLDF a tenté à plusieurs reprises, en allant plus ou moins loin à chaque fois, de se rapprocher de la régularité anglo-saxonne : cela s’est produit en 1955, en 1965, en 1974, en 1986, en 1995, et surtout en 2003 au Minnesota – avec une humiliante rebuffade de la part de la Commission de reconnaissance des Grandes Loges américaines – et enfin en 2012, avec le résultat que l’on sait. A chaque fois l’issue a été la même, mais il semble qu’une partie de l’appareil de la GLDF ne l’admette pas – à moins que cela ne vienne d’ailleurs…ou de « plus haut » ?…
À noter ce que la crise de la « chimère anglo-saxonne » a eu comme impact sur les effectifs de l’obédience, hors affiliés, qui annonçait près de 34000 membres inscrits en 2012 et en affirme 32160 en 2016 !!!
On comprend pourquoi il y a une censure sur toutes ces ingérences du Suprême Conseil plongeant la GLDF dans la crise. Il faut pour cela, falsifier l’histoire, mentir comme le soulignait Roger Dachez dans le même entretien à Hiram be:
« Et c’est du reste l’un des grands problèmes de cette affaire : on a, plus ou moins délibérément, menti aux Frères. Lorsque leurs yeux se sont ouverts notamment grâce aux échanges d’informations sur les blogs – et qu’ils ont pu prendre la parole, tout s’est finalement réglé assez vite. »
Un proverbe allemand énonce : "Vous avez beau cacher la queue d’un âne, il montrera toujours ses oreilles"
Au 14ème Salon du Livre Maçonnique de Paris en novembre 2016, organisé par l'Institut Maçonnique de France dirigé par Roger Dachez, il y aura une conférence annoncée ainsi :
"Conférence GLNF & GLDF - La franc-maçonnerie face à l'histoire"
par Jean-Pierre Servel Grand Maître de la GLNF et Philippe Charuel Grand maître de la GLDF
Voici les questions logiques que Jean-Pierre Servel serait en droit de poser à Philippe Charuel :
1-Était-ce conforme à l’évolution historique de la Franc-Maçonnerie française que la GLDF, la GLAMF, le SCDF et le SCPLF se transforment en 4 Cavaliers de l’Apocalypse pour faire périr la GLNF par le glaive ?
2-Pourquoi y a-t-il eu une absence totale de communication de 2012 à 2016 des Frères, des Députés et des Conseillers Fédéraux de la GLDF sur le véritable objectif poursuivi par leurs dignitaires M Henry et AN Dubart , OBJECTIF qui était comme vous l’avez défini : « Il est vrai que la Confédération Maçonnique de France [CMF] était un projet concurrent, puisqu’il s’agissait de prendre la place de la GLNF comme obédience reconnue par la GLUA [Grande Loge Unie d’Angleterre]. Tout cela est derrière nous. On ne court plus après une chimère anglo-saxonne »
3-Le TRF Jean-Jacques Zambrowski Chancelier a fait au Convent de 2012 cette belle déclaration toute à la Gloire de son obédience:
« Il est essentiel de comprendre que notre Grande Loge jouit dans le monde d’une position très particulière, d’une part du fait de son ancienneté et d’autre part de son ancrage dans le Rite Écossais Ancien et Accepté qu’elle a porté, conjointement avec le Suprême Conseil de France, à travers l’Europe il y a plus de 200 ans. Soyez bien persuadés Vénérables Maîtres, mes Frères que nous sommes perçus comme la Grande Loge mère non seulement d’Obédiences européennes, en Belgique, en Espagne, en Italie par exemple, mais aussi, du fait de l’influence de la France comme de ces pays européens à l’époque coloniale, sur le pourtour méditerranéen, en Afrique, en Asie, ou encore en Amérique latine»
Pourquoi la GLDF a-t-elle cherché la Reconnaissance de la Grande Loge Mère de Londres si elle est elle même une Grande Loge Mère rayonnant à travers le monde ?
4-Comme je l’ai déclaré à FRANC-MAÇONNERIE MAGAZINE en septembre 2013, j’ai discuté à Genève en juin 2013 avec le GM Marc Henry accompagné des 5 GM européens initiateurs de l’appel de Bâle.
Marc Henry était venu me faire la proposition de création d’une unique Grande Loge Unie Régulière pour la France, lui qui dirige une obédience qui ne respecte pas les Règles de la GLUA. Je lui ai indiqué :
« Je soutiens l’idée d’une adhésion au principe d’une Grande loge Unie Régulière, mais je vois mal comment la GLNF pourrait en être écartée. De plus, j’ai toujours immédiatement ajouté que cela supposait que toutes les composantes fussent elles-mêmes régulières. ».
Pourquoi l’information sur ce projet et notre rencontre a été masquée aux Frères, aux Députés et aux Conseillers Fédéraux de la GLDF ?
Cette proposition du GM Henry était-elle une démarche sérieuse ou farcesque comme l’était cette « chimère anglo-saxonne », formule que je vous emprunte mon TRF Grand Maître Philippe Charuel?
Pour terminer dans la farce j’ai concocté une petite fable avec l’aide La Fontaine et de Fernand Raynaud
"Hé ! bonjour, Grand Maître ancien de Bineau.
Que vous êtes joli ! que vous nous semblez beau !
Sans mentir, si votre appareillage
Se joignait à notre attelage,
Vous seriez le Phénix des Anglois »
A ces mots le dignitaire de Pisan ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il envoie paître les Grands Maîtres
Ces derniers, honteux et confus,
Jurèrent, mais un peu tard, que l’imposture ça eût payé …mais ça paye plus !
A bon entendeur, Salut Fraternel !
Pour celles & ceux qui l'ont manqué, voici le document inédit - véritable témoignage du frère Gabriel, président de l'UVRE sur la crise de 1964 - Je souhaite souligner qu'il est inutile d'être un "dignitaire" pour renverser l'histoire de son obédience, mais simplement un frère honnête et droit.
Notes & commentaires :
Le frère Gabriel raconte dans son texte son propre parcours maçonnique. Après guerre, alors qu'il avait 20 ans, il se retrouva au côté de Riandey affecté au cabinet du Ministère de la Guerre. Il fut initié aux alentours de 1955 alors que la GLDF avait demandé à la GLNF un rapprochement (fusion) dont il suivit les différents épisodes, bien qu'il fut apprenti. Il était en effet fils d'un franc-maçon, vénérable de sa loge, 33ème, et fut en relation depuis son adolescence avec de nombreux frères. En 1960, il devint Vénérable de sa loge, la loge Cosmos. Il fut certainement un des plus jeunes vénérable maître. Il devint président de l'UVRE qu'il modernisa, organisant des dîners débats, envoyant des informations aux loges, l'ouvrant à la province.
L'événement est relaté dans le livre du centenaire de la GLNF sous le titre « l'échec du projet d'une Grande Loge Unie de France (1956). Suivant cette version, en 1951, la Grande Loge Suisse Alpina, sous la pression de la GLUA, interdisit l'entrée d'une délégation de frères de la GLDF. Louis Doignon fit adopté par son convent en 1953, la bible en 3ème lumière. Plusieurs Grandes Loges régulières européennes laissèrent à la GLDF un délai de 5 ans pour se séparer du GODF. « A la demande de la GLDF, des négociations s'ouvrirent alors, au printemps 1955, avec la GLNF » précise le livre du centenaire de la GLNF. Huit séances de travail suffirent pour rédiger une convention. Autour de la table, on trouve pour la GLNF le Grand maître Pierre Chéret, le député grand maître Pierre de Ribeaucourt, et l'assistant grand maître Walter H Robinson. Pour la GLDF, on trouve Louis Doignon, mais aussi Charles Riandey (Grand Chancelier) et un dénommé Henri Bittard, qui a une place importante dans le récit du frère Gabriel, qui était alors conseiller fédéral mais que l'on sait être un membre influent du Suprême Conseil. Le livre du centenaire raconte que l'accord prévoyait que la GLDF renonçait à la Grande maîtrise et à l'élection des conseillers fédéraux par le convent. La GLNF consentit de son côté à adopter une définition « plus adogmatique » de la franc-maçonnerie.
Le "Que sais-je" d'Alain Graesel fait passer la GLDF pour une instable parfaitement incapable d'avoir une vision d'elle-même. En effet, il relate un autre projet de « fusion » datant de 1943, mais avec le GODF (page 47) ! Il saute allègrement la période 1955 – 1965 préférant taire les errements de la GLDF dans sa conquête à la reconnaissance pour faire un (très court) récit – page 50 – de la crise de 1964 et encore ! La crise relatée par le frère Gabriel montre, très bien, que la GLDF aurait tourné le dos à son histoire en suivant Riandey !
On notera que lors de sa défense le frère JMD s'étonne de la présence d'un frère en charge des « relations internationales » alors qu'il ne fut jamais élu par les députés des loges pour se faire, voir même qu'elles n'en sont pas informées, mais désignés par des grands maîtres successifs. On retrouve ce MS dans un autre épisode de l'histoire de la GLDF : son « académie maçonnique » dont il serait l'un des fondateurs !
On y voit surtout des individus qui, refusant de parler sur le fond, considère absolument normal de mentir à des Grandes Loges pour obtenir des "reconnaissances" ... et de demander à celui, qui - enfin ! - dit la vérité de démissionner - et le voyant refuser de voter de le traduire devant le convent !
1/ Extraits du discours du Grand Maître Richard Dupuy de la GLdF, lors du Convent de 1959, proposant de suspendre les relations de la GLdF avec le GOdF. Le Convent votera cette suspension le 19 ...
http://sifodierisinvenies.overblog.com/document-2-1959-extraits-du-discours-de-richard-dupuy
Sur le blog de Christophe, d'autres documents sur cette période.