15 Mai 2015
C'est cette citation de Tayllerand qui résume la série d'articles qui fleurissent en ce beau mois de mai sur différents blogs.
Après nous avoir offert la lettre ouverte de Francis Bardot, et nous avoir promis un revival de la CMF dans un proche avenir, Jean-Laurent Turbert commet l'irréparable interview de Alain Graesel, ex Grand Maître connu pour être le chantre de la CMF – cette confédération dont on ne voit pas/plus le but. http://www.jlturbet.net/2015/05/gldf-conference-d-alain-graesel-le-21-mai-2015-a-19-h-30-la-grande-loge-de-france-principes-valeurs-identite-les-perspectives-interv
Gérard Contremoulin, du blog « Sous la voûte étoilée » répond à la critique de Jean-Laurent Turbet au sujet de la conférence qui sera donnée fin mai par la GLNF et le GODF. http://www.souslavouteetoilee.org/2015/05/les-rencontres-maconniques-la-fayette-agacent.html
Jean-Laurent Turbet publie alors une analyse du paysage maçonnique français « à sa façon ». http://blogs.lexpress.fr/lumiere-franc-macon/2015/05/12/graesel-bombarde-le-godf-et-la-glnf/
Pour finir, le blog « la Lumière » (François Koch) publie un email de Alain Graesel destiné au Conseil Fédéral. De quoi faire sourire. http://blogs.lexpress.fr/lumiere-franc-macon/2015/05/12/graesel-bombarde-le-godf-et-la-glnf/
L'interview de Alain Graesel ne nous apprend rien. C'est, d'ailleurs, bien cela le problème.
Ses quelques idées-clefs sont les suivantes :
L'objectif de Graesel est d'expliquer que seuls les frères de la GLDF peuvent s'exprimer publiquement sur la GLDF. Or, nous nous souvenons de la loge Ar-Vreur qui, en effet, s'est exprimée au sujet de son obédience. Elle a risqué une démolition, pas moins pour avoir osé donné un avis contraire à celle du Conseil Fédéral et des pro-CMF.
Est-ce qu'Alain Graesel, de son côté, a partagé au sein de sa loge les points de vue de cette loge? Est-ce qu'un frère de sa loge a diffusé cette opinion ? L'intéressé saura répondre lui-même.
On ne peut conclure qu'à la lueur de cette triste expérience que les frères de la GLDF s'ils peuvent s'exprimer, c'est uniquement dans la « ligne » indiquée par son Conseil Fédéral …
C'est donc avec un froncement de sourcils suspicieux que l'on peut lire la thèse ultime de Alain Graesel sur l'organisation de la GLDF : les loges votent et décident – donc s'expriment - le Conseil Fédéral exécute.
C'est, effectivement, ce qui s'est produit en décembre 2014, lorsque Marc Henry, après décision du Conseil Fédéral, a décidé de renoncer à proposer les modifications de la constitution. Le risque, rappelons-le, était une scission de la GLDF – du-moins sa menace – avec, déjà, des loges qui se concertaient. Personne ne sait combien .. mais on murmure plusieurs centaines de loges et plusieurs milliers de frères qui se préparaient à quitter la GLDF. Combien l'obédience a perdu à jouer avec sa propre crédibilité en interne ?
S'il avait un peu de culture maçonnique, Alain Graesel saurait que pour qu'une obédience puisse avoir le « privilège » de demander cette reconnaissance londonienne, il lui faut être soutenue par trois Grandes Loges « Régulières », ceci garantissant la « régularité » de celle-ci au sens anglais, bien entendu.
Qu'elles soient de Londres ou d'ailleurs, une obédience « régulière » respecte les « règles » émanant de la GLUA, c'est d'ailleurs pour cela qu'on les appelle communément « régulières ».
Certes, on peut juger ces règles désuètes et conservatrices. C'est d'ailleurs ce qu'elles sont. Nous avons aussi le droit de considérer qu'il s'agit d'une étiquette que souhaitait se garder la GLNF. Mais finalement, ne l'a-t'elle pas depuis 1913 ? Assez de temps pour s'y attacher et s'en forger une identité.
Ceci dit, personne n'a obligé la GLDF a cherché une reconnaissance auprès des 5 Grandes Loges « régulières » signataires de l'appel de Bâle ou de qui que ce soit. Personne n'a obligé cette obédience à "reconstruire le paysage maçonnique français" qui sait très bien s'occuper de lui tout seul.
Les choses sont si simples que l'on se demande aujourd'hui pourquoi la GLDF a fait autant de manœuvres pour faire croire aux frères de sa propre obédience le contraire.
La question, aujourd'hui, n'est pas les regrets de Alain Graesel qui a perdu l'occasion de jouer au grand prêtre français de la nouvelle régularité.. Elle est de savoir comment souhaite les frères de la GLDF construire l'avenir de leurs obédiences, non pas sur les cendres d'une autre obédience ou d'un projet, mais sur ce qu'ils attendent d'elle et de leur Conseil Fédéral.
Un frère de la GLDF sous le pseudonyme de Condorcet m'a communiqué, quant à lui, ce qu'il en pensait … que cela en déplaise à Alain Graesel. Les réflexions de ce frère ont autant d'intérêt que ses récriminations. Son statut d'ancien Grand Maître ne lui donne aucune voie prépondérante dans les votes d'un convent et dans la promotion de ses opinions.
Le futur Grand Maître de la GLDF, si il veut rassembler ce qui est épars, devra se mettre au travail sans tarder et les dossiers ne manquent pas.
Sur la table il y a au moins ceux ci:
En finir avec la haine à l’encontre du GO, cette manière d’attaquer à chaque discours le GO de la part de nos dignitaires est soit la marque d’une frustration, soit la marque d’un complexe d’infériorité, quoiqu’il en soit cela n’a rien de fraternel, et comme l’exemple doit venir d’en haut, l’exemple n’y est pas, et c’est catastrophique pour l’instruction de nos jeunes FF. .. Heureusement que rien n’est vécu comme tel dans les relations avec nos Frères et Sœurs des loges que nous côtoyons avec bonheurs dans nos temples communs.
Même si l’obédience a des choses à reprocher au GO, sans se coucher, on a le devoir de montrer l’exemple car on ne se grandit pas en agissant par le bas.
On dit que les lois suivent les mœurs, manifestement nos dirigeants on voulu que nos mœurs suivent leurs lois et ils se sont trompés. La liberté n’est pas monnayable.
En finir avec la falsification en cours de notre histoire afin de faire croire que la GLDF actuelle serait plus ancienne que le GO..? Plaisanterie..?
En finir avec une loge dite de recherche directement rattachée à l’obédience ce qui change la nature juridique de la fédération et n’est là que pour étayer, aux frais de l’obédience et donc à nos frais, une histoire officielle et non conforme avec la vérité historique,
En finir avec les restrictions, pour ne pas dire l’interdiction, concernant la double appartenance contraire à la jurisprudence notamment celle du tribunal de Nice, à la liberté d’association, voire aux droits de l’homme, alors qu’il est dit qu’un maçon doit être respectueux des lois de son pays.
En finir avec les restrictions aux inter-visites,
En finir avec les diktats du suprême conseil de France qui s’imposent de manière discrète mais efficace à l’obédience. L’obédience est supposée être démocratique, et le SCDF ne l’est pas, ces deux instances sont donc totale. Les rendent incompatibles. La GLDF a d’ailleurs été créée en 1894 a cause de cela l’aurions nous oublié pour retomber dans les mêmes travers ?
En finir avec la CMF dont on se demande à quoi elle va servir puisque la GLDF s’isole plus qu’elle ne rassemble avec cet organisme,
En finir avec l’isolement de la GLDF, en finir avec le retrait de l’IMF, en finir avec ces journées isolées du livre qui n’ont plus aucun sens et frisent le ridicule.
En finir avec le fond de dotation sans savoir quels sont ses objectifs, on aurait du commencer par les établir et non construire un outil sans en connaitre, au moins officiellement, les objectifs.
En finir avec les interventions de l’exécutif au sein du législatif notamment lors des congrès régionaux ce qui est la négation même de la démocratie,
Bref, retrouvons une Grande Loge de France ouverte, fraternelle, tolérante. C’est tout ce que nous demandons du futur Grand Maître.
Merci à J.L Maxence pour cet appel d’air qui fait du bien. Je constate que nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir sortir du cléricalisme, du dogmatisme, et de l’intolérance dont on voit les dégâts tous les jours dans le monde profane. Espérons que cet état d’esprit nocif ne gagne pas les esprits en loge. Et si on travaillait à la création d’un Suprême Conseil démocratique de France. Ce serait une innovation digne d’une maçonnerie du XXIème siècle.
Condorcet
Le témoignage de ce frère met à mal les nombreuses contre-vérités de Alain Graesel. Sortir de la CMF au plus tôt, mais aussi réfléchir à la place du Suprême Conseil de France au sein de la GLDF, mettant en doute ses qualités démocratiques sont des points essentiels de ce témoignage.
Quant à la présence – pour ne pas dire la surveillance – du Conseil Fédéral lors des congrès régionaux, si on peut se dire que la demande peut paraître exagérée dans une obédience qui fonctionne correctement, elle est le résultat très certainement des effets désastreux des différentes gouvernances qui se sont succédées depuis plusieurs années au sein de la GLDF sur les loges.
La double appartenance avec le GODF interdite sous le mandat de Dubart, les inter-visites et en général les relations de la GLDF avec les obédiences françaises sont aussi des sujets qui concernent l'avenir de l'obédience, qui peu à peu, s'est enfermée sur elle-même.
Ce qui va toucher directement (pour ne pas dire personnellement) Alain Graesel est l'accusation que fait ce frère de ré-écriture de l'histoire de l'obédience, ré-écriture dont il est l'un des investigateurs, qui – oui – est aussi remarquée directement par les frères de la GLDF – au moins par celui-là – trahissant autant leur intelligence que leur confiance à leur obédience.
Non seulement, cette ré-écriture est pour le moins malhonnête intellectuellement, mais elle perpétue un conflit permanent avec les autres obédiences.
Cette ré-écriture présente une GLDF qui n'existe que dans les fantasmes d'un Alain Graesel et consort.
La GLFF, elle-même, a décidé de réagir au sujet de cette ré-écriture qui signalait que l'obédience féminine existait grâce à la GLDF …
Pour tous ces sujets, Alain Graesel n'en dit pas un mot, se contentant de faire un gloubi-boulga sur la spiritualité … Pourquoi cela ?
Hier, c'était le GODF qui tirait des boulets rouges sur la GLDF. Aujourd'hui, c'est la GLNF.
Il oublie de préciser la Déclaration de Bâle la disait morte. Non seulement, elle ne l'est pas mais ces derniers mois les signataires de la même déclaration de Bâle l'ont à nouveau reconnue. C'est peut-être n'avoir pas eu le bon goût de mourir qui l'énerve!
Alain Graesel voit des ennemis dans toutes les obédiences de France et de Navarre.
On touche même un fond en mentionnant cinq fois les blogs dans son interview.
Les blogs – ce nouveau mal maçonnique – qui secouent le paysage maçonnique français, qui – faut-il le croire ?– hurlent même, sont tenus par des ignorants qui ne veulent pas écouter …. Intéressant pour quelqu'un qui s'est perdu dans l'amertume et épanche sa colère sur deux blogs. S'il s'est montré être un chantre acharné de la CMF, il n'est pas celui de la liberté d'expression.
Alain Graesel peut gesticuler autant qu'il le souhaite. Les frères de la GLDF savent si, oui ou non, le dossier CMF – et donc l'avenir de leur obédience - a été ou non débattu librement en sein des loges avec toutes les informations nécessaires avant les différents convents de 2012, 2013 et 2014. Ce n'est pas un blog qui va répondre.
Lilithement vôtre,
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